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Enjeux théoriques de la réhabilitation‏

Theoretical issues of rehabilitation

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Publié le mardi 16 août 2016

Résumé

Depuis une trentaine d’années, la réhabilitation s’est imposée comme un champ à part entière de l’acte de construire au point de représenter aujourd’hui près de la moitié du marché de la construction. À l’heure où le cadre bâti est de plus en plus sollicité, il convient d’interroger les fondements théoriques de la pratique professionnelle. Au regard de l’importance des enjeux présents, notamment en matière d’enseignement, ce troisième séminaire se propose d’interroger l’état des réflexions théoriques contemporaines en matière d’intervention avec et sur l’existant autour de quatre thèmes : valeur(s), éthique, intégrité / authenticité et matérialité(s).

Annonce

Préambule

Le 21 mars 2014, un premier séminaire inter-écoles portant sur l’enseignement et la recherche dans le domaine de la connaissance, de l’évaluation et de la transformation des édifices existants et du patrimoine bâti s’est tenu à l’École nationale supérieure d’architecture de Nancy à l’initiative du Laboratoire d’histoire de l’architecture contemporaine (LHAC). L’objectif de cette rencontre était de proposer aux enseignants des ENSA d’engager un travail de partage d’expériences autour de ces problématiques, dans le prolongement de l’étude nationale réalisée en octobre 2011 par le Ministère de la Culture et de la Communication sur l’enseignement relatif à l’intervention sur l’existant dans la formation initiale des Écoles nationales supérieures d’architecture.

Cette dernière enquête soulignait le faible investissement des architectes dans les activités de rénovation – moins de 15 % – dans un marché pourtant en plein essor qui représente actuellement près de la moitié du volume global du secteur de la construction. Outre la concurrence avec d’autres maîtres d’œuvre, une part de création considérée comme plus limitée que dans la construction neuve et une rémunération insuffisante, il semble au demeurant que ce champ d’investigation souffre également de freins culturels au sein même de la profession, conséquence d’une formation insuffisante au sein des écoles d’architecture malgré l’offre de parcours à coloration patrimoniale ou de DSA mention « architecture et patrimoine »1. En ce domaine, les spécialisations existantes s’intéressent, il est vrai, essentiellement aux problématiques à caractère patrimonial, comme l’illustre en particulier la formation proposée par l’École de Chaillot.

Au regard de l’ampleur des défis à relever dans les décennies à venir en matière de rénovation énergétique, de mutation comme de recyclage de l’architecture et de l’importance économique de ce secteur pour la profession, les réflexions contemporaines tendent à dépasser les seules questions patrimoniales pour aborder l’intervention sur l’existant dans ses multiples dimensions historiques, architecturales et urbaines, énergétiques, matérielles et constructives mais encore politiques, sociales et sociologiques.

Le séminaire de Nancy a souligné l’importance d’un partage d’expériences entre les écoles d’architecture, qu’il s’agisse des enseignements comme des recherches en cours et la nécessité d’organiser des rencontres scientifiques périodiques autour de ces sujets2. Le deuxième séminaire inter-écoles, qui s’est déroulé à Clermont-Ferrand en octobre 2015 sur le thème Projet et approche(s) du temps, a confirmé la nécessaire coordination des initiatives. Le troisième séminaire inter-école se tiendra à Lyon les 1er et 2 décembre prochains dans la perspective de la création du futur réseau scientifique thématique « Architecture, Patrimoine et création », avec le soutien du Bureau de la recherche architecturale urbaine et paysagère.

Argumentaire

Depuis une trentaine d’années, la réhabilitation s’est imposée comme un champ à part entière de l’acte de construire au point de représenter aujourd’hui près de la moitié du marché de la construction. À l’heure où le cadre bâti est de plus en plus sollicité, il convient d’interroger les fondements théoriques de la pratique professionnelle.

Ces dix dernières années, les mesures s’appliquant à la mutabilité du bâti se sont multipliées : Plan ville durable (2008) et Lois Grenelle (2009, 2010), Nouveau programme national de renouvellement urbain (NPNRU), Loi pour la liberté de la création, l’architecture et le patrimoine (LCAP), plaçant tout particulièrement l’architecture et les ensembles urbains du XXe siècle au cœur des réflexions sur la ville durable.

Au regard de l’importance des enjeux présents, notamment en matière d’enseignement, – la mesure 7 de la Stratégie nationale pour l’architecture initiée par le Ministère de la Culture en octobre 2015 entend en particulier « Renforcer la formation initiale et continue des architectes sur l’intervention sur l’existant » (Prendre en compte l’héritage architectural des XXe et XXIe siècles et développer l’intervention architecturale pour valoriser et transformer le cadre bâti existant) – ce troisième séminaire se propose d’interroger l’état des réflexions théoriques contemporaines en matière d’intervention avec et sur l’existant autour de quatre thèmes : Valeurs(s), Ethique, Intégrité/authenticité et Matérialité(s).

1 – Valeur(s)

De la démolition complète à la rénovation partielle, la nature d’une intervention demeure conditionnée par les différentes valeurs appliquées à l’objet considéré au prisme de ses qualités de mutabilité pour de nouveaux programmes. Mais l’acte de réhabiliter peut également doter l’existant de nouvelles valeurs que souligne en particulier la dialectique induite par l’intervention contemporaine (volumétrie, dialogue des matériaux…). Alors que la valeur d’un objet construit comme d’un ensemble urbain constitue un postulat relatif, cette première session s’intéressera au renouvellement des modalités d’évaluation de l’existant.

2 – Ethique

Si les théories s’appliquant à la restauration monumentale ont longtemps prévalu en matière d’intervention avec et sur l’existant – quelles que soient la nature et la valeur de l’objet ou des ensembles considérés –, à l’heure actuelle, l’acte de réhabiliter construit-il un discours spécifique ? À quel référentiel critique se réfère aujourd’hui le professionnel qui aborde ces questions ? Cette troisième session interrogera la définition de postures théoriques à la lumière des travaux qui se sont multipliés ces dernières décennies à l’échelle internationale. 

3 – Intégrité/authenticité

Dans quelle mesure l’altération ou la modification de l’existant porte-t-elle atteinte à son intégrité et, à travers elle, à son authenticité, sachant que les deux termes ne sauraient être confondus ? Alors que l’authenticité compte pour l’un des postulats essentiels de l’éthique de la conservation – le mot apparaît dès le premier paragraphe de la Charte d’Athènes –, qu’en est-il de sa pertinence au regard des problématiques contemporaines ? Les questions liées à la lisibilité, à la réversibilité comme à la temporalité des constructions se révèlent-elles opératoires sur le bâti récent et la production courante ? Ce troisième thème s’intéressera notamment aux reconstructions à l’identique ainsi qu’aux multiples enjeux soulevés par ces situations de projet spécifiques.

4 – Matérialité(s)

La destruction de l’existant impose plus que jamais le remploi partiel ou total des éléments constitutifs d’un objet construit comme de ses matériaux ; ces derniers acquérant une vie nouvelle dans les phases de mutation et de transformation. Outre les enjeux économiques induits par le remploi et son incidence du point de vue écologique, la réhabilitation interroge la posture de l’architecte au regard du matériau et de la structure de la construction à laquelle il est confronté. Cette dernière session portera sur la place des matériaux dans les dynamiques de mutation.

Modalités de soumission

Les propositions de communication comporteront un titre, un résumé de 300 mots au maximum et un bref curriculum vitae. Elles préciseront le thème auquel elles se rattachent. Les résumés sont à envoyer

avant le 30 septembre 2016

à Philippe Dufieux (philippe.dufieux@lyon.archi.fr) 

Calendrier

  • Lancement de l’appel à contribution - 30 juillet 2016
  • Réponse à l’appel à contribution - 30 septembre 2016

  • Réponse aux contributeurs - 15 octobre 2016
  • Séminaire - 1er et 2 décembre 2016
  • Publication des actes - 2017 

Comité scientifique et d’organisation

  • BENJAMIN CHAVARDES, Ecole nationale supérieure d’architecture de Lyon
  • PHILIPPE DUFIEUX, Ecole nationale supérieure d’architecture de Lyon
  • CHRISTIAN MARCOT, Ecole nationale supérieure d’architecture de Lyon
  • FRANÇOIS TRAN, Ecole nationale supérieure d’architecture de Lyon

Lieux

  • Ecole nationale supérieure d'architecture de Lyon (ENSAL) - 3 rue Maurice Audin
    Vaulx-en-Velin, France (69)

Dates

  • vendredi 30 septembre 2016

Fichiers attachés

Mots-clés

  • théorie de l'architecture, réhabilitation

Contacts

  • Benjamin Chavardès
    courriel : rome [at] lyon [dot] archi [dot] fr

Source de l'information

  • Benjamin Chavardès
    courriel : rome [at] lyon [dot] archi [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Enjeux théoriques de la réhabilitation‏ », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 16 août 2016, https://doi.org/10.58079/vls

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