AccueilBanlieues françaises (2005-2015)

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Publié le mercredi 25 mars 2015

Résumé

En octobre 2005, deux jeunes adolescents poursuivis par la police trouvent la mort à Clichy-sous-Bois. Pendant plusieurs semaines, les violences entre les émeutiers et les policiers se diffusent à de nombreuses banlieues françaises, peu d’entre elles étant épargnées. Dix ans après ces émeutes, la revue Urbanités a décidé de revenir sur les banlieues françaises et d’y consacrer un numéro en octobre 2015.

Annonce

Argumentaire

En octobre 2005, deux jeunes adolescents poursuivis par la police trouvent la mort à Clichy-sous-Bois. Pendant plusieurs semaines, les violences entre les émeutiers et les policiers se diffusent à de nombreuses banlieues françaises, peu d’entre elles étant épargnées. Dix ans après ces émeutes, la revue Urbanités a décidé de revenir sur les banlieues françaises et d’y consacrer un numéro en octobre 20151.

Nommer la banlieue

Le « 9-3 ». Les « Minguettes ». Les noms sont connus, mais que désignent-ils outre un quartier ? Systématiquement associés à la banlieue, ils reflètent une toponymie des banlieues qui leur est propre. Les deux chiffres du département de la Seine-Saint-Denis symbolisent les banlieues de grands ensembles de l’est parisien, alors même que les territoires désignés revêtent une diversité de formes urbaines. À plus grande échelle, les Minguettes représentent la même réalité territoriale, mais cette dénomination ne manque pas de faire oublier la ville de Vénissieux, comme si le quartier, voire la banlieue était un espace déterritorialisé par ses nominations successives.

Comment nommer la banlieue et a fortiori la dire et l’écrire ? Nos premières réflexions seront celles-ci, en écho d’une évolution sémantique, politique et territoriale visible dans toutes les banlieues françaises. Le glissement vers des concepts nord-américains, de la « banlieue » au « ghetto », s’opère au moins depuis les émeutes de 20052. Depuis dix ans, les processus de ségrégation semblent plus marqués, malgré l’absence de données ethniques officielles, devenant peut-être nécessaires. Si le vocabulaire peut être stigmatisant, « banlieue » état désormais un terme générique pour les quartiers de grands ensembles dits « sensibles », le vocabulaire politique apparaît lui comme arc bouté sur les notions de politique de la ville, de quartiers et de zonage posant la question des formes et des échelles de la banlieue française.

Trajectoires de banlieues

Alors que le gouvernement Valls vient de présenter une nouvelle série de mesures pour les banlieues françaises, la politique de la ville est considérée comme un échec à répétitions depuis trente ans. Les banlieues sont avant tout des territoires politiques et politisés. Revenir sur la chronologie de la politique de la ville, tout en s’interrogeant sur les territoires concernés nous semble être un axe de réflexion primordial. De même, s’il est courant d’associer cette politique à un échec, qu’en est-il réellement ?

Si les territoires concernés par cette politique relèvent de zonages précis et évolutifs, on oublie trop souvent que les banlieues, aussi bien dans leur toponymie que dans leurs territoires, sont des espaces à appréhender par une approche multiscalaires. Du 9-3 au quartier des Minguettes, la banlieue est un espace à appréhender au travers des multiples échelles du territoire et de leurs acteurs : départements, villes, quartiers, immeubles, cages d’escalier.

Cette interrogation, qui articule échelles et acteurs, rejoint progressivement celle des formes de la banlieue. Les grands ensembles sont une réalité architecturale visible, identifiable, mais le pavillon de banlieue et l’évolution vers des formes urbaines fermées de type gated community ne sont pas à ignorer et interrogent tout autant les formes et les paysages urbains. D’autres formes urbaines associées à la banlieue, telles que les centres commerciaux, nous semblent également être des lieux à prendre en considération, tant dans leur architecture que dans leur vocation à créer un espace public.

Un espace relégué ?

Au-delà des formes, la banlieue apparaît également comme un espace de relégation. Son origine étymologique de territoire situé à une lieue du pouvoir rappelle son caractère profondément périphérique. Pour autant, la relégation est-elle synonyme de marginalisation ? Au-delà de la symbolique périphérique, nous souhaitons insister sur les modalités de cette relégation à travers la question des réseaux de transport et des mobilités, tout en questionnant l’évolution politique des relations entre le centre et la périphérie. Si le modèle est classique, il est constamment réinvesti par la géographie urbaine et politique des banlieues françaises, les débats sur le Grand Paris et ses territoires le rappelant sans cesse. Toutefois, la question de la relégation doit dépasser ce clivage centre/périphérie. À l’échelle des villes de banlieues, qu’en est-il des clivages infraurbains, entre quartiers pavillonnaires et de grands ensembles, entre quartiers pavillonnaires ouverts et gated communities, entre quartiers dits « sensibles » et quartiers non concernés par la politique de la ville ?

Identités de banlieues

Le 9-3, le 9-4, les banlieues rouges. Ces expressions sont aussi des identités, autant sociales, politiques, que culturelles. Interroger la banlieue sans s’intéresser à ceux qui la vivent et la font nous semble impossible. Nous souhaitons partir des habitants des banlieues, en observant les évolutions socio-démographiques de ces communes, afin d’en arriver aux acteurs de la banlieue, aussi bien les acteurs politiques, sociaux que culturels. Le tissu associatif, tout comme la place des pouvoirs publics, notamment le rôle de l’école, peuvent être des pistes pour comprendre l’identité des banlieues et des banlieusards, ainsi que la construction de celles-ci. En se plaçant du côté des banlieues, les initiatives ou cultures nées en banlieue, qui la façonnent et la modèlent, à l’image du rap ou de films mythiques comme La Haine (Kassovitz, 1995), peuvent être également des vecteurs identitaires forts, réappropriés hors des banlieues.

Modalités de soumission

La proposition comprendra un résumé d’une page maximum (notes comprises, Times New Roman 12, interligne normal). Elle devra énoncer une problématique de recherche claire, ainsi que les axes que l’article abordera s’il est retenu. Elle précisera les nom, prénom, statut et email de l’auteur. ———-

Date limite d’envoi des propositions 

4 mai 2015 —————-

Modalités d’évaluation des propositions

Les propositions d’une page seront évaluées par l’ensemble du comité de rédaction de la revue Urbanités entre le 4 mai et la mi-mai.

Les propositions acceptées pourront faire l’objet d’articles complets.

Calendrier prévisionnel

  • Délai d’envoi des propositions : 4 mai 2015
  • Acceptation du comité de rédaction : Mi mai 2015
  • Retour des articles complets : 6 juillet 2015
  • Publication du dossier : Octobre 2015

Coordinateur du numéro sur les banlieues 2005-2015

Charlotte Ruggeri est docteur en géographie et professeur en classes préparatoires aux lycées Hoche de Versailles et Prévert de Boulogne-Billancourt. Ses thèmes et aires de recherche sont les transports urbains, la grande vitesse ferroviaire, l’aménagement urbain, la Californie, les États-Unis.

charlotte.ruggeri@revue-urbanites.fr


Dates

  • lundi 04 mai 2015

Mots-clés

  • banlieue, jeune, identité, 9-3, minguettes

Contacts

  • Charlotte Ruggeri
    courriel : charlotte [dot] ruggeri [at] revue-urbanites [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Urbanités Revue
    courriel : contact [at] revue-urbanites [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Banlieues françaises (2005-2015) », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 25 mars 2015, https://doi.org/10.58079/sak

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