AccueilHistoire d’une critique de la modernité technique en France (du XXe siècle à nos jours)

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Histoire d’une critique de la modernité technique en France (du XXe siècle à nos jours)

History Review of the technical modernity in France (the twentieth century to the present)

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Publié le mercredi 04 janvier 2017

Résumé

La pensée critique de la modernité n’a jamais été autant d’actualité. Elle a aussi une histoire, notamment depuis la fin du XVIIIe siècle. Ses acteurs peuvent avoir été soit des mouvements (des luddites de 1810 aux surréalistes de la fin des années 1950, et d’autres mouvements de nos jours), soit des penseurs relativement isolés, et plus impliqués dans l’écriture (parfois le pamphlet) que dans l’action politique transformatrice. Le programme proposé insiste sur cette deuxième catégorie, plus méconnue, mais aborde aussi la première catégorie – dans les deux cas sur une période s’étalant du début du XXe siècle à nos jours. Il les met en perspective avec certains discours d’exaltation de la modernité technique souvent dominants qu’ils critiquent, notamment dans la période des années 1930 et celle des années 1960-1980.

Annonce

Présentation

La pensée critique de la modernité n’a jamais été autant d’actualité. Elle a aussi une histoire, notamment depuis la fin du XVIIIe siècle. Ses acteurs peuvent avoir été soit des mouvements (des luddites de 1810 aux surréalistes de la fin des années 1950, et d’autres mouvements de nos jours), soit des penseurs relativement isolés, et plus impliqués dans l’écriture (parfois le pamphlet) que dans l’action politique transformatrice.
Le programme proposé insiste sur cette deuxième catégorie, plus méconnue, mais aborde aussi la première catégorie – dans les deux cas sur une période s’étalant du début du XXe siècle à nos jours. Il les met en perspective avec certains discours d’exaltation de la modernité technique souvent dominants qu’ils critiquent, notamment dans la période des années 1930 et celle des années 1960-1980.
Il est aussi proposé d’analyser comment la pensée critique de la modernité technique évolue à travers l’histoire, si son argumentaire se renouvelle, ce qui a déjà été dit (sous une autre forme) dans les périodes précédentes, l’adaptation – voire le recyclage – de ces pensées historiques à de nouveaux objets techniques contemporains.

Responsable : Alexandre Moatti, ingénieur en chef des Mines, docteur en histoire (Paris-I Sorbonne, 2011), chercheur associé à l’université Paris-Diderot (laboratoire SPHERE UMR 7219) (http://www.sphere.univ-paris-diderot.fr/?MOATTI-Alexandre et www.moatti.net).

Les séances ont toujours lieu à l’Université Paris Diderot de 14h à 17h en salle Kandinsky-631B ; 2017 : les dates sont susceptibles de modifications, se repoter au site. Université Paris Diderot, bâtiment Condorcet, 4, rue Elsa Morante, 75013 Paris – plan d’accès.

Bibliographie (indicative) en ligne.

Programme

3 novembre 2016

(14:00–17:00)

Intervenant : Alexandre Moatti

1. Pourquoi ce thème ? Présentation et introduction

  • Les invariants argumentaires
  • dualité entre la critique et l’exaltation de la technique
  • les différents vocables (ex. A. Compagnon, les « antimodernes »)
  • sémantique et histoire des termes (‘transhumanisme’, ‘machinisme’, ‘modernité’).
  • étude du terme « modernité » chez certains auteurs (ex. Péguy, début du XXe s.)
  • Les implications contemporaines : les discours de critique de l’Internet vs.l’exaltation d’une modernité technologique voire transhumaniste – le « solutionnisme » -> la technocritique comme double face de la technophilie ? (Séris, Sfez).

30 novembre 2016

(14:00–17:00)

Intervenants : Olivier Dard, professeur à Paris 4, et A. Moatti

Les « relèves des années 30 » face à la modernité

Antiaméricanisme et critique de la modernité technique. À l’inverse, l’exaltation de la technique (ex. X-Crise, J. Coutrot, J. Duboin et l’abondancisme).

Présentation de textes

  • Bernard Charbonneau, « Le sentiment de la nature, force révolutionnaire », juin 1937 (en ligne) (présentation par Quentin Hardy, Univ. ParisISorbonne)
  • Denis de Rougemont, « Le péril Ford », Foi & Vie, février 1928 (présentation par Alexandre Moatti, Univ. Paris Diderot)

Bibliographie (indicative)

  • Olivier Dard, HansJürgen Lusebrink (éds), Américanisations et antiaméricanismes comparés, Presses universitaires du Septentrion, 2008
  • Dard, Olivier, Le Rendezvous manqué des relèves des années trente, Paris, PUF, 2002
  • Dard, Olivier, Jean Coutrot : de l’ingénieur au prophète, Besançon, Presses universitaires franccomtoises, 1999
  • Roger, Philippe, L’Ennemi américain : Généalogie de l’antiaméricanisme français, Seuil, 2002.
  • Raimond, Michel, Éloge et critique de la modernité, de la Première à la Deuxième Guerre mondiale, PUF, 2000

13 janvier 2017

Intervenants

  • A. Moatti (Paris-Diderot), « Ramuz, critique de la modernité technique ».
  • O. Dard (Paris-IV Sorbonne), « Bernanos et l’Homme-machine ».
  • P. Mounier-Kuhn (Paris I-Sorbonne & CNRS) : « La critique de la cybernétique, de Bernanos à Escarpit »

La critique de la modernité dans la littérature des années 1930-1950, de Ramuz à Bernanos

Après la première séance consacrée aux mouvements d’idées des années 1930, il est exploré ici comment la modernité apparaît dans la littérature à partir de ces années-là. L’écrivain suisse Charles-Ferdinand Ramuz (1878-1947) et une critique perlée mais constante de la modernité ; le roman paysan (Ramuz, Giono) ; l’Homme contre la Nature. Ramuz et « son » Rousseau. Critique par le jeune B. Charbonneau (1935). Rare dans son camp politique, et auteur peu étudié sous cet angle, une critique de droite du machinisme : Georges Bernanos (1888-1948). Citations de Bernanos par divers mouvements contemporains de critique de la modernité. À l’inverse, toujours à droite, le positivisme scientiste de Maurras ; l’exaltation de la science chez « les modernistes réactionnaires » (Lindenberg) des années 1930.

Bibliographie

  • Moatti, Alexandre, Petermann, Stéphane (UNIL), « Ramuz, critique de la modernité technique » (thème de recherche commun, article rédigé, à paraître)
  • Charbonneau, Bernard, « Le sentiment de la nature, force révolutionnaire », 1937.
  • Raimond, Michel, Éloge et critique de la modernité, de la Première à la Deuxième Guerre mondiale, PUF, 2000.
  • Bernanos, Georges, La France contre les Robots, 1944-45.
  • Lindenberg, Daniel, Les Années souterraines (1937-1947), Paris, La Découverte, 1990
  • Mounier-Kuhn, Pierre, L’Informatique en France de la seconde guerre mondiale au Plan Calcul. L’émergence d’une science. Presses de l’université Paris-Sorbonne, 2010.

10 février 2017

Intervenant pressenti à confirmer, et A. Moatti

Contre « l’idéologie progressiste », les penseurs des années 1960-1980, Jacques Ellul et Bernard Charbonneau

Redécouvrir Ellul comme clef de lecture d’une technocritique contemporaine ; ainsi que son collègue et ami Bernard Charbonneau. La naissance d’une écologie politique en France, avec René Dumont (1904-2001).

Bibliographie (indicative, à compléter)

  • Charbonneau, Bernard & Ellul, Jacques, Nous sommes des révolutionnaires malgré nous (textes réunis par Q. Hardy), Seuil, 2014
  • Jarrige, François, Technocritiques. Du refus des machines à la contestation des technosciences, La Découverte, 2014
  • Ellul, Jacques, Le Bluff technologique, Seuil, 1988 [autres œuvres d’Ellul, aussi : La Technique ou l’Enjeu du siècle, 1954]
  • Moatti, Alexandre, « René Dumont, les 40 ans d’une ‘Utopie’, 1974-2014 », La Vie des Idées, juillet 2014.

10 mars 2017

Intervenant : Régis Boulat, CRESAT, université de Haute-Alsace, et A. Moatti

Les promoteurs de cette idéologie progressiste, les « visionnaires de la modernité »

L’autre face, celles des « visionnaires de la modernité » : les économistes Jean Fourastié, Alfred Sauvy, les polytechniciens Louis Armand (haut fonctionnaire, chef d’entreprise), Louis Leprince-Ringuet (physicien). Ceux que Vaneigem appelle « les chiens de garde du futur ». En parallèle, le mouvement Planète (Pauwels/Bergier) et l’exaltation de la technique.

Bibliographie (indicative)

  • Tessier du Cros, Henri, Louis Armand, visionnaire de la modernité, Odile Jacob, 1999.
  • Armand, Louis, Simples propos, Fayard, 1968.
  • Leprince-Ringuet, Louis, Science et bonheur des hommes, Flammarion, 1973.
  • Leprince-Ringuet, Louis, Le Grand Merdier, ou l’espoir pour demain ?, Flammarion, 1978.
  • Moatti, Alexandre, « Sciences et théories scientifiques au prisme de la revue Planète », Politica Hermetica, L’Âge d’Homme, 2015.
  • Boulat, Régis, Jean Fourastié, un expert en productivité. La modernisation de la France (années trente-années cinquante), Besançon, PUFC, 2008.

14 avril 2017

intervenante : Anna Trespeuch-Berthelot, chercheure en histoire contemporaine au CRIHAM de l’université de Limoges, et chercheure associée au CHS (Centre d’Histoire sociale du XXe siècle, UMR8058) de l’université Paris-I-Sorbonne, et A. Moatti

1950-1960 : la critique surréaliste puis situationniste de la science et de la technique

La critique surréaliste, un peu oubliée (le tract « Videz les laboratoires », 1960).La critique situationniste. Henri Lefebvre (1901-1991), contre la cybernétique, contre le « cybernanthrope ». L’actualité de la critique écologique chez Debord.

Bibliographie (indicative)

  • Anna Trespeuch-Berthelot, L’Internationale situationniste : de l’histoire au mythe (1948-2013), PUF, 2015
  • Lefebvre, Henri, Vers le cybernanthrope, contre les technocrates, Paris, Denoël/Gonthier, 1967.
  • Debord, Guy, La Planète malade, Gallimard, 1971
  • Vaneigem, Raoul, Traité de savoir-vivre à l’usage des jeunes générations, Gallimard, 1967

12 mai 2017

intervenant : Alexandre Moatti

Retour en arrière sur : Georges Sorel, René Guénon

À ce stade, et muni du bagage des séances précédentes, il est utile de revenir sur deux penseurs un peu oubliés, mais déterminants au début du XXe siècle. Georges Sorel (1847-1922) ; Les Illusions du progrès (1908) ; contre la « science bourgeoise » ; contre la démocratie contre le positivisme aussi : le sens du terme « bourgeoisie », de Sorel à Ellul (qui cite Sorel) René Guénon (1886-1951) ; l’intemporel ouvrage La Crise du monde moderne (1927) ; l’influence de Guénon dans le monde islamique actuel (Hossein Nasr) : la critique islamique d’une science contemporaine.

Lieux

  • salle Kandinsky, 631 B, aile Seine du bâtiment - Université Paris Diderot, 4, rue Elsa Morante
    Paris, France (75013)

Dates

  • jeudi 03 novembre 2016
  • mercredi 30 novembre 2016
  • vendredi 13 janvier 2017
  • vendredi 10 février 2017
  • vendredi 10 mars 2017
  • vendredi 14 avril 2017
  • vendredi 12 mai 2017

Mots-clés

  • transhumanisme, machinisme, modernité, modernistes réactionnaires, René Dumont, Jean Fourastié, Alfred Sauvy, Louis Leprince-Ringuet, critique surréaliste, critique situationniste, Henri Lefebvre, René Guénon

Contacts

  • Nad Fachard
    courriel : nad [dot] fachard [at] univ-paris-diderot [dot] fr

Source de l'information

  • Nad Fachard
    courriel : nad [dot] fachard [at] univ-paris-diderot [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Histoire d’une critique de la modernité technique en France (du XXe siècle à nos jours) », Séminaire, Calenda, Publié le mercredi 04 janvier 2017, https://doi.org/10.58079/wis

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