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Les territoires du vide dans la recherche urbaine

Territories of emptiness in urban research

Atelier doctoral 2016 du réseau thématique 9 « Sociologie de l’urbain et des territoires » de l'Association française de sociologie

2016 doctoral workshop of the theme network 9 "Sociology of the urban and territories" at the Association française de sociologie

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Publié le jeudi 07 avril 2016

Résumé

Le réseau thématique « Sociologie de l’urbain et des territoires » (RT9) de l’Association française de sociologie constitue un espace d’échanges, de travail et de débats sur l’ensemble des questions qui mettent en jeu la dimension spatiale des rapports sociaux. Cet atelier est ouvert à toutes et tous les doctorant-e-s intéressé-e-s par l’étude des questions spatiales et urbaines, quel que soit leur objet de recherche et l’état d’avancement de leur thèse. L’atelier doctoral aura lieu à Toulouse le 28 septembre 2016.

Annonce

Le réseau thématique

Le Réseau Thématique « Sociologie de l’urbain et des territoires » (RT9) de l’Association Française de Sociologie constitue un espace d’échanges, de travail et de débats sur l’ensemble des questions qui mettent en jeu la dimension spatiale des rapports sociaux. Il propose de faire connaître les recherches conduites en France dans ce domaine et d’offrir une plateforme de soutien aux doctorant-e-s dans la construction de leurs réseaux de recherche. Dans cette optique, des ateliers auto-gérés sont organisés depuis une dizaine d’années par des doctorante-s du RT9. Ils permettent à leurs participant-e-s de présenter leur travail et leurs questionnements à d’autres doctorant-e-s, ainsi qu’à des chercheur-se-s confirmé-e-s. Cet atelier est ouvert à toutes et tous les doctorant-e-s intéressé-e-s par l’étude des questions spatiales et urbaines, quel que soit leur objet de recherche et l’état d’avancement de leur thèse.

Argumentaire

Les études prospectives qui s’intéressent aux évolutions démographiques envisagent qu’à l’horizon 2050, près de 75% de la population sera urbaine. Cette tendance suppose une densification croissante des villes ou leur étalement, laissant à penser à une pénurie d’espaces dans les plus grandes villes. Pourtant, alors que ces territoires attirent particulièrement l’attention, qu’en est-il des territoires « vides » urbains ? Comme le soulignaient déjà les travaux de l’École de Chicago, la ville est le produit d’une mosaïque de mondes sociaux. Les activités et les populations ne se distribuent pas de façon uniforme sur son territoire, créant ici ou là, des « vides » et des « pleins ».

En effet, les territoires de l’urbain ne sont-ils pas constitués d’interstices, à l’image des terrains vagues, de territoires désertés ou en friches ? Les espaces résidentiels et/ou marchands ne présentent-ils pas des « vides » comme en témoigne le phénomène de vacance commerciale ou d’inoccupation des logements ? En définitive, selon l’échelle à laquelle on se place, la sociologie urbaine s’intéresse à des territoires pluriels, aux contours très différents. De fait, n’est-elle pas conduite à composer avec des territoires en devenir ou délaissés, au regard des mobilités qui s’y jouent, des forces du marché ou des contraintes publiques ?

Dans le cadre de cet atelier doctoral, nous souhaitons interroger la diversité des territoires –« pleins » ou « vides » - de la sociologie urbaine et la manière dont cette pluralité questionne, discute, ou affirme les notions communément associées à ce champ. Par ailleurs, la sociologie urbaine, par sa pratique, crée des « vides » et des « pleins » dans la recherche. Certains territoires suscitent de nombreuses études quand d’autres sont moins investis par les chercheurs. Nous pensons par exemple aux petites et moyennes villes (en opposition aux métropoles), aux territoires délaissés qui connaissent l’exode des populations et la vacance des logements (en contraste avec les territoires dits « attractifs ») ou encore aux territoires jugés banals ou ordinaires, sans difficultés apparentes, où il ferait bon vivre (à l’inverse des territoires dits « difficiles », qui attirent l’attention). Les champs d’investigations de la sociologie urbaine connaissent aussi des « vides » et des « pleins ». En quoi le repérage et l’analyse de ces territoires relativement peu investis offrent-ils l’opportunité de renouveler les questionnements fondamentaux de la sociologie urbaine ? Quelles pistes permettent-ils d’approfondir voire d’ouvrir ?

Cet atelier doctoral s’organisera autour de trois axes principaux, mais les propositions centrées sur d’autres questionnements liés aux territoires du « vide » sont aussi possibles, et seront examinées avec attention par le comité scientifique. Ces axes s’organisent de la manière suivante : alors que le premier questionne la dimension politique du « vide » et le rôle de l’action publique dans la création de « vides » urbains, le deuxième axe interroge les dimensions sociales et contestataires des territoires « vides ». Le troisième et dernier axe quant à lui, porte sur les « vides » de la recherche urbaine et se donne pour objectif de faire état des manques à combler dans la recherche en sociologie urbaine.

Axe 1. L’action publique productrice de « vides » et de « pleins ».

Aménager un territoire, c’est créer à la fois des « pleins » et des « vides ». De nombreuses politiques publiques se donnent pour vocation de créer du « plein », que ce soit au travers de la densité, de la centralité, de l’urbanité ou encore de l’attractivité. Néanmoins, l’action publique peut aussi avoir pour effet d’engendrer l’apparition de « vides » sur le territoire : départ de certaines catégories de population, vacance de logements et de commerces, délaissement d’espaces publics ou privés, ou encore multiplication des friches. Lorsque la reconfiguration des mobilités et des rapports sociaux constitue un objectif des politiques publiques, peut-on considérer que les effets d’évidement sont des conséquences désirées de l’action publique, tout au moins envisagées ? Quels outils et instruments sont alors mis en oeuvre pour obtenir ces effets ? Dans d’autres situations, ces effets peuvent également être inattendus. Le « vide » peut-il apparaître comme une conséquence impensée et/ou indésirable de l’action publique (notamment des politiques de gentrification et d’attractivité), voire comme le résultat d’échecs des politiques publiques destinées à créer du « plein » (villes fantômes, shrinking cities, etc.)

Axe 2. Territoires « vides » : appropriation, contestation, organisation.

Les territoires « vides » – parce qu’en devenir ou délaissés, de faible densité, en déclin ou support de la vacance, etc. – peuvent être appréhendés selon leurs modes d’appropriation. À la manière de Philippe Vasset, journaliste, qui s’intéresse aux zones « blanches » laissées sur les cartes, il s’agit de s’intéresser aux formes d’occupation des territoires « vides ». De quelle manière habite-t-on ces territoires ? Comment s’organise la vie sociale quotidienne dans ces territoires atypiques ? Observe-t-on des façons de vivre, propres à ces territoires « vides » ? Des formes d’isolement, de solidarité ou de socialisation, spécifiques, émergent-elles ? Ces territoires qualifiés de « vide » peuvent aussi être questionnés par le prisme de la contestation. Objets de protestation et d’appropriation collective, supports d’action contestataires, de quelle manière les territoires « vides » (zones à défendre, logements vides, squats, espaces publics, etc.) sont investis ou désinvestis ? Représentent-ils des nouveaux modes de résistances ? Sontils le support de reconfigurations des relations sociales dans le territoire ? Enfin, ces territoires « vides » supposent-ils une gestion particulière ? Comment les gestionnaires locaux, les habitants, les commerçants, les usagers envisagent-ils l’organisation (politique, sociale, économique) de ces territoires et leur pérennité ?

Axe 3. Les « vides » de la recherche urbaine.

Enfin, s’intéresser aux territoires « vides » suppose de porter un regard réflexif sur le champ de la sociologie urbaine. En fait, il s’agit moins d’identifier les « vides » de la recherche urbaine que des pistes de recherche porteuses et stimulantes pour les jeunes chercheurs. Alors que certains territoires urbains sont surinvestis par la recherche (les métropoles, les espaces de la relégation, les centres villes gentrifiés, etc.), s’intéresser aux territoires « vides » serait un moyen de renouveler les terrains d’enquêtes des sociologues. Quels sont les terrains d’enquête actuels ? Sont-ils d’anciens terrains réactualisés, ou des territoires nouvellement investis ? Il s’agit aussi de comprendre le désinvestissement des chercheurs vis-à-vis de certains terrains : est-il dû au caractère banal de ces espaces ou à un manque d’outils conceptuels et méthodologiques dédiés à ces territoires particuliers ? Aussi, porter de l’intérêt à ces territoires « vides » et/ou délaissés par la recherche n’est-il pas un moyen de mettre à l’épreuve les notions largement développées dans le champ des études urbaines, de les affiner, voire de les contester ? Ne permettent-ils pas de renouveler des modèles théoriques, de les approfondir ? Comment appréhender un territoire en déclin, en devenir, en changement ou à l’état de l’imaginaire ? Les territoires « vides » qui s’apparentent à des espaces atypiques supposent-ils que le chercheur invente des méthodologies, en emprunte à d’autres disciplines, en utilise de plus originales au regard de la tradition sociologique française ?

Conditions de soumission

Les propositions de communication, de 3 500 signes maximum, sont attendues

pour le 22 mai 2016 au plus tard.

Elles devront comporter un titre, le nom de l’auteur-e, son affiliation universitaire, et ses coordonnées complètes. Elles devront préciser le ou les axe(s) dans le(s)quel(s) la proposition s’inscrit. Les propositions seront envoyées par courriel à l’adresse : atelierdoctorantsrt9@gmail.com

Calendrier

  • Envoi des propositions : 22 mai 2016 au plus tard

  • Sélection des propositions et informations aux auteurs : juin 2016
  • Envoi des communications (entre 15 000 et 30 000 signes) : 12 septembre 2016
  • Envoi des diaporamas : 19 septembre 2016

Informations pratiques

Le 28 septembre 2016 à Toulouse

Lieu : Maison de la Recherche - Toulouse 2 Jean-Jaurès

Comité scientifique

  • Jean-Yves Authier, Centre Max Weber, Université Lyon-2
  • Florence Bouillon, Centre Norbert Elias, Université Paris 8
  • François Cusin, IRISSO, Université Paris-Dauphine
  • Agnès Deboulet, CRH–LAVUE, Université Paris-8 Vincennes Saint-Denis. 
  • Renaud Epstein, Droit et Changement Social, Université de Nantes
  • Yankel Fijalkow, CRH-LAVUE, École nationale supérieure d’architecture de Paris–Val de Seine
  • Ygal Fijalkow, CERTOP, INU Champollion Albi
  • Jean-Pierre Frey, CRH-LAVUE, IUP -Université Paris XII-Val de Marne
  • Ioana Iosa, CRH-LAVUE, École nationale supérieure d’architecture Paris – La Villette
  • Marie-Christine Jaillet, LISST, Université Toulouse 2 Jean-Jaurès
  • Lydie Launay, LISST, INU Champollion Albi
  • Cesare Mattina, LAMES, Université Aix-Marseille
  • Caroline de Saint-Pierre, IRIS, EHESS
  • Jean-Luc Roques, Université de Perpignan (Via Domitia)
  • Amélie Flamand, CRH–LAVUE, École nationale supérieure d’architecture de Clermont-Ferrand

Comité d’organisation

  • Anaïs Daniau – CERTOP, Université Toulouse 2 Jean-Jaurès
  • Hélène Jeanmougin – LAMES, Université Aix-Marseille
  • Leila Khaldi - CRH / LAVUE, Université Paris 10
  • Elsa Martin – CERTOP, Université Toulouse 2 Jean-Jaurès
  • Yaneira Wilson – CRH / LAVUE, Université Paris 10

Lieux

  • Maison de la Recherche - Toulouse - 2 Jean-Jaurès
    Toulouse, France (31)

Dates

  • dimanche 22 mai 2016

Mots-clés

  • doctorant, architecture, vide, ville

Contacts

  • Ateliers des doctorants RT9
    courriel : atelierdoctorantsrt9 [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Atelier de doctorants
    courriel : atelierdoctorantsrt9 [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Les territoires du vide dans la recherche urbaine », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 07 avril 2016, https://doi.org/10.58079/uus

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