StartseiteLes massacres de 1894-1896 dans l’Empire ottoman : genèse, impacts et continuités d’une violence extrême

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Les massacres de 1894-1896 dans l’Empire ottoman : genèse, impacts et continuités d’une violence extrême

The massacres of 1894-1896 in the Ottoman Empire: Genesis, Consequences and Continuities of Extreme Violence

Numéro spécial de la revue Études arméniennes contemporaines (EAC n° 8 – décembre 2017)

Theme issue of the journal Études arméniennes contemporaines (EAC n° 8 – Decembre 2017)

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Veröffentlicht am Montag, 09. Januar 2017

Zusammenfassung

La recherche sur les violences de masse commises contre les Arméniens sous le règne du sultan Abdülhamid II a rarement fait l’objet de travaux de fond mettant à contribution l’ensemble des sources disponibles. Les massacres « hamidiens » de 1894-1896, qui correspondent à une période charnière dans l’histoire politique et sociale de l’Empire ottoman, soulèvent de nombreuses questions sur les éléments de continuité et de rupture que l’on peut mettre en évidence avec le génocide des Arméniens en 1915-1916. Loin de se limiter à une approche historiographique, le présent appel à contributions s’adresse à toutes les disciplines des sciences humaines et sociales. Il ne se limite pas à une analyse des événements des années 1890, mais prend également en compte leurs retentissements jusqu’à l’époque actuelle. Au cœur de cette réflexion se pose la question du précédent : quels liens est-il possible d’établir entre le génocide et les crimes de masse qui l’ont précédé  — une question qui se pose avec acuité pour d’autres génocides au XXe siècle.

Inserat

Argumentaire

Depuis les années 1990, la recherche sur le génocide arménien pendant la Grande Guerre et sur les périodes immédiatement antérieures et postérieures avance à grand pas, s’ouvre à de nouvelles disciplines et bénéficie de l’intérêt d’un nombre croissant d’historiens et de spécialistes des violences de masse. Dans le même temps, la recherche sur la période des massacres à grande échelle commis contre les Arméniens sous le règne du sultan Abdülhamid II semble souffrir d’un certain retard historiographique. Ce retard, qui mérite réflexion, s’illustre par l’absence de synthèse majeure sur le sujet, elle-même explicable avant tout par le manque de travaux de fond mettant à contribution l’ensemble des sources disponibles (ottomanes, arméniennes, russes, occidentales), de dépouillements d’archives systématiques et de monographies régionales. Cette période de violences extrêmes, qui correspond aussi à une période charnière dans l’histoire politique et sociale de l’Empire ottoman, soulève de nombreuses questions sur les éléments de continuité et de rupture que l’on peut mettre en évidence avec le processus génocidaire de 1915-1916. Cette réflexion critique est d’autant plus importante que le précédent de 1894-1896 est parfois avancé dans l’historiographie pour souligner l’existence d’un « Sonderweg » turco-ottoman. On sait combien la notion de Sonderweg a été discutée et contestée pour l’Allemagne elle-même, dans la mesure où elle semble figer l’histoire allemande dans un destin inéluctable. De même, les analyses de Vahakn Dadrian ont pu sembler figer l’histoire turco-ottomane dans l’inéluctabilité d’un choc des civilisations en Anatolie. D’autre part, la comparaison des historiographies montre l’absence de consensus chez les historiens, l’acception de « génocide » embrassant parfois toute la période qui va de 1894 à 1923.

Dans la mesure où les massacres hamidiens de 1894-1896 fondent un grand nombre d’analyses sur 1915 et sur les conditions ayant rendu possible la réalisation d’un génocide, le retard pris dans l’étude de cette période est d’autant plus dommageable qu’il fragilise la validité des comparaisons entre les violences survenues dans la période 1894-1896 et les crimes de masse ultérieurs : les massacres d’Adana de 1909 ; le génocide perpétré au cours de la Grande Guerre ; les massacres également commis par les forces kémalistes au début des années 1920.

Les thèmes qui pourront être abordés dans les articles de ce numéro spécial sont larges. Ils concernent tout autant l’histoire politique, que l’histoire économique, sociale et culturelle des années 1890. Loin de se limiter à une approche historiographique, le présent appel à contributions s’adresse à toutes les disciplines des sciences humaines et sociales. Il ne se limite pas chronologiquement à une analyse stricto sensu des événements des années 1890, mais prend également en compte leurs retentissements jusqu’à l’époque actuelle. Les questions liées aux représentations (notamment dans les médias, la littérature ou les arts), à la construction des mémoires, à l’élaboration des discours contemporains et aux usages publics du passé ouvrent de nombreuses perspectives pour une étude renouvelée et globale des massacres hamidiens. Ce numéro spécial accueillera des études empiriques et théoriques. Les perspectives comparatistes, sans être obligatoires, seront appréciées. Celles-ci pourront engager tant la comparaison des violences ayant affecté diverses populations (grecques, syriaques, arabes, etc.) ou zones de l’Empire ottoman (des Balkans au Moyen-Orient) à cette époque, que la réflexion sur les génocides et les violences de masse en général. Au cœur de cette réflexion se posera la question du précédent : quels liens est-il possible d’établir entre le génocide et les crimes de masse qui l’ont précédé — une question qui se pose avec acuité pour d’autres génocides au 20e siècle. Les études ne se limiteront pas à la réflexion sur ces violences proprement dites mais s’interrogeront également sur leurs conséquences, notamment en ce qui concerne les migrations entraînées par les massacres de 1894-1896 ; leur impact sur l’économie rurale et urbaine de l’Anatolie orientale ; les réceptions et représentations de ces violences extrêmes au sein des élites urbaines ottomanes et étrangères — à Constantinople, Tiflis ou encore en Russie, en Europe et en Amérique du Nord —, leur postérité enfin, de la fin du 19e siècle à nos jours.

Modalités de soumission

Les chercheurs intéressés par cet appel à communication sont invités à envoyer une proposition d’article de 450 à 500 mots ainsi qu’un titre provisoire et une brève notice biographique aux coordinateurs de ce numéro

  • Mikaël Nichanian (mikael.nichanian@gmail.com)
  • Boris Adjemian (boris.adjemian@gmail.com)

avant le 30 janvier 2017

Une fois la sélection effectuée par le comité de rédaction d’Études arméniennes contemporaines, les auteurs dont les propositions d’articles auront été retenues devront envoyer leur article par courrier électronique avant le 30 juin 2017.

La taille des articles ne devra pas dépasser 60 000 signes (espaces, notes et bibliographie inclus). Après l’évaluation des articles par un comité de lecture et d’éventuelles modifications, la parution de ce numéro spécial est prévue pour décembre 2017.

Coordinateurs scientifiques

  • Mikaël Nichanian, historien, conservateur à la BnF (mikael.nichanian@gmail.com)
  • Boris Adjemian, historien, Bibliothèque Nubar (boris.adjemian@gmail.com)

Orte

  • Paris, Frankreich (75)

Daten

  • Montag, 30. Januar 2017

Schlüsselwörter

  • violences de masse, génocide, empire ottoman, arméniens, arménie, massacres hamidiens

Kontakt

  • Mikaël Nichanian
    courriel : mikael [dot] nichanian [at] gmail [dot] com
  • Boris Adjemian
    courriel : diasporas [dot] in [dot] motion [at] gmail [dot] com

Informationsquelle

  • Boris Adjemian
    courriel : diasporas [dot] in [dot] motion [at] gmail [dot] com

Lizenz

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Zitierhinweise

« Les massacres de 1894-1896 dans l’Empire ottoman : genèse, impacts et continuités d’une violence extrême », Beitragsaufruf, Calenda, Veröffentlicht am Montag, 09. Januar 2017, https://doi.org/10.58079/wkt

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