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Héritages et perspectives de la sociologie clinique

Heritage and perspectives in clinical sociology

Idéologie gestionnaire, souffrance au travail et désinsertion

Management ideology, suffering at work and dis-insertion

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Publié le mardi 17 mars 2015

Résumé

« L’individu est le produit d’une histoire dont il cherche à devenir le sujet ». Cette proposition énoncée par Vincent de Gaulejac dès ses premiers travaux sur la névrose de classe avait pour objet de saisir les enjeux subjectifs de l’individu contemporain. Or la société résiste, d’autant plus aujourd’hui que s’y déploient des dynamiques de pouvoir qui prennent le sujet pour objet et le subjectif comme ressource des dynamiques productives et de domination jusqu'à l'entraîner dans une lutte des places qui partage des vainqueurs dont la position est toujours précaire et des perdants auxquels sont destinées les places moins envieuses voire l’exclusion sociale dans lesquelles s’enracinent Les sources de la honte. Vouloir devenir sujet c’est aussi, dans le champ du travail comme dans d’autres champs de la vie quotidienne, s’affronter aux logiques d’excellence, à l’idéologie gestionnaire et à la violence sociale qui s’y déploient. C’est s’affronter, dans tous les cas, aux paradoxes qui se trouvent au cœur de notre système social.

Annonce

Argumentaire

« L’individu est le produit d’une histoire dont il cherche à devenir le sujet ». Cette proposition énoncée par Vincent de Gaulejac dès ses premiers travaux sur La névrose de classe (Gaulejac, 1987) avait pour objet de saisir les enjeux subjectifs de l’individu contemporain. L’individu est histoire, d’une part, au sens où son identité s’est construite au départ d’événements personnels qui forment la trame singulière de sa biographie et constituent son héritage (Gaulejac, 1999). Il l’est aussi, d’autre part, en ce qu’il partage des éléments communs à sa famille, à son milieu, à son origine de classe ou ethnique, etc. L’individu-sujet est un produit de la société comme le démontre de longue date la sociologie. Il est aussi acteur et producteur de l’histoire, en ce qu’il est porteur d’historicité, c’est-à-dire en capacité d’intervenir sur sa propre histoire ou, à travers les actions qu’il entreprend, sur son cadre de socialisation voire sur la société.

Or la société résiste, d’autant plus aujourd’hui que s’y déploient des dynamiques de pouvoir qui prennent le sujet pour objet et le subjectif comme ressource des dynamiques productives et de domination (Aubert et Gaulejac, 1991). S’inscrire dans la société managériale contemporaine, dans laquelle les mécanismes de reproduction mais aussi de solidarité semblent pour une large part mis à mal, c’est prendre part à une permanente Lutte des places (Gaulejac et Tabodada-Léonetti, 1994) qui partage des vainqueurs dont la position est toujours précaire et des perdants auxquels sont destinées les places moins envieuses voire l’exclusion sociale dans lesquelles s’enracinent Les sources de la honte (Gaulejac, 1996). Vouloir devenir sujet c’est aussi, dans le champ du travail comme dans d’autres champs de la vie quotidienne, s’affronter aux logiques d’excellence, à l’idéologie gestionnaire et à la violence sociale (Gaulejac, 2005) qui s’y déploient. C’est s’affronter, dans tous les cas, aux paradoxes (Gaulejac et Hanique, 2015) qui se trouvent au cœur de notre système social.

Par sa portée théorique (qui suppose d’articuler la compréhension du social à celle du sujet jusque dans ses fondements psychanalytiques) et politique (qui pose au-delà de la critique, la nécessité d’une clinique du social), cette proposition fondatrice formulée par Vincent de Gaulejac peut aussi être considérée comme programmatique pour la recherche en sociologie clinique et inspirante pour la sociologie dans son ensemble. Comprendre la nature des épreuves que traverse l’individu pour advenir, les paradoxes auxquels il est confronté et leurs conséquences tant subjectives que sociales est au cœur de nombre de travaux contemporains en sciences sociales.

Ces questions sont au cœur de la conférence grand public que donnera le professeur Vincent de Gaulejac le 9 septembre 2015 dès 19h00 à l’Université de Mons (UMONS) et des communications proposées lors de la journée d’étude du 10 septembre 2015

Appel à communications

Les travaux et questions de recherche de la sociologie clinique (par exemple, sur la critique de modèles de management contemporain, sur les questions de santé et de pénibilité au travail, sur les problématiques liées à la précarité et à l’exclusion, sur la diffusion de l’idéologie gestionnaire dans les différents champs de l’existence ou encore en ce qui concerne les méthodes et approches cliniques et biographiques) serviront de fil conducteur aux ateliers thématiques de l’après-midi.

Ceux-ci laisseront la parole à un panel de chercheurs et de praticiens qui questionneront les apports de la sociologie clinique au regard de leurs questions de recherche ou de leurs pratiques et expériences professionnelles, ses articulations possibles avec d’autres paradigmes, disciplines ou méthodes mais aussi les limites et voies de dépassement qu’il conviendrait de mettre en discussion. Ces communications pourront être l’opportunité d’identifier de nouveaux défis pour le développement d’une clinique du social tant sur le plan de la recherche que de l’intervention.

Seront privilégiées ici les propositions de communications fondées sur des terrains récents et qui permettent la mise en discussion critique des propositions théoriques et méthodologiques de la sociologie clinique ainsi que de ses constats en lien avec les problématiques de l’idéologie gestionnaire, de la souffrance au travail et de la désinsertion sociale. 

Modalités de soumission :

  • Les propositions (3000 caractères maximum, espaces compris) préciseront brièvement le(s) terrain(s), les questions et les propositions principales qui seront développées ainsi que quelques références théoriques (en sociologie clinique et au-delà) et indications méthodologiques.
  • Sur le plan formel, les propositions de communication préciseront également le titre, les noms, prénoms, statuts et affiliations des auteurs.

Dates importantes :

  • Le 30 avril 2015. Date limite de soumission des propositions de communication à l’adresse suivante : sociologieclinique@umons.ac.be.

  • 31 mai 2015. Retour vers les auteurs. Les modalités complémentaires d’organisation du colloque et des ateliers seront communiquées aux auteurs retenus.
  • 9 septembre 2015. Conférence grand public de Vincent de Gaulejac : « Un Monde bipolaire ? L’organisation paradoxante des sociétés hypermodernes » (19h00, Auditoire Hotyat, UMONS)
  • 10 septembre 2015. Journée d’étude (dès 8h30, Auditoire Hotyat, UMONS).

Certaines communications seront sélectionnées pour figurer dans un ouvrage collectif qui gardera trace des échanges de cette journée. Le texte final des communications sera, dans ce cas, attendu pour le 30 septembre 2015.  

Organisation pratique et inscriptions

Lieu

La conférence grand public et la journée d’étude se tiendront dans les locaux de l’UMONS dont principalement l’Auditoire Hotyat situé sur le Campus Sciences Humaines, Bâtiment Warocqué,  17 Place Warocqué, 7000 Mons.

Informations pratiques :

http://portail.umons.ac.be/FR/universite/admin/cerp/congres_colloques (en construction).

Comité d’organisation

  • John Cultiaux (UNAMUR/UCL/ORCHIS),
  • François Delforge (ORCHIS),
  • Laurie-Anna Dubois (UMONS),
  • Geoffroy Douillié (UMONS),
  • Alain Finet (UMONS),
  • Sébastien Henrard (UMONS),
  • Guy Lebeer (ULB),
  • Jean Vandewattyne (UMONS).

Comité Scientifique (provisoire)

  • Annalisa Casini (UMONS/ULB),
  • Perrine Devleeshouwer (ULB/UMONS),
  • Claire Dupont (UMONS),
  • Abraham Franssen (USL-B),
  • Jean Foucart (Helha),
  • Jean-François Guillaume (ULG),
  • Mejed Hamzaoui (ULB),
  • Stéphan Hendrick (UMONS),
  • David Jamar (UMONS),
  • Pierre Lannoy (ULB),
  • Willy Lahaye (UMONS),
  • Mélanie Latiers (UNAMUR/ORCHIS),
  • dominique Lhuilier (CNAM),
  • Salvatore Maugeri (Université d’Orléans),
  • Jean-Luc Metzger (Centre Pierre Naville / CNAM-LISE),
  • Matthieu de Nanteuil-Miribel (UCL),
  • François Pichault (HEC-ULG),
  • Christine Schaut (USL-B/ULB),
  • Agnès Van Daele (UMONS),
  • Didier Vrancken (ULG),
  • Anne Wallemacq (UNAMUR),
  • Luc Wilkin (ULB).

Partenariats et soutiens (provisoire)

Fonds de la recherche scientifique (F.N.R.S.), Institut de recherche en développement humain et des organisations (HUMANORG, UMONS), Centre de recherches interdisciplinaires démocratie, institutions et subjectivité (CRIDIS, UCL), Organisations, changements et innovations sociales (ORCHIS), Migrations, espaces, travail, institutions, citoyenneté, épistémologie, santé (METICES, ULB), Réseau international de sociologie clinique.

Inscriptions

Droit d’inscription pour la journée du 10 septembre 2015 : 40 euros incluant le repas de midi et les cafés. Gratuité pour les demandeurs d’emploi et les étudiants.

L’inscription pour le colloque doit nous parvenir pour le 31 août 2015 au plus tard via le lien :

http://portail.umons.ac.be/FR/universite/admin/cerp/congres_colloques (en construction).

Les demandes d’informations complémentaires peuvent être adressées à : 

sociologieclinique@umons.ac.be

Lieux

  • auditoire Hotyat (UMONS) - 17 Place Warocqué
    Mons, Belgique (7000)

Dates

  • jeudi 30 avril 2015

Mots-clés

  • sociologie clinique

Contacts

  • Laurie-Anna Dubois
    courriel : sociologieclinique [at] umons [dot] ac [dot] be

Source de l'information

  • John CULTIAUX
    courriel :

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Héritages et perspectives de la sociologie clinique », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 17 mars 2015, https://doi.org/10.58079/s8e

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