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Ces villes dont on ne parle pas

Esas ciudades de las que no se habla

Cities we don't talk about

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Publié le jeudi 21 mai 2015

Résumé

Les villes de la recherche urbaine ont longtemps été et sont encore très largement aujourd’hui des « très grandes villes ».  Mais les réalités du fait urbain ne se limitent pas à elles. En France par exemple les villes petites et moyennes logent plus du quart de la population. Qu’est-ce que l’observation de ces villes apporte à la connaissance du phénomène urbain ? D’autre part dans les recherches consacrées aux grandes métropoles, c’est souvent des quartiers bien particuliers qui sont l’objet d’attention des chercheurs comme des medias, les quartiers d’habitat social périphériques ou les quartiers centraux « gentrifiés ». Mais des quartiers plus « ordinaires » il n’est pas souvent question. Qu’est-ce que l’observation de ces quartiers dont on ne parle pas « disent » de la ville ? Autrement dit, c’est à une ouverture des typologies de villes comme des typologies de quartiers qui sont sous jacentes aux discours et débats sur l’urbain que nous voudrions appeler.

Annonce

Argumentaire

Berlin (Simmel), Chicago (Park, Burgess, Wirth…), Paris (Chombart de Lauwe, Harvey…), Los Angeles (Davis), New York-Londres-Tokyo (Sassen)… les villes de la recherche urbaine ont longtemps été et sont encore très largement aujourd’hui, pour des raisons diverses, et sans doute de façon plus ou moins accentuée selon les disciplines (sociologie, géographie, histoire), des « très grandes villes ». Mais les réalités du fait urbain ne se limitent pas à elles. Aujourd’hui dans le monde, plus de la moitié de la population urbaine vit (et devrait continuer à vivre) dans des agglomérations de moins d’un demi-million d’habitants – et 9 % seulement dans des « méga-villes » de 10 millions d’habitants ou plus (Damon [sous la dir. de], 2008). En France, près du quart de la population citadine réside dans des unités urbaines peuplées de 10 000 à 100 000 habitants et les petites unités urbaines (moins de 10 000 habitants) sont depuis le tournant des années 2000 celles qui gagnent le plus d’habitants (Clanché et Rascol, 2011).

Dans une première perspective, l’objectif de ce dossier d’Espaces et Sociétés est de traiter de ces villes (« petites villes », « villes moyennes »…) dont on ne parle pas (ou dont on parle peu) dans la recherche urbaine, mais aussi, et les choses sont liées, dans les médias, ou encore dans les politiques publiques. Qu’est-ce que l’observation de ces villes apporte à la connaissance du phénomène urbain ? Quelles évolutions démographiques connaissent-elles ? Quelles populations habitent dans ces villes ? Quels sont leurs modes de vie, leurs manières d’habiter et de cohabiter ? Quelles représentations ces citadins ont-ils de la ville et de l’urbanité ? Quels processus d’agrégation et de ségrégation caractérisent ces villes ? Comment ces villes sont-elles gouvernées ? Dans quelle mesure, plus largement, les catégories de description et d’analyse des « phénomènes urbains » forgées à partir des grandes villes (à l’exemple de la « gentrification ») sont-elles opératoires pour caractériser et expliquer les « réalités » et les dynamiques urbaines et sociales de « ces villes dont on ne parle pas » ? Enfin, quelles représentations les habitants des « très grandes villes » ont-ils des « petites villes » ou des « villes moyennes », de leurs habitants et de leurs modes de vie ?

Dans une autre perspective, explorer « ces villes dont on ne parle pas » est une invitation à traiter les très grandes villes à partir de leurs quartiers (ou d’autres espaces)… dont on ne parle pas couramment. Dans la recherche urbaine, l’observation des très grandes villes apparaît en effet souvent se limiter à l’étude de quelques quartiers-types : les quartiers gentrifiés des centres-villes, les « beaux quartiers », les gated-communities, les quartiers d’habitat social périphériques, les favelas, etc., laissant dans l’ombre des quartiers plus « ordinaires » (sans qualité ou sans défaut ?), et moins médiatiques sans doute. Qu’est-ce que l’observation de ces quartiers dont on ne parle pas « disent » de la ville ?[1] Autrement dit, c’est à une ouverture des typologies de villes comme des typologies de quartiers qui sont sous jacentes aux discours et débats sur l’urbain que nous voudrions appeler.

Enfin, dans une troisième perspective, ce dossier pourrait être l’occasion de parler de villes, de travaux et d’auteurs de l’histoire de la recherche urbaine qui sont très peu présents dans les recherches contemporaines en sociologie urbaine ou en géographie. Il ne s’agit pas de faire un catalogue des auteurs ou des travaux tombés dans l’oubli, mais de montrer ce que ces recherches localisées apportent à la théorie générale de la ville. À titre d’exemples, nous pensons ici aux travaux de Charles Bettelheim et Suzanne Frère sur Auxerre (1950), de Pierre Clément et Nelly Xydias sur Vienne (1955), de Jean Remy sur Charleroi (1962), de Xavier Piolle sur Pau (1979) ou encore, de Michel Bozon sur Villefranche-sur-Saône (1985).

Les propositions attendues pour ce numéro ne sont évidemment pas limitées au cas français. Au contraire, des articles ayant trait à Reutlingen (Allemagne), Macapà (Brésil), Whichita (États-Unis), Dhanbad (Inde), etc. sont les bienvenus !

Calendrier

8 juin 2015 : date limite de remise des articles

30 juin 2015 : information des auteurs

Adresse pour la correspondance

exclusivement en version électronique par courriel aux deux adresses suivantes :

Les auteurs qui s’interrogent sur la pertinence de leur proposition peuvent contacter les coordinateurs

Attention :

  •  La revue ne demande pas de propositions d’articles, mais directement les articles,
  •  Les articles ne dépassent pas 42 000 signes (espaces compris) en incluant : texte, notes, références bibliographiques, annexes, mais hors résumés.
  •  Les conseils aux auteurs figurent dans chaque numéro.
  •  Les normes de présentation et les conseils aux auteurs sont disponibles sur le site de la revue : http://www.espacesetsocietes.msh-paris.fr/conseils.html
  •  La revue rappelle que tout auteur peut lui adresser, à tout moment, un article en hors dossier, si celui-ci concerne le rapport espaces, territoires et populations au sens large et s’il respecte les normes de publication ; en cas d’acceptation, ces articles sont publiés rapidement.

Coordination du dossier

Jean-Yves Authier et Catherine Bidou-Zachariasen

Comité de rédaction

  • Jean-Yves Authier,
  • Christian Azaïs,
  • Bernard Barraqué,
  • Fatiha Belmessous,
  • Catherine Bidou-Zachariasen,
  • Maurice Blanc,
  • Florence Bouillon,
  • Alain Bourdin,
  • Olivier Chadoin,
  • Anne Clerval,
  • Jérôme Dubois,
  • Joëlle Jacquin,
  • Leïla Kebir
  • Albert Lévy,
  • Jérôme Monnet,
  • Stéphane Nahrath,
  • Jean Remy,
  • Thomas Sauvadet,
  • Stéphanie Vermeersch

Comité de lecture international

  • Lauren Andres (Birmingham, Grande-Bretagne),
  • Maria Encarnação Beltrão Sposito (São Paulo, Brésil),
  • José Virgílio Borges Pereira (Porto, Portugal),
  • Julie-Anne Boudreau (Montréal, Québec),
  • Philippe Bourgois (Philadelphie, États-Unis),
  • María A. Castrillo Romón (Valladolid, Espagne),
  • Angela Giglia (Mexico, Mexique),
  • Abdou Salam Fall (Dakar, Sénégal),
  • Güzin Kaya (Istanbul, Turquie),
  • Marc Levine (Milwaukee, États Unis),
  • Beatriz Nates Cruz (Manizales, Colombie),
  • Janice Elaine Perlman (New-York, États Unis),
  • Caecilia Pieri (Beyrouth, Liban),
  • Rainer Neef (Göttingen, Allemagne),
  • Robert Shields (Alberta, Canada),
  • Panayotis Tournikiotis (Athènes, Grêce).

Références citées 

  • Bettelheim, C. ; Frère, S., 1950. Une ville française moyenne. Auxerre en 1950. Étude de structure sociale et urbaine, Paris, Armand Colin.
  • Bozon, M. 1985. Vie quotidienne et rapports sociaux dans une petite ville de province, Presses universitaires de Lyon.
  • Clanché, F. ; Rascol, O. 2011. « Le découpage en unités urbaines de 2010 », Insee Première, n° 1364.
  • Clément, P. ; Xydias, N., 1955. Vienne sur le Rhône. La ville et les habitants. Situations et attitudes. Sociologie d’une cité française, Paris, Armand Colin, Cahiers de la Fondation nationale des sciences politiques, n° 71.
  • Damon, J. (sous la dir. de). 2008, Vivre en ville, PUF.
  • Lapeyronnie, D. 2008. Ghetto urbain. Ségrégation, violence, pauvreté en France aujourd’hui, Robert Laffont.
  • Piolle, X. 1979. Les citadins et leur ville. Approche de phénomènes urbains et recherche méthodologique, Éditions Privat.
  • Remy, J. 1962. Charleroi et son agglomération : Unités de vie sociale – Caractéristiques socio-économiques, Bruxelles, Éditions du Centre de recherches socio-religieuses.

[1]. Ces quartiers peuvent d’ailleurs parfois être situés dans des « villes dont on ne parle pas », car la focalisation sur leurs caractéristiques principales gomme le contexte de la ville à laquelle ils appartiennent (cf. Lapeyronnie, 2008).

Lieux

  • Paris, France (75)

Dates

  • lundi 08 juin 2015

Fichiers attachés

Mots-clés

  • villes moyennes, petites villes, villes « ordinaires », quartiers « ordinaires », typologies urbaines

Contacts

  • Joëlle Jacquin
    courriel : Espacesetsocietes [at] msh-paris [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Joëlle Jacquin
    courriel : Espacesetsocietes [at] msh-paris [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Ces villes dont on ne parle pas », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 21 mai 2015, https://doi.org/10.58079/rg8

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