AccueilContact de langues : situations, représentations, réalisations

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Contact de langues : situations, représentations, réalisations

Language contact: situations, representations, realizations

18e Rencontres Jeunes Chercheurs (RJC 2015) Sorbonne-Nouvelle

18th Rencontres Jeunes Chercheurs (RJC 2015) Sorbonne-Nouvelle

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Publié le jeudi 11 décembre 2014

Résumé

Introduite par U. Weinreich (1953), la notion de contact de langues inclut toute situation dans laquelle une présence simultanée de deux langues affecte le comportement langagier d’un individu (Moreau, 1997) ou d’une communauté linguistique. Elle est au cœur du changement et de la variation linguistiques, en diachronie comme en synchronie et s’inscrit dans des espaces aux frontières mouvantes, variables au gré des migrations, mais aussi des ouvertures et des fermetures économiques, culturelles ou des projets politiques (colonisation, domination culturelle extérieure...). Il sera possible d’envisager les rapports et interférences entre langues, d’une part, et entre variétés d’une même langue, d’autre part, d’un point de vue synchronique ou diachronique.

Annonce

Argumentaire

Introduite par U. Weinreich (1953), la notion de contact de langues inclut toute situation dans laquelle une présence simultanée de deux langues affecte le comportement langagier d’un individu (Moreau, 1997) ou d’une communauté linguistique. Elle est au cœur du changement et de la variation linguistiques, en diachronie comme en synchronie et s’inscrit dans des espaces aux frontières mouvantes, variables au gré des migrations, mais aussi des ouvertures et des fermetures économiques, culturelles ou des projets politiques (colonisation, domination culturelle extérieure...). Il sera possible d’envisager les rapports et interférences entre langues, d’une part, et entre variétés d’une même langue, d’autre part, d’un point de vue synchronique ou diachronique.

Ces dernières années, les recherches sur le contact de langues se sont multipliées dans une perspective méthodologique et épistémologique renouvelée, fondée sur la prise en compte de la variabilité et un ancrage des faits linguistiques dans les réalités matérielles (Nicolai, 2007). Ces travaux se situent aux antipodes de ceux réalisés au courant du XIXe siècle, qui écartent l’idée même de langues en contact pour se concentrer sur les liens de filiation d’une langue à une autre (Tabouret-Keller, 1988). Les 18èmes Rencontres Jeunes Chercheurs proposent d’aborder ce domaine à travers trois notions complémentaires : situations, représentations, réalisations.

Aborder le “contact de langues” implique l’observation et la description empirique de situations institutionnelles, socio-professionnelles ou familiales, de situations d’apprentissage de langues étrangères ou d’acquisition dans des contextes de plurilinguisme ou de diglossie. La notion est également profondément ancrée dans la psycholinguistique : la maîtrise de plusieurs langues a un impact sur la structure du cerveau et les processus cognitifs. Le terme “situation” est à comprendre ici au sens large et peut référer à des dimensions collectives comme individuelles. On pensera par exemple aux langues régionales ou au choix d’une langue d’écriture par les écrivains plurilingues.

Le contact de langues s’insère aussi dans la tension entre prescription et description linguistique. Il s’agira de s’intéresser aux représentations sociales et métalinguistiques de ces langues en contact que les locuteurs, de même que les linguistes et les grammairiens eux-mêmes, construisent et véhiculent à partir de leur jugement. L’étude du contact de langues invite ainsi à interroger les processus de construction identitaire et à revenir sur des notions telles que “insécurité linguistique” ou “communautés imaginées” (Anderson, 1983).

Les réalisations qui relèvent du contact de langues sont elles aussi multiples. Ce sont en effet des productions langagières hybrides, que l’on peut saisir à la fois sur le plan collectif, comme dans le cas des emprunts, des créoles ou des pidgins, et sur le plan individuel, à travers les interférences (phoniques, syntaxiques, lexicales), en partie dues aux transferts entre les différentes langues que connaît le locuteur. Dans ce contexte s’inscrivent aussi l’alternance codique et, dans le domaine de l’acquisition et de la didactique, les interlangues. La diversité de ces réalisations apporte un nouvel éclairage sur les typologies linguistiques existantes. Elle pose également question dans le domaine du traitement automatique des langues, où les corpus plurilingues font naître des questionnements méthodologiques nouveaux, qui diffèrent de ceux posés par les corpus unilingues. De même, la traduction peut être comprise comme une des formes possibles de réalisation du contact de langue ; or les traducteurs doivent eux aussi résoudre des difficultés pratiques et théoriques liées aux langues qu’ils mettent en contact ou qui se trouvent en contact dans les textes qu’ils traduisent (Ballard, 2006).

Autant d’approches théoriques qui permettent de réunir des chercheurs en sciences du langage autour d’une problématique commune, et de réfléchir à la place de cette discipline dans les sciences humaines. Les participants pourront considérer les langues sous tous leurs media (oral, écrit, langue des signes).

Références

  • ANDERSON Benedict (1983), Imagined Communities: Reflections on the Origin and Spread of Nationalism, Londres: Verso.
  • BALLARD Michel (2005-2006) (dir.), La traduction, contact de langues et de cultures, 2 vol., Arras: Artois Presses Université.
  • MOREAU Marie-Louise (1997), Sociolinguistique. Concepts de base, Bruxelles: Mardaga.
  • NICOLAI Robert (2007), « Le contact des langues : point aveugle du ‘linguistique’ », Journal of Language Contact, Evolution of languages, contact and discourse, Thema n° 1: 1-10.
  • TABOURET-KELLER Andrée (1988), « Contacts de langues : deux modèles du XIXème siècle et leurs rejetons aujourd'hui », Langage et société, n° 43: 9-22.
  • WEINREICH Uriel (1953), Languages in contact, findings and problems, New York: Linguistic Circle of New York.

Le colloque est ouvert à tous : masterants, doctorants, jeunes chercheurs...
Entrée libre en fonction des places disponibles.
Une attestation de présence sera remise aux participants.

Conférenciers invités

  • Robert Nicolaï
  • Valérie Spaëth

Calendrier

Date limite pour les soumissions :

28 février 2015

Notification aux participants : mi-avril 2015
Date limite pour les articles corrigés : mi-mai 2015
Dates du colloque : 11 et 12 juin 2015

Lieu du colloque

Institut de linguistique et de phonétique générales et appliquées (ILPGA)
Coordonnées : 19, rue des Bernardins - 75005 PARIS
Transports en commun : Métro : Maubert Mutualité (ligne 10) ; Autobus : 24, 47, 63, 86, 87 ; RER : Saint Michel (lignes B et C)

Format des communications

Les communications se feront en français ou en anglais.
Le format des communications orales sera de 20 minutes, puis 10 minutes de discussion.
Les posters seront à présenter au format A0. Les auteurs des posters seront invités à donner une brève présentation orale de leur travail.

Soumission des propositions

Les propositions sont à envoyer par courrier électronique à l’adresse suivante : rjc-
ed268@univ-paris3.fr, avant le 28 janvier 2015.

Le corps du message devra préciser :

  • Les coordonnées du participant (nom, prénom, adresse électronique et adresse postale) ;
  • L’affiliation (nom de l’université, nom du laboratoire) ;
  • Le niveau d’études (master / doctorat / post-doc ; préciser le nombre d’années pour le doctorat) ;
  • Le nom du ou des directeur(s) de recherche ;
  • La ou les discipline(s) dont relève l’article ;
  • Le titre de la communication.

Les propositions sont à soumettre sous forme d’un article, dans un fichier au format .rtf, nommé « rjc2015_nom-de-l-auteur.rtf » (ex : « rjc2015_DUPONT.rtf »).

Ce fichier devra comprendre uniquement :

  • Le titre de la communication ;
  • Un résumé d’environ 100 mots, dans la langue de l’article ;
  • 5 mots-clés en français et les mêmes en anglais ;
  • L’article de 6 à 8 pages pour une communication orale (soit 25 000 signes maximum, espaces inclus) ; 5 pages pour un poster (soit 15 000 signes maximum, espaces inclus) ;
  • Une bibliographie.

Le format à respecter pour le texte des articles est le suivant :

  • police Times New Roman 12 pt ;
  • interligne 1,5 ;
  • marges 2,5 cm de tous les côtés ;
  • texte justifié à gauche et à droite ;
  • titres : Times New Roman 12 pt, gras, avec une numérotation hiérarchisée (1. ; 1.1. ; 1.1.1), sans dépasser 3 niveaux de titres.

Dans le cas de transcriptions phonétiques, veuillez utiliser la police SILDoulos.

Une seule proposition par participant sera examinée.

Les propositions retenues seront renvoyées aux auteurs pour correction et mise en forme.

L’article corrigé devra être envoyé au comité d’organisation avant la tenue du colloque.

Le comité d’organisation se réserve le droit de refuser un article ne correspondant pas aux exigences scientifiques du colloque après correction.

Publication :

Les actes seront publiés en ligne après la tenue du colloque.

Comité scientifique

  •  Martine ADDA DECKER
  •  José Ignacio AGUILAR RIO
  •  Angélique AMELOT
  •  Nicolas AUBRY
  •  Nicolas AUDIBERT
  •  Michelle AUZANNEAU
  •  Eric BEAUMATIN
  •  Irmtraud BEHR
  •  Violaine BIGOT
  •  Philippe BOULA DE MAREUIL
  •  Maria CANDEA
  •  Jean-Louis CHISS
  •  Francine CICUREL
  •  Matteo DE CHIARA
  •  Geneviève DE WECK
  •  Jeanne-Marie DEBAISIEUX
  •  Didier DEMOLIN
  •  Christine DEPREZ
  •  Serge FLEURY
  •  Jean-Marie FOURNIER
  •  Emmanuel FRAISSE
  •  Florentina FREDET
  •  Cedric GENDROT
  •  Kim GERDES
  •  Anna GHIMENTON
  •  Daniel GILE
  •  Luca GRECO
  •  Yana GRINSHPUN
  •  Jean-Patrick GUILLAUME
  •  Pierre HALLE
  •  Rouba HASSAN
  •  Agnès HENRI
  •  Frédéric ISEL
  •  Raphaël KABORE
  •  Takeki KAMIYAMA
  •  Dominique KLINGLER
  •  René LACROIX
  •  Marie-Christine LALA
  •  Florence LEFEUVRE
  •  Cécile LEGUY
  •  Catherine MULLER
  •  Valélia MUNI TOKE
  •  Samia NAIM
  •  Jean-Paul NARCY-COMBES
  •  Gabriella PARUSSA
  •  Claire PILLOT-LOISEAU
  •  Konstantin POZDNIAKOV
  •  Christian PUECH
  •  Sandrine REBOUL-TOURE
  •  Francis RICHARD
  •  Rachid RIDOUANE
  •  Anne SALAZAR ORVIG
  •  Didier SAMAIN
  •  Pollet SAMVELIAN
  •  Dan SAVATOVSKY
  •  Valérie SPAËTH
  •  Sofia STRATILAKI
  •  Isabelle TELLIER
  •  Jacqueline VAISSIERE
  •  Andrea VALENTINI
  •  Daniel VÉRONIQUE
  •  Patricia VON MÜNCHOW
  •  Geneviève ZARATE.

Comité d'organisation

  •  Emre BAYRAKTAR
  •  Marie-Amélie BOTALLA
  •  Laura-Maï DOURDY
  •  Nora FANGEL-GUSTAVSON
  •  Ophélie GANDON
  •  Laura GUZMAN
  •  Fanny IVENT
  •  Muriel JORGE
  •  Janina KLEIN
  •  Mathilde MECHLING
  •  Coraline PRADEAU
  •  Komi SIMNARA
  •  Marco STEFANELLI
  •  Jane WOTTAWA
  •  Yaru WU.

Lieux

  • Institut de linguistique et de phonétique générales et appliquées (ILPGA) - 19 rue des Bernardins
    Paris, France (75005)

Dates

  • samedi 28 février 2015

Mots-clés

  • linguistique, contact de langues, linguistics, language contact

URLS de référence

Source de l'information

  • Marie-Amélie Botalla
    courriel : marieamelie [dot] botalla [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Contact de langues : situations, représentations, réalisations », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 11 décembre 2014, https://doi.org/10.58079/rk9

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