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Démesure

IIe congrès international de l'Association française d'ethnologie et d'anthropologie

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Publié le mercredi 20 août 2014

Résumé

Le congrès international de l’Association française d'ethnologie et d'anthropologie est un rendez-vous important permettant aux anthropologues, à quel que courant qu’ils appartiennent, de discuter et de débattre de leurs recherches à partir d’un thème proposé. La première édition s’est tenue à Paris en 2011 et a réuni près de 500 participants français et étrangers. La seconde édition se tiendra du 29 juin au 2 juillet 2015 à Toulouse (Université Toulouse-Jean Jaurès, Campus du Mirail) et portera sur la démesure, qui apparaît comme un des traits saillants de notre époque et touche nombre de nos objets et champs de recherche.

Annonce

Argumentaire

« Que la démesure travaille le monde comme ce qui le rend à la fois humain et inhumain, voilà ce qu’il faut reconnaître puisque la démesure affecte aussi bien les hommes dans ce qu’ils sont, ce qu’ils font, dans ce qu’ils pensent que dans le monde qu’ils habitent et dans les dieux qu’ils invoquent. » [Étienne Tassin, La démesure, Épokhè n°5, 1995 : 7]

La démesure apparaît comme un des traits saillants de notre époque qui, paradoxalement, n’a jamais connu autant d’outils de mesure, qu’ils soient destinés à la connaissance, à l’administration des populations ou encore à la production. Tant de mesures n’évincent pas la démesure. Dans des espaces sociaux de plus en plus soumis à de mêmes modèles de régulation et de normativité, la démesure semble au contraire se déployer avec d’autant plus de force, comme en réponse à l’homogénéisation des mondes, à l’effacement des contrastes et des hétérogénéités.

La démesure peut être entendue comme une expérience des limites, une poussée à l’extrême des choses et des moyens avant d’en trouver la mesure – les « lois » d’ajustement, la maîtrise, l’exercice d’un contrôle –, mais aussi comme un élément réfractaire essentiel de toute culture humaine, parce qu’il échappe au sens ou parce qu’il résiste au mesurable, à la bonne ou juste mesure, à toute voie moyenne, pour être simplement tout autre.

La démesure peut aussi être saisie indépendamment de son rapport à la mesure, comme production sociale à part entière, autonome, dotée de ses propres traits non dialectisés. Il s’agira donc de s’intéresser également aux hétérogénéités irréductibles et incommensurables, au rebut, au déchet, au reste de toute production comme élément intrinsèque valant pour soi-même et le plus souvent ignoré, laissé pour compte – laissé hors de toute comptabilité : zone d’indistinction, d’indifférence, zone d’exception, zone grise.

De fait, la démesure touche nombre de domaines de notre discipline. Dans le champ du politique, elle renvoie notamment aux violences extrêmes (guerres, conflits, génocides), à la question du pouvoir et de la domination, mais aussi de la puissance, de la fabrique des grands hommes ou au contraire de leur rabaissement, thèmes que l’on retrouve également dans le champ du religieux. Dans le domaine économique, la démesure s’est formulée principalement ces dernières années à travers la notion de crise, dans des travaux sur les marchés financiers, le néolibéralisme, les dispositifs de régulation. La démesure apparaît également dans les études des rapports à la nature, en particulier au sein des disaster studies, portant sur les catastrophes environnementales et/ou écologiques. Dans le champ des techniques et de la science, elle renvoie aux procédés de mesure, d’évaluation, d’étalonnage, aux procédures de gestion des risques qui construisent par le chiffre et la mesure une illusion de sécurité, ou encore aux choix effectués et à leurs conséquences. Dans le domaine des arts, elle se manifeste dans la puissance de création, l’imagination et l’imaginaire. Elle est souvent implicite dans les études sur les normes, les valeurs, la morale ou l’éthique, et sur les catégories, notamment dans les études sur le genre et celles remettant en cause les dichotomies classiques telles que féminin / masculin, humain / non humain, homme / machine, etc.

À titre indicatif, les ateliers et les contributions individuelles pourront porter sur les économies de la démesure (les rapports de la démesure au normé et au normal ; les idées de surplus, d’extrême ; les politiques de l’écart, la démesure comme résistance ou comme structure d’exception, etc.), sur des questions autour de l’indiscernable, de l’infini, de l’invisible, de la multitude, de la profusion, des singularités, ou encore sur des questions éthiques, méthodologiques, épistémologiques (l’anthropologie doit-elle être « mesurée » ? Que serait une anthropologie dé-mesurée ? La démesure est-elle une question de focale, d’échelle, de positionnement ? etc.). Cette liste n’est bien sûr pas exhaustive.

Aborder la démesure, c’est à la fois en dresser l’inventaire, la cartographier et en saisir les logiques, mais surtout se confronter aux problèmes qu’elle soulève, qui nous acheminent moins vers des réponses que des remises en question qui sont autant de propositions. L’intention est de revisiter nos objets de recherche et de mettre nos savoirs et notre discipline en débat.

Modalites de participation

Vous êtes invités à proposer :

soit une contribution individuelle de maximum 1300 signes (le comité d’organisation du Congrès se chargera de répartir les contributions individuelles dans les ateliers et sessions spécifiques).

soit un atelier thématique (maximum 1300 signes, un atelier peut s’étendre sur une à quatre sessions, les sessions étant entendues comme des unités de temps d’une heure et demie, pouvant comprendre de trois à cinq interventions).

soit une table ronde (maximum 2500 signes, les tables rondes sont conçues comme des espaces d’échange et de débats autour de la discipline : l’actualité professionnelle, les politiques de la recherche, l’enseignement et la formation, l’édition, l’insertion internationale, l’interdisciplinarité, etc.).

avant le 15 octobre 2014.

Vous trouverez sur le site http://demesure.sciencesconf.org tous les renseignements utiles et la procédure à suivre pour soumettre une proposition.

Calendrier

  • 15 octobre 2014 : date limite de soumission des propositions
  • fin décembre 2014 : réponse des organisateurs
  • 15 février 2015 : date limite d’inscription et de paiement

Comité scientifique

  • Michel Agier, Directeur d’études, EHESS et Directeur de recherche, IRD
  • Jean-Pierre Albert, Directeur d’études, EHESS
  • Catherine Alexander, Professeur, Durham University, UK
  • Irène Bellier, Directrice de recherche, CNRS
  • Chantal Bordes-Benayoun, Directrice de recherche, CNRS
  • Lucien Castaing-Taylor, Professeur, Harvard University
  • Manuela Carneiro da Cunha, Professeur émérite, University of Chicago
  • Barbara Glowczewski, Directrice de recherche, CNRS
  • Michael Houseman, Directeur d’études, EPHE
  • Denis Laborde, Chargé de recherche, CNRS
  • Anita Lundberg, Senior Lecturer, James Cook University, Singapour
  • Marc Piault, Directeur de recherche honoraire, CNRS
  • Ana Maria Rivas Rivas, Professeur, Université Complutense, Madrid
  • Susan Rogers, Professeur, New York University
  • Martine Segalen, Professeur émérite, Université Paris Ouest Nanterre
  • Amalia Signorelli, Professeur émérite, Université Frederico II, Naples

Comité d'organisation

Membres du LISST- Centre d’Anthropologie Sociale (Toulouse)

  • Jean-Pierre Albert, Directeur d’études, EHESS
  • Marine Bobin, Doctorante, Université de Toulouse
  • Noria Boukhobza, Maître de conférences, ESPE
  • Jérôme Courduriès, Maître de conférences, Université de Toulouse
  • Dorothée Delacroix, Doctorante, Université de Toulouse
  • Clara Duterme, Post-doctorante, Université de Toulouse
  • Ariela Epstein, Post-doctorante, Université de Toulouse
  • Émilie Letouzey, Doctorante, Université de Toulouse
  • Fabienne Martin, Chargée de recherche, CNRS
  • Alexandre Soucaille, Chercheur associé
  • Jeanne Teboul, Post-doctorante, Université de Toulouse

Membres du Conseil d’administration de l’Afea

  • Sophie Accolas, Chercheuse, LAAA, Paris
  • Charlotte Arnauld, Directrice de recherche, CNRS
  • Catherine Baroin, Chargée de recherche, CNRS
  • Marlène Belly, Maître de conférences, Université de Poitiers, CIRIEF
  • Jonathan Benabou, Doctorant, MNHN
  • Valérie Boidron, Post-doctorante
  • Christian Coiffier, Maître de conférences, MNHN
  • Jean-Baptiste Duez, Post-doctorant
  • Laurent Fournier, Maître de conférences, Université de Nantes
  • Sophie Houdart, Chargée de recherche, CNRS
  • Françoise Lafaye, Chargée de recherche, ENTPE, Présidente de l’Afea
  • Vanessa Manceron, Chargée de recherche, CNRS, Société d’ethnologie
  • Fabienne Martin, Chargée de recherche, CNRS
  • Baptiste Moutaud, Post-doctorant, AMADES
  • Gilles Raveneau, Maître de conférences, Université Paris Ouest, Société d’ethnologie française
  • Anne-Sophie Sayeux, Maître de conférences, Université de Clermont-Ferrand
  • Alexandre Soucaille, Chercheur associé Lisst-Cas, Passerelles

Lieux

  • Université Toulouse Jean Jaurès, campus du Mirail - 5, allée Antonio Machado
    Toulouse, France (31)

Dates

  • mercredi 15 octobre 2014

Mots-clés

  • démesure, excès, créativité

Contacts

  • Comité d'organisation AFEA
    courriel : demesure [at] asso-afea [dot] fr

Source de l'information

  • Comité d'organisation AFEA
    courriel : demesure [at] asso-afea [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Démesure », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 20 août 2014, https://doi.org/10.58079/qpk

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