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Patrimonialisations à l'épreuve

Heritage challenged

Appropriations, écarts, redéfinitions

Appropriations, disparities, redefinitions

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Publié le mardi 10 juin 2014

Résumé

Les reconfigurations des normes du patrimoine de ces vingt dernières années ont profondément bouleversé le paysage de la culture à l’échelle mondiale, notamment au travers de l’apparition de la catégorie du patrimoine immatériel et de nouvelles frontières entre les patrimoines naturel et culturel. Dorénavant tout est potentiellement patrimoine. À des échelles diverses, les enjeux et tensions contribuent à la mise en place d'une géopolitique du patrimoine dans laquelle celui-ci devient instrument de soft power et élément de politique locale. Que provoquent ces nouvelles configurations ? Comment les « détenteurs de patrimoine » doivent ou peuvent-ils se positionner face aux institutions ? Comment se réapproprient-ils ce qui est considéré comme une identité culturelle et qui leur échappe ? Quels en sont les enjeux pour ce qui n'est pas spontanément considéré comme du patrimoine et qui tendrait à le devenir ?

 

Annonce

PROGRAMME

10h     Ouverture et introduction : Gabriel Bergounioux (Directeur LLL, Université d’Orléans)  

10h15         Les champs du patrimonialisable
                    
Présidente de séance : Alexandra Galitzine-Loumpet (FMSH)

  • 10h20 Gwenaëlle Fabre (LLL) Décrire une langue orale, est-ce patrimonialiser ?
  • 10h50 Isabelle Thireau (CECMC) Découvrir le passé et en garder les traces qui importent : une initiative citoyenne à Tianjin.

11h20         Pause-café

  • 11h40 Anne Fournier (IRD/PALOC) Bois sacrés en Afrique de l’Ouest : que veut-on patrimonialiser ?
  • 12h10 Anne-Marie Losonczy(EPHE) Circulation historique et patrimonialisations concurrentes de la boisson psychotrope ‘ayahuasca (‘yajé’) en Colombie, Brésil et Pérou.

12h45         Discussion générale

13-14h        Déjeuner

14h               Tensions patrimoniales
                     
Présidente de séance : Isabelle Thireau (CECMC)

  • 14h15 Edwidge Traoré (INSS-CNRST/LLL) Le sɩ̀cànɛ́, un genre oral à patrimonialiser?
  • 14h45 Caroline Bodolec (CECMC) Le patrimoine du Haut plateau de Loess (province Shaanxi) ; enjeux politiques et initiatives locales.

15h15          Pause-café

  • 15h30 Taline Ter Minassian (INALCO) Le patrimoine arménien en Turquie : de l'anéantissement à l'inversion patrimoniale.
  • 16h Alexandra Galitzine-Loumpet (FMSH) De la surenchère patrimoniale : appropriations et réinventions dans l’Ouest Cameroun.

16h30-17h     Discussion générale/ Fin des travaux

Entrée libre dans la limite des places disponibles.

Inscription obligatoire pour le déjeuner au restaurant universitaire 

Coordination scientifique

  • Caroline Bodolec,
  • Gwenaëlle Fabre,
  • Anne Fournier, 
  • Alexandra Galitzine-Loumpet

Contact : gwenaelle.fabre@univ-orleans.fr

ARGUMENTAIRE

Les reconfigurations des normes du patrimoine de ces vingt dernières années ont profondément bouleversé le paysage de la culture à l’échelle mondiale, notamment au travers de l’apparition de la catégorie du patrimoine immatériel et de nouvelles frontières entre les patrimoines naturel et culturel. Dorénavant tout est potentiellement patrimoine : biens meubles et immeubles de toutes périodes, territoires et écosystèmes, chutes d’eau et bois sacrés, danses, rituels, techniques, gastronomie ou pharmacopée, langues voire même histoires personnelles ou collectives – et toutes les institutions culturelles sont potentiellement chargées d’une mission patrimoniale au sein de structures renouvelées par l’émergence d’acteurs et de processus inédits, y compris dans les espaces virtuels. A des échelles diverses, les enjeux et tensions patrimoniales contribuent à la mise en place d'une géopolitique du patrimoine dans laquelle celui-ci devient instrument de soft power aussi bien qu’élément de politique locale, engageant de nouvelles relations entre États et acteurs nationaux, entre États et entre catégories d'acteurs.

Dans chacun de nos terrains, en Afrique, en Chine, en Amérique du Sud ou dans le Caucase, nous observons les conséquences et les effets de ces «injonctions patrimoniales» qui passent aussi bien par des soumissions à la norme que par des écarts et des redéfinitions. Que provoquent ces nouvelles configurations ? Comment les «détenteurs de patrimoine» doivent-ils - ou peuvent-ils - se positionner face aux institutions dont ils ne maîtrisent pas toujours les codes? Comment se réapproprient-ils alors ce qui est considéré comme une identité culturelle et qui échappe au groupe ? Enfin, quels en sont les enjeux pour ce qui n'est pas a priori ou spontanément considéré comme du patrimoine - les langues, la mémoire historique etc.-  et qui tendrait à le devenir ?   

L’objectif de cette première journée d’étude est, dans une perspective pluridisciplinaire et comparée, de confronter et de mettre à l’épreuve des processus hétérogènes de patrimonialisation.

INTERVENANTS

Caroline BODOLEC est chargée de recherche au CNRS au sein du Centre de recherches sur la Chine moderne et contemporaine (UMR 8173 Chine, Corée, Japon). Ses champs de recherche portent sur le Patrimoine culturel immatériel en Chine et plus particulièrement sur le nord de la province du Shaanxi ainsi que sur l'histoire de la construction et l'anthropologie des techniques dans la Chine impériale et contemporaine. Elle a publié La voûte dans l'architecture chinoise, un patrimoine méconnu, (Maisonneuve & Larose, 2005). Elle est co-auteur d'un documentaire réalisé avec Elodie Brosseau intitulé Yaodong, petit traité de construction, 89', EHESS & AnimaViva production qui a obtenu le Prix du Patrimoine culturel immatériel au 31e festival du Film ethnographique Jean Rouch en 2012.  http://cecmc.ehess.fr/document.php?id=1394

Gwenaëlle FABRE est maître de conférences à l'université d'Orléans et membre du Laboratoire Ligérien de Linguistique (UMR 7270 CNRS-Universités d'Orléans et Tours). Elle est spécialisée dans la description de langues négro-africaines (thèse sur le samba leko, une langue Adamawa parlée au Cameroun et au Nigeria, recherche en cours sur le sèmè, langue kru du Burkina Faso). Elle s'intéresse plus spécifiquement à la syntaxe et à la construction du sens et, plus globalement, à ce qui, au travers de l'analyse d'une langue (structuration du lexique et du système syntaxique en particulier) contribue à la connaissance de la communauté qui la parle.

Anne FOURNIER est écologue africaniste, chercheur à l’Institut de recherche pour le développement dans l’UMR « Patrimoines locaux et gouvernance ». Son travail contribue à l’axe « Diversité biologique et diversité culturelle » de cette UMR. Elle cherche à identifier la part qui revient aux spécificités culturelles dans les transformations de la végétation liées à l’action humaine. Elle travaille actuellement sur les bois sacrés et les divers usages des plantes au Burkina Faso. Étant partie de questions d’écologie fondamentale, elle s’intéresse aujourd’hui à l’articulation entre dynamiques écologiques et représentations des sociétés locales, après avoir travaillé sur la jachère et le pâturage et dirigé une UR interdisciplinaire sur la conservation de la biodiversité dans des aires protégées. Derniers travaux : http://paloc.fr/index.php/component/sobipro/?pid=66&sid=85:FOURNIER&Itemid=0

Alexandra GALITZINE-LOUMPET est anthropologue. Longtemps MCF à l'Université de Yaoundé I, elle dirige actuellement le programme continental Afrique à la Fondation Maison des sciences de l'homme (Paris). Impliquée dans l'élaboration et la mise en place de différents musées au Cameroun,  elle étudie la culture matérielle et les processus de patrimonialisation, les représentations de l’altérité (épistémologiques, muséographiques), et depuis quelques années les objets de/en exil et notamment la culture matérielle des exilés. Parmi ses publications récentes : "An Unattainable Consensus? National Museums and Great Narratives in French-speaking Africa“, Great Narratives of the Past Traditions and Revisions in National Museums,  2011 (http://www.ep.liu.se/ecp_article/index.en.aspxissue=078 ); «L’embarras patrimonial. Mémoires croisées Galitzine/Pouchkine dans l’oussad’ba Viaziomy (Moscou)», in T. Ter Minassian (dir.), Architecture et patrimoine dans les Etats post-soviétiques, PUR 2013 ; «Exil(Objets)» à paraître dans Z. Bernd et N. Dei Cas (eds), Glossaire des mobilités culturelles, Peter Lang eds, juin 2014 et «E-matériel : de la virtualisation du patrimoine au musée-signe ; exemples du Cameroun et du Gabon», Ethnologies, 34.

Anne-Marie LOSONCZY est anthropologue, directeur d’études à l’EPHE  (Sorbonne) et professeur à l’Université Libre de Bruxelles, membre du laboratoire Mondes Américains-CERMA (CNRS-EHESS). et du LAMC (ULB).  Elle  a enseigné à l’Université de Barcelone, à l’Université Paris-X-Nanterre, et dirigé l’Institut d’Ethnologie de l’Université de Neuchâtel (Suisse.). Elle a été visiting profesor aux universités Nacional de Bogotà (Colombie), de Budapest (programme « Marie Curie » de l’EU) et récemment à Florianopolis  et Rio de Janeiro (Brésil). Auteur de trois livres  en français et en espagnol  et d’une soixantaine d’articles, ses terrains ethnographiques se situent d’une part en Hongrie et d’autre part en Colombie (groupes d’afro-descendants et sociétés locales multi-ethniques dans la Caraïbe colombienne, chamanisme et société des Indiens Emberà du Choco,) et Cuba (rituels de sanctification émergeants dans les zones urbains). Ses recherches récentes concernent les recompositions transcontinentales des pratiques rituelles, dites « chamaniques » dans de nouveaux milieux sociaux urbains dans une optique comparative.

Taline TER MINASSIAN est professeur d’histoire de la Russie et du Caucase à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales. Elle a publié  "Colporteurs du Komintern, L’Union Soviétique et les Minorités au Moyen-Orient" (Paris, Presses de Sciences Po 1997), "La civilisation soviétique de 1917 à nos jours, Genèse, Evolution, Métamorphose" (avec J.R. Raviot) (Paris, Ellipses, 2006)  ; "Erevan, La Construction d’une capitale à l’époque soviétique" (Rennes, Presses Universitaires de Rennes 2007); "Reginald Teague-Jones, Au service secret de l’Empire britannique" (Paris, Grasset, 2012) et "Patrimoine et architecture dans les Etats post soviétiques" (dir) (Rennes, PUR, 2013.

Isabelle THIREAU est sociologue, elle travaille sur la société chinoise aux XXè et XXIè siècles au Centre d’Etudes sur la Chine Moderne et Contemporaine (UMR 8173 Chine, Corée, Japon EHESS/CNRS). Elle a publié récemment avec Hua Linshan Les Ruses de la démocratie. Protester en Chine (Seuil, 2010) ainsi qu’un ouvrage collectif De proche en proche. Ethnographie des formes d’association en Chine contemporaine (Peter Lang, 2013).  Ses recherches portent actuellement sur la ville de Tianjin, située à 120 kms de Pékin. L’une des enquêtes menées concerne les actions entreprises par des résidents se présentant comme des « bénévoles » de la protection du patrimoine historique. 

Edwige TRAORE est Ingénieur de recherche à l’INSS/CNRST au Burkina Faso, doctorante au laboratoire Ligérien de Linguistique (UMR7270 CNRS-Universités d’Orléans et de Tours-BnF). Son thème de recherche porte sur un groupe ethnique, les Senufo qui vivent à cheval sur le Mali, la Côte-d’Ivoire, le Nord-Ghana et le Burkina Faso. Elle s’intéresse particulièrement à un groupe de femmes senufo regroupé en confrérie et émettrices d’un genre oral chanté avec le hochet. Elle participe à un programme de recherche regroupant l'Université d'Orléans, le CNRST et la région Centre intitulé RADICEL-K. Elle a publié un article avec Gwenaëlle Fabre, «Initiation des filles en pays tagba : les rites à l’épreuve du changement», Hal, 2014.  Elle a plusieurs articles en préparation dont «La culture du développement, deux modèles différents pour penser le mieux vivre et le mieux être : Le cas de la France et du Burkina Faso».

Lieux

  • Université d'Orléans, salle A, bâtiment IRD - 5, rue du carbone
    Orléans, France (45000)

Dates

  • mercredi 18 juin 2014

Contacts

  • Gwenaëlle Fabre
    courriel : gwenaelle [dot] fabre [at] univ-orleans [dot] fr

Source de l'information

  • Gwenaëlle Fabre
    courriel : gwenaelle [dot] fabre [at] univ-orleans [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Patrimonialisations à l'épreuve », Journée d'étude, Calenda, Publié le mardi 10 juin 2014, https://doi.org/10.58079/qci

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