AccueilAutour de la tenture de La Dame à la Licorne. Féminité, désir, allégorie

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Autour de la tenture de La Dame à la Licorne. Féminité, désir, allégorie

The Lady and the Unicorn tapestry: femininity, desire and allegory

Cinquièmes rencontres de la galerie Colbert

Fifth Colbert Gallery conference

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Publié le vendredi 22 janvier 2016

Résumé

Pour cette cinquième édition, la galerie Colbert ouvre à nouveau ses portes au grand public. Selon le principe de cette journée, une œuvre a été choisie pour fédérer les réflexions et nourrir les débats, un chef-d’œuvre de l’art européen qui a durablement marqué l’imaginaire des artistes et des créateurs : la tenture de La Dame à la Licorne.

Annonce

Argumentaire

Les cinquièmes rencontres de la Galerie Colbertsont organisées par l’INHA, en partenariat avec le musée de Cluny, musée national du Moyen Âge (www.musee-moyenage.fr) et toutes les institutions présentes dans la galerie (universités, centres de recherche, Inp).

Pour cette cinquième édition, la galerie Colbert ouvre à nouveau ses portes au grand public. Lieu historique conservant la mémoire du XIXe siècle et de ses fameux « passages », elle héberge depuis 2001 la plupart des établissements d’enseignement et de recherche d’Île-de-France en histoire de l’art, ainsi que l’Institut national du patrimoine, permettant de renforcer la communauté scientifique de l’histoire des arts, en tissant des liens entre chercheurs confirmés et doctorants, ainsi que la coopération internationale.

Selon le principe de cette journée, une œuvre a été choisie pour fédérer les réflexions et nourrir les débats, un chef-d’œuvre de l’art européen qui a durablement marqué l’imaginaire des artistes et des créateurs : la tenture de La Dame à la Licorne.

Les multiples sujets que l'on peut aborder à partir de cette œuvre vont bien au-delà de l'intérêt que les concepteurs et réalisateurs portèrent à la tenture : l’allégorie des cinq sens, celle des six vertus courtoises du Roman de la Rose, le riche symbolisme de l’iconographie, la question du métier, sans oublier la représentation de la féminité. Ils concernent non seulement toute l'histoire de l’art, depuis l’iconographie antique des êtres fabuleux ou de la représentation de la féminité jusqu'à Gustave Moreau, Mapplethorpe, Rebecca Horne ou Grégoire Solotareff, mais aussi le spectacle vivant de Gaëlle Bourges ainsi que toutes les pratiques artistiques : peinture, architecture, sculpture, arts décoratifs, théâtre et opéra, musique, photographie, cinéma, vidéo, performance.

Entrée libre dans la limite des places disponibles

Programme

9h15 : Accueil du public / Mot d'introduction (Auditorium) Antoinette Le Normand-Romain (Directeur général de l’INHA)

9h30 - 11h : Conférences inaugurales (auditorium)

  • Elisabeth Taburet-Delahaye (conservateur générale du patrimoine - directrice du Musée de Cluny, musée national du Moyen Âge)
  • Michel Pastoureau  (professeur, EPHE / HISTARA)

11h15 - 12h45 2 ateliers simultanés

1. Symbolique

(Salle Benjamin)

Responsable : Soercha Dyon (INHA)

  • Oriane Beaufils Institut National du Patrimoine L’Etoffe des sens : proposition d’une iconographie des tissus dans la Tenture de la Dame à la Licorne.

Damas à la grenade, velours ciselés ou relevés, soie moirée...Les tissus qui habillent la Dame sur les six pièces de la célèbre tenture sont des étoffes de luxe réalisées selon des techniques sophistiquées dont le maître licier s’est évertué ici à reproduire les effets les plus précieux  : surface veloutée du velours, souplesse miroitante de la soie ou encore relief lustré du drap d’or. En comparant des fragments de tissus existants et les détails de la tenture, cette communication se proposera tout d’abord de présenter les différents types d’étoffes reproduits dans ces tapisseries. On s’attachera ensuite à en proposer une lecture symbolique en inscrivant le choix de textiles précieux spécifiques dans l’iconographie des cinq sens.

  • Fabienne Gallaire Institut National du Patrimoine Les mille fleurs de la Dame à la Licorne : une approche botanique

La Dame à la Licorne constitue l'exemple le plus connu du style de tapisseries dit « mille fleurs ». Mais quelles sont ses fleurs exactement ? Les tapisseries de la Chasse à la Licorne conservées au Metropolitan Muséum ont vu les plantes de leur arrière-plan inventoriées et pour une grande partie (85 %) identifiées botaniquement (1). Ce travail n'a, à notre connaissance, pas été effectué aussi méthodiquement pour les « mille fleurs » de la Dame à la Licorne. Nous ébaucherons une synthèse des tentatives anciennes partielles (2) et tenterons de les prolonger en nous appuyant sur les travaux d'Alexander et Woodward. Une étude botanique attentive est en effet selon nous un préalable indispensable à l'analyse des symboles végétaux, mais aussi à une réflexion plus large. Une connaissance plus détaillée des plantes des tapisseries pourrait ainsi informer une discussion du rapport médiéval à la nature et à sa diversité, ainsi que des représentations juxtaposées du familier et de l'exotique, du connu et de l'imaginé.

  • Robert Blaizeau, Institut National du Patrimoine / Directeur des musées de Saint-Lô, Une histoire d'amour : les tapisseries de Gombaut et Macée.

La tenture des Amours de Gombaut et Macée, chef-d’œuvre du musée des beaux-arts de Saint-Lô daté de la fin du XVIe siècle, relate les amours champêtres et festives d'un couple de paysans. En écho à la tenture de la Dame à la Licorne qui leur est antérieure d'un siècle, les neuf tapisseries permettent d'interroger le thème de la représentation féminine, les rapports homme-femme, la notion de désir, et rappellent la place essentielle de la faune et la flore dans l'art de la tapisserie.

2. Métiers

(Salle Vasari)

Responsable : Ada Ackerman (THALIM / CNRS)

  • Maxime Georges Métraux, Université Paris-Sorbonne / centre André Chastel. Le métier de peintre cartonnier dans les ateliers de tapisserie français des XVIIe et XVIIIe siècles.

A travers une série d’exemples privilégiés, cette communication se propose d’analyser le rôle du peintre cartonnier dans la production des tapisseries tissées en France à l’époque moderne. Après une étude des différents acteurs de la réalisation d’une tenture, une analyse sur la manière dont ces intervenants interagissent sera proposée. Cette communication permettra enfin de démontrer que l’activité d’un peintre cartonnier regroupe en réalité une multitude de pratiques.

  • Bénédicte Rolland-Villemot, Institut National du Patrimoine, Un tisserand au travail  dans le tableau de Paul Serusier

L'image du tisserand. Paul Serusier (1864-1927), Le tisserand. Le tableau, Scène de genre, cette toile présente un paysan breton qui fabrique à domicile, sur un métier manuel rudimentaire, des étoffes ordinaires, de coton ou de laine. Les arbres, que l’on devine par- delà les étroits carreaux de la fenêtre, prouvent que l’homme possède un lopin de terre et se livre aussi à des activités agricoles. En 1840-1850, le travail à façon prévaut . Le tableau  " les tisserands" illustre bien cette organisation du travail dans  où l'on voit dans un intérieur paysan la présence d'un métier à tisser à bras.

  • Ségolène Le Men, Université Paris Ouest Nanterre La Défense / HAR, La tapisserie selon Monet, de l'art de peindre à la commande décorative

"Bizarre assortiment de laines immatérielles", écrit le comte de Trévise, à propos des Grandes Décorations qu'il découvre dans l'atelier où Monet travaille. La communication s'intéressera à cette métaphore du tapissier qui apparaît sous la plume des critiques dans la dernière période de son œuvre, mais s'énonce dans sa peinture dès Coin d'atelier, l'un de ses premiers tableaux, avant de se concrétiser par la commande décorative  de Gustave Geffroy pour les Gobelins.

12h45 - 14h : Pause déjeuner

14h - 15h30 2 ateliers simultanés

3. Bestiaires

(Salle Benjamin)

Responsable : Massimo Olivero (université Sorbonne Nouvelle Paris III / THALIM)

  • Béatrice de Chancel-Bardelot, Musée de Cluny, musée national du Moyen Âge, La licorne vers 1500 à Paris : une espèce animale omniprésente

Si la licorne accompagnant une célèbre dame, sur une tenture du musée de Cluny, est très célèbre, elle est loin d'être la seule licorne à s'ébattre sur les supports artistiques mis en œuvre autour des années 1500 en France. Cette communication se propose de revenir sur des figurations de licorne, connues par les sources ou par les œuvres d'art, et de tenter de définir les emplacements, les usages et les commanditaires.

  • Amandine Gaudron, École nationale des chartes, Des figures allégoriques sensorielles : les singes de La Dame à la Licorne

Le singe, animal à la symbolique extrêmement riche au Moyen Âge, est présent sur cinq des six tapisseries de la tenture de La Dame à la Licorne. S'ils peuvent passer inaperçus au premier coup d’œil face au lion et à la licorne qui sont mis à l'honneur, leur présence n'en est pas moins déterminante : certains d'entre eux jouent en effet un rôle allégorique en illustrant le thème des Cinq Sens. Examiner la place et la fonction de ces singes se révèle une démarche pleine de sens et de Sens ...

  • Kateryna Lobodenko, Université Paris 3 – Sorbonne Nouvelle, La figure de la licorne dans l’œuvre de G. Solotareff : de l’évolution d’une allégorie (à l’exemple du long-métrage d’animation U, 2006).

Inspiré du mythe de la Dame à la licorne, Grégoire Solotareff  dans son film d’animation  U met au cœur du sujet un personnage de l’unicorne aux traits coctéliens. En nous intéressant au symbolisme du bestiaire, nous voudrions  montrer comment ce dessinateur et cinéaste parvient à charger l’allégorie ancienne de la licorne d’une problématique contemporaine (non-acceptation de soi et des autres, migrations, intégration, crise d’adolescence, etc.)

4. Féminité

(Salle Vasari)

Responsable : Anne Creissels (EHESS / CEHTA )

  • Grégoire Hallé, Institut National du Patrimoine, Réflexions autour de la Dovizia de Donatello et de sa symbolique auprès des artistes européens

C’est vers 1430 que le sculpteur Donatello exécuta, pour la place du Mercato Vecchio à Florence, la Dovizia (l’Abondance), une figure de femme marchant tout en tenant un panier rempli de fruits sur sa tête. Aujourd’hui détruite, cette sculpture eut à l’époque un retentissement considérable, et fut diffusée tant en peinture que dans les arts décoratifs. Mais il est intéressant de constater combien cette femme, initialement florentine, devint un motif incontournable pour qui souhaitait représenter une scène italienne, comme le montrent par exemple de nombreux paysages néerlandais du XVIIe siècle. Cette communication a pour but de livrer quelques réflexions sur la forte charge identitaire de cette figure féminine.

  • Panayota Volti, Université Paris Ouest Nanterre La Défense / THEMAM-ArScAn, L’image de la femme à travers les écrits d’Antonino Pierozzi : visualisation mentale et représentations au XVe s.

Antonino Pierozzi, dominicain et archevêque de Florence au XVe s., proche aussi des milieux artistiques, a composé de nombreux ouvrages traitant de différentes questions de la société de son temps.

Au-delà de leur aspect moralisateur inhérent, certains de ces textes (« Opera a ben vivere », lettres à Dada degli Adimari, entre autres) véhiculent une image-modèle de la femme et de la féminité (dans son acception fondamentale) dont l’empreinte et les échos peuvent se retrouver dans l’imagerie – religieuse tout comme laïque – de l’époque.

Il s’agira d’explorer ces interactions, dans leurs nuances et leurs infléchissements, en les mettant en perspective avec le paysage humain et social qui leur était contemporain.

  • Frédérique Desbuissons, INHA / HiCSA, Une autre « dame à la licorne » : Louise Bourgeois dans l’atelier de Mapplethorpe

De la visite de Louise Bourgeois à l’atelier de Robert Mapplethorpe, en 1982, est issu un portrait devenu l’un des plus célèbres du photographe comme de son modèle. Souriante face à l’objectif, l’artiste, vêtue d’un manteau de fourrure quelque peu extravagant, y apparaît tenant négligemment sous le bras sa sculpture aux allures de phallus surdimensionné Fillette (1968). Je propose de revenir sur cette photographie et de montrer comment l’artiste est parvenue à faire d’une rencontre aussi contrainte qu’une séance de pose dans l’atelier d’un photographe le lieu d’une négociation musclée lui permettant de coproduire une représentation à la fois cocasse, critique et jouissive du féminin.

15h45 - 17h15 2 ateliers simultanés

5. Réception

(Salle Benjamin)

Responsable : Carmen Decu Teodorescu (université de Paris-Sorbonne et université de Genève)

  • Caroline Vrand, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / BnF, Dép. des Estampes et de la photographie, Charles VIII et la renaissance des collections royales de tapisseries à la fin du XVème siècle

La Dame à la Licorne est tissée à une époque de plein épanouissement de la tapisserie historiée. De façon significative, l’étude de la commande artistique de Charles VIII, roi de France de 1483 à 1498, met au jour un goût prononcé pour cet art. Bien qu’il soit difficile de savoir si le roi a fait appel, dans ce domaine, au Maître des Très Petites Heures d’Anne de Bretagne, peintre à qui sont attribués les cartons de La Dame à Licorne et qu’il sollicita pour le vitrail de la rose de la Sainte-Chapelle, il apparaît bien que Charles VIII s’est efforcé d’acquérir un grand nombre de riches tentures pour renforcer l’éclat des collections royales françaises à l’aube de la Renaissance.

  • Lilie Fauriac, Université Paris I Panthéon-Sorbonne / HiCSA, Réception et réinventions de la Dame à la Licorne dans la deuxième moitié du XIXème siècle : Gustave Moreau (1826-1898) et son programme symbolique.

Gustave Moreau participa tout au long de sa carrière à la résurrection de la période médiévale. La redécouverte de la Dame à la Licorne au musée de Cluny dans les années 1880 fut assurément un instant déclencheur. Rejoignant à la fois son goût pour le Moyen Age et ses inclinations décoratives qu’il étudie dans les grammaires ornementales de sa bibliothèque, le travail sur cette tapisserie est pour lui un prétexte à l’élaboration symbolique du monde médiéval. Si cette réinvention conserve le sens du mystère onirique, cher à l’artiste, Moreau célèbre avant tout, à rebours de son temps, l’esthétique artisanale médiévale au point d’en multiplier les productions.

  • Jean-Marc Elsholz, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne / HiCSA., La tenture de la dame à la licorne : un objet d'histoire de l'"art... et d'essais". Apports historiographiques d'expériences artistiques contemporaines autour d’une œuvre médiévale.

La splendide visualité et les apories de la tenture, œuvre célèbre et singulière, familière mais énigmatique, ont stimulé à la fois reprises artistiques et recherches des médiévistes. Elle s’avère ainsi objet privilégié pour une expérimentation croisée. Nous étudierons comment l’usage heuristique de concepts et techniques de l’art le plus contemporain (installation, scénographie, sensorialisme, immersion, uchronisme, performativité…) renouvelle l’abord de cette œuvre médiévale.

6. Allégories

(Salle Vasari)

Responsable : Kateryna Lobodenko (université Sorbonne Nouvelle Paris III)

  • Douglas Hoare, Université Paris 8 / EDESTA, Dame à la licorne et surréalisme

L’harmonie de cette faune étrange et de la protagoniste, dont la pâleur sainte nous fait songer à un spectre ou une fée, peut se comprendre comme le triomphe de l’amour courtois sur la bestialité, ou pour reprendre les termes du problème posé par Breton, comme la victoire de l’amour admirable sur la vie sordide. En quoi cette œuvre se rapproche-t-elle d’une conception surréaliste de l’amour ? En quoi relève-t-elle du merveilleux, du dépassement de l’opposition du rêve et de la réalité ?

  • Thibault Boulvain, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, HiCSA / INHA, Hélène Leroy, Institut National du Patrimoine / Conservatrice au Service des Musées de France, Rebecca Horn - Unicorn

La figure de la licorne traverse l’imaginaire des artistes contemporains qui n’ont de cesse d’en actualiser le mythe, d’en convoquer la puissance. Ainsi l’artiste allemande Rebecca Horn, dans l’une de ses plus célèbres performances, Unicorn (1970-1972) où une jeune femme marche douze heures durant avec une corne de licorne attachée sur la tête. La magie de la légende devait opérer dans le temps ramassé d’une « action médecin » où elle mettait en jeu le corps, son énergie, sa protection et sa sublimation dans son extension et ses métamorphoses, l’intime.

17h30 - 19h

3 tables rondes simultanées

1. La Dame à la licorne : regards croisés (auditorium)

Modération : Philippe Lorentz (université de Paris-Sorbonne/ centre André Chastel et EPHE / SAPRAT) et Audrey Nassieu Maupas (EPHE / SAPRAT)

La Dame à la licorne a suscité une littérature abondante depuis sa redécouverte au château de Boussac dans les années 1830. La signification que pouvait revêtir un tel ensemble ou bien son lieu de production ont donné lieu à de très nombreuses hypothèses, très souvent contradictoires. Dans le cadre de cette table ronde, il s'agirait de proposer un état des recherches les plus récentes qui permettent aujourd'hui de mieux cerner l'origine de cette œuvre célèbre. Seraient ainsi aborder les questions de l'attribution des cartons et du tissage, de l'iconographie et de la fonction de la tenture, dans l'objectif de replacer sa commande dans un contexte historique bien déterminé. Cela serait l'occasion de donner au public une image renouvelée, mais plus juste, d'une série qui n'a de cesse d'enflammer les imaginations.

Carmen Teodorescu (université de Paris-Sorbonne et université de Genève)

Kate Sowley (université de Strasbourg)

2. Gestes ambigus

(Salle Vasari)

Modération : Ada Ackerman (THALIM / CNRS)

Les traités de civilité de la Renaissance se sont donné la tâche de définir, voire de codifier, la gestuelle de la femme. Or, par rapport au « geste écrit », le « geste en image » se manifeste souvent sous une forme ambiguë. L’hypothèse warburgienne de la survivance d’une gestuelle antique dans la peinture de la Renaissance sera étendue à cet ensemble de tapisseries du XVIe siècle. Parallèlement, l’analyse de certaines formes performatives contemporaines tendant à amplifier par condensation cette ambiguïté (telle La Licorne de Rebecca Horne, 1972, Damalalicorne d’Agnès Aubague, 2010 ou A mon seul désir de Gaëlle Bourges, 2014) permettra de souligner les glissements du réel au mythe, du réel au figuré.

  • Agnès Aubague (Le BUREAU©, artiste)
  • Valérie Boudier (CEHTA/EHESS, CEAC/Lille3)
  • Anne Creissels (CEHTA/EHESS, CEAC/Lille3)

3. Hallali ! La licorne à l’épreuve du genre

(Salle Benjamin)

Modération : Marion Duquerroy  (Paris 1 Panthéon-Sorbonne / HICSA) et Armelle Fémelat (CESR, Tours)

Cette table-ronde se propose de soumettre le thème de la licorne et de sa chasse au prisme des questions de genres du Moyen Âge à nos jours. En effet, l’unicorne, symbole d’abord masculin, leurré par une vierge lui offrant son sein en repos, devient licorne, allégorie de la pureté et la virginité. Dans un même mouvement, elle opère un changement physique passant de rhinocéros puis chèvre, aux commencements de la légende, à un équidé blanc et vertueux. Comment alors penser le passage d’un genre à un autre ? Quelles variations au récit apporte cette transformation sexuelle et, une fois la bête capturée et tuée, quels traitements sont réservés à la dépouille féminine ?

  • Chloé Maillet (musée du Quai Branly)
  • Pierre Olivier-Dittmar (EHESS / GAHOM)
  • Yanick Haenel (Écrivain)
  • Marie-Hélène/Sam Bourcier (Université Lille 3)

19h30 Projection débat (auditorium)

A mon seul désir, conception et récit de Gaëlle Bourges (Association Os / www.gaellebourges.com), 45 min.

Avec Carla Bottiglieri, Gaëlle Bourges, Agnès Butet et Alice Roland, et la participation de 34 volontaires pour le bestiaire final.

Réalisation du film : Claire Ananos

Caméras : Claire Ananos et Hervé Nisic

A mon seul désir convoque les six panneaux de la série de tapisseries connue sous le nom de La Dame à la licorne, qui présente une jeune fille et une licorne entourées d’animaux et de fleurs – vraisemblablement une allégorie des cinq sens augmentée d’un sixième, resté assez mystérieux. Mais les licornes sont aussi réputées terriblement sauvages, ne se laissant approcher que par de jeunes vierges. Le travail insiste donc plutôt sur un des points centraux de l’histoire de l’art européen : la représentation de la virginité des femmes, ou de leur non virginité puisque, Vierge Marie oblige, il y a au cours des siècles comme une oscillation entre déflorations et non déflorations, ce qui revient finalement au même : on n’est jamais tranquille.

Projection suivie d’un débat en présence de Carla Bottiglieri, Gaëlle Bourges, Agnès Butet et Alice Roland, modéré par Panayota Volti, maître de conférence, Université Paris Ouest Nanterre La Défense / THEMAM-ArScAn.

Partenaires de la galerie Colbert

  • École des hautes études en sciences sociales (EHESS)
  • École nationale des chartes (ENC)
  • École Pratique des Hautes Études (EPHE)
  • Institut national d'histoire de l'art (INHA)
  • Institut national du patrimoine (Inp)
  • THALIM / CNRS (Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité)
  • Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
  • Université Paris Ouest Nanterre La Défense
  • Université Paris VIII Vincennes Saint-Denis
  • Université Paris-Sorbonne
  • Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3
  • En partenariat avec le musée de Cluny, musée national du Moyen Âge / www.musee-moyenage.fr

Lieux

  • Galerie Colbert - INHA 2, rue Vivienne | 6, rue des Petites-Champs
    Paris, France (75002)

Dates

  • samedi 30 janvier 2016

Mots-clés

  • Galerie Colbert, tapisserie, licorne, allégorie, bestiaire

Contacts

  • Anne-Gaëlle Plumejeau
    courriel : anne-gaelle [dot] plumejeau [at] inha [dot] fr

Source de l'information

  • Victoire Lallouette
    courriel : lallouette [dot] victoire [at] inha [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Autour de la tenture de La Dame à la Licorne. Féminité, désir, allégorie », Colloque, Calenda, Publié le vendredi 22 janvier 2016, https://doi.org/10.58079/u9f

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