AccueilComment la mondialisation / globalisation transforme-t-elle les villes ?

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Publié le mercredi 11 janvier 2017

Résumé

Organisées par l'Institut d'urbanisme de l'Alba - université de Balamand - les 19e rencontres de l'APERAU 2017 se dérouleront du 21 au 26 Mai au Liban dans la ville de Byblos. La thématique principale portera sur le rôle de la mondialisation / globalisation dans la transformation des villes. Pour conduire cette exploration, nous proposons six entrées thématiques : les nouvelles centralités, les normes mondiales et les systèmes d'ajustement, les modèles et les logiques d'investissement, le rôle des objets métropolitains iconiques, le patrimoine et la mondialisation, et finalement le tourisme urbain et la mondialisation.

Annonce

 Du 21 au 26 mai 2017

Argumentaire

Les processus d’intensification des échanges à l’échelle du monde (mondialisation) et plus encore, l’émergence d’un « système-monde » (globalisation) qui l’accompagne ont donné leurs caractéristiques aux villes globales et aux formes actuelles de la métropolisation, mais ils marquent tout autant les manières de faire la ville. 

La circulation des idées et des modèles s’accroît. Certains pôles de formation acquièrent une réputation d’excellence ou d’innovation qui attirent des futurs professionnels du monde entier ; les associations professionnelles internationales se renforcent et, à travers les voyages d’études et les colloques, font circuler bonnes pratiques, idées nouvelles et modes ; la presse spécialisée sélectionne des réalisations pour en faire des modèles.

En même temps émergent des modèles internationaux reproductibles, normés et en mesure d’attirer les investisseurs. C’est le cas avec les villes privées (en Inde, en Arabie saoudite, au Honduras etc.), avec les nombreux quartiers construits selon la charte du New Urbanism ou, plus fondamentalement avec le modèle de la ville durable –porteur d’une sorte d’universalité- qu’on le retrouve dans une ville nouvelle chinoise ou Coréenne ou dans un éco quartier européen.

Avec la montée en puissance du développement durable à l’échelle globale se constitue une sorte de marché des labels. Certains réussissent mieux que d’autres, parce qu’ils sont portés par de plus grandes puissances politiques ou économiques, mais aussi parce qu’ils sont plus faciles à utiliser. L’internationalisation des labels devient d’autant plus facile que les systèmes normatifs tendent à se rapprocher, par référence aux mêmes principes (développement durable) ou sous la pression des organisations internationales (OMC etc.).

Les acteurs s’internationalisent toujours plus qu’il s’agisse des investisseurs (le cas de l’intervention des investisseurs des pays du Golfe ou de Chine est particulièrement significatif), des financiers, des entreprises de BTP et de services urbains, ou, bien sûr, des star-architectes et de leurs agences.  L’utilisation des mêmes outils économiques ou techniques (plan numérique 3D) contribue à l’homogénéisation de l’organisation du travail des équipes de conception et de pilotage des opérations urbaines.

Sous l’effet de la concurrence, du bench marking et des outils du marketing urbain, l’imaginaire urbain semble s’unifier. Du moins accorde –t-on une importance primordiale à l’image, celle des grands objets iconiques que tout le monde veut imiter (Guggenheim et.), ou celle qui associe une ville et un grand événement (expositions universelles, Jeux Olympiques).

Cela alimente-t-il un urbanisme des produits (Mangin, 2004) complètement décontextualisé ? Marcel Smets (2015) affirme au contraire que l’«… L’œil expérimenté qui scrute le terrain, l’intuition obscure qui pousse à repérer les justes pistes, l’appréciation intégrée des données qui aboutit à la juste synthèse, témoignent d’une érudition basée sur la diversification et l’addition des expériences. En soi, cette maîtrise n’a pas de dimension internationale… Appliqué à des situations nouvelles, comme c’est le cas de l’urbaniste invité à travailler hors de son contexte habituel, cette maîtrise disciplinaire ouvre inévitablement un regard inattendu. Et cette ingénuité forme le germe potentiel d’un urbanisme international capable d’initier un projet multidimensionnel et innovant. »

Si l’hypothèse d’une globalisation de l’urbanisme paraît fortement justifiée, il n’en reste pas moins qu’elle affecte d’abord les métropoles et qu’on peut s’interroger sur les spécificités de son impact selon les régions du monde et les contextes. A Beyrouth, entre l’orient et l’occident, entre Dubaï et Istanbul, il nous paraît particulièrement important d’interroger cette double dimension d’homogénéisation et de spécificité, et également l’impact indirect de ce mouvement de globalisation sur les villes qui lui sont étrangères.

Axes thématiques

Pour conduire cette exploration nous proposons six entrées thématiques :

1-Les nouvelles centralités

A l’échelle mondiale se développent des modèles de centralité liés à l’activité (bureaux), au commerce (centres commerciaux), aux loisirs et à la culture (théâtres, cinémas, lieux d’activités sportives, gardes salles de concert, musées et opéras etc.). En général ces centralités sont développées sur des nœuds de réseaux de mobilité. D’importantes évolutions sont en cours, notamment avec les transformations liées au e- et au i- commerce (comme le montre l’exemple d’Europa City à Paris). Quelles sont les formes prises par ces nouvelles centralités ? Les conditions (juridiques, techniques, financières, sociales…) de leur réalisation ? Il existe-t-il d’autres centralités nouvelles, beaucoup plus liées aux usages, à l’initiative citoyenne au réinvestissement de lieux patrimoniaux etc. mais elles aussi « branchées sur le monde » d’une autre manière. Comment fonctionnent-elles ?  

2- Normes mondiales et systèmes d’ajustement

Liés directement ou non aux enjeux énergétiques et au développement durable les grands systèmes normatifs ne cessent de se développer. Ils peuvent découler d’obligations imposées par les politiques publiques ou fonctionner plutôt comme des garanties données à des clients. Les francophones semblent avoir surtout étudié ces systèmes à l’échelle nationale. Il paraît particulièrement important de se concentrer sur les normes ou labels (Leed par exemple) les plus internationaux et sur leur importance dans les développements urbains actuels.

Il peut sembler provocateur d’associer à cela l’étude des dispositifs d’intégration urbaine (techniquement ou juridiquement) des quartiers illégaux, précaires etc. En fait, dans ce cas également, il y a des processus de « mise aux normes » qui s’internationalisent. C’est cet aspect que l’on souhaite développer 

3- Modèles de ville et logiques d’investissement.

Les villes nouvelles chinoises et Coréennes, les villes privées indiennes, mais aussi Dubaï, les méga projets marocains, les grands projets de villes européennes ou nord-américaines sont fortement marqués par des logiques d’investissement d’échelle internationale (sans parler de financiarisation). Ces logiques diffèrent mais se rejoignent sur certains points. On souhaite d’une part mieux identifier les grands modèles urbains qui ont la faveur la plus forte de la part des investisseurs, d’autre part développer la connaissance de la diversité des logiques d’investissement.  

4- Le rôle nouveau des objets métropolitains iconiques.

Les objets métropolitains iconiques existent depuis longtemps : la tour Eiffel, la grande roue du Prater, l’Empire State Building existent depuis longtemps et ne peuvent pas être rangés dans la catégorie classique des monuments (comme les arcs de triomphe etc.) ou des « hauts lieux » traditionnels, comme les grands édifices cultuels.  Ils sont avant tout porteurs de l’image de marque d’une ville. Au cours des dernières décennies les métropoles ont fait la course pour produire de tels objets. Ceux-ci évoluent. A côté des objets architecturaux exceptionnels (Guggenheim etc.), d’autres types d’objets émergent ou prennent une importance nouvelle : manèges (cf. L’éléphant de Nantes) et parcs d’attraction, sites naturels remis au premier plan (la Grotte aux pigeons à Beyrouth) etc. Quel rôle ces objets jouent-ils dans la construction de l’image de la métropole, pour ses habitants et usagers et pour l’extérieur ?  

5- Patrimoine et mondialisation

La question du patrimoine est proche de celle des objets iconiques mais s’en distingue, en particulier dans la mesure où le patrimoine privilégie de plus en plus l’idée d’ensemble et se présente comme plus identitaire (y compris dans ce que « l’identité d’une ville à de complexe et de caché) et moins emblématique que les objets iconiques. Les définitions du (des) patrimoine (s) métropolitains évoluent et, par exemple, intègrent de plus en plus souvent les skylines. Le développement des technologies numériques efface parfois la différence entre le patrimoine réel et virtuel. Surtout, on peut s’interroger sur le sens nouveau que prend un patrimoine local dans le double contexte de la mondialisation et de la métropole.  

6-Tourisme urbain et mondialisation.

Cette dernière question est difficilement dissociable du développement du tourisme urbain, patrimonial ou non, essentiel dans les métropoles et les villes « historiques », mais qui concerne d’autres niveaux de villes. Le développement du tourisme chinois crée deux marchés considérable : interne vis à vis de villes qui présentent un intérêt dans ce domaine (ou de pôles du commerce et de l’entertainement comme Hong Kong et Macao), externe, en particulier vers les capitales anciennes (Paris) ou émergentes (Dubaï) du commerce de luxe. Les métropoles font la course pour attirer les touristes et ce phénomène contribue (comme d’une autre manière les migrations) à la mondialisation des métropoles.                                  

Principes de soumission de propositions de communications

Les propositions de communications doivent être saisies au système de soumission en ligne du site http://aperau2017liban.com relatif aux « ateliers scientifiques »,

avant le 30 janvier 2017.

Les propositions de communications sont présentées sous la forme d’un résumé, au format PDF, ne dépassant pas les 300 mots. Elles doivent préciser la thématique choisie et adopter la structure suivante :

  •  Le titre de la communication ;
  •  L’institution, le laboratoire, l’université ou le territoire d’attache de l’auteur ou des auteurs 
  •  Quatre ou cinq mots clés.
  •  L’objectif ou les objectifs de la communication ;
  •  Les approches théoriques et/ou méthodologiques et/ou empiriques adoptées ;
  •  Les résultats obtenus.

La durée de la communication orale est de 15 minutes. Elle sera suivie d’un débat.
Les soumissionnaires seront informées de l’acceptation ou du refus de leur proposition le 1er février 2017. Une fois sélectionnée, la communication doit être développée sous la forme d’un article scientifique et d’une présentation PowerPoint. Les modalités d’envoi de la communication seront publiées ultérieurement.

N.B. La soumission de propositions de communication doit être précédée par une inscription en ligne sur le site http://aperau2017liban.com. Le paiement des frais d’inscription peut être fait dans une étape ultérieure.

Pour plus de renseignements, n’hésitez pas à nous envoyer un e-mail à l’adresse suivante : aperau2017@alba.edu.lb

Membres du Comité Scientifiques

  • Liliane Barakat (Université Saint Joseph-Liban)
  • Mousbah Rajab (Université Libanais- Liban)
  • Christine Mady (Notre Dame University Louaizé-Liban)
  • Alain Bourdin (Université de Paris-Est-France)
  • Ziad Akl (Université de Balamand-ALBA-Liban)
  • Youssef Diab (Université de Paris-Est-France)
  • Christophe Demazières (Université François-Rabelais de Tours-France)
  • Eric Verdeil (Sciences-Po-Paris-France)
  • Corina Morandi (Politecnico di Milano-Italie)
  • Jérôme Dubois (Université Aix-Marseille-France)
  • Naima Chabi Chemrouk (Ecole Polytechnique d’Architecture et d’urbanisme-Algérie)
  • Jean-Claude Driant (Université de Paris-Est-France)
  • Ceacilia Pieri  (Institut Français du Proche-Orient- Liban)
  • Valérie Clerc Huybrechts (IRD-Université Paris Diderot-France)
  • Hélène Dang Vu (Université de Nantes-France)
  • Jihad Farah (Université Libanaise-Liban)
  • Thierry Boissière (Institut Français du Proche-Orient- Liban)

Lieux

  • Byblos, Liban

Dates

  • lundi 30 janvier 2017

Mots-clés

  • mondialisation, globalisation, ville, tourisme urbain, patrimoine, métropolitain

Contacts

  • Rita Chédid
    courriel : aperau2017 [at] alba [dot] edu [dot] lb

URLS de référence

Source de l'information

  • Paula Samaha
    courriel : iua [at] alba [dot] edu [dot] lb

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Comment la mondialisation / globalisation transforme-t-elle les villes ? », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 11 janvier 2017, https://doi.org/10.58079/wia

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