AccueilAntiquités dépaysées au XVIIIe siècle

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Antiquités dépaysées au XVIIIe siècle

Disoriented Antiquities in the 18th century

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Publié le jeudi 06 novembre 2014

Résumé

Avec l’expansion impériale et la multiplication des situations de contact, un nouveau monde d’objets afflue dans les collections européennes au XVIIIe siècle. Qualifiés d’exotica, de curiosités mais aussi d’antiquités — américaines, égyptiennes, indiennes ou chinoises ­— ces artefacts non-européens montrent l’élargissement des horizons anthropologiques et participent au renouvellement des savoirs historiographiques en Europe. Comment ces antiquités venues d’ailleurs participent-elles à l’élaboration des savoirs esthétiques, historiographiques et anthropologiques alors en pleine mutation : idée de civilisation, figure du sauvage, catégorie esthétique des beaux-arts ? L’écriture d’une histoire de l’art européenne, aimantée par l’horizon d’une Antiquité classique, gréco-romaine, se trouve mise à l’épreuve par ces multiples « enfances de l’art ». L’Antiquité s’écrit désormais au pluriel.

Annonce

Argumentaire

Avec l’expansion impériale et la multiplication des situations de contact, un nouveau monde d’objets afflue dans les collections européennes au XVIIIe siècle. Qualifiés d’exotica, de curiosités mais aussi d’antiquités — américaines, égyptiennes, indiennes ou chinoises ­— ces artefacts non-européens montrent l’élargissement des horizons anthropologiques et participent au renouvellement des savoirs historiographiques en Europe. Le projet d’une histoire universellese déploie lentement, non plus seulement en référence à une histoire sacrée ou civile, mais par rapport à une histoire confrontée de facto aux progrès des arts, des mœurs et du commerce chez les peuples non-Européens. Comment ces antiquités venues d’ailleurs participent-elles à l’élaboration des savoirs esthétiques, historiographiques et anthropologiques alors en pleine mutation : idée de civilisation, figure du sauvage, catégorie esthétique des beaux-arts ? L’écriture d’une histoire de l’art européenne, aimantée par l’horizon d’une Antiquité classique, gréco-romaine, se trouve mise à l’épreuve par ces multiples « enfances de l’art ». L’Antiquité s’écrit désormais au pluriel.

Ces rencontres feront dialoguer historiens et archéologues, historiens de l’art, anthropologues et conservateurs. Sans exclure le comparatisme, on insistera sur les transferts antiquaires en partant des dispositifs concrets de collecte, de stockage et de classification dans les collections et musées en Europe, et de la place qui est réservée aux antiquités non-européennes dans les historiographies européennes au xviiie siècle. La topographie des objets dans les lieux du savoir (cabinet, collection, galerie) est le fruit d’une vision de l’histoire des peuples et en particulier de l’Europe. Les partages d’objets sont autant de partages disciplinaires naissants. Ils seront envisagés comme un point de départ à partir duquel se construisent concrètement des valeurs et des catégories intellectuelles qui servent à l’élaboration d’un récit historique commun en Europe dans lequel les notions d’art et de civilisation sont amenées à avoir une place centrale.

Programme

Mardi 16 décembre

Antiquariat et globalisation

14h Introduction

  • 14h30 Stéphane Van Damme, Institut Européen de Florence, « Paul Lucas, agent d'une globalisation des antiquités autour de 1700 ? » 
  • 15h Anne-Julie Etter, Université de Cergy, Fondation des Sciences du Patrimoine, « Histoire et religion : les antiquités de l’Inde dans les collections européennes au XVIIIe siècle »

15h30 : Pause

  • 16h Gabriela Goldin Marcovich, EHESS, « Antiquité classique et architecture des Mexicains : savoirs américains à Rome au XVIIIe siècle »
  • 16h30 Eric Lefebvre, Musée Guimet, « La collection d'antiques et le goût exotique à l'époque de l'empereur Qianlong (1711-1799) »

17h-17h30 Discutant : Jean-Luc Chappey, Université Paris 1 

Mercredi 17 décembre 

Anciens et sauvages

  • 9h30 Alain Schnapp, Université Paris 1/ INHA, « Les highlanders sont-ils des sauvages? Réflexion sur l'iconographie du primitivisme à l'âge de raison »
  • 10h Dominique Poulot, Université Paris 1, « Les premières collections publiques nord-américaines au XVIIIe siècle »

10h30 : Pause

  • 11h  Delphine Burlot, INHA, « L’étude des objets égyptiens au XVIIIe siècle, entre goût pour le mystère et savoir antiquaire. »

11h30-12h Discutant : Benoît de l’Estoile, CNRS-IRIS

12h-14h : Pause déjeuner
 
Présences chinoises

  • 14h Kristel Smentek, MIT – School of Architecture, « Thinking Europe Through China: Henri-Léonard Bertin’s Chinese ‘Antiquities’ »
  • 14h30 Charlotte Guichard, CNRS-IHMC, « La Chine seule peut faire connaître la Chine ».  Transferts antiquaires, Chine-France.

15h : Pause

  • 15h30 Rahul Markovits, ENS, « Gengis Khan scythe : Voltaire, le théâtre chinois et la littérature mondiale »

16h Discutante : Anne Lafont, INHA
Discussion générale et table ronde avec les participants

Lieux

  • Salle de séminaire, Maison Suger - 16-18 rue Suger
    Paris, France (75006)

Dates

  • mardi 16 décembre 2014
  • mercredi 17 décembre 2014

Mots-clés

  • antiquités, collections, art, Chine

Contacts

  • Charlotte Guichard
    courriel : charlotte [dot] guichard [at] ens [dot] fr

Source de l'information

  • Charlotte Guichard
    courriel : charlotte [dot] guichard [at] ens [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Antiquités dépaysées au XVIIIe siècle », Journée d'étude, Calenda, Publié le jeudi 06 novembre 2014, https://doi.org/10.58079/r8u

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