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Géographie de l’alternatif, géographies alternatives ?

The geography of the alternative - alternative geographies?

Journée des jeunes chercheurs de l’Institut de Géographie de Paris 2017

Young researchers day at the Institut de Géographie de Paris 2017

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Publié le jeudi 12 janvier 2017

Résumé

La géographie entretient avec le pouvoir institutionnel des rapports complexes. Dès l’Empire romain et jusqu’à aujourd’hui, elle est utilisée comme outil d’administration et de contrôle des territoires : nombreux sont en effet les géographes qui contribuent à l’élaboration et à l’application de ces outils pour un gouvernement, une collectivité territoriale ou une armée. Cela fait-il pour autant de la géographie une discipline intrinsèquement institutionnelle, un instrument de pouvoir au service d’un groupe dominant ? Les géographes proposent depuis plusieurs décennies une réflexion critique sur l’utilisation, comme outil de domination, de la géographie et du discours qu’elle produit, dessinant les contours d’une géographie alternative.

Annonce

Argumentaire

Cette journée des jeunes chercheur.e.s de l’Institut de Géographie 2017 cherche à interroger ce rapport de la discipline au pouvoir établi, institutionnel, dominant. Plutôt que de questionner l’existence d’une géographie alternative que revendiquent de nombreux géographes, on pose ici la question de ses frontières. Qu’est-ce qu’une géographie alternative ? À partir de quand et jusqu’à quel point une géographie est-elle alternative ? Faut-il l’intégrer, et si oui comment, aux structures institutionnelles classiques que sont par exemple l’université et les laboratoires de recherche, qui sont eux aussi vecteurs d’une certaine norme ?

Cette journée entend interroger la démarche des chercheur.e.s face à leurs objets pour explorer les liens entre géographie et institutionnalisation, mais aussi le positionnement des géographes envers l’innovation et la marginalité. Leur caractère controversé peut susciter des contestations quant à l’intégration dans la discipline d’objets, de méthodes ou de terrains considérés comme alternatifs, sans nécessairement être revendiqués comme tels par les chercheur.e.s qui les étudient. C’est donc à la fois le positionnement de la discipline, mais aussi celui des chercheur.e.s, vis-à-vis du caractère alternatif de la géographie, qu’on se propose d’envisager.

Se pose enfin la question de la temporalité de l’alternatif par rapport à l’évolution des fonctionnements institutionnels. Un objet considéré comme alternatif peut progressivement s’institutionnaliser pour, parfois, devenir un lieu commun disciplinaire (par exemple l’étude des quartiers gays dans les pays d’Europe et d’Amérique du Nord, celle du street art en milieu urbain ou encore celle des jardins communautaires). Qu’en est-il alors des effets d’affichage ? L’alternatif peut-il, paradoxalement, devenir un instrument de carrière universitaire ? N’est-il pas finalement lui aussi très institutionnalisé ?

Axes thématiques

On propose aux participants d’aborder la question selon trois axes : les objets, les méthodes et les terrains alternatifs ou de l’alternatif.

Axe 1. Les objets alternatifs

 La géographie se penche sur un certain nombre d’objets d’étude pouvant être considérés comme alternatifs, allant des alternatives pour dépasser notre rapport au sol fondé sur la propriété privée-individuelle (logements, terres agricoles) aux alternatives dans les modes de vie qui concernent aussi bien l'énergie, les mobilités, la nourriture, le tourisme, la construction d’un ou de genres, les modalités de la construction ou de la contestation politique, etc. On peut inclure également dans cet axe le fait de s’intéresser à des catégories de population dominées et/ou invisibilisées. Y-a-t-il des objets alternatifs par essence ou le caractère alternatif est-il transitoire, lié aux conceptions évolutives que les sociétés se font de la marginalité et de l’innovation ? Comment les définir ? Comment aborder en géographe, et dans le cadre institutionnel qu’est l’université ou le laboratoire de recherches, un objet d’étude alternatif ?

Axe 2. Les méthodes alternatives

 L’alternatif n’est pas qu’une question d’objet d’étude, mais concerne également les fondements méthodologiques de la discipline. Nous proposons donc aux participants un deuxième axe de réflexion autour de l’existence et de l’acceptation par la géographie de méthodes considérées comme alternatives ou se définissant elles-mêmes comme telles. Certains géographes proposent ainsi des cartes, des modes de participation et d’observation, des supports de restitution ou de représentation des données dont ils revendiquent le caractère alternatif. Le caractère alternatif d’une démarche méthodologique est-il nécessairement lié à un positionnement politique de la part des chercheur.e.s ? Y a-t-il une « géographie alternative » en termes de méthodologie et quels sont ses rapports avec l’enseignement et la recherche ? Enfin, hors des méthodologies qualitatives, quelle est la place de l’alternatif dans les méthodologies quantitatives ou de géographie physique ?

Axe 3. Les terrains alternatifs

 Nous avons enfin souhaité poser à la communauté des jeunes chercheurs la question des terrains alternatifs. Où se situent-ils, dans l’espace mais aussi au sein de la discipline ? Y a-t-il des terrains alternatifs qui repoussent les limites du champ d’action actuel de la géographie ? Les frontières avec les autres disciplines s’en trouvent-elles modifiées ? Par ailleurs, le caractère alternatif d’un terrain renvoie-t-il à son accessibilité ? à sa visibilité ? à sa légitimité dans le champ disciplinaire ? Un terrain qui n’a jamais été étudié par la géographie, humaine ou physique, est-il par essence alternatif ?

Modalités de participation

Cette journée s’adresse aux jeunes chercheurs — masters, doctorants et jeunes docteurs. En accord avec la thématique de cette année, les formes de communication qui proposent une alternative au classique exposé oral sont encouragées : tables rondes, débat entre plusieurs jeunes chercheurs travaillant sur un même thème, court-métrages, posters, etc. Elles seront examinées dans la limite des possibilités techniques du lieu. Nous demandons aux participants de bien vouloir suivre l’esprit de la journée qui n’est pas une suite de présentation de travaux de thèse mais vise à construire une réflexion commune : chacun est donc invité à préciser le rapport de son travail à l’alternatif et à en proposer une définition.

Cette journée aura lieu le jeudi 6 avril 2017 à l’Institut de Géographie. Ayant lieu dans un cadre institutionnel, elle en respecte les codes, aussi nous demandons aux participants de bien vouloir nous adresser leurs propositions de communications (d’une à deux pages) par mail avant le 31 janvier 2017, à l’adresse suivante : journee.edgp.2017@gmail.com. Elles seront évaluées par le comité scientifique de la journée avant acceptation.

Comité scientifique

  •  Marianne Blidon
  •  Marie Morelle
  •  Bertrand Pleven
  •  Jean Rivière
  •  Serge Weber

Comité d’organisation

  • Dorian Bernadou
  • Aude Le Gallou
  • Adlene Mohammedi
  • Lucie Nahassia
  • Annaig Oiry
  • Florian Opillard
  • Angélique Palle

Catégories

Lieux

  • Institut de Géographie de Paris
    Paris, France (75005)

Dates

  • mardi 31 janvier 2017

Mots-clés

  • géographie de l’alternatif, géographie alternative

Source de l'information

  • Adlene Mohammedi
    courriel : admao [at] hotmail [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Géographie de l’alternatif, géographies alternatives ? », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 12 janvier 2017, https://doi.org/10.58079/wmr

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