AccueilDes émergences à la reconnaissance. Trajectoires d’innovation

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Des émergences à la reconnaissance. Trajectoires d’innovation

From emergences to recognition. Paths of innovation

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Publié le vendredi 02 septembre 2016

Résumé

L’étude des innovations sociales nous amène à examiner ce qui se construit, ce qui émerge de la base (Lévesque, 2014). Cela invite à une coconstruction d’une approche fédératrice et émancipatrice permettant non seulement une reconnaissance de la pratique par la théorie et une reconnaissance de la théorie par la pratique, mais également une théorisation par observation et mise en dialogue des innovations et transformations en cours (Hall and Lamont, 2009; Klein et al., 2016). Par une attention portée aux initiatives et émergences sociales ainsi qu’aux acteurs et actrices qui les mettent en œuvre, ce colloque cherche à participer à la construction d’une telle approche.

Annonce

Informations pratiques

  • Dates : 6 et 7 avril 2017
  • Lieu : Université du Québec à Montréal (UQAM), Montréal, Québec, Canada
  • Langues : français et anglais

Conférenciers

  • Conférencier d’ouverture : Benjamin Coriat
  • Conférenciers confirmés : Tom Dedeurwaerdere, Michèle Lamont, Jean-Louis Laville, Benoît Lévesque, Alain Lipietz et Frank Moulaert

Argumentaire

Les innovations sociales, bougies d’allumage de processus de transformation sociale, se sont multipliées au cours des dernières années (Klein et Harrisson, 2007; Howaldt et Schwarz, 2010; Murray, Caulier-Grice et Mulgan, 2010; Richez-Battesti et Vallade, 2012; Moulaert et al., 2013; Nicholls, Simon et Gabriel, 2015). Cependant, la période actuelle semble osciller entre effritement et reconstruction sociale, d’où les références multiples à un état de transition. En effet, bien que ces expériences innovantes partagent des aspirations communes et renouvellent dans différentes sphères les valeurs, les conceptions du vivre ensemble ou encore l’organisation du travail et des échanges, il existe une carence de liens entre ces initiatives. Face aux multiples récupérations des expérimentations innovatrices (parfois même subversives) par le système dominant (Peck, 2013), cette mise en commun devient nécessaire et nous invite, non seulement à adopter des concepts rompant avec les cadres existants (buen vivir, convivialisme, care, solidarisme, commun(s), délibéralisme, post-colonialisme, technologie sociale, etc.) (Blais, 2007; Tronto, 2009; Mbembe, 2010; Caillé, 2011; Acosta, 2013; Dardot et Laval, 2014; Coriat, 2015; Dacheux et Goujon, 2015; Pozzebon, 2015; Santos, 2016), mais également à construire une vision et un discours fédérateurs capables d’orienter la production de connaissances et l’action (Fontan, 2011; Dagnino, 2011; Dedeurwaerdere, 2014; Unger, 2015). Or, l’étude des innovations sociales nous amène à examiner ce qui se construit, ce qui émerge de la base (Lévesque, 2014). Cela invite à une coconstruction d’une approche fédératrice et émancipatrice permettant non seulement une reconnaissance de la pratique par la théorie et une reconnaissance de la théorie par la pratique, mais également une théorisation par observation et mise en dialogue des innovations et transformations en cours (Hall and Lamont, 2009; Klein et al., 2016). 

Par une attention portée aux initiatives et émergences sociales ainsi qu’aux acteurs et actrices qui les mettent en œuvre, ce colloque cherche à participer à la construction d’une telle approche.  En effet, il en appelle à un regard sur les initiatives non reconnues par le discours dominant parce que ne s’inscrivant pas dans sa logique élitiste, développementaliste, hiérarchique, universaliste ou productiviste (Santos, 2016). Il en appelle également à s’intéresser aux possibles, aux potentialités, aux capacités sociales ou encore aux utopies réelles et réalisables (Olin Wright, 2010) qui sauront inspirer et animer de nouveaux imaginaires. Il s’agit de valoriser les initiatives porteuses de cette espérance, de comprendre les possibilités en présence et d’inviter à l’action, à la construction d’un futur souhaitable sur les plans culturel, social, économique et environnemental (Lipietz, 2012). Ainsi, le défi en est un de reconnaissance : faire reconnaître les pratiques émergentes comme valables, comme justes, et faire valoir leur capacité à transformer le monde (Unger, 2015). Cela renvoie à une forme transformatrice de la reconnaissance où il ne s’agit plus pour les acteurs et actrices qui portent l’innovation d’obtenir l’approbation, ou de négocier des assouplissements, mais de se poser en égaux, comme contributeurs légitimes à la construction du projet social, des modèles interprétatifs et de l’identité commune (Ferrarese, 2009).

Ces épistémologies et cette vision de la reconnaissance permettent de sortir d’une vision minimaliste de l’innovation sociale, où la société civile, notamment par la voie du tiers-secteur, récolte les résidus de l’État et du marché, alors que la transformation sociale nécessaire pour sortir de la crise sociale, économique et écologique dans laquelle le monde est empêtré doit aller bien au-delà (Klein, Laville et Moulaert, 2014). Ainsi, lutter pour faire reconnaître la capacité de la société civile à réinventer le monde, c’est réagir au déni de l’alternative présent dans le discours ambiant. C’est remettre en question nos façons de faire et de penser pour nous inscrire dans une vision maximaliste de l’innovation sociale qui nous invite à ré-imaginer des institutions et des pratiques souples et évolutives à même d’accroître notre pouvoir collectif (Unger, 2015). C’est miser sur les expérimentations en cours comme sentiers, trajectoires, vers un objectif commun. Ainsi, cet événement nous invite à explorer les chemins moins accessibles, qui ébranlent et obligent à user d’imagination et de créativité pour appréhender la transformation des sociétés (Klein et Harrisson, 2007).

Les auteurs souhaitant soumettre une communication à ce colloque sont invités à couvrir les divers aspects abordés ci-dessus, notamment en répondant à l’une des questions suivantes.

  1. Quelles sont les initiatives porteuses de transformation sociale qui cristallisent les valeurs et les aspirations émergentes? Quels sont les nouvelles configurations d’acteurs et d’actrices et les nouveaux modèles d’action à l’œuvre?
  2. Quelles nouvelles formes de propriété des entreprises ou d’organisation du travail contribuent à la transformation sociale?
  3. De quels concepts, outils épistémologiques et modèles d’analyse disposons-nous pour appréhender les émergences (et les absences)?
  4. Comment s’articulent les innovations sociales et les autres formes d’innovation, notamment les innovations technologiques, dans une perspective de transition écologique?
  5. Quels écosystèmes d’innovation sociale doivent être construits pour conduire à la transformation sociale?
  6. Comment les acteurs et actrices de l’innovation sociale arrivent-ils à concilier réparation et transformation sociales, notamment dans les stratégies de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale ?
  7. Comment s’exprime le potentiel innovant des marges, des oublié-e-s, des invisibles, des subalternes, de ceux et celles qui constituent les angles morts des politiques et programmes de développement?

Comment soumettre une communication

Les propositions doivent comprendre un résumé de 3000 caractères (comprenant les espaces) ainsi qu’un court CV des auteur-e-s. Elles doivent être transmises par voie électronique en format Word ou RTF à Christine Champagne (crises.colloque2017@uqam.ca) en identifiant la question abordée. L’auteur-e doit préciser la modalité de présentation de sa communication (oral ou par affiche). Les propositions seront évaluées par un comité de pairs.

Dates importantes

  • Date finale pour proposer une communication : 21 septembre 2016.

  • Transmission de la décision concernant l’acceptation de la proposition : 14 octobre 2016.
  • Ouverture des inscriptions au colloque (tarif 220 $ - tarif étudiant 140 $) : 7 novembre 2016
  • Transmission du texte de la communication (maximum 3500 mots incluant la bibliographie, les notes et les tableaux) : 3 mars 2017.

Tous les textes seront publiés sous la forme d’actes numériques. Parmi ces textes, certains seront sélectionnés pour être publiés dans un ouvrage collectif dans la collection « Innovation sociale » des Presses de l’Université du Québec (un texte de 5000 mots sera alors demandé aux auteurs concernés pour le 8 mai 2017). 

Comité d'organisation

  • Jacques Boucher (UQO)
  • Annie Camus (UQAM)
  • Christine Champagne (CRISES)
  • Juan-Luis Klein (UQAM)
  • Yanick Noiseux (U. de Montréal)

Comité scientifique

  • Luc Audebrand (U. Laval)
  • Sid Ahmed Soussi (UQAM)
  • Dan Mc Carthy (Waterloo Institute of Social Innovation and Resilience (WISIR)
  • Frank Moulaert (KU Leuven)
  • Emanuel Raufflet (HEC)
  • Majella Simard (U. de Moncton)
  • Pierre-André Tremblay (UQAC)

Lieux

  • Salle Marie-Gérin-Lajoie, pavillon Judith-Jasmin - UQAM, 405 rue Sainte-Catherine Est
    Montréal, Canada (H2L 2C4)

Dates

  • mercredi 21 septembre 2016

Mots-clés

  • innovation, émergence, transformation sociale, transition écologique

Contacts

  • Christine Champagne
    courriel : champagne [dot] christine [at] uqam [dot] ca

Source de l'information

  • Juan-Luis Klein
    courriel : crises [dot] colloque2017 [at] uqam [dot] ca

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Des émergences à la reconnaissance. Trajectoires d’innovation », Appel à contribution, Calenda, Publié le vendredi 02 septembre 2016, https://doi.org/10.58079/vdl

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