AccueilL’écrit aux mains du pouvoir. Fabrication, diffusion et conservation de l’écrit politique, XVe-XXIe siècle

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L’écrit aux mains du pouvoir. Fabrication, diffusion et conservation de l’écrit politique, XVe-XXIe siècle

Writing in the hands of power. The fabrication, distribution and conservation of political writing, 15th-21st centuries

Journée d’étude des doctorants du centre Jean-Mabillon

Jean-Mabillon centre doctoral study days

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Publié le mercredi 14 mai 2014

Résumé

Les doctorants du centre Jean-Mabillon organisent une journée d’études sur « L’écrit aux mains du pouvoir. Fabrication, diffusion et conservation de l’écrit politique, XVe - XXIe siècle », le jeudi 15 mai prochain. Son objectif sera de mettre en évidence les rapports entretenus par le pouvoir politique avec l’écrit. Il s’agira de comprendre comment l’écrit est mis au service d’une action et quels moyens sont utilisés pour en faire un allié du pouvoir. Pour ce faire, un intérêt tout particulier sera porté aux stratégies mises en place pour contrôler des dispositifs documentaires qui ne lui sont pas toujours favorables ainsi qu’aux processus de production, d’encadrement et de mise à disposition de l’écrit par l’autorité politique, notamment par le biais d’institutions de conservation.

Annonce

Programme

9h15 : accueil des participants
9h30 : ouverture

  • J.-M. Leniaud, directeur de l’École nationale des chartes

9h45 : présentation des écoles doctorales et du centre Jean-Mabillon

  • J.-O. Boudon, directeur de l’ED-188 (Paris-Sorbonne), C. Lebeau, directrice de l’ED-113 (Paris-1 Panthéon-Sorbonne), O. Poncet, directeur du centre Jean-Mabillon (École nationale des chartes).

10h10-11h10 : « Politique(s)s de l’écrit I : préparer, projeter et valider les décisions souveraines »

Président de séance : Yann Sordet (conservateur en chef, directeur de la bibliothèque Mazarine)

  • 10h15-10h35 : J. Ferrer-Bartomeu (doctorant en histoire moderne, École nationale des chartes / Paris-Sorbonne), « Le secret des “bureaux” : prises de décision et reconfigurations politiques, vers 1570-1580 »
  • 10h35-10h55 : S. de la Forest d’Armaillé (doctorante en histoire moderne, École nationale des chartes /  Université de Cergy-Pontoise / LabEx Patrima), « Signer de sa main, valider par soi-même : l'affirmation des signatures des secrétaires des finances, 1450-1610 »

10h55-11h10 : discussion
11h10-11h30 : pause

11h30-12h30 : « Politique(s) de l’écrit II : maîtriser, diriger et réorienter la production »

Présidente de séance : Tatiana Debbagi-Baranova (MCF, Université Paris-Sorbonne)

  • 11h35-11h55 : C. Desenclos (doctorante en histoire moderne, École nationale des chartes / Paris-Sorbonne), « Circulation et maîtrise de l’information en dehors des frontières : la communication politique de la France dans l’Empire au début du XVIIe siècle »
  • 11h55-12h15 : M. Puren (doctorante en histoire contemporaine, École nationale des chartes/ Paris-I), « L’édition française sous contrôle : la Propaganda-Staffel de 1940 à 1944 »

12h15-12h30 : discussion
12h30-14h : déjeuner

14h-15h : « Politique du contrôle : les nouveaux défis contemporains de la conservation, communication et valorisation de l’écrit politique »

Présidente de séance : Christine Nougaret (professeur à l'École nationale des chartes)

  • 14h05-14h25 : M. Tawaf, (doctorant en histoire moderne, École nationale des chartes / Paris-Sorbonne), « Le rôle des Archives nationales dans le contrôle des archives administratives au Yémen »
  • 14h25-14h45 : Y. Wang (doctorante en histoire moderne, École nationale des chartes / Paris-Sorbonne), « Politique de communication des archives. De l’archiviste vers le public: une étude comparative entre la France et la Chine »

14h45-15h : discussion
15h-15h20 : pause

15h20-17h : table ronde : « Comment on écrit l’histoire : le chercheur et l’accès à l’écrit politique »

Modératrice : Tiphaine Gaumy (doctorante en histoire moderne, École nationale des chartes / Paris-Sorbonne)

  • Jean-Charles Bédague (conservateur, service des archives présidentielles, Archives nationales / doctorant ÉPHE)
  • Sophie Cœuré (professeur d’histoire contemporaine, université Paris Diderot - Paris-VII)
  • François-Xavier Hautreux (docteur en histoire)
  • Françoise Janin (conservatrice, chef du bureau des traités, archives du ministère des Affaires étrangères et du développement international)
  • Pierre Marcotte (conservateur, service des archives électroniques, Archives nationales)
  • Alain Morgat (conservateur, directeur des archives départementales de la Haute-Marne)

17h - 17h45 : conclusion, Jean-Claude Waquet (président de la fondation Condorcet, directeur d'études à l'ÉPHE)

L’accès est libre et gratuit sur inscription : doctorantscjm@gmail.com

Argumentaire

La production de documents écrits, qu’ils soient manuscrits ou imprimés, s’inscrit au cœur de la pratique du pouvoir. Elle permet, à ceux qui représentent ou exercent l’autorité, de garder trace de leurs décisions et de leurs projets, de conférer à ces écrits une valeur légalement reconnue, et de les faire connaître au plus grand nombre. L’écrit constitue ainsi la trace d’une activité politique quotidienne. Il est aussi, pour le pouvoir, le moyen de se mettre en scène, afin de modeler son image, de justifier une prise de position ou de susciter l’adhésion d’un public particulier. Contrôlé, distillé, manipulé, l’écrit est au centre de l’action politique.

L’intérêt pour les sources du politique et leur conservation est l’une des thématiques prédominantes du Centre Jean-Mabillon. La configuration des axes développés par les enseignants-chercheurs et les conservateurs associés nous incitent, doctorants du Centre, à donner l’écho le plus large possible à ce pôle historiographique en renouvellement par le biais de cette journée d’études.

Son objectif sera de mettre en évidence les rapports entretenus par le pouvoir politique avec l’écrit. Il s’agira de comprendre comment l’écrit est mis au service d’une action et quels moyens sont utilisés pour en faire un allié du pouvoir. Pour ce faire, un intérêt tout particulier sera porté aux stratégies mises en place pour contrôler des dispositifs documentaires qui ne lui sont pas toujours favorables ainsi qu’aux processus de production, d’encadrement et de mise à disposition de l’écrit par l’autorité politique, notamment par le biais d’institutions de conservation.

1. Politique(s) de l’écrit

La préparation, la validation et la projection des décisions politiques dans les “bureaux” revêtent des enjeux qui ressortent d’une pratique scripturale et épistolaire complexe. Nous nous proposons d’étudier les étapes de préparation des décisions, les réseaux épistolaires qui les informent et les soutiennent, la circulation de l’information politique et la validation des écrits de gouvernement.

Outils d’exécution et de publication d’une politique par les instances de gouvernement, ces écrits sont soumis à des impératifs - ambitions ou conflits - tant intérieurs qu’extérieurs. Le contrôle des gouvernements sur la production écrite permet d’assurer la bonne adéquation du discours public avec ses intérêts et de le diffuser auprès d’un public choisi. Ainsi, l’organisation même de cette production reflète la volonté étatique de proposer une “image composée” et plus flatteuse. Dans cette perspective, l’écrit politique n’est plus tant l’outil d’une décision politique que son résultat.

2. Politique du contrôle

L’écrit politique est primordial dans bien des études en histoire comme pour la littérature ou la sociologie. Son accès et maniement restent pourtant délicats, de nos jours plus encore.Elles-mêmes émanations du pouvoir, les institutions de conservation, interlocutrices privilégiées du chercheur, mettent en place une politique de conservation et de valorisation spécifique, qui donne, plus ou moins facilement, accès aux documents recueillis. Leur attitude, face à ces documents, n’est jamais neutre et le chercheur n’est jamais parfaitement libre. Par le biais de ces politiques de conservation et de valorisation, l’attitude des gouvernements face à leur propre passé se dévoile, et révèle la tentation, parfois grande, de réécrire l’Histoire.

Outre les difficultés inhérentes à certaines formes d’écrit (chiffrement, par exemple), de nouvelles problématiques se posent au chercheur en sciences humaines: accès aux archives sensibles et/ou très contemporaines, multiplication des possibilités de recherche avec les nombreuses documentations mises en ligne, conservation des archives nativement numériques, ….

Quel comportement doit alors adopter le chercheur face à ces bouleversements? Doit-il changer son approche de l’écrit? Au-delà de ces questionnements méthodologiques, c’est toute la structure et la valeur de l’écrit politique qui est remis en cause par la hausse exponentielle de production écrite par les instances gouvernementales et par le passage à un support non plus papier mais exclusivement numérique.

Lieux

  • Grande salle de cours de l’École nationale des chartes - 19, rue de la Sorbonne
    Paris 05 Panthéon, France (75005)

Dates

  • jeudi 15 mai 2014

Mots-clés

  • Pouvoir politique, écrit, conservation, histoire moderne, histoire contemporaine

Contacts

  • David Fourcaud
    courriel : david [dot] fourcaud [at] chartes [dot] psl [dot] eu

URLS de référence

Source de l'information

  • David Fourcaud
    courriel : david [dot] fourcaud [at] chartes [dot] psl [dot] eu

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« L’écrit aux mains du pouvoir. Fabrication, diffusion et conservation de l’écrit politique, XVe-XXIe siècle », Journée d'étude, Calenda, Publié le mercredi 14 mai 2014, https://doi.org/10.58079/q7j

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