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Tourisme noir ou sombre ?

Black or dark tourism?

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Publié le vendredi 01 août 2014

Résumé

Le tourisme noir (dark tourism) intrigue. Ainsi baptisé par John Lennon et Malcolm Foley (1996), il est décrit comme « l’acte de voyager vers des sites qui sont associés à la mort, à la souffrance et au macabre » (Stone, 2006 : 146). Ce n’est que depuis la fin du XXe siècle que des chercheurs et autres experts du tourisme se sont attardés à ce phénomène qui demeure, encore aujourd’hui, relativement peu étudié. Pourtant, il s’agit d’une pratique qui prend ses racines dans l’histoire et qui a connu, au cours des dernières décennies, un élargissement de l’offre et de la demande.

Annonce

Argumentaire

Le tourisme noir (dark tourism) intrigue. Ainsi baptisé par John Lennon et Malcolm Foley (1996), il est décrit comme « l’acte de voyager vers des sites qui sont associés à la mort, à la souffrance et au macabre » (Stone, 2006 : 146). Ce n’est que depuis la fin du XXe siècle que des chercheurs et autres experts du tourisme se sont attardés à ce phénomène qui demeure, encore aujourd’hui, relativement peu étudié. Pourtant, il s’agit d’une pratique qui prend ses racines dans l’histoire et qui a connu, au cours des dernières décennies, un élargissement de l’offre et de la demande.

Les formes plus anciennes du tourisme noir sont encore pratiquées aujourd’hui, que l’on pense à la visite de prisons, de champs de bataille ou de guerres, de cimetières, de lieux liés à l’esclavage, aux génocides ou aux camps de concentration. Pourtant, on note un intérêt croissant pour les lieux de mort ou de souffrance récente (Foley et Lennon, 2000). Certains auteurs remarquent même un tourisme qui concerne des évènements actuels ainsi que des évènements à venir. En effet, on nous parle de plus en plus de ces touristes qui voyagent vers des zones de guerre ou de conflits, vers des zones à risques (risk tourism) ou des lieux où l’on se retrouve pour attendre l’apocalypse (doomsday tourism). Finalement, certains chercheurs présentent aussi le tourisme de pauvreté ou de bidonville comme une branche du tourisme noir, considérant ainsi la pauvreté comme une forme de souffrance. Ce type de tourisme, qui implique la visite de territoires en situation de pauvreté, est aussi lié à ce que l’on appelle le tourisme pro-pauvreté, le tourisme humanitaire et le volontourisme. Bref, les formes prises par le tourisme noir sont nombreuses et diversifiées.

Si des chercheurs de plus en plus nombreux s’intéressent au phénomène, tentant ainsi de consolider ce nouveau champ de recherche, le domaine reste encore profondément controversé. Non seulement le domaine et la terminologie employée sont considérés comme imprécis et vagues, mais on questionne également l’éthique et la raison d’être des pratiques qui y sont associées. La visite d’un lieu de mort et de souffrance ou pire, la mise en marché d’un évènement traumatique peuvent en effet sembler bien morbides; le tourisme noir est d’ailleurs généralement considéré comme sinistre, négatif et bien souvent de mauvais goût. Pourtant, comme tout autre type de tourisme, ne s’agit-il pas là d’une niche qui pourrait également servir, de différentes manières, au bien-être des touristes et des communautés locales? En réponse à cette question, certains auteurs remarquent par exemple que le tourisme noir peut servir comme outil de résilience à la fois émotionnelle, économique, social et politique. Bowman et Pezzullo (2010) en viennent jusqu’à se demander « what is so “dark” about dark tourism? »

Pour approfondir cette question, ce numéro spécial de la revue Téoros entend mener une réflexion approfondie sur le tourisme noir, la recherche qui s’y intéresse et les tendances récentes en termes d’offre et de demande. Le dossier spécial portera aussi une attention particulière sur des questions éthiques, explorant et interrogeant à la fois le côté sombre et le côté plus positif de cette niche touristique.

Dans ce contexte, les auteur(e)s seront invité(e)s à s’intéresser, entre autres, aux problématiques suivantes :

  • théorie du tourisme noir (débat terminologique, disciplinaire et éthique);
  • tendances récentes de la pratique et de la production touristique;
  • mise en spectacle / mise en marché de la souffrance;
  • motivations du touriste noir;
  • raisons d’être du tourisme noir et de sa popularité croissante;
  • impacts positifs et négatifs de tourisme noir ; cohabitation entre le tourisme noir et les communautés locales.

Toute autre proposition, en lien avec la thématique, sera aussi considérée.

Modalités de soumission

Les auteur(e)s doivent faire parvenir un manuscrit rédigé préférablement en français (les textes en anglais seront considérés), présenté selon les règles de la revue, disponibles au www.teoros.revue.org/168. Les textes soumis, en format Word (pas de PDF), doivent compter environ 7000 à 7500 mots et doivent comprendre :

  • un objectif (question) de recherche clairement énoncé;
  • un descriptif de la méthodologie de recherche employée, et
  • un volet théorique.

Une étude de cas peut s’ajouter à ces éléments mais sans monopoliser l’ensemble de l’espace alloué au texte. Le lectorat de Téoros est international. Les auteur(e)s sont invité(e)s à tenir compte de cette réalité dans la présentation de leurs cas d’étude afin de les rendre accessibles aux lecteurs moins familiers avec la destination étudiée.

Chaque article doit inclure :

  • les nom et prénom de tous les auteurs (maximum trois (3);
  • leur titre principal et leur affiliation (une seule);
  • leur adresse électronique (courriel) et postale;
  • un résumé de 150 à 200 mots maximum en français;
  • l’identification de la ou des disciplines d’étude;
  • une liste des mots clés (maximum de 5).

Les auteurs sont invités à fournir 3 ou 4 illustrations, libres de droits et en haute résolution (300 dpi) en donnant clairement une légende et le nom du photographe.

Les manuscrits soumis pour la publication dans Téoros doivent apporter une contribution scientifique originale. Les auteurs restent responsables du contenu et des opinions exprimés ainsi que de la correction des données et des références bibliographiques. Les propositions de textes doivent être adressées à la revue : teoros@uqam.ca 

avant le 1er novembre 2014.

Veuillez inscrire « Tourisme noir » dans la ligne de sujet.

Les auteurs peuvent soumettre, en préparation du manuscrit à soumettre à la date indiquée, un projet d’article afin que les rédacteurs puissent juger de l’acceptabilité des thèmes développés avec les objectifs du numéro thématique.

Téoros

Téoros est un périodique de recherche universitaire de langue française. La revue, multidisciplinaire, a été crée en 1982 et est publiée deux fois l’an. Téoros est membre de l’Association canadienne des revues savantes (ACRS) et reconnue par l’Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur de France (AERES).

Directeur et rédacteur en chef

Martin Drouin, Ph.D.


Dates

  • samedi 01 novembre 2014

Mots-clés

  • tourisme, sombre, noir, conflit, risque, cimetière, prison, camp de concentration, mort, macabre, souffrance

Contacts

  • Martin Drouin
    courriel : drouin [dot] martin [at] uqam [dot] ca

URLS de référence

Source de l'information

  • Martin Drouin
    courriel : drouin [dot] martin [at] uqam [dot] ca

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Tourisme noir ou sombre ? », Appel à contribution, Calenda, Publié le vendredi 01 août 2014, https://doi.org/10.58079/qmw

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