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Géohistoire de l'environnement et des paysages

The geo-history of the environment and landscapes

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Publié le vendredi 05 février 2016

Résumé

Ce colloque sur la géohistoire de l’environnement et des paysages, organisé par le laboratoire GEODE (UMR 5602 CNRS), entend dresser un bilan des nombreux travaux menés dans une perspective géohistorique. Ce colloque pluridisciplinaire portera également une attention particulière aux emboîtements d’échelles de temps et d’espace qui caractérisent le fonctionnement géohistorique des environnements et des paysages. Les organisateurs souhaitent favoriser les approches et les études de cas aussi bien à l’intérieur que hors d’Europe, afin de multiplier études comparatives et retours d’expérience.

Annonce

12-14 octobre 2016

Université de Toulouse Jean Jaurès,

GEODE UMR 5602 CNRS

Maison de la Recherche,

Argumentaire

La géohistoire, terme créé par Fernand Braudel (1949), s’intéresse à la construction des espaces et des territoires sur la longue durée. Dans le monde anglo-saxon (Angleterre, Etats Unis, Canada…), le terme recouvre plutôt celui de géographie historique (historical geography). Néanmoins, les définitions de ces termes fluctuent sensiblement d’un auteur à l’autre et d’un pays à l’autre (Chouquer, Watteaux, 2013). Schématiquement, la géographie historique cherche à appliquer à des époques passées les méthodes de l’analyse géographique tandis que la géohistoire s’intéresse à l’évolution historique de configurations spatiales/territoriales. La géohistoire correspondrait à « l’histoire diachronique des sociétés à travers leur espace » alors que la géographie historique classique « se contente d’étudier synchroniquement des situations du passé, et sans considérer l’espace comme facteur primordial » (Chouquer, Watteaux, 2013).

Depuis leur émergence, ces termes se sont largement diffusés dans le champ disciplinaire de la géographie et de l’histoire. Si le terme de géohistoire ou géo-histoire est de création récente, la réalité qu’il recouvre est, elle, au moins en partie, beaucoup plus ancienne et coïncide pour partie avec le champ de la géographie historique. En France, les reconfigurations académiques survenues depuis les années 1950 ont conduit à une longue éclipse de la géographie historique (Grataloup, 2015).

Les approches géohistoriques connaissent cependant depuis une dizaine d’années un regain d’intérêt comme le montre l’activité scientifique et éditoriale, aussi bien en France qu’à l’international. Ces nombreux travaux témoignent d’une diversité d’approches. Plusieurs champs de recherche s’individualisent : la métagéographie, la géographie historique, l’histoire géographique, la nouvelle géohistoire, la géohistoire (Capdepuy, Djament-Tran, 2012). Au sein de ces différentes démarches, plusieurs thématiques de recherches se sont développées dont celle liée à la dimension environnementale et paysagère. Dans ce cadre, l’objectif de ce colloque est de replacer les pratiques et l’apport de la géohistoire dans le champ spécifique de l’environnement et des paysages. Il s’agit ainsi de questionner l’apport des démarches géohistoriques à la constitution d’une science de l‘environnement et des paysages qui dépasse le cadre disciplinaire ou bi-disciplinaire qui a constitué son socle de fondation, et intègre à la fois la dimension naturaliste et sociale. Le renouveau de ces approches traduit-il l’émergence d’une nouvelle approche visant à intégrer le temps long dans la construction de l’Anthropocène ou de manière plus pragmatique la constitution d’un objet hydride qui permet la porosité entre des disciplines établies ? Face à ce mouvement, existe-t-il des approches spécifiques de la géohistoire de l’environnement et des paysages ? S’agit-il d’un terme alibi pour évoquer la longue durée ? S’agit-il, en France,  d’un nouveau champ de recherche émergent ?

Les approches de géohistoire viennent compléter le panel des démarches qui tendent à inscrire l’espace et ses dynamiques dans le temps (géographie historique, écologie historique, géoarchéologie, archéologie des paysages, archéo-géographie, paléo-écologie, écohistoire,… (Chouquer, 2008). L’ajout d’une profondeur historique dans la connaissance des états des systèmes éco-socio-géographiques est ainsi revendiquée par plusieurs disciplines ou sous disciplines. En géographie, l’intégration de la temporalité dans les recherches en environnement et paysages n’est pas nouvelle (Bertrand, 1972 ; Barrué-pastor, Bertrand, 2000 ; Beck, Luginbühl, Muxart, 2006). Il s’agit par l’approche temporelle de rendre compte des états actuels (biodiversité, diversité des paysages,…) mais aussi de les replacer dans des trajectoires d’évolution des environnements et des paysages, utiles à connaître dans une optique de gestion. Cette démarche permet d’estimer les évolutions récentes ou en cours à l’aune de moments passés pris comme étalons, soit d’envisager non pas une succession d’états mais les modes de transition entre ces états. Dans certains cas, il s’agit d’estimer l’état des systèmes observés avant les grandes métamorphoses ou transformations des paysages et des environnements de la fin du XIXe siècle jusqu’à la seconde moitié du XXe siècle (période avant remembrement, état des peuplements forestiers, hydrosystèmes avant rectification,…). Dans ce cadre, le concept de géohistoire complète-t-il, se superpose-t-il ou englobe-t-il toutes ces démarches intégrant la temporalité dans les réflexions environnementales et paysagères ?

Ce colloque sur la Géohistoire de l’environnement et des paysages, organisé par le laboratoire GEODE (UMR 5602 CNRS), entend dresser un bilan des nombreux travaux menés dans une perspective géohistorique. Ce colloque pluridisciplinaire portera également une attention particulière aux emboîtements d’échelles de temps et d’espace qui caractérisent le fonctionnement géohistorique des environnements et des paysages. Les organisateurs souhaitent favoriser les approches et les études de cas aussi bien à l’intérieur que hors d’Europe, afin de multiplier études comparatives et retours d’expérience.

Thématiques abordées

Champs et concepts de la géohistoire de l’environnement et des paysages.

La géohistoire appliquée aux termes d’environnement et de paysage connaît un certain succès chez  de nombreux chercheurs. Mais existe-t-il une spécificité de la géohistoire de l’environnement et des paysages au regard de la géohistoire classique ? Aujourd’hui, on peut considérer qu’elle correspond à l’étude des rapports entre une société et son environnement naturel, le tout en évolution perpétuelle. De nombreuses notions sont alors mobilisées comme héritage, trajectoire environnementale et paysagère, résilience, co-évolution, analyse régressive, analyse rétrospective,… qui doivent faire l’objet d’une mise au point conceptuelle. Les recherches en géohistoire sont souvent « bornées » du point de vue chronologique. Existe-t-il réellement une frontière chronologique ou des bornes temporelles en géohistoire de l’environnement et des paysages ?

Nouveaux outils, nouvelles données, nouvelles pratiques ?

Dans l’approche géohistorique, il est possible de définir des sources classiques et des sources « innovantes ». Les premières correspondent aux sources textuelles et figuratives. Elles sont les plus fréquemment mobilisées (textes d’archives, cartes anciennes, plans, photographies obliques et aériennes anciennes). Le recours aux sources discursives est plus rarement réalisé. Plus rarement encore, le géohistorien construit ses sources à partir de la mémoire vivante. Enfin, certaines sources peuvent être qualifiées « d’innovantes ». La question de la participation des habitants à la constitution de fonds archivistique géohistorique est peu développée aujourd’hui (collection de cartes privées, recueil d’images « habitantes »…). Existe-t-il des sources innovantes (archives audio et vidéo) qui permettraient de constituer de nouveaux corpus d’archives ?

Géohistoire, patrimoine et patrimonialisation : la construction du patrimoine par les sources géohistoriques.

La notion de patrimoine, souvent associée au terme « historique », s’intéresse aux biens matériels, immatériels, ayant une importance historique et/ou artistique et/ou culturelle. En quoi l’approche géohistorique peut-elle contribuer à la constitution d’un patrimoine ? Aujourd’hui nombre de territoires ont la volonté de valoriser leurs patrimoines. L’approche géohistorique peut-elle contribuer à faire resurgir les environnements passés, les paysages et leur mémoire ?

Quel rôle pour les approches géohistoriques dans la gestion actuelle de l’environnement et du paysage ?

Ce colloque s’adresse également à l’ensemble des gestionnaires de l’environnement et des paysages et nous souhaitons lui donner une portée opérationnelle. Aujourd’hui, les politiques de gestion intègrent assez peu la durée et la temporalité dans leurs pratiques. Le passé qui intéresse les gestionnaires dépasse rarement les 10, voire les 30 dernières années. Pourquoi et comment intégrer des temporalités plus longues dans des opérations de gestion actuelle ? Quelle contribution possible de la géohistoire au débat sur les « états de référence » ? Au contraire, l’intégration de la durée ne permet-elle pas de replacer les environnements et les paysages, non pas par rapport à un état de référence, mais dans une trajectoire temporelle qui permet de définir des scénarios prospectifs. Peut-on faire une bonne prospective sans une analyse géohistorique préalable ? Les organisateurs seront sensibles à des communications montrant l’intérêt de l’intégration de la durée dans des opérations ou politiques de gestion et seront attentifs aux démarches associant géohistoire et prospective.

Approche thématique et territoriale - Géohistoire des risques, géohistoire des zones humides (cours d’eau,…), géohistoire urbaine, géohistoire des forêts, géohistoire des montagnes, territoires et thématiques émergentes.

Les approches de géohistoire des environnements et des paysages ont porté traditionnellement sur plusieurs thématiques et objets : risques, cours d’eau, ville, forêts,… Dans le cadre de ce colloque, une attention particulière sera apportée à la contribution des démarches géohistoriques appliquées aux domaines des risques naturels, du point de vue tant de la dynamique des aléas (inondations, avalanches, crues torrentielles, érosion littorale,…) que de celle de la vulnérabilité. La géohistoire des cours d’eau pourra être abordée pour sa contribution à la paléohydrologie et à l’évolution des usages. La contribution de la géohistoire à la connaissance et au fonctionnement des espaces urbains est également attendue en relation avec les dynamiques environnementales. Une place particulière sera accordée au rapport entre ville/fleuve. Des contributions sur d’autres thématiques comme la géohistoire des forêts, des littoraux ou des montagnes sont également attendues.

Enfin, nous souhaitons mettre en avant les territoires et les thématiques où la dimension géohistorique est nouvelle et émergente : Europe centrale et orientale, Amérique du sud, ... 

Communications

Les propositions de communications (en français et en anglais) doivent être adressées par voie électronique à l’adresse du coordinateur du colloque (philippe.valette@univ-tlse2.fr) ainsi qu’aux membres du comité d’organisation (jmcarozza@yahoo.fr, melodie.david@etu.univ-tlse2.fr, colloque_geohistoire@univ-tlse2.fr).

Date limite de dépôt des propositions : 31 mars 2016.

Les auteurs seront informés de la décision du comité scientifique à partir du 30 juin 2016. Les résumés acceptés ainsi que le programme seront publiés sur le site du colloque dédié et envoyé aux auteurs retenus.

Les travaux du colloque seront publiés sous deux formes : une sélection d’articles fera l’objet d’une publication dans une revue spécialisée et les actes du colloque feront l’objet d’une publication spécifique.

Formulaire de dépôt des propositions :

  • Nom :
  • Prénom :
  • Fonction :
  • Organisme :
  • Adresse :
  • Tel. :
  • Email :

Proposition de communication ou de poster :

  • Thème :
  • Titre :
  • Auteur(s) :
  • Résumé (une page maximum) :

Renseignements :

  • philippe.valette@univ-tlse2.fr,
  • jmcarozza@yahoo.fr,
  • melodie.david@etu.univ-tlse2.fr,
  • colloque_geohistoire@univ-tlse2.fr

Frais d’inscription

Les frais d’inscription s’élèvent à 180 euros (110 euros pour les étudiants). Ils incluent les repas, les pauses-café et les différents matériaux liés au colloque (malette,…).

Excursion

Une excursion aura lieu le vendredi 14 octobre sur les bords de la Garonne à Couthures-sur-Garonne (Lot-et-Garonne).

Comité d’organisation

  • J.-M. Antoine, Université Toulouse Jean Jaurès
  • H. Barcet, GEODE-CNRS UMR 5602 (webmestre)
  • J.-M. Carozza, Université de La Rochelle,
  • M. David, Université Toulouse Jean Jaurès,
  • E. Gil, GEODE-CNRS UMR 5602
  • T. Groparu, Université Toulouse Jean Jaurès,
  • H. Jantzi, Université Toulouse Jean Jaurès,
  • J.-P. Métailié, Université Toulouse Jean Jaurès,
  • Ph. Valette, Université Toulouse Jean Jaurès

Comité scientifique

  • P. Allard, Université de la Méditerranée
  • J.-M. Antoine, Université  Toulouse Jean Jaurès
  • C. Beck, Université de Valenciennes,
  • S. Briffaud, Ecole d’Architecture de Bordeaux,
  • J.-M. Carozza, Université de La Rochelle,
  • G. Djament-Tran, Université de Strasbourg,
  • G. Domon, Université de Montréal,
  • M. Galochet, Université d’Arras,
  • D. Gramond, Université Paris Sorbonne,
  • C. Grataloup, Université de Paris 7
  • M. Hatvany, Université Laval, Québec,
  • N. Jacob-Rousseau, Université de Lyon 2
  • B. Martin, Université de Mulhouse,
  • Y. Michelin, UMR Metafort, Clermont Ferrand,
  • J.-M. Minovez, Université Toulouse Jean Jaurès,
  • D. Moreno, Université de Gênes,
  • A. Ollero, Université de Saragosse,
  • P.-G. Salvador, Université de Lille,
  • T. Sauzeau, Université de Poitiers
  • Ph. Valette, Université Toulouse Jean Jaurès,
  • C. Watkins, Université de Nottingham.

Lieux

  • Université Jean Jaurès - Toulouse
    Toulouse, France (31)

Dates

  • jeudi 31 mars 2016

Mots-clés

  • géohistoire, environnement, paysage

Contacts

  • Jean-Michel Carozza
    courriel : jean-michel [dot] carozza [at] univ-lr [dot] fr
  • Philippe Valette
    courriel : valette [at] univ-tlse2 [dot] fr

Source de l'information

  • Jean-Michel Carozza
    courriel : jean-michel [dot] carozza [at] univ-lr [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Géohistoire de l'environnement et des paysages », Appel à contribution, Calenda, Publié le vendredi 05 février 2016, https://doi.org/10.58079/u99

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