AccueilLes lieux complexes, partagés entre fonctions, usages, symboliques, identifications et appropriations différenciées

AccueilLes lieux complexes, partagés entre fonctions, usages, symboliques, identifications et appropriations différenciées

Les lieux complexes, partagés entre fonctions, usages, symboliques, identifications et appropriations différenciées

The complex places , shared functions , uses symbolic identifications and differentiated appropriations

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Publié le mardi 15 novembre 2016

Résumé

Nombre de lieux et de sites dans le monde associent en un même emplacement, simultanément ou successivement, de manière partagée, des fonctions multiples. En un même lieu, nous privilégierons une ou plusieurs fonctions centrales, d’ordre culturel, relevant du sacré, du religieux. Ces fonctions culturelles centrales sont associées, partagées, avec des fonctions productives, thérapeutiques, touristiques. La complexité des lieux s’appuiera sur des usages, des acteurs, des symboliques, des significations, des identifications, des appropriations antagonistes ou collaborationnistes. L’échelle retenue est celle du lieu couvrant quelques hectares voire quelques kilomètres carrés, tant en milieu urbain, rural, montagnard, côtier, désertique. La temporalité distinguera le temps court et le temps long sur plusieurs siècles.

Annonce

Résumé

Nombre de lieux et de sites dans le monde associent en un même emplacement, simultanément ou successivement, de manière partagée, des fonctions multiples, inattendues et improbables. Le colloque souhaite privilégier les fonctions, les usages, les utilisations partagés en un même site, relevant de thématiques que l’on ne s’attend pas à voir cohabiter.

En un même lieu, nous privilégierons une ou plusieurs fonctions centrales, d’ordre culturel, relevant du sacré, du religieux (religions du livre, paganisme, animisme, religion populaire, vie monastique), de la symbolique, de l’identitaire (haut lieu).

Ces fonctions culturelles centrales seront associées, partagées, avec d’autres fonctions d’ordre productif (agriculture, commerce), thérapeutique (thermalisme), touristique (fréquentations nationales : tourisme rituel, tourisme religieux, tourisme récréatif ; fréquentations internationales : tourisme culturel, tourisme récréatif).

 La complexité (thème transversal du colloque) s’appuiera sur des usages, des acteurs, des symboliques, des significations, des identifications, des appropriations singulières, opposées, pour certains antagonistes pour d’autres collaborationnistes. La question des conflits constituera également un thème transversal du colloque. On fera la distinction entre le partage (que l’on privilégiera) et la juxtaposition des fonctions.

L’échelle retenue pour l’emplacement à traiter est celle du lieu et du site, couvrant quelques hectares voire quelques kilomètres carrés, facile à circonscrire et à délimiter, tant en milieu urbain, rural, montagnard, côtier, désertique.

La temporalité des lieux aux fonctions multiples distinguera ce qui concerne la succession d’activités, d’évènements, dans le temps court (celui d’une journée, d’une année). Dans le temps long, nous prendrons en compte, sur un lieu donné, la succession d’activités, de conflits, au cours des siècles qui peuvent perdurer jusqu’à la période contemporaine au cours de laquelle la complexité des emplacements choisis continuent à fonctionner et à se construire.

 Le colloque s’inscrira dans un échange scientifique euro-maghrébin qui constituera le champ géographique des communications et dans une démarche transdisciplinaire associant des chercheurs des deux rives de la Méditerranée.

La complexité des sites partagés nécessite la mobilisation d’un grand nombre de composantes de la géographie et de sciences sociales. L’hydrologie, la géographie physique (géomorphologie, étude des géosites), la géographie culturelle, la géographie religieuse, la géographie du tourisme, seront les principales entrées épistémologiques du colloque.

Argumentaire

Certains exemples de sites partagés répondent bien à la thématique du colloque. Ils peuvent fournir des études de cas pour certaines communications.

Au Maghreb, certains lieux de culte apparaissent partagés et complexes : ribat (défense, commerce, culte, vie monastique et militaire), marabout ou zaouïa et leur extension en mosquée (paganisme, islam, tourisme rituel, fonctions de sociabilité, surtout féminines), petites mosquées, oratoires.

 Les espaces publics peuvent fournir également des études de cas : les places (place Jemaa el Fna à Marrakech), les quartiers (quartier mellah de Marrakech tiraillé entre plusieurs usages : tenants de la patrimonialisation/folklorisation opposés aux populations locales pauvres craignant l’expulsion), les rues, les promenades (Corniche de Beyrouth au Liban).

En Europe on prendra en compte les monastères et les abbayes catholiques (culte, vie monacale, vie séculière, viticulture, hébergements, restauration, commerce de souvenirs et d’ouvrages religieux).

Les lieux de culte mixte (islam/christianisme) telle la mosquée-cathédrale de Cordoue peut constituer un site partagé.

En Europe seront également pris en compte : places, promenades, rues, quartiers.

Sur les deux continents existent également des hauts lieux, souvent constitués par des rochers, des montagnes sacrés, aux enjeux nombreux (partage entre activité sportive, tourisme de nature, pratiques religieuses des pèlerinage, pratiques païennes), qui seront à prendre en compte.

Enfin, certains milieux géographiques enfin apparaissent davantage propices à la constitution de ces sites complexes, partagés entre des usages multi-fonctionnels : désert, sahel, côte, montagne, arrière littoral défensif, falaises côtières, caps marins, oasis et palmeraies. Dans ces milieux géographiques, on sera particulièrement attentifs aux questions d’environnement, de pratiques avec des milieux spécifiques, de symboliques, d’aménagement, de contrôle du territoire.

Trois axes

1.Hydrologie

Les aspects hydrologiques des sites seront la première thématique du colloque.

L’aspect sacré de l’eau (eau de mer et eau douce sacrées en islam, pour cette dernière permettant les ablutions donnant lieu à l’aménagement de plans d’eau dans les mosquées, dans les zaouïas) constitue un thème important.

La recherche de l’eau se traduit par l’existence de systèmes de collecte des eaux (puits, sources thermales) associés à la vénération d’un saint dans zones montagneuses du Maroc), des précipitations pluvieuses (impluvium), tant dans les campagnes que dans les villes.

 L’eau captée et maîtrisée par les zaouïas est redistribuée aux habitants du village proche, permettant la mise en place d’un contrôle social par l’hydraulique (comparaison gestion collective/privée).

Oasis et palmeraies constituent des sites d’étude complexes. Il est possible d’y étudier la cohabitation entre : vie monastique, ascétique, contemplative, paganisme, islam ; thermalisme ; tourisme rituel ; tourisme récréatif ; tourisme culturel, agriculture. D’autres oasis constituent des sites-refuge de minorités : oasis en ruine de Sedrata en Algérie proche Ouargla) et posent d’autres questions de recherche. Enfin, certaines oasis au Maghreb, constituent des zones de relais administratifs, militaires, commerciaux, de pouvoirs centraux que l’on peut étudier.

 Les thermes souvent d’origine romaine, puis islamisés, au Maghreb, constituent des lieux partagés entre des usages différenciés (thérapeutiques, cultuels, touristiques).

Un même lieu peut faire coexister plusieurs formes de tourisme : tourisme international (tourisme saharien des méharées, thermalisme), tourisme national (aspects thérapeutiques des bains de sables dunaires dans l’est marocain, thermalisme religieux dans le sud tunisien).

Enfin, monastères et abbayes en Europe ont également recherché la présence de sources.

2. Géosite

Le concept de géosite constituera la deuxième thématique du colloque.Les sites complexes et partagés posent la question de leur topographie, de leur géomorphologie, de leur altitude (sites défensifs, identitaires, cultuels), de leur emplacement (site littoral de cap ayant donné naissance à une ville, exemple de Mahdia en Tunisie, associant cimetière marin, plusieurs zaouïas, du tourisme culturel, du tourisme religieux, de la pêche maritime). Les géosites seront abordés de manière diachronique (changement environnemental, évolution des modalités de partage de l’espace, discontinuité dans l’occupation de l’espace, modification de la symbolique, des représentations).

Pour les sites cultuels, contemplatifs, propres au mysticisme (christianisme, protestantisme, soufisme) on analysera autant les lieux dotés d’aménités géographiques (emplacement, climat, sols favorables) que ceux caractérisés par des éléments d’hostilité, (mauvaise accessibilité, site rocheux, dépourvu de végétation).

3. Culture, religion, identité et tourisme

L’entrée associant la géographie culturelle (dont la géographie religieuse) et la géographie du tourisme constitue la troisième entrée.

La zaouïa, au Maghreb, constitue un lieu de culte partagé, parfois syncrétique entre le paganisme, l’islam et le tourisme rituel. En Afrique du nord, certaines zaouïas (Maroc), dotées du tombeau d’un saint, contribuant à en faire des lieux sacrés qui drainent chaque année des milliers de visiteurs et de fidèles pour des pèlerinages.

En Tunisie, cultes, pèlerinages, tourisme rituel (hébergement, restauration), dans les zaouïas alimentent le débat, divisent les esprits, dans la société contemporaine secouée par la révolution du peuple tunisien depuis 2011. Le débat dans les sociétés maghrébines contemporaines autour de la cohabitation entre les pratiques païennes et islamiques en un même lieu rentreront dans la thématique si elles s’appuient sur des réflexions spatialisées.

Au Maghreb, chaque religion du livre défend la pérennité de ses lieux de culte (protection/valorisation du patrimoine matériel et immatériel). La multi-fonctionnalité de ces lieux, avec l’irruption de l’activité touristique, interroge sur les questions de leur désacralisation /folklorisation. Sur ce thème existent des études au travers des actions de la diaspora juive au Maroc auprès des synagogues, tant dans les zones de montagne que dans les grandes villes. Dans ce pays, dans les espaces ruraux, des recherches existent sur la cohabitation en un même lieu, entre le culte juif (fréquentation par la diaspora juive) et le tourisme religieux. Par contre, les études sont encore peu nombreuses concernant les lieux partagés de la religion chrétienne.

Les oppositions sur un même site entre la religion populaire, appuyée sur un sens religieux du lieu (vénération du vent, des pierres) dans l’Atlas marocain (Agdal pastoralisme transhumant de l’Oukaïmeden) et un projet récréatif (golf, station de ski) associent religion et tourisme.

Certains lieux, tel le site romain de Dougga en Tunisie, associent des cohabitations improbables (agriculture du blé, pratique cultuelle autour d’une zaouïa), thermalisme, tourisme culturel).

Modalités de proposition de communications

Les propositions de communication sur l’un des trois axes seront rédigées en français et devront être accompagnées d’un résumé d’une page (word 12 points, 4 000 caractères), ainsi que d’une présentation sommaire de leur auteur.

Les résumés parviendront le 30 avril 2017 au plus tard.

à l’adresse suivante : colloquesfax2018@gmail.com

Le conseil scientifique n’exclura pas les propositions de communications monographiques mais elles doivent associer obligatoirement, sur un site, une/des fonctions culturelles centrales et un grand nombre de fonctions associées, partagées, en un même emplacement, fonctionnant simultanément ou séparément, concourant à en faire un lieu complexe.

La réponse aux auteurs ayant proposé une communication sera communiquée le 30 juin 2017.

Les communications (ou à défaut un résumé allongé) retenues seront adressées dans leur version écrite le 15 février 2018 au plus tard à la même adresse.

Date du colloque

 22, 23, 24 mars 2018

Comité d’organisation

  • Jean RIEUCAU, université Lumière Lyon 2
  • Frédéric LAMANTIA, maître-assistant, Université Catholique de Lyon
  • Najiba CHKIR, université de Sfax
  • Mohamed SOUISSI, université de Sfax
  • Riadh Bouaziz, université de Sfax
  • Abedelkarim DAOUD, université de Sfax
  • Salem DAHECH, université de Sfax
  • Sami CHARFI, université de Sfax

Comité scientifique

  • Jean Rieucau, université Lumière Lyon 2
  • Philippe Voisenet, université Lumière Lyon 2
  • Maël CREPY, doctorant, UMR5133 Archéorient-Environnements et sociétés de l’Orient ancien, Lyon.
  • Frédéric LAMANTIA, maître-assistant, Université Catholique de Lyon
  • Marie Oiry-Varacca, chercheure post-doctorante, Centre for Mountain Studies, Perth (Écosse).
  • Cyrille Aillet, université Lumière Lyon 2, CIHAM-UMR 5648, IUF.
  • Frank BABINGER, université Complutense de Madrid (Espagne)
  • Najiba CHKIR, université de Sfax (Tunisie)
  • Mohamed SOUISSI, université de Sfax (Tunisie)
  • Riadh Bouaziz, université de Sfax (Tunisie)
  • Abedelkarim DAOUD, université de Sfax (Tunisie)
  • Ali BEN NASR, université de Sfax (Tunisie)

Institutions organisatrices

Laboratoire SYFACTE (Systèmes d’Informations Géographiques, Formations en Aménagement, Cartographie, Télédétection et Aménagement), Université de Sfax.

http://www.syfacte.rnu.tn

Département de géographie de l'université de Sfax (Faculté des Lettres et des Sciences Humaines)

Laboratoires IRG (UMR 5600 EVS)

Lieux

  • Université de Sfax
    Sfax, Tunisie

Dates

  • dimanche 30 avril 2017

Mots-clés

  • lieu complexe, lieu partagé, géosite, hydrologie, tourisme, religion, sacré, Maghreb, Europe

Contacts

  • Mohamed Souissi
    courriel : mohamedsouissi2114 [at] yahoo [dot] fr
  • Jean Rieucau
    courriel : jeanrieucau [at] orange [dot] fr
  • Riadh Bouaziz
    courriel : riadhbouaziz2014 [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Jean Rieucau
    courriel : jeanrieucau [at] orange [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Les lieux complexes, partagés entre fonctions, usages, symboliques, identifications et appropriations différenciées », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 15 novembre 2016, https://doi.org/10.58079/w57

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