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Médium et discours

Medium and discourse

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Publié le lundi 27 février 2017

Résumé

Tout d’abord, la notion même de médium apparaît entourée d’un certain flou épistémologique. Cela soulève plusieurs questionnements quant aux emplois de ce terme que l’on retrouve dans la littérature scientifique en Sciences humaines et sociales, notamment en Info-Com et en Sciences du langage, emplois qui ne sont pas toujours univoques. Un besoin de clarification en ce sens nous semble d’autant plus urgent que, dans l’ère du numérique, la question du médium a un rôle central. Nous proposons une réflexion autour de la question du médium et de son influence dans la production des discours. Quelles sont les influences sur nos discours du médium choisi pour communiquer ? Quel rôle joue-t-il dans la conception, la production et la réception de nos discours ? Et inversement, comment les usagers s’approprient-ils les médias qu’ils utilisent ?

Annonce

Argumentaire

Tout d’abord, la notion même de médium apparaît entourée d’un certain flou épistémologique. Cela soulève plusieurs questionnements quant aux emplois de ce terme que l’on retrouve dans la littérature scientifique en Sciences humaines et sociales, notamment en Info-Com et en Sciences du langage, emplois qui ne sont pas toujours univoques. Un besoin de clarification en ce sens nous semble d’autant plus urgent que, dans l’ère du numérique, la question du médium a un rôle central.

Le terme médium est défini par le Trésor de la langue française, dans son emploi en langage courant, comme « ce qui sert de support, d’intermédiaire à quelque chose », et plus précisément, dans le domaine de la sociologie de la communication, comme « moyen de transmission d’un message ». Pour clarifier cette définition, nous entendons la notion de médium à l’instar de Renucci et Belin (2010) : « est donc susceptible de devenir médium tout élément situé entre deux personnes et indispensable à la relation entre ces deux personnes ». Ainsi, l’extension de cette notion étant par nature si large, l’on peut « ériger le médium en une vaste catégorie de pensée, comprenant tout moyen, naturel ou artificiel, qui permet l’expression et la communication de la pensée : en ce sens, la voix, l’écriture, l’image, la route, le télégraphe, le signe de la main, le monument, peuvent être considérés comme autant de médiums particuliers » (ibid.). Autrement dit, il s’agit du « dispositif véhiculaire. L’organe de transmission. L’invisible support » (Debray, 1998). Dans ce cadre, nous considérons que les « (mass-)médias » ne représentent qu’un sous-ensemble bien précis des moyens de communication.

La fonction à laquelle nous nous intéressons est donc celle « du relais, de l’intermédiaire, du support » (Renucci & Belin, 2010). Comme Maingueneau le dit, « aujourd’hui on est de plus en plus conscient que le médium n’est pas un simple moyen de transport pour le discours, mais qu’il contraint ces contenus et commande les usages qu’on peut en faire » (2016). Quelles sont alors les influences sur nos discours du médium choisi pour communiquer ? Quel rôle joue-t-il dans la conception, la production et la réception de nos discours ? Et inversement, comment les usagers s’approprient-ils les médias qu’ils utilisent ?

Cette problématique pouvant être abordée sous plusieurs perspectives, nous proposons trois axes majeurs, qui pourront guider vos propositions de communication.

Axe 1. Quel est l’impact du médium sur les genres discursifs ?

Travaillée et (re)classifiée par de nombreux chercheurs en sciences du langage, parmi d’autres domaines, la notion de genres du discours est aussi floue que celle de médium. Selon les classifications diverses, les genres du discours peuvent être déterminés par plusieurs facteurs. Pour nous, les paramètres mis en place par Mikhaïl Bakhtine (1984) seront suffisants : « contenu thématique, style et construction compositionnelle ». Les genres discursifs « fusionnent indissolublement dans le tout que constitue l’énoncé, et chacun d’eux est marqué par la spécificité d’une sphère d’échange. » Les conditions situationnelles et finalités attendues évoluent grâce à une mutation constante des domaines de l’activité humaine (ibid.). Parce que les genres du discours se forment « par rapport à des lieux de production, de diffusion, et de réception dans lesquels ils s’inscrivent et qu’ils caractérisent », ils semblent dépendre du médium choisi par le producteur du texte (Beacco, 2004). Effectivement, « une transformation importante du médium modifie l’ensemble d’un genre de discours » (Maingueneau, 2016). Ces réflexions diverses sur le genre du discours soulèvent quelques questions : le médium influe-t-il la définition et la classification des genres du discours ? Comment les genres discursifs peuvent-ils changer selon le médium employé ? L’évolution incessante de l’activité humaine crée-t-elle des nouveaux genres ou refaçonne-t-elle des genres déjà connus ?

Axe 2. Quel est le rôle du médium dans l’articulation entre oral et écrit ?

Les termes écrit et oral ont souvent été employés dans les travaux en linguistique pour décrire et définir des formes « d’actualisation de la langue » (Gadet & Guérin, 2008) adhérant à des degrés différents à la norme : l’écrit serait ainsi identifié avec les actualisations correspondant au modèle standard et l’oral avec celles divergentes de ce modèle (ibid.). Cependant, une telle utilisation de ces termes témoigne de la non-distinction sous-jacente entre le plan médial (code phonique/code graphique) et le plan conceptionnel (langage parlé/langage écrit). Suivant le modèle proposé par Koch et Österreicher (2001), en croisant ces dimensions, on obtient quatre catégories plus aptes à définir les actualisations langagières : parlé phonique, parlé graphique, écrit phonique, écrit graphique. Dans ce cadre, nous posons la question du rôle du médium, volet qui semble encore peu exploré et qui gagnerait à être intégré à la réflexion dans ce domaine. Par exemple, on pourra relever des productions qui diffèrent entre elles à la fois au niveau de l’expression des contenus et dans leurs formes linguistiques tout en étant susceptibles d’être considérées comme du parlé graphique (cf. une lettre privée écrite sur papier et un courrier électronique privé). Quelle est l’influence du médium sur ces écrits ? Quel est le poids des contraintes que chaque médium impose à la production du discours ? Comment peut-on évaluer, à parité de possibilités, le choix de la part d’un sujet de tel ou tel médium ?

Axe 3. La communication est-elle configurée par le médium ?

Qu’il soit à l’oral, en écriture manuscrite ou en écriture numérique, le médium n’est pas sans effet pour son utilisateur. Nous nous intéresserons particulièrement à la notion de contexte, présente dans le modèle de Peirce (1978), qui semble préfigurer et configurer la production discursive. C’est notamment visible dans des domaines diversifiés tels que l’acquisition de l’écriture (Plane, 2006) et les réseaux sociaux (Youn, 2012). Quel qu’il soit, le médium implique toujours des règles, implicites ou non, qui permettent sa bonne utilisation et la transmission d’un message ; cependant, un phénomène notable est l’appropriation du médium par l’utilisateur. Nous parlons ici d’un détournement du médium et de ses fonctions présupposées afin d’obtenir une optimisation de celui-ci pour satisfaire des besoins propres à l’utilisateur ou à un groupe d’utilisateurs. Selon Pignier et Gobert (2014), la strate énonciative des technologies qui comprend le croisement des disciplines scientifiques ayant engendré les techniques numériques préfigure des scènes pratiques d’écriture et de lecture mais elle ne configure et ne figure pas le sens. Le cadre qu’impose le médium est-il un frein pour la liberté discursive ou à l’inverse est-il garant du bon déroulement des échanges ? Que se passe-t-il quand l’utilisateur se libère des limites posées par le médium ?

Toute proposition de communication en lien avec notre thématique de colloque sera examinée avec la plus grande attention. Nous accueillerons avec un intérêt particulier les soumissions qui se concentrent notamment sur les formes linguistiques dans les actes de communication. Les actes de ce colloque seront publiés après révision du comité scientifique.

Conférenciers invités

  • Richard Kern, Professeur à l’Université de Californie, Berkeley
  • Gilles Siouffi, Professeur à l’Université Paris-Sorbonne

Modalités de soumission

Les propositions de 500 mots maximum, bibliographie non comprise, devront être envoyées

avant le 31 mai 2017

à l’adresse mail suivante : cjcpraxiling2017@gmail.com

  • Les soumissions se font sous forme d'abstract anonyme en français ou en anglais, en format .doc(x) ou .pdf
  • Le prénom et le nom de l’auteur.e seront précisés dans le corps du mail, ainsi que l’intitulé de la communication et l’établissement de rattachement
  • Les propositions reçues seront examinées en double aveugle par deux membres du comité scientifique.
  • Les résultats vous seront communiqués courant juillet 2017
  • La 10e édition du Colloque Jeunes Chercheurs (CJC2017), intitulée "Médium et discours", se déroulera les 12 et 13 octobre 2017 à Montpellier

Comité scientifique

  • Lucie Alidières (Université Montpellier 3),
  • Christine Béal (Université Montpellier 3),
  • Sonia Branca-Rosoff (Université Sorbonne nouvelle – Paris 3),
  • Jacques Bres (Université Montpellier 3),
  • Karine Collette (Université de Sherbrooke),
  • Sascha Diwersy (Université Montpellier 3),
  • Christelle Dodane (Université Montpellier 3),
  • Sophie Dufour (Université Montpellier 3),
  • Laurent Fauré (Université Montpellier 3),
  • Francesca Frontini (Université Montpellier 3),
  • Corinne Gomila (Université de Montpellier),
  • Fabrice Hirsch (Université Montpellier 3),
  • Agata Jackiewicz (Université Montpellier 3),
  • Fabien Lienard (Université du Havre),
  • Giancarlo Luxardo (Université Montpellier 3),
  • Aleksandra Nowakowska (Université Montpellier 3),
  • Chrysta Pellissier (Université de Montpellier),
  • François Perea (Université Montpellier 3),
  • Sylvie Plane (Université Paris-Sorbonne),
  • Rachel Panckhurst (Université Montpellier 3),
  • Arnaud Richard (Université Montpellier 3),
  • Sophie Sarrazin (Université Montpellier 3),
  • Jérémi Sauvage (Université Montpellier 3),
  • Gilles Siouffi (Université Paris-Sorbonne),
  • Agnès Steuckardt (Université Montpellier 3),
  • Bertrand Verine (Université Montpellier 3),
  • Chantal Wionet (Université d’Avignon).

Comité d’organisation

  • Beatrice Dal Bo PRAXILING (UMR 5267), Université Montpellier 3
  • Laura Davis PRAXILING (UMR 5267), Université Montpellier 3
  • Jérémy Laboureau PRAXILING (UMR 5267), Université Montpellier 3

Frais d’inscription

Les frais d’inscriptions pour les communicants s’élèvent à 70€ jusqu’au 31.08.2017 et 90€ à compter du 01.09.2017.  Ils comprennent les pauses-café et les repas de midi.

L’acquittement des frais d’inscription se fait via le site du CJC Praxiling 2017 : http://www.praxiling.fr/colloque-jeunes-chercheurs-praxiling-2017.html

Contact : cjcpraxiling2017@gmail.com 

Catégories

Lieux

  • Université Paul-Valéry Montpellier 3
    Montpellier, France (34)

Dates

  • mercredi 31 mai 2017

Mots-clés

  • médium, discours, conception, production, réception, écrit, oral

Contacts

  • Laura Davis
    courriel : cjcpraxiling2017 [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Laura Davis
    courriel : cjcpraxiling2017 [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Médium et discours », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 27 février 2017, https://doi.org/10.58079/x2g

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