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Anthropologie et anarchisme

Anthropology and anarchism

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Publié le lundi 16 janvier 2017

Résumé

Entre projections et réalités ethnographiques, quelle place, quelle position d’objet, quels soubassements méthodologiques, quels terrains, quelles perspectives de recherche renouvelées, une anthropologie anarchiste ouvre-t-elle, alors qu’elle pourrait succéder – si l’on en croit les tenants de cet « anarchist turn » – aux écoles marxistes et postmodernes comme ferment majeur d’une réinvention de ses perspectives analytiques ? Il s’agira donc ici de traiter des objets, terrains et questions méthodologiques afférentes qui lient anthropologie ou ethnographie à l’anarchisme.

Annonce

Argumentaire

L’anarchie et l’anarchisme sont l’expression d’une philosophie politique dont la pensée convoque les figures du collectivisme, de l’individualisme, de la solidarité, de l’autonomie ou encore de la contestation radicale comme éléments d’un projet de transformation de la société dans une perspective téléologique et dont la critique repose essentiellement sur la question du pouvoir et des formes de domination. Mais c’est aussi, dans le langage commun, une expression qui désigne improprement une situation de chaos ou bien une situation de contestation politique menaçant de renverser − réellement ou fantasmatiquement – l’organisation sociale d’une société donnée.

Or l’influence de l’anarchie comme philosophie politique sur les sciences sociales et sur l’anthropologie plus particulièrement est injustement méconnue, hormis la figure tutélaire de Pierre Clastres. Nous interrogerons son usage commun indûment repris ainsi que les nombreux impensés qu’il recouvre (structures de pouvoir, espaces d’autonomie, dynamiques de libération, marges ou formes variées de rejet de normes sociales, culturelles et territoriales, autoritaires ou hégémoniques).

Il ne s’agit pas de convoquer un imaginaire militant, d’analyser les formes de domination par l’héroïsation du militant ou de l’autochtone en lutte, en louangeant son folklore ce qui empêcherait d’appréhender les structures globales de pouvoir à l’intérieur des groupes insurrectionnels. On peut d’ailleursse demander si une anthropologie anarchiste peut seulement sembler pertinente, à la suite d’une anthropologie marxiste laquelle formulait des théories des rapports sociaux au prisme d’une conception idéalisée de l’économie et du politique ?

Mais deux publications récentes ont remis sur le devant de la scène ces questions : James Scott, avec Zomia, ou l’art de ne pas être gouverné, et David Graeber, avec Pour une anthropologie anarchiste, qui nous invitent à poursuivre dans ce numéro l’analyse de cette dynamique qui se déploie, en enquête, lors de la fabrication de liens particuliers non hiérarchiques avec le milieu étudié et par des techniques spécifiques de rédaction du texte ethnographique. Le mouvement de radical anthropology poursuit cette même ambition épistémologique sans que les chercheurs ne revendiquent de positions politiques personnelles mais bien une méthode et une grille de lecture critique radicale des processus sociaux à l’œuvre.

La dimension politique de toute démarche d’écriture du réel se heurte à deux principes. Une légitimation par l’époque et l’en-cours des savoirs disponibles et celle qui nous intéresse ici, sa valeur heuristique : comment au-delà de ses aspects dénotatifs, poétiques ou idéologiques se manifeste ce que recouvrent les idées et représentations, dispositifs et réalités sociales, mais aussi les discours et formes de l’imaginaire qui peuvent être rattachés à l’idée et au concept d’anarchie ? Quelles réarticulations, pour reprendre le terme de Scott, paraissent aujourd’hui à même de permettre le dépassement des perspectives marxistes sans renoncer au projet émancipateur des sciences sociales ? Entre projections et réalités ethnographiques, quelle place, quelle position d’objet, quels soubassements méthodologiques, quels terrains, quelles perspectives de recherche renouvelées, une anthropologie anarchiste ouvre-t-elle, alors qu’elle pourrait succéder – si l’on en croit les tenants de cet « anarchist turn » – aux écoles marxistes et postmodernes comme ferment majeur d’une réinvention de ses perspectives analytiques ?

Il s’agira donc ici de traiter des objets, terrains et questions méthodologiques afférentes qui lient anthropologie ou ethnographie à l’anarchisme tels que :

  • Production et échanges non capitalistes
  • Parenté, morale et libération sexuelle
  • Terrains insurrectionnels et romantisme révolutionnaire
  • Constructions expérimentales et formes utopistes
  • Dispositifs politiques, souveraineté et autonomie
  • Démocratie et pratiques horizontales
  • Dimension normative des savoirs hérités, des catégories et des représentations
  • Convocations littéraires, philosophiques, ethnopolitiques, esthétiques et visuelles, numériques et techniques du concept d’anarchisme (DIY, Culture libre, Open Access, Copyleft, Libertés numériques, Biens communs, etc.).

Coordination 

  • Sophie Accolas,
  • Jacob Durieux,
  • Ariel Planeix

Calendrier et consignes aux auteurs

Les résumés d’article (moins de 5 000 signes) sont à adresser par mail en format word

avant le 1er mars 2017

aux coordinateurs et les articles complets d’une longueur maximum de 40 000 signes (bibliographie et résumés français-anglais compris) avant le 1er septembre 2017 avec copie à la rédaction du Journal des anthropologues : afa@msh-paris.fr. Certains articles pourront être publiés également dans les rubriques du Journal des anthropologues et ne dépasseront pas 25 000 signes.

Rubriques « Recherches et Débats », « Anthropologies Actuelles », « Anthropologie Visuelle », « Anthropologies Libres – Libre Anthropologie ».

Les auteurs pourront consulter les instructions pour la mise en forme de leur texte et les modalités de fonctionnement éditorial de la revue sur les sites suivants : 

Contacts

  • Sophie Accolas : sophieaccolas@yahoo.fr
  • Jacob Durieux : noir_sur_blanc@hotmail.com
  • Ariel Planeix : arielplaneix@gmail.com
  • Rédaction de l’AFA : afa@msh-paris.fr

Dates

  • mercredi 01 mars 2017

Fichiers attachés

Mots-clés

  • anarchisme, politique, état, utopie, terrain, numérique

Contacts

  • Sophie Accolas
    courriel : sophieaccolas [at] yahoo [dot] fr

Source de l'information

  • Sophie Accolas
    courriel : sophieaccolas [at] yahoo [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Anthropologie et anarchisme », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 16 janvier 2017, https://doi.org/10.58079/wn4

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