AccueilL'employabilité et ses usages sociaux

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Publié le mardi 05 août 2014

Résumé

Le terme « employabilité » est de plus en plus présent dans le langage médiatique, politique, syndical ou patronal. Favoriser, améliorer, développer l’employabilité est devenu un des leitmotivs des politiques de l’emploi, un des objectifs prioritaires des conseillers de Pôle emploi, un devoir assigné aux chômeurs et aux salariés. Nombre d’employeurs en font un des axes de leurs politiques de recrutement, de formation et de GPEC. Ce terme est aussi de plus en plus utilisé par des chercheurs de différentes disciplines, notamment en gestion, en économie et en sociologie, mais aussi en droit ou en science politique dès lors que l’employabilité apparait dans différents textes conventionnels ou réglementaires. La construction de l’employabilité interroge en outre les sciences de l’éducation et l'histoire sans oublier la dimension éthique et philosophique qu’interroge la qualification d’inemployables attribuée à certaines personnes.

Annonce

Argumentaire

Le terme « employabilité » est de plus en plus présent dans le langage médiatique, politique, syndical ou patronal. Favoriser, améliorer, développer l’employabilité est devenu un des leitmotivs des politiques d’emploi et de formation, un des objectifs prioritaires des conseillers de Pôle emploi, un devoir assigné aux chômeurs et aux salariés. Nombre d’employeurs en font un des axes de leurs politiques de recrutement, de formation et de GPEC. La notion d’employabilité est souvent utilisée par des chercheurs en gestion, en économie et en sociologie, ainsi qu’en droit ou en science politique dès lors que l’employabilité apparait dans différents textes conventionnels ou réglementaires. La construction de l’employabilité interroge aussi les sciences de l’éducation, l’histoire et revêt une dimension philosophique face à la qualification d’ « inemployable » attribuée à certains actifs. 

Que recouvre le terme employabilité et pourquoi s’est-il répandu ces dernières décennies ? Comment a-t-il été construit, par qui et dans quels contextes sociaux ? Quels sens lui donnent les acteurs sociaux, économiques et politiques qui s’y réfèrent ? Quelles différences de signification peut-on observer dans différents pays, notamment au sein de l’Union européenne ?  A quelles fins est-il mobilisé ? 

Quels sont ses usages sociaux ? En quoi affecte-t-il les modalités de recrutement par les employeurs privés et publics, les dispositifs de formation initiale de plus en plus appelés à préparer l’insertion dans l’emploi et à professionnaliser les diplômes, l’accompagnement des demandeurs d’emploi et la réinsertion professionnelle ? La notion touche aussi aux orientations et au contenu des politiques d’emploi (dispositifs et contrats aidés) en interrogeant l’action des pouvoirs publics et des intermédiaires de l’emploi. Elle intéresse également les évolutions des règles de droit en matière de travail et d’emploi. Elle est enfin liée au contenu du travail, à son organisation et à son évaluation.

 Quelle est la portée du mot ? A-t-il une pertinence scientifique :se référer à l’employabilité permet-il d’analyser et de comprendre le fonctionnement du système d’emploi ? Cela ne conduit-il pas à renvoyer à la responsabilité individuelle des chômeurs et des personnes mal insérées leur éloignement de l’emploi ? Est-ce un outil statistique améliorant la connaissance des sources du risque de chômage, de sous-emploi et d’emploi précaire, à comprendre pourquoi certains actifs y sont plus exposés et à trouver des solutions pour remédier à leurs difficultés ? Quel est son poids symbolique : comment son usage affecte-t-il le regard et la position des demandeurs d’emploi, des salariés des services qui les accompagnent et les indemnisent, des employeurs et des recruteurs, des politiques et des citoyens ? Quelle est son utilité pratique et académique : raisonner en terme d’employabilité est-il opératoire, illusoire ou manipulatoire ? 

Ces questions qui intéressent la sociologie toujours encline à interroger le sens des mots comme leur émergence, leurs usages, leur place et leurs différents impacts, s’adressent plus largement aux disciplines qui les étudient dans le champ de l’emploi, du chômage, du travail, de la formation et la socialisation en intégrant une dimension comparative dans le temps et dans l’espace. Ce colloque sera l’occasion pour des chercheurs et à des doctorants en sociologie, en France et dans d’autres pays, de débattre en compagnie de chercheurs et des doctorants en économie, en gestion, en science politique, en sciences de l’éducation et en philosophie ainsi qu’avec des syndicalistes et des employeurs à qui nous avions adressé une interpellation sociologique sur le sens, l’utilité, la portée et les effets que recèle le recours au mot employabilité comme les usages qu’en font les acteurs sociaux, économiques, éducatifs et politiques. 

Programme du colloque 

Jeudi 4 septembre 2014 

9h-9h45 Accueil

9h45-10h Ouverture du colloque

10h-12h Introduction et présentation du colloque

  • Conférence introductive de Bernard Gazier : « Dimensions individuelles et collectives de l’employabilité »

12h15-13h15 Repas 

  • 13h30-15h30 Atelier 1 : « Employabilité, insertion et réinsertion » 
  • 15h45-17h45 Atelier 2 : « Employabilité et politiques d’emploi » 

Vendredi 5 septembre 2014 

8h30-9h Accueil

  • 9h-11h Atelier 3 : « Employabilité et diversité des emplois »
  • 11h15-13h Atelier 4 : « Employabilité, formation et travail »

13h-14h Repas

14h15 Présentation des questions et controverses issues des ateliers

14h30-16h30 Table ronde entre des chercheurs et acteurs sociaux

16h30 Conclusion du colloque

à Atelier 1 : Employabilité et formation, insertion, réinsertion.

  • Louis-Marie Barnier (CRESPPA-GTM, Jean-Marie Canu et Francis Vergne (Institut de Recherche FSU), « La fabrique de l’employabilité, enjeux autour du néolibéralisme ».
  • Clément Gérôme (Doctorant en sociologie à l’UPEC), « Évaluer l’"employabilité" des chômeurs "en difficulté" : le travail d’appréciation de la distance à l’emploi dans les structures d’insertion par l’activité économique ».
  • Lynda Lavitry (Docteure en sociologie, ATER, LEST), « Morale de l’emploi et construction de l’employabilité par les conseillers de Pôle Emploi ».
  • Fabienne Maillard (Professeur des universités en sciences de l’éducation, Université Lille 3), « La certification professionnelle au service de l’employabilité des individus : de l’opportunité présumée à la contrainte ».
  • Riccardo Marcato (Doctorant en sociologie, Laboratoire Printemps, Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines), « Formes de résistance et d’adaptation professionnelle au paradigme de l’”employabilité” ».
  • Benoit Scalvinoni (Docteur en sociologie, chercheur au GREE-2L2S, Université de Lorraine), « Employabilité ou qualification, que soutiennent les organisations syndicales en matière de traitement du chômage et des transitions professionnelles ? ». 

à Atelier 2 : Employabilité et politiques d’emploi.

  • Stephen Bouquin (Professeur de sociologie, Centre Pierre Naville, Université d’Evry Val-d’Essonne), « De l’employabilité à l’esprit entrepreneurial : vers une dissolution du salariat ? ».
  • Jean-Nickolas Dumaine (Doctorant en sociologie, Université de Bretagne occidentale, Université Laval, Canada), « Employabilité, politiques de qualification de la main-d’œuvre et qualité de l’emploi intérimaire : perspective comparée France-Québec ».
  • Dominique Glaymann (Maître de conférences HDR en sociologie, Largotec, UPEC), « L’inemployabilité socialement construite des jeunes diplômés ».
  • Josua Gräbener, (Doctorant en science politique, Laboratoire Pacte, UMR 5194), « La promotion de l’employabilité au défi de son opérationnalisation. Une comparaison franco-italienne ».
  • Pierre-Henri Morand, Patrick Gianfaldoni (économistes, Laboratoire Biens Normes et Contrats, Université d’Avignon et Pays de Vaucluse), « Insertion et employabilité : les paradoxes de la contractualisation incitative ».
  • Constance Perrin-Joly (Maîtresse de conférences en sociologie, Université Paris 13), « Âge et employabilité. L’usage ambivalent des critères d’âge dans les projets de carrière et l’évaluation des compétences ». 

à Atelier 3 : Employabilité et diversité des emplois.

  • Clémence Aubert-Tarby (Professeure associée en économie, ESG Management School Paris), « Insertion et maintien sur le marché du travail des journalistes non stables ».
  • Amélie Bernier (Professeure d’université en gestion des ressources humaines, TELUQ, Université à distance du Québec), « Flexibilité, employabilité et transfert des compétences : une exploration dans les PME manufacturières québécoises ».
  • Yves de Curraize (Maître de conférences en économie sociale, Largotec, UPEC), « Norme d’employabilité et activité des mères isolées ».
  • David Smadja (Maître de conférences en science politique, Espaces éthiques et politiques, Institut Hannah Arendt, Université Paris Est Marne-la-Vallée), « Employabilité, Nouveau mangement public et éthique managériale ». 

à Atelier 4 : Employabilité  et travail.

  • Christine Comblain, Roberto Bonino, Chantal Marino (Institut Futura 21, Institut d’études et de développement pour le travail et l’emploi), « Ecologie de l’employabilité : le capital psychologique et l’organisation ».
  • Jean Frances (Doctorant en sociologie, Groupe de sociologie pragmatique et réflexive, EHESS), « L’employabilité  doctorale au prisme des Doctoriales ».
  • Stéphanie Mignot-Gérard (IRG), Constance Perrin-Joly (Université Paris 13, Iris), François Sarfati (CEE et Lise-CNRS), Nadège Vezinat (Urca, Regards, CMH), « Se raconter sans "se la raconter". L’employabilité au prisme de l’alternance ».
  • Benjamin Saccomanno (Post-doctorant en sociologie, CERTOP, Université Toulouse Le Mirail), « L’employabilité : un indicateur devenu support normatif de coordination des politiques publiques de l’emploi ». 

Colloque organisé par le Réseau Thématique 25 « Travail, organisations,  emploi » de l’Association française de sociologie, avec l’appui du Largotec (Université Paris Est Créteil), du Centre Pierre Naville (Université d’Evry-Val-d’Essonne), du Centre d’études de l’emploi (CEE) et du projet Chanching Employment inscrit dans le Programme européen Marie Curie 

 4 et 5 septembre 2014 à la faculté d’AEI de l’Université Paris Est Créteil.

 Comité d’organisation

  • Mme Hélène BA, Doctorante en économie au LARGOTEC (Université Paris Est Créteil)
  • Mme Béatrice BARBUSSE, MCF en sociologie, LARGOTEC (Université Paris Est Créteil)
  • Mme Hamida BERRAHAL, Responsable administrative du LARGOTEC (Université Paris Est Créteil)
  • M. Jean-Pierre DURAND, PU en sociologie, CPN (Université d’Evry Val-d’Essonne), RT 25 AFS
  • M. Grégoire FRATY,   Doctorant en sociologie au LARGOTEC (Université Paris Est Créteil)
  • M. Dominique GLAYMANN, MCF en sociologie, LARGOTEC (Université Paris Est Créteil), RT 25 AFS
  • M. Frédéric MOATTY, Chercheur, CEE, RT 25 AFS
  • Mme Florence PEYRARD, Stagiaire au LARGOTEC (Université Paris Est Créteil)
  • M. Guillaume TIFFON, MCF en sociologie, CPN (Université d’Evry Val-d’Essonne), RT 25 AFS 

Comité scientifique

  • Mme Catherine ACHIN, Science politique, PU, LARGOTEC (Université Paris Est Créteil)
  • Mme Catherine BÉDUWÉ, Socio-économie Ingénieur de recherches, CRM (Université Toulouse 1 Capitole)
  • Mme Sophie BERNARD, Sociologie MCF, IRISSO (Université Paris Dauphine)
  • M. Vincent de BRIANT, Droit public, Enseignant-chercheur, LARGOTEC (UPEC)
  • Mme Anne-Sophie BRUNO, Histoire, Chercheure au CEE
  • M. Eric FIAT, Philosophie, MCF, EEP-IHA (Université Paris Est Marne-la-Vallée)
  • M. Gaëtan FLOCCO, Sociologie MCF, CPN (Université d’Evry-Val-d’Essonne)
  • Mme Sabine FORTINO, Sociologie MCF, CRESSPA-GTM (Université Paris Ouest Nanterre)
  • M. Cédric FRÉTIGNÉ, Sciences de l’éducation, PU, LIRTES (Université Paris Est Créteil)
  • M. Jean-François GIRET, Sciences de l’éducation, PU, IREDU (Université de Bourgogne)
  • M. Lionel JACQUOT, Sociologie PU, 2L2S (Université de Lorraine)
  • Mme Donna KESSELMAN, Civilisation américaine, PU, IMAGER (Université Paris Est Créteil)
  • M. François LEGENDRE, Sciences économiques, PU, ERUDITE (Université Paris Est Créteil)
  • M. Yannick L’HORTY, Sciences économiques, PU, ERUDITE (Université Paris Est Marne-la-Vallée)
  • Mme Danièle LINHART, Sociologie DR CNRS, CRESSPA-GTM (Université Paris Ouest Nanterre)
  • M. Arnaud MIAS, Sociologie PU, IRISSO & IDHE (Université Paris Dauphine)
  • M. Vincent MOENECLAEY, Sociologie Chercheur, PRINTEMPS (Université Versailles Saint Quentin)
  • M. Frédéric NEYRAT, Sociologie MCF, GRESCO (Université de Poitiers)
  • Mme Géraldine RIEUCAU, Sciences économiques, Chercheure au CEE
  • M. François SARFATI, Sociologie Chercheur au CEE
  • Mme Sylvie THORON, Sciences économiques, PU, LARGOTEC (Université Paris Est Créteil) 

Contacts et informations

Inscription (gratuite, mais impérative pour participer aux déjeuners) :

Dominique Glaymann : glaymann@u-pec.fr

Lieux

  • Université Paris Est Créteil, faculté d'AEI, Bâtiment T - 61 avenue du Général de Gaulle
    Créteil, France (94)

Dates

  • jeudi 04 septembre 2014
  • vendredi 05 septembre 2014

Mots-clés

  • employabilité, emploi, travail, insertion professionnelle, politique publique

Contacts

  • Dominique Glaymann
    courriel : dominique [dot] glaymann [at] univ-evry [dot] fr
  • Frédéric Moatty
    courriel : frederic [dot] moatty [at] cee-recherche [dot] fr
  • Guillaume Tiffon
    courriel : g [dot] tiffon [at] yahoo [dot] fr

Source de l'information

  • Dominique Glaymann
    courriel : dominique [dot] glaymann [at] univ-evry [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« L'employabilité et ses usages sociaux », Colloque, Calenda, Publié le mardi 05 août 2014, https://doi.org/10.58079/qlw

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