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Le Cameroun et ses voisins

Cameroon and neighbours

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Publié le lundi 20 février 2017

Résumé

Dans ses rapports avec son environnement, tout État s’efforce de réaliser ses objectifs essentiels de sécurité, de survie, de bien être, de rayonnement, etc. Son environnement le plus immédiat est constitué d’États limitrophes ou voisins et c’est à eux qu’est destinée en premier la politique extérieure, car ils représentent les premières menaces et offrent les premières opportunités.

Annonce

Argumentaire

Dans ses rapports avec son environnement, tout Etat s’efforce de réaliser ses objectifs essentiels de sécurité, de survie, de bien être, de rayonnement, etc. Son environnement le plus immédiat est constitué d’Etats limitrophes ou voisins et c’est à eux qu’est destinée en premier la politique extérieure, car ils représentent les premières menaces et offrent les premières opportunités. C’est à ce titre que les relations avec les pays limitrophes qui constituent une sorte d’enveloppe ou de ceinture de l’Etat sont vitales. Ceci est d’autant plus vrai qu’une certaine continuité lie les territoires et les populations des pays voisins. Evidemment, comme toute relation entre entités souveraines, les rapports entre le Cameroun et ses voisins sont marqués par la coopération et les oppositions d’intérêt, voire des conflits.

Cependant, l’option prise par le Cameroun dès son accession à l’indépendance de vivre en paix avec ses voisins a beaucoup contribué à faire de ce pays d’Afrique centrale un havre de paix et de stabilité qu’il se réjouit d’être. L’état des relations entre le Cameroun et son environnement immédiat semble donc aujourd’hui au beau fixe. S’il fallait trouver une image reflétant ou représentant le bon état global des relations entre notre pays et ses voisins, celle des Chefs d’Etat de la sous-région entourant le président Paul Biya lors de la célébration marquant les cinquantenaires de l’indépendance et de la réunification du Cameroun serait la meilleure. Ils étaient tous là : le Président Jonathan Goodluck Ebele du Nigeria, accompagné de deux de ses prédécesseurs ; le Président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo de Guinée Equatoriale ; le Président Idriss Deby Itno du Tchad ; le Président Denis Sassou Nguesso du Congo ; le Président François Bozizé de la République centrafricaine ; et le Président Ali Bongo Ondimba du Gabon.

Cette image témoigne de ce que le Cameroun vit en harmonie avec son environnement immédiat et qu’il entretient des relations d’amitié et de coopération avec chacune de ces composantes. Ceci est le résultat d’une longue et patiente politique de bon voisinage et d’amitié modulée en fonction des réalités propres à chaque Etat voisin. Car, il faut le reconnaitre, l’environnement du Cameroun est pluriel à l’image de la pluralité et de la diversité des paysages, des climats, des peuples et de ses cultures.

Au regard donc de la symbiose qui prévaut entre le Cameroun et ses voisins, la question qui se pose est de savoir comment le Cameroun a géré les menaces provenant de son environnement et comment il a pu ou su extraire de cet environnement, les ressources nécessaires pour la maximisation des objectifs de développement et d’amélioration du bien-être de ses citoyens ? Car dans le fond, l’action internationale du Cameroun ne vise rien d’autre que de lui permettre d’assurer sa paix et sa sécurité, son intégration nationale, son progrès économique, son rayonnement... Les relations entre le Cameroun et ses voisins épousent plusieurs formes. Elles sont à la fois politico-diplomatiques, économiques, sociales et culturelles, sportives, académiques… Elles empruntent les canaux bilatéral et multilatéral. Aussi, une réponse globale à la question posée ci-dessus est difficile à énoncer. Du reste, l’environnement immédiat du Cameroun est pluriel et présente au moins deux visages. La façade occidentale est entièrement occupée par le Nigeria, alors que la façade orientale et méridionale est constituée des pays de la CEMAC (Tchad, RCA, Congo, Gabon, Guinée Equatoriale).

A- Le Cameroun et le Nigeria

Le Nigéria est le voisin le plus puissant du Cameroun. A lui tout seul, il borde toute la façade (terrestre et maritime) occidentale du Cameroun longue d’environ 1700 km et allant du Lac Tchad à l’Océan atlantique dans le Golfe de Guinée. Sa population représente près de 10 fois celle du Cameroun. Il couvre un territoire bien plus grand et il se classe parmi les premières puissances régionales africaines tant au plan politique, militaire qu’économique. Ses relations avec le Cameroun sont historiques. Avant la colonisation, une partie des populations du Cameroun dans sa partie septentrionale était issue du Nigeria et des conquêtes de l’empire Sokoto. Pendant la colonisation, une partie du territoire du Cameroun allemand a été rattachée au Nigeria à la suite de la défaite allemande en Afrique pendant la Première guerre mondiale. Cet épisode historique est la preuve que les relations entre le Cameroun et le Nigeria sont nées dans la douleur et le conflit avec la volonté d’unification partiellement frustrée du Cameroun suite au plébiscite de février 1961. La contestation camerounaise devant les Nations-Unies n’ayant pas abouti, le Cameroun a dû faire bon cœur contre mauvaise fortune et dès lors, il a initié des relations d’amitié et de coopération avec le Nigeria. Alors que les premières grandes menaces semblaient émaner du côté du Nigeria, l’on a paradoxalement constaté que c’est cet environnement qui a permis au Cameroun d’atteindre l’objectif de paix intérieure pendant les premières années de son indépendance. Le Nigeria n’a jamais servi de base arrière aux nationalistes camerounais des années soixante.

En retour, le Cameroun a apporté tout son soutien au pouvoir fédéral nigérian lors de la guerre de sécession du Biafra ; soutien déterminant dans cette tentative centrifuge biafraise. Les problèmes frontaliers récurrents pendant les vingt premières années d’indépendance ont été résolus par des moyens politiques, le Président Ahidjo réussissant toujours à arracher des accords à ses pairs nigérians. Sur le plan économique, le Nigéria est le premier partenaire africain du Cameroun. Les échanges commerciaux sont très importants même si certains d’entre eux demeurent informels et souterrains, et de ce fait, ne rentrent pas dans les statistiques officielles. La forte population nigériane résidant au Cameroun contribue considérablement au développement de ces échanges. En dehors du cadre strictement bilatéral, le Cameroun et le Nigéria entretiennent également des relations fructueuses dans le cadre d’organisations sous-régionales notamment la Commission du Bassin du Lac Tchad et de la Commission du Golfe de Guinée. Malgré le caractère globalement positif des relations entre le Cameroun et le Nigéria, les menaces sur ce front n’ont cependant jamais totalement disparu avec la résolution du différend frontalier de Bakassi. Des menaces ponctuelles émanent toujours de ce pays voisin : la criminalité transfrontalière, la piraterie maritime, les prises d’otage et le trafic de drogues sont récurrents. Par ailleurs, le terrorisme né des conflits religieux fréquents au Nord du Nigéria ont réussi à imposer au Cameroun une guerre contre la secte islamiste Boko Haram ; guerre aux conséquences multiples et désastreuses.

B- Le Cameroun et ses voisins cemaciens 

Le deuxième visage de l’environnement immédiat du Cameroun est constitué de ses voisins membres de la CEMAC. C’est son environnement préférentiel, l’environnement de prédilection, l’environnement de rayonnement où le Cameroun pourrait s’il le souhaitait, nourrir une certaine ambition de puissance. Bien qu’ayant été un protectorat à l’origine, le Cameroun est lié à ses voisins du Nord, Est et Sud depuis qu’il a été placé sous mandat de la SDN en 1919. Pour des raisons de rationalité dans la gestion, la France a administré le Cameroun suivant le même modèle que ses colonies de l’ex-Afrique Equatoriale Française. Economiquement, le Cameroun a été intégré à l’espace AEF. La même monnaie circulait au Cameroun et en AEF. Au moment de l’accession à l’indépendance, le Cameroun sera associé à l’Union Douanière Equatoriale (UDE) qui deviendra par la suite l’UDEAC en 1964 et plus tard la CEMAC. Dans cet espace Cemacien, le Cameroun compte deux types de voisins : les pays enclavés (Tchad et RCA) qui dépendent de lui pour leur accès à la mer et les pays de la façade méridionale (Congo, Gabon, Guinée Equatoriale). Comme avec le Nigéria, le maître mot des relations bilatérales est le bon voisinage.

Ainsi, le Cameroun a noué des relations diplomatiques (officielles) avec chacun de ces Etats dès leur accession à l’indépendance. Sur un strict plan bilatéral, Ndjamena, Bangui, Libreville et Malabo sont les postes diplomatiques les plus proches de Yaoundé. Bien plus, de nombreux accords de coopération lient le Cameroun à chacun de ses voisins de l’espace Cemacien. Ils concernent l’économie, la culture, les transports, les affaires consulaires.

Au-delà des relations diplomatiques classiques marqués par de nombreuses visites officielles, les relations entre le Cameroun et ses voisins sont caractérisées par leur appartenance à la CEMAC, ce qui témoigne de leur volonté de s’intégrer, c'est-à-dire de se fondre progressivement en une seule et même entité politique. C’est pourquoi les relations multilatérales ont tendance à prendre le dessus sur les relations purement bilatérales.

L’objectif de ce projet d’ouvrage collectif est de revisiter les axes historiques, économiques, culturels, politico-diplomatiques et sécuritaires des relations qui existent entre le Cameroun et ses différents voisins. Il s’agit précisément de savoir quelles sont les sources, les fondements, les variantes, les permanences et les ruptures de ces différents rapports depuis 1960. En d’autres termes, ce projet examine la manière dont ces relations sont perçues dans leur dimension idéologique, et comment elles sont perçues et consommées au quotidien par les chercheurs et les intellectuels ; par les populations de ces pays et par la diaspora. Le présent projet d´ouvrage voudrait donc évaluer, d’un point de vue quantitatif et qualitatif les interactions entre le Cameroun et ses voisins en s’appuyant sur des sources écrites, orales, iconographiques, cartographiques, académiques ou scientifiques de toutes obédiences. Il est ouvert à tous les différents angles épistémologiques et vise à croiser les disciplines. Il invite donc les regards philosophiques, historiques, sociologiques, géostratégiques, économiques, politiques, diplomatiques, sécuritaires, linguistiques, etc. afin que tous les aspects des relations qui lient le Cameroun à ses voisins soient explorés

Pistes possibles de réflexion

Pour une approche globalisante, nous proposons de considérer séparément les deux grands ensembles (le Nigéria et les voisins de la CEMAC) à partir desquels nous tenterons d’apporter une réponse à notre questionnement sur les relations entre le Cameroun et ses voisins. On peut émettre l’hypothèse que grâce à sa politique de bon voisinage, grâce au respect des principes de non-ingérence, de règlement pacifique des différends, de respect du droit international, de coopération et d’amitié, le Cameroun a résolu pacifiquement les conflits ayant surgi entre lui et ses voisins depuis 1960 et a cultivé des relations de coopération et d’amitié mutuellement avantageuses avec ceux-ci.

Les pistes de réflexion que les contributeurs pourraient aborder sont les suivantes :

  • Le Cameroun et son voisin de l’Ouest, (Nigéria) ;
  • Le Cameroun et ses voisins Cémaciens.

Sans être exhaustifs, leurs contributions pourraient s’inscrire dans l’un des domaines ci-après :

  • Le domaine politique et diplomatique (les rapports au sommet ; la gestion des grands problèmes internationaux ; la cohabitation au sein des institutions sous régionales et internationales ; les rapports avec les institutions sous régionales internationales ; la question du leadership sous régional ; etc.).
  • Le domaine social et économique (les réseaux marchands transfrontaliers ; les échanges commerciaux ; les relations consulaires ; les effets de l’insécurité sur les échanges économiques ; l’intégration sous régionale ; le poids démographique du Nigéria sur l’économie camerounaise ; la sécurité économique ; l’interdépendance économique ; les trafics licites et illicites ; etc.). -
  • Le domaine sécuritaire (coopération sécuritaire ; migrations ; insécurité transfrontalière ; lutte contre le terrorisme ; gestion des réfugiés ; impact des crises armées des pays voisins ; circulation et trafic des armes ; cyber sécurité et cyber criminalité ; les infrastructures ; etc.).
  • Le domaine culturel (les rapports intra-communautaires ; la coopération culturelle ; le sport ; la coopération universitaire ; la religion ; etc.).

Modalités de soumission

Envoi des résumés

Les résumés des chapitres (300 mots maximum et 5 mots clés) seront reçus au Département de diplomatie et des enseignements professionnels de l'Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC), ou envoyés simultanément en version électronique

au plus tard le 31 mars 2017,

aux adresses suivantes : laurentzang@yahoo.fr ; fofackerickw@yahoo.fr ; elongprince@yahoo.fr.

Ce résumé doit être accompagné d’une brève biographie de l’auteur.

Nombre de signes maximum et présentation

En cas de sélection finale, tout chapitre soumis doit être compris entre 15 et 20 pages, incluant la qualité de l’auteur (grade, situation académique), interligne 1,5 ; texte justifié ; police Times New Roman ; taille de police 12, marges 2,5cm.

Tous les mots d’une langue autre que le français doivent être mis en italique (exemple : Kalara, international conflicts).

A noter que les chapitres proposés se doivent de se démarquer par leur originalité ; ne doivent pas être publiés auparavant ou en cours de publication.

Calendrier

  • 31 mars 2017 : date limite d’envoi des propositions d’articles ;

  • 15 avril 2017 : notification d’acceptation ou de rejet des propositions d’articles reçues ;
  • 15 juillet 2017 : envoi des versions finales des articles retenus ;
  • 20 juillet 2017 : envoi des articles aux membres du comité scientifique pour expertise ;
  • 20 aout 2017 : renvoi (si nécessaire) des articles aux auteurs pour corrections finales ;
  • 25 aout 2017 : retour des articles corrigés au comité technique et mise en forme de l’ouvrage ;
  • 1er septembre 2017 : dépôt de la mouture finale chez l’éditeur pour publication.

Comité Scientifique

Président :

  • Pr ZANG Laurent, éditeur (Université de Yaoundé II-IRIC)

Membres :

  • Pr OLINGA Alain Didier (Université de Yaoundé II-IRIC)
  • Pr PONDI Jean Emmanuel (Université de Yaoundé II-IRIC)
  • Pr NTUDA EBODE Joseph Vincent (Université de Yaoundé II)
  • Pr MOUICHE Ibrahim (Université de Yaoundé II-IRIC)
  • Pr MESSANGA NYAMDING Pascal Charlemagne (Université de Yaoundé II-IRIC)
  • Pr MVELLE Guy (Université de Yaoundé II-IRIC)
  • Pr MVOMO ELA Wulson (Université de Yaoundé II-IRIC)
  • Pr MANDJEM Yves Paul (Université de Yaoundé II-IRIC)
  • Pr BATCHOM Paul Elvic (Université de Yaoundé II-IRIC)

Comité technique :

  • Dr FOFACK Eric Wilson (Université de Dschang, enseignant associé à l’IRIC)
  • Dr MBIDA MBIDA Rémy (Université de Yaoundé II-IRIC)
  • Dr ELONG FILS François-Xavier (Université de Yaoundé II-IRIC)
  • Dr ETOA Georges (Docteur en histoire des relations internationales)

Secrétariat

  • Mme VOULA Solange
  • Mme NGO HOYA Augustine

Renseignements et informations

  • Dr FOFACK Eric Wilson (237) 698 18 26 13 / 677 74 08 98 fofackerickw@yahoo.fr
  • -Dr ELONG FILS François-Xavier (237) 691 55 75 13 / 664 65 21 77 elongprince@yahoo.fr

Dates

  • vendredi 31 mars 2017

Mots-clés

  • Cameroun, coopération, diplomatie, conflit, crise, politique, afrique, afrique centrale, sécurité, économie, politique, échange

Contacts

  • Éric Wilson Fofack
    courriel : fofackerickw [at] yahoo [dot] fr

Source de l'information

  • Éric Wilson Fofack
    courriel : fofackerickw [at] yahoo [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Le Cameroun et ses voisins », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 20 février 2017, https://doi.org/10.58079/wzo

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