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L'inter-dit

Interdiction

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Publié le vendredi 05 février 2016

Résumé

Ce numéro de la revue Relais souhaite interroger l'inter-dit aujourd'hui sous toutes ses formes pour voir les tendances actuelles de nos sociétés : va-t-on vers plus de tolérance ou vers plus de rigorisme ?

Annonce

Laboratoire d’Etudes et de Recherches sur l’Interculturel (URAC 57)

Faculté des Lettres et des Sciences Humaines,

Université Chouaïb Doukkali, El Jadida, Maroc.

Revue 

Relais, revue (avec comité scientifique) du Laboratoire d’Etudes et de Recherches sur l’Interculturel (LERIC-Urac 57, Université Chouaïb Doukkali, El Jadida, Maroc), lance un appel à contribution pour le n° 4 à paraître fin 2016 début 2017.

Argumentaire

Désigner, au nom de la Norme, de la morale, de la politesse, du savoir-vivre, du sacré… ce qui ne doit être fait, dit ou écrit ni, parfois même, cogité, sous peine d’une sanction collective et/ou individuelle, est chose commune à toutes les sociétés humaines. Pour la cohésion et la sécurité du groupe et pour le salut de l’individu, des tabous (vestimentaires, alimentaires, linguistiques, discursifs, comportementaux…) s’érigent plus ou moins fortement, renforçant ainsi les oppositions entre pur et impur, sacré et profane, noble et ignoble

L’attitude des individus face à “l’interdit“  dépend du degré de “rigorisme“ des communautés. Une société  “permissive“  voit le nombre de ses tabous diminuer et le champ des libertés individuelles et groupales s’élargir. Aussi l’irrévérence et l’impertinence gagnent-elles du terrain et semblent ne choquer virtuellement que de rares personnes. Par contre, dans les communautés « puritaines » et/ou puristes, les prohibitions sont légion et la moindre velléité de les outrepasser est décriée voire sévèrement condamnée. Mais les interdits sont susceptibles, selon les aléas de l’histoire de chaque groupe social, d’évoluer, de changer de forme, de disparaître puis de ressurgir sous de nouvelles formes encore beaucoup plus puissantes et plus contraignantes. Ils vivent de la vie de ceux qui les imposent et/ou les subissent.

Quand l’interdit devient insupportable, certains individus (révoltés, artistes, penseurs…) s’ingénient à y faire face discrètement ou à s’y opposer de manière plus affichée. Payant parfois de leur liberté voire de leur vie cet acte perçu comme transgressif. L’histoire des peuples est gorgée de cas exemplaires s’érigeant contre ce qui était considéré comme les « fondamentaux » taboués  des sociétés holistes.

D’un autre point de vue, l’interdit indexe de manière ostentatoire l’objet ou l’acte à bannir. En agissant de cette manière, il attire inexorablement l’attention sur ce qu’il est censé mettre à l’écart. La “chose interdite“, ainsi exhibée, devient paradoxalement et de manière infaillible attractive et répulsive à la fois. De ce fait, certains individus sont souvent tiraillés entre le désir d’enfreindre la loi et la peur d’en être châtié.

L’une des solutions qui préserve à l’interdit (au tabou) sa valeur, sa teneur et sa pérennité et à l’individu sa liberté (de conscience), son libre examen, son libre arbitre, lui préservant, par là, sa place au sein du groupe, est de tirer profit du jeu (du dépareillage) que permet intrinsèquement l’inter-dit. Car tout interdit désigne une intermédiation entre dire et taire, agir et s’abstenir, penser et se scléroser. Et c’est probablement dans cet interstice que réside une issue non dommageable entre l’instance (l’Institution) interdisante et l’entité transgressante.

Entre dire et ne pas dire (oralement ou par écrit), faire et ne pas faire (visiblement ou en catimini), s’insinuerait donc une parole et un acte biaisés, sinueux, suggestifs, ambigus, outrepassant censure et autocensure, codes, règles et lois, sans pour autant que cela tire à conséquence.

La simulation/dissimulation (la “taquia“ pour certaines sectes religieuses), le choix de la séduction contre la production (Baudrillard), le contournement, le détournement, le faire comme si, le « javanisme », la langue dans la langue, les procédés rhétoriques, les imaginaires, le merveilleux, le fantastique, le féerique, l’entre-deux verbal et comportemental, l’ironie l’autodérision, l’humour, la caricature…, ce sont là, entre autres, les moyens que le génie humain a trouvé pour ne pas s’attaquer ouvertement aux interdits (sous toutes leurs formes).

La poésie, le théâtre, le conte, le roman, les arts plastiques, l’usage ludique de la langue (dans les différentes situations de communication), les manifestations carnavalesques et festives des différentes communautés humaines offrent la possibilité de se comporter de manière ludique avec les Interdits qu’érigent les institutions politiques, sociales, religieuses, académiques…)

Ce sont là, entre autres, ruses et artifices permettant de jouer sans danger avec toutes sortes d’interdits. Ils méritent, périodiquement qu’on les décrive, explore, interroge, analyse et interprète. C’est ce que se propose ce quatrième numéro de Relais.

Linguistes, anthropologues, sociologues, philosophes, hommes de lettres, psychologues psychanalystes, politologues… sont sollicités à ré-interroger l’interdit dans les différentes aires culturelles et interculturelles où il peut se produire.

Ce numéro propose aux contributeurs les axes suivants :

  1. Interdits et inter-dits dans le domaine discursif et communicationnel : le dire, le dit et l’inter-dit…
  2. Littérature et inter-dits : rapport à la morale, au mal, les limites du dire
  3. Etudes anthropologiques et sociologiques sur les interdits dans les aires culturelles contemporaines
  4. Les arts et les interdits
  5. Discours politiques et inter-dits
  6.  …

Modalités de soumission

Les propositions d’articles résumés en 300 mots, les mots clés et les informations relatives au contributeur (grade et institution) sont à envoyer,

avant le 30 avril 2016, 

à l’adresse suivante : aitramimoh@gmail.com

  • réponse du comité scientifique le 30 mai 2016
  • Remise des textes définitifs le 30 septembre 

Comité scientifique

  • Hédia AbdelKéfi (Université de Tunis Al Manar,Tunisie),
  • Mohammed Aït Rami (Université Chouaïb Doukkali, Maroc),
  • Abderrahmane Ajbour (Université Chouaïb Doukkali, Maroc),
  • Jacqueline Bacha (Université de Jendouba, Tunisie),
  • Mohammed Benjelloun (Université Chouaïb Doukkali, Maroc),
  • Lhoussaine Boudhouh (Université Chouaïb Doukkali, Maroc),
  • Ridha Bourkhis (Université de Sousse, Tunisie),
  • Claude Cortier (Université Lyon 2, France),
  • Latifa Kadi (Université Annaba, Algérie),
  • Samia Kassab Charfi (Université de Tunis, Tunisie),
  • Brigitte Lepez (Université Lille 3, France ),
  • Abdelouahed Mabrour (Université Chouaïb Doukkali, Maroc),
  • Khalil Mgharfaoui (Université Chouaïb Doukkali, Maroc),
  • Najlae Nejjar (Université Chouaïb Doukkali, Maroc),
  • Marc Quaghebeur (Archives et Musées de la Littérature, Belgique),
  • Ouidad Tabaa (Université Kaddi Ayyad, Maroc),
  • Alfonso de Toro (Université de Leipzig, Allemagne),
  • Khalid Zekri, (Université Moulay Ismaïl, Maroc).

Lieux

  • Laboratoire d'études et de recherche sur l'interculturel, université Chouaïb Doukkali, B.P. 27
    El Jadida, Maroc (24)

Dates

  • lundi 30 mai 2016

Mots-clés

  • interdit, inter-dit, contournement, transgression, sanction, art

Contacts

  • Mohammed Aït Rami
    courriel : aitramimoh [at] gmail [dot] com

URLS de référence

Source de l'information

  • Mohammed Aït Rami
    courriel : aitramimoh [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« L'inter-dit », Appel à contribution, Calenda, Publié le vendredi 05 février 2016, https://doi.org/10.58079/uc5

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