AccueilTracer et transgresser, construire et déconstruire les limites en contexte (post)colonial

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Tracer et transgresser, construire et déconstruire les limites en contexte (post)colonial

Tracing and transgressing - building and deconstructing limits in postcolonial contexts

Journées d'études du groupe de recherche « Mondes Caraïbes et Transatlantiques en Mouvement » (MCTM)

Mondes Caraïbes et Transatlantiques en Mouvement (MCTM) study groups of research students

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Publié le jeudi 01 décembre 2016

Résumé

L’expérience de la subalternité coloniale se fonde sur une dépossession de l’espace. Quadrillé et normé par l’autorité impérialiste qui le conquiert, cet espace renvoie à des pratiques multiples, souvent inédites ou spécifiques où se négocie incessamment la possibilité d’une affirmation de soi, au sein d’un dispositif plus ou moins totalisant, déclinant les formes de la violence coloniale. La notion de tabula rasa souvent reprise pour décrire l’entreprise esclavagiste européenne dans le Nouveau Monde ou dans l’Océan Indien, incarnerait l’ultime degré de cette dépossession où l’espace conquis comme le corps esclavagisé sont destinés à être vidés de leur existence propre. Cette journée d’études propose d’explorer les voies que peuvent emprunter ces pratiques d’une négociation rendue forcément fragile.

Annonce

Organisation

  •  Fondation Maison des Sciences de l’Homme Paris (FMSH)
  •  UMR « Passages », CNRS, Université Bordeaux-Montaigne,

En collaboration avec le CESSMA/Paris Diderot) ;  le LLCP/Paris 8 ;  l’Institut du Tout-Monde et l’ENSAP-Bx 

Cette journée s’inscrit dans le cadre des travaux de la focale « Médiations » de l’UMR « Passages »

Argumentaire 

L’expérience de la subalternité coloniale se fonde sur une dépossession de l’espace. Quadrillé et normé par l’autorité impérialiste qui le conquiert, cet espace renvoie à des pratiques multiples, souvent inédites ou spécifiques où se négocie incessamment la possibilité d’une affirmation de soi, au sein d’un dispositif plus ou moins totalisant, déclinant les formes de la violence coloniale. La notion de tabula rasa souvent reprise pour décrire l’entreprise esclavagiste européenne dans le Nouveau Monde ou dans l’Océan Indien, incarnerait l’ultime degré de cette dépossession où l’espace conquis comme le corps esclavagisé sont destinés à être vidés de leur existence propre. Cette journée d’études propose d’explorer les voies que peuvent emprunter ces pratiques d’une négociation rendue forcément fragile. Elle s’intéresse d’abord à la construction, au sens premier du terme, en envisageant les « architectures » comme une médiation en tension permanente entre les techniques nécessaires à l’assise d’un pouvoir arbitraire et les manières d’en déjouer le sens et de créer ou de transmettre, à la façon de contre-narrations, des « contre-architectures » coloniales : autant de lieux plus ou moins visibles où s’affirment des obstinations à occuper un « ailleurs », ou à conserver sourdement des  habitudes de se localiser tenues à distance du colon et protéger un « être-là » ou encore à composer dans les interstices du bâti colonial jusqu’à intégrer ce dernier pour mieux le détourner. Par-delà cet intérêt pour l’architecture, c’est le tracé de la limite en contexte (post)colonial qui retient l’intérêt pour montrer comment sa puissance s’exerce et s’impose tout en donnant lieu à des torsions et des déformations. Sur ce plan, on s’attachera autant à la cartographie mentale de l’utopie/dystopie coloniale et à sa concrétude incarnée dans les espaces conquis, qu’aux différentes pratiques qu’elle génère, notamment celles qui mobilisent le corps censé performer le sens assigné aux lieux mais se mouvant aussi en altérant et en transgressant les spatialités normatives. En ce sens, l’urbanité n’a pas le monopole de la tension entre la force du code injonctif matérialisé et ses possibles contestations et cette rencontre se veut aussi une occasion d’envisager les lieux du colonial et du contre-colonial au travers d’un ensemble d’entités localisées capables d’exprimer cette tension dans tous les espaces qu’elle occupe et qu’elle prend pour moyen de se manifester.

Programme détaillé́

9h30 Accueil

9h45 Ouverture de la journée par les membres du groupe MCTM (C. Chivallon, D. Nativel, M. Renault) et Serge Briffaud, responsable de la focale Médiations dans l’UMR Passages

  • 10h15 Didier Nativel, historien, Univ. Paris 7-Diderot, CESSMA et MCTM : Trano biriky et Maderia e zinco. Architecture, «chair de la ville» et citadinité en contexte colonial dans l’Ouest de l’océan indien (fin XIXe-années 1960).
  • 10h45 Gilles-Antoine Langlois, historien, Passages-ENSAP Bordeaux : Pourquoi s’intéresser à l’architecture créole de la Nouvelle Orléans ?

11h15 pause -café

  • 11h30 Béatrice Collignon, géographe, Passages-Univ. Bordeaux Montaigne : Se conformer et résister aux limites des autres. Pratiques inuit des espaces redessinés par les Qallunaat en Arctique central canadien.
  • 12h Irène Hirt, géographe, CNRS, Passages : L’aménagement du territoire et la question de la différence culturelle. De l’indivisibilité à la visibilisation des peuples autochtones.

12h30 Discussion générale conduite par : Guy Di Méo, géographe (Passages-Univ. Bordeaux Montaigne) et William Berthomière, géographe (MIGRINTER-CNRS).

13h pause-déjeuner sur place

  • 14h30 Christine Chivallon, géographe-anthropologue, CNRS, Passages et MCTM: Le corps en marche pour performer son histoire. Déambulations transgressives dans les paysages antillais.
  • 15h Pierre-Yves Trouillet, géographe, CNRS, Centre d’Etudes de l’Inde et de l’Asie du Sud (EHESS Paris) : Des temples hindous à Maurice : construire et multiplier les lieux communautaires en contexte colonial et (post)colonial.
  • 15h30 Serge Briffaud, historien, Passages-ENSAP Bordeaux, Morgane Robert, doctorante Passages-ENSAP Bordeaux : Dans les marges de l’espace (post)colonial. Paysages marrons de la Réunion.

16h pause-café

  • 16h15 Linda Boukhris, géographe, Univ. Paris 1 Panthéon Sorbonne, EIREST : Penser la transgression des spatialités normatives à partir de la performance artistiques : « Affranchissons » de Jean-François Boclé.
  • 16h45 Matthieu Renault, philosophe, Univ.Paris8, LLCP et MCTM: Politiques de la géophilosopie : colonialisme et capitalisme.

17h15  Discussion générale conduite par Guy Di Méo et William Berthomière 

Contacts : christine.chivallon@cnrs.fr ; matthieu.renault@gmail.com ; dnativel@club-internet.fr

Lieux

  • Amphithéâtre Maison des Suds, UMR Passages, Campus de Pessac, - 12 Esplanade des Antilles
    Bordeaux, France (33600)

Dates

  • vendredi 16 décembre 2016

Mots-clés

  • colonial, postcolonial, espace, limite

Contacts

  • Matthieu Renault
    courriel : matthieu [dot] renault [at] gmail [dot] com

URLS de référence

Source de l'information

  • Matthieu Renault
    courriel : matthieu [dot] renault [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Tracer et transgresser, construire et déconstruire les limites en contexte (post)colonial », Journée d'étude, Calenda, Publié le jeudi 01 décembre 2016, https://doi.org/10.58079/wd4

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