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Comment penser l’actualité ?

How to think news? Interdisciplinary approaches and professional practices relating to a multifaceted notion

Approches interdisciplinaires et pratiques professionnalisées autour d’une notion protéiforme

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Publié le mardi 29 mars 2016

Résumé

Si chacun s’accorde sur le sens du nom « actualité », comme ce qui relève du temps présent ; comme ce qui est « en acte », on s’aperçoit rapidement que le terme ouvre sur des questions épistémologiques diverses en fonction de l’approche disciplinaire. Souvent utilisée dans le contexte médiatique, la notion d’actualité est peu à peu synonyme de « nouvelles ». Pourtant elle inclue un dynamisme, un mouvement que signale sa racine étymologique « actualis » en latin qui signifie « qui agit, qui met en application ». L'Institut historique allemand, en coopération avec l’université Paris 3 Sorbonne Nouvelle,  organise un colloque sur ce thème les 5 et 6 octobre 2016. La date limite pour proposer une communication est le 15 mai 2016.

Annonce

Argumentaire

Si chacun s’accorde sur le sens du nom « actualité », comme ce qui relève du temps présent ; comme ce qui est « en acte », on s’aperçoit rapidement que le terme ouvre sur des questions épistémologiques diverses en fonction de l’approche disciplinaire. Souvent utilisée dans le contexte médiatique, la notion d’actualité est peu à peu synonyme de « nouvelles ». Pourtant elle inclue un dynamisme, un mouvement que signale sa racine étymologique « actualis » en latin qui signifie « qui agit, qui met en application ». Ce mot est d’ailleurs un des rares à avoir conservé sa forme étymologique dans cinq autres langues indo-européennes : actuality, Aktualität, aktualiteit, actualidad, attualità (anglais, allemand, néerlandais, espagnol et italien). Ces similitudes, valables également pour les adjectifs, expliquent le lien très fort entre le mot « actualité » et la dimension d’action et de mouvement qui l’habite.

L’actualité est également liée au texte. Elle relève de ce qui est écrit, de ce qui est inscrit, de ce qui est « acté », c’est-à-dire fait. Lorsqu’une information relève de l’actualité, elle est recueillie, inscrite dans un acte d’auto-validation et d’auto-légitimation. L’actualité a donc partie liée avec la littérature dans le rapport au texte ; avec l’histoire, dans son rapport au temps ; avec les sciences de l’information et de la communication, dans leur rapport au support ; mais également avec les mathématiques ou la physique, dans leur rapport au réel. Ces différentes conceptions de l’actualité méritent d’être interrogées et confrontées à l’occasion d’un colloque pluridisciplinaire afin de rendre compte des convergences et divergences entre les champs scientifiques d’une part et de parvenir, si cela est possible, à une approche plus complète de l’actualité en fonction de ces usages et de ces sens dans les différentes disciplines.

A l’heure du numérique, de la communication virtuelle et de l’immédiateté, se poser la question de ce qui relève de l’actualité d’une façon générale, et de ce qui fait l’actualité dans le champ médiatique, de son mode d’inscription dans le texte, semble particulièrement nécessaire, notamment pour comprendre les enjeux communicationnels de la société d’aujourd’hui (pour ne pas dire actuelle).

Dans la presse, l’actualité cumule en effet trois rapports temporels contradictoires : d’abord, c’est ce qui se situe dans une contemporanéité immédiate ; par métonymie, cela renvoie à un certain type de contenu journalistique ; et enfin l’actualité peut aussi, bien que plus rarement, faire référence à un événement futur. Elle annonce un potentiel, une éventualité, notamment lorsqu’il s’agit de rendre compte des suites possibles d’un événement. De ce point de vue, l’actualité se distingue de l’événement certain et assuré et entre dans le domaine du possible. Mais si l’on reprend l’acception philosophique de l’actualité comme ce qui est en acte et non en puissance, ou si l’on reconnaît le fait que l’actualité dans la presse renvoie le plus souvent à ce qui est déjà survenu, et donc implique la notion de réalisé, de déjà passé, alors il semble que l’actualité renvoie également au passé et non plus à une contemporanéité immédiate. L’actualité dans la presse marque donc un double rapport au temps : d’abord l’événement en acte, puis le récit de celui-ci dans un média ; l’événement étant ré-actualisé par cette mise en public.

La co-existence de ces acceptions dans le champ médiatique, ainsi que la diversité de sens dans les différents domaines disciplinaires incitent à s’interroger sur le rapport de l’actualité à l’événement, au réel et au temps. La perspective de ce colloque est ici volontairement théorique et épistémologique. Plus qu’une analyse des relations à l’actualité dans la presse, sont attendues ici des communications sur la notion même d’actualité, – dans la diversité de ses sens – et sur ses modalités et significations dans le champ journalistique. Le colloque s’organisera autour de trois grands axes qui favoriseront une diversité des perspectives:

1. L’actualité : approches théoriques et interdisciplinaires

La notion d’actualité varie en fonction des disciplines et des points de vue : selon qu’elle est utilisée en physique, en mathématiques, en histoire, en littérature, en architecture, en communication, en informatique, etc., elle est porteuse d’un certain nombre de spécificités que nous souhaitons confronter dans un même axe. L’objectif est ici de proposer une série de définitions et d’usages contextuels de l’actualité pour mieux en cerner les contours.

2. L’actuel vs. le virtuel : une opposition pertinente ?

Cet axe s’appuie, entre autres, sur la théorie des quatre modes d’être de Deleuze et permettra d’interroger la relation au réel de l’actualité à travers les notions d’actuel et de virtuel. Bien entendu, les contributions qui abordent la question sous d’autres points de vue et à partir d’autres travaux sont souhaitées.

3. L’actualité dans le processus médiatique

Enfin, ce dernier axe met l’accent sur l’actualité conçue comme un contenu discursif spécifique, jouant un rôle particulier dans la formation du collectif de lecteurs, d’un public. Quels types de textes ont une fonction de narration d’une actualité ? Quelles variations existent, selon les âges, les sujets, les aires géographiques, et les modes textuels ?

Ces trois axes ne sont cependant pas exhaustifs et toutes les propositions seront les bienvenues. Ce colloque est volontairement pluridisciplinaire et souhaite accueillir des contributions issues de tous les champs disciplinaires sans exception.

Bibliographie indicative

Jean Baudrillard, Simulacres et simulation,  Galilée, 1933.

Michel Bitbol, L’aveuglante proximité du réel : anti-réalisme et quasi-réalisme en physique, Flammarion, 1998.

Michel de Certeau, L’invention du quotidien, Folio, 1990.

Gilles Deleuze et Félix Guattari, Capitalisme et schizophrénie 2 : Mille plateaux, Editions de Minuit, 1980.

Jean-Pierre Esquenazi, L’écriture de l’actualité. Pour une sociologie du discours médiatique, Presses Universitaires de Grenoble, 2002.

Michel Foucault, « Réponse à la question : Qu’est-ce que les Lumières », in Dits Ecrits Tome IV texte n°339.

James Gleick, L’information : L’histoire - La théorie - Le déluge, Cassini, 2015.

Emmanuel Kant, Qu’est-ce que les Lumières, 1784.

Etienne Klein, Le facteur temps ne sonne jamais deux fois, Flammarion, 2007.

Pierre Lévy, Qu’est-ce que le virtuel, La Découverte, 1998.

Claude Romano, L’événement et le monde, PUF, 1998.

Modalités

Les propositions de contributions (environ 500 mots) accompagnées d’une brève notice biobibliographique incluant coordonnées et mention de l’institution de rattachement sont à adresser conjointement à Suzanne Dumouchel (sdumouchel@dhi-paris.fr) et Lisa Bolz (lbolz@dhi-paris.fr)

pour le 15 mai 2016.

Les réponses seront données en juin 2016 suivant les appréciations du comité scientifique constitué à cette fin.

La langue du colloque sera le français mais des communications ponctuelles en allemand et en anglais pourront être acceptées et les contributions pourront faire l’objet d’une publication. Ce colloque est organisé par l’Institut historique allemand, avec le soutien de l’université Paris 3 Sorbonne Nouvelle.

Le colloque se déroulera les 5 et 6 octobre 2016 à l’Institut historique allemand, 8 rue du Parc Royal, 75003 Paris.

Comité Scientifique

  • Jocelyne Arquembourg, professeur en sciences de l’information et de la communication, directrice ERCOMES-CIM à l’université Paris 3 Sorbonne Nouvelle
  • Mareike König, historienne, directrice des départements XIXe siècle et Digital Humanities, Institut historique allemand
  • Hélène Merlin-Kajman, professeur de littérature à l’université Paris 3 Sorbonne Nouvelle
  • Jörg Requate, professeur en histoire à Cassel
  • Jean-Paul Sermain, professeur de littérature à l’université Paris 3 Sorbonne Nouvelle

Lieux

  • IHA, 8 rue du Parc-Royal
    Paris, France (75003)

Dates

  • dimanche 15 mai 2016

Mots-clés

  • actualité

Contacts

  • Dunja Houelleu
    courriel : presse [at] dhi-paris [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Dunja Houelleu
    courriel : presse [at] dhi-paris [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Comment penser l’actualité ? », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 29 mars 2016, https://doi.org/10.58079/upu

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