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Publicado quinta, 19 de fevereiro de 2015

Resumo

Le déplacement d’individus, de groupes et / ou de communautés peut se définir très largement comme le passage de différents espaces (géographiques, culturels...) et états (psychologiques, intellectuels, etc.) à d’autres. Il revêt des aspects divers comme les déportations, le bannissement, les exclusions, les exils, l’exode, l’expatriation contrainte ou volontaire, ou d’autres formes de départ (par exemple, voyages périodiques, réguliers ou ponctuels, immigrations) qui engendrent des perceptions et des représentations aux aspects multiformes quels que soient les individus, les périodes et les sociétés. Ces perceptions et représentations impliquent presque toujours et de manière variée toutes sortes de publics (lecteurs, auditeurs, témoins, victimes témoins, etc.) qui peuvent avoir plusieurs positions « en même temps » (par exemple victime-témoin) ou non.

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Argumentaire

Le déplacement d’individus, de groupes et/ou de communautés peut se définir très largement comme le passage de différents espaces (géographiques, culturels...) et états (psychologiques, intellectuels, etc.) à d’autres. Il revêt des aspects divers comme les déportations, le bannissement, les exclusions, les exils, l’exode, l’expatriation contrainte ou volontaire, ou d’autres formes de départ (par exemple, voyages périodiques, réguliers ou ponctuels, immigrations) qui engendrent des perceptions et des représentations aux aspects multiformes quels que soient les individus, les périodes et les sociétés. Ces perceptions et représentations impliquent presque toujours et de manière variée toutes sortes de publics (lecteurs, auditeurs, témoins, victimes témoins, etc.) qui peuvent avoir plusieurs positions « en même temps » (par exemple victime-témoin) ou non. Cette thématique est, du reste, au cœur de l’actualité puisque le 20 juin 2014, le rapport du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) « montrait que le nombre de réfugiés, de demandeurs d'asile et de personnes déplacées à l'intérieur de leur pays à travers le monde [avait] dépassé les 50 millions de personnes pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale » en raison de nombreux conflits : Mali, République centrafricaine, Soudan du Sud, Syrie, etc. De fait, le 20e siècle et le début du 21e siècle sont sujets à d’effroyables déplacements contraints et forcés, à d’exils associés à des guerres, des génocides, des crises politiques et sanitaires, des actes de terrorisme médiatisés de nombreuses manières selon la fonction et le lieu de ceux qui en parlent et de ceux auxquels sont destinées les informations. Par ailleurs, la notion même de déplacement de populations implique très souvent celle de frontières, de barrières et de murs (Lussault, Paquot, dirs, 2012 ; Wihtol de Wenden, 2014), qui se renforcent de plus en plus à l’appui de dispositifs juridiques, mais surtout physiques, comme l’illustrent les cartes de l’Observatoire des frontières de Migreurop ou encore le système européen de surveillance EUROSUR, opérationnel pour partie depuis le 2 décembre 2013.

Aussi, depuis des siècles, le déplacement est-il associé à des récits mémoriels en lien aux déportations de masse, à des formes de rupture, de déchirures, de meurtrissures inévitables et difficilement dicibles, d’exil politique, et implique-t-il l’idée de déracinement de l’ici et de son corollaire, le ré-enracinement dans l’ailleurs. Le déplacement contraint (ou non) peut d’ailleurs prendre l’aspect d’une douloureuse auto-exclusion de toute communauté, d’origine ou d’adoption, menant au déracinement (Bourdieu, Sayad, 1964) et à l’extranéité intérieure. Le déplacement est alors prélude à la dépossession d’un facteur identitaire primordial et, de ce fait, à l’altération identitaire.

Toutefois, le déplacement peut être également associé à des formes de bien-être recherché dans d’autres ailleurs et il peut revêtir des aspects plus positifs et heureux. Car loin de la défiance envers l’étranger et l’étrangeté, se développe une volonté de découverte comme l’illustrent certaines formes de tourisme (Cousin, Réau, 2009 ; Violier, 2007), d’assimilation et d’enrichissement réciproques donnant naissance à des formes sociales remaniées. Le déplacement géographique ou psychologique se transforme de la sorte comme préliminaire indispensable à la recréation de nouvelles racines socio-culturelles. 

C’est pourquoi, ce colloque, qui ne prétend pas à l’exhaustivité, tant la thématique est abondante, a pour ambition de questionner, à partir de champs disciplinaires différents (anthropologie, démographie, études littéraires, géographie, histoire, philosophie, sciences de l’information et de la communication, sciences du langage, sociologie, etc.) et autour de quatre axes majeurs, la notion de déplacement en articulation avec les populations (déplacés contraints, déplacés par choix, responsables des déplacements, etc.) et les espaces géographiques concernés. 

1.        Représentations des déplacements de masse contraints et publics 

Il s’agira d’étudier les représentations des déplacements de masse contraints au prisme d’un certain nombre de questionnements. Quels sont ces déplacements, les lieux qui les symbolisent et les personnalités qui les représentent ? Comment ces représentations des déplacements ont-elles été construites ? Quelles perceptions des régions du monde concernées donnent-elles ? Y a-t-il des types de déplacement davantage représentés dans les arts (littérature, peinture, cinéma, théâtre, danse, arts de la scène, musique, etc.) que d’autres ? Concernant les déplacements de masse plus récents, certains sont-ils davantage représentés dans les médias, lesquels et pourquoi ? À quels publics semblent destinées ces formes représentées et racontées des déplacements ? Et donc quels sont les modes de narrations médiatisées de ses formes de déplacements à destination de publics ciblés (ou non) : mises en texte, mises en images, mises en débat… Comment, dans le contexte de ces déplacements, certaines régions du monde dont l’Europe qui contribuent à établir des dispositifs de surveillance et des systèmes d’alerte de plus en plus perfectionnés pour éviter l’arrivée en masse de populations ou migrantes ou réfugiées, s’auto-représentent-elles, sont-elles représentées dans les médias, voire dans d’autres espaces de concertation (Agence des Nations Unies pour les Réfugiés ; UNESCO ; OMS ; Office français de protection des réfugiés et apatrides, ...) ou militants (Amnesty International,  Avocats sans Frontières ; Médecins du Monde… ) ? 

2.        Représentations des déplacements individuels et publics 

Ce deuxième axe privilégiera les réflexions portées sur les déplacements individuels ou de petits groupes (famille par exemple) en prenant en compte les impacts générés selon les sociétés et les générations, et surtout selon les modalités de narration de ces déplacements vécus ou imaginés, voire contraints ou non. À quelle période, selon l’espace d’étude choisi, voit-on émerger des narrations sur ces déplacements et quels en sont les effets recherchés par le narrateur (écrivain, peintre musicien, journaliste, essayiste etc.) ? Peut-on, dans certains cas, comprendre à quels types de publics ces constructions sont-elles adressées sur ces déplacements individuels ? Que véhiculent-elles (par exemple, en littérature jeunesse, ouvrages sur des déplacements liés à l’adoption ; ou au 19e siècle, romans sur des contrées pensées comme exotiques) ? Certains supports semblent-ils plus appropriés ou plus faciles d’accès pour comprendre ces déplacements (films, BD, récits de voyage, récits de vie publiés, etc.) ? Ont-ils enfin une vocation marketing ou de « sensibilisation à… » ? 

3.        Déplacements et engagements 

Le déplacement qu’il soit de masse ou non, contraint ou non, peut mobiliser différentes formes d’engagement. On se demandera ici s’il peut s’agir d’un engagement au service d’une collectivité, d’une société, ou d’une idéologie (philosophique, religieuse, politique, économiques, sociale), et ce que cela signifie et implique. On pourra aussi étudier la forme et les modalités de l’engagement lié au déplacement selon plusieurs positions :

-  celle de ceux qui contraignent au déplacement et leurs motivations, et donc de leur engagement au service d’une idéologie et d’intérêts particuliers (exemple, la traite des esclaves, etc.) ;

-  celle de ceux qui choisissent le déplacement pour des raisons politiques (exemple d’Emile Zola), économiques (migrations économiques de personnes de pays pauvres vers des pays plus riches) ou culturelles (découvertes d’autres espaces via le tourisme, etc.) ;

-  celle de ceux qui choisissent le déplacement définitif ou temporaire pour changer de vie, de société (exemple de certains artistes), et/ou aider à participer à l’amélioration de la vie d’autres personnes dans des pays en guerre, ou ayant subi des catastrophes humanitaires (exemple des ONG, etc.). 

4.        Étude terminologique et conceptuelle du déplacement 

Ce dernier axe a pour objet d’interroger le terme même de déplacement et de tenter de le cadrer théoriquement et/ou historiquement, selon une perspective disciplinaire choisie, en relation à des types de populations et de publics. Ainsi, est-ce que des notions et concepts proches peuvent être associés au déplacement, comment, pour quelles raisons et à destination de qui (par exemple : migration, émigration, immigration, impatriation, expatriation, migrance, exil, exode, flux migratoire, déterrorialisation/reterritorialisation, déracinement, exopolitie, etc.) ? Et par conséquent, comment peut-on articuler et définir certains publics selon les terminologies attribuées au déplacement ? Pour appuyer ces analyses, des études de cas pourront asseoir la démonstration et seront les bienvenues. 

 Calendrier 

  • 20 mars 2015 : date de retour des propositions

  • 15 mai 2015 : envoi des avis du comité scientifique aux auteurs
  • 14-15-16 octobre 2015 : colloque, Université de Lorraine, Campus Lettres et Sciences Humaines de Nancy
  • 30 janvier 2016 : remise des textes à Laurence Denooz et Sylvie Thiéblemont
  • 1er mars 2016 : envoi des avis du comité scientifique aux auteurs pour corrections
  • 30 mars 2016 : remise des textes définitifs pour publication

Modalités de soumission 

Rédigées en français ou en anglais, les proposions de communication (coordonnées et affiliation sur la première page, proposition de 20 lignes environ avec indication de l’axe, un titre provisoire et une courte bibliographie indicative sur la seconde page) seront à adresser à laurence.denooz@univ-lorraine.fr et sylvie.thieblemont@univ-lorraine.fr, organisatrices du colloque. Elles seront soumises à l’expertise en double aveugle des membres du comité scientifique.

Publication

Les textes complets (25 000 à 30 000 signes, accompagnés si nécessaire d’illustrations) seront expertisés et sélectionnés par le comité scientifique. La publication des actes est assurée en 2016.

Comité scientifique 

  • Nehmetellah Abi-Rached, Université de Strasbourg, France
  • Christian Agbobli, Université du Québec, Montréal, Canada
  • Audrey Alves, Université de Lorraine, France
  • Tayeb Bouderbala, Université de Batna, Algérie
  • Nacer Eddine Benghenissa, Université de Biskra, Algérie
  • Laurence Denooz, Université de Lorraine, France
  • Béatrice Fleury, Université de Lorraine, France
  • Piero D. Galloro, Université de Lorraine, France
  • Claudio Gigante, Université libre de Bruxelles, Belgique
  • Doris H. Gray, Université Al Akhawayn, Maroc et USA
  • Abdelkrim Hizaoui, IPSI, Université de la Manouba, Tunisie
  • Bernard Idelson, Université de la Réunion, France
  • Tristan Mattelart, Université Paris 8, France
  • Antonino Pellitteri, Université de Palerme, Italie
  • Virginie Spies, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse, France
  • Marieke Stein, Université de Lorraine, France
  • Isabelle Thibaudeau-Boon, Radboud Universiteit Nijmegen, Pays-Bas
  • Sylvie Thiéblemont-Dollet, Université de Lorraine, France
  • Christoph Vatter, Universität des Saarlandes, Sarrebruck, Allemagne
  • Jacques Walter, Université de Lorraine, France

Contact

laurence.denooz@univ-lorraine.fr

sylvie.thieblemont@univ-lorraine.fr

Comité d’organisation

  • Association des jeunes chercheurs du CREM
  • Doctorants en Littérature arabe et Littérature comparée
  • Étudiants de Master Information-Communication
  • Étudiants de Master Méditerranée et Europe centrale et orientale, spécialité Arabe 
    • Laurence Denooz
    • Rudy Hahusseau
    • Emmanuelle Simon
    • Sylvie Thiéblemont-Dollet

Datas

  • sexta, 20 de março de 2015

Palavras-chave

  • déplacement, migration, territoire, public, représentation, littérature, culture et société

Contactos

  • Laurence Denooz
    courriel : laurnce [dot] denooz [at] univ-lorraine [dot] fr

Urls de referência

Fonte da informação

  • Laurence Denooz
    courriel : laurnce [dot] denooz [at] univ-lorraine [dot] fr

Licença

CC0-1.0 Este anúncio é licenciado sob os termos Creative Commons CC0 1.0 Universal.

Para citar este anúncio

« Déplacements et publics », Colóquio, Calenda, Publicado quinta, 19 de fevereiro de 2015, https://doi.org/10.58079/s10

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