AccueilMigration : une histoire de famille

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Migration : une histoire de famille

Migraciones: una historia de familia

Migration - a history of family

Amérique latine / France / Espagne

América Latina / Francia / España

Latin America / France / Spain

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Publié le mardi 14 mars 2017

Résumé

Ce colloque cherche à approfondir la question des migrations en considérant précisément la famille comme élément central d’analyse. Ainsi, nous nous interrogerons sur la façon dont la famille décide et élabore le projet migratoire. Nous axerons la réflexion sur les effets du processus migratoire sur les sociétés d’origine : quels sont en définitive les avantages et les coûts de la migration pour l’unité familiale ? Nous nous intéresserons aux migrants dans les sociétés de réception : quelles sont les dimensions de leur intégration, en tant qu’individu ou/et groupe familial ? Quelle est leur capacité à construire de nouvelles structures familiales ? Quels sont les transferts culturels que suppose ce processus, en particulier pour les jeunes générations?

Annonce

Colloque international 11 et 12 janvier 2018 Université Paris Nanterre

Argumentaire

S’il est vrai que la migration ne constitue pas vraiment un phénomène nouveau, celle-ci s’est diversifiée et complexifiée au cours des dernières décennies, devenant un élément central de transformation pour l’immense majorité des pays qui aujourd’hui sont pour beaucoup aussi bien des pays récepteurs qu’émetteurs de migration.

Dès la fin XIXème siècle, les sciences humaines et sociales ont cherché à définir et comprendre les éléments constitutifs de la mobilité humaine et les travaux de Ravenstein[1] en constituent les premiers fondements théoriques. Dès lors, partant des postulats de Ravenstein, différentes théories sur l’étude des migrations se sont développées. Parmi celles-ci, la théorie néo-classique[2] des migrations qui dans une perspective macro-économique considère que la raison essentielle des flux migratoires réside dans les différences salariales entre les pays et postule, dans une perspective micro-économique, que la migration est le résultat d’une décision individuelle prise au vu de critères économiques rationnels. Cette théorie est remise en cause dans les années 1990 par une série de travaux qui s’inscrivent dans le courant de pensée de la Nouvelle économie des Migrations[3] et qui offre de nouvelles perspectives théoriques. L’acteur de référence n’est plus l’individu mais c’est la dynamique familiale qui est désormais privilégiée par les chercheurs. Dès lors, la décision d’émigrer n’est plus perçue comme le résultat d’un choix individuel mais comme le résultat d’une action collective. L’interaction entre le migrant et sa famille est analysée comme une stratégie permettant d’augmenter les ressources et de minimiser les risques. Ce changement de perspective analytique qui considère la migration relevant de logiques collectives (familiales et communautaires) donne lieu à de nouvelles approches, entres autres, autour de la notion de réseaux[4], de la perspective de genre[5] et du transnational[6].

Ce colloque cherche à approfondir la question des migrations en considérant précisément la famille comme élément central d’analyse. Ainsi, nous nous interrogerons sur la façon dont la famille décide et élabore le projet migratoire. Nous axerons la réflexion sur les effets du processus migratoire sur les sociétés d’origine : quels sont en définitive les avantages et les coûts de la migration pour l’unité familiale ? Nous nous intéresserons aux migrants dans les sociétés de réception : quelles sont les dimensions de leur intégration, en tant qu’individu ou/et groupe familial ? Quelle est leur capacité à construire de nouvelles structures familiales ? Quels sont les transferts culturels que suppose ce processus, en particulier pour les jeunes générations?

Axes thématiques

Quatre axes seront privilégiés pour aborder les familles en contexte migratoire (migrations économiques, exils politiques, déplacements forcés, réfugiés, etc.) dans une perspective pluridisciplinaire :

a) Famille et reconfigurations familiales

la migration constitue un facteur qui déstabilise fortement l’unité familiale et oblige à de multiples reconfigurations aussi bien au niveau matériel que symbolique et ce d’autant plus si les membres de la famille se trouvent dans des espaces géographiques distincts. Dans ce dernier cas, il convient de se demander dans quelles mesures les liens affectifs et économiques sont susceptibles de se maintenir et quelles sont les stratégies familiales mises en œuvre pour parvenir à sauvegarder l’unité familiale (famille transnationale, maternité transnationale, remesas, etc.).

b) Famille, rapports de genre et rapports intergénérationnel

Au cours de ces dernières décennies, les flux migratoires se sont fortement féminisés. Ce sont désormais les femmes qui migrent pour subvenir aux besoins de leur famille et sont à l’origine bien souvent des demandes de regroupement familial. Cette migration féminine en provenance en particulier de l’Amérique latine, qui augmente considérablement à la fin du XXème et se dirige principalement vers les pays du sud de l’Europe, a remis en cause les rôles traditionnels des membres de la cellule familiale (empowerment de la femme, changements et continuités des relations de genre, violences domestiques, etc.). Elles sont désormais considérées comme d’importants décisionnaires économiques. La migration pose également la question des rapports intergénérationnels entre les différents membres de la famille : quels sont les traditions, les codes de socialisation, les valeurs morales, les imaginaires, etc. qui s’échangent, circulent et se maintiennent ou se (re)définissent entre les différentes générations ? Les coutumes d’origine se perpétuent-elles ou se modifient-elles ? Quels sont les vecteurs de transmission : musique, gastronomie, langue, etc. ?

c) Famille, politiques publiques et politiques d’intégration

Les stratégies mises en œuvre par les familles migrantes sont fortement conditionnées par les politiques publiques en matière d’immigration des pays de réception. Elles déterminent les conditions dans lesquelles les familles choisissent d’envoyer un membre travailler à l’étranger, elles facilitent ou non les possibilités d’aboutissement des demandes de regroupement familial, etc. En outre, les politiques d’intégration constituent également des facteurs importants dans l’intégration des familles migrantes (aides au logement, aides spécifiques accordées aux réfugiés, conditions de scolarisation des enfants, accès au vote, engagement politique, vie associative, etc.) qu’il convient d’analyser.

d) Famille et cycles migratoires

La migration est envisagée à partir du concept de « cycle migratoire », ce qui suppose de considérer le retour comme une étape de l’expérience migratoire. Il peut s’agir d’un retour forcé, dans le cadre des expulsions, ou volontaire lorsque les adversités qui avaient poussé le migrant à partir disparaissent (fin d’un conflit armé, retour de la démocratie, retour de la croissance économique, etc.) ou lorsque le contexte social, politique ou économique dans le pays de réception devient particulièrement hostile à l’immigration (crises économiques, montée des extrémismes, etc.). Ces retours volontaires peuvent ou non s’inscrire dans la logique de politiques de retour mises en place par les pays d’immigration et les pays d’émigration et peuvent être définitifs ou temporaires. Quel que soit le type de retour, ces derniers représentent de nouveaux défis pour l’ensemble des membres de la cellule familiale et pour le pays d’origine.

Modalités pratiques d'envoi des propositions

La date limite d’envoi des propositions de communications comprenant un titre provisoire, un résumé de 150 mots maximum et 3 à 5 mots clés est fixée au 10 mai 2017. Elles sont à envoyer sous format Word à l’adresse suivante :

pgarcia@u-paris10.fr ou nathalie.jammetarias@yahoo.fr

Les langues utilisées peuvent être le français ou l’espagnol. L’appel et les informations seront disponibles sur https://grecun.hypotheses.org

Comité organisateur

  • Juan Luis Carrellán Ruiz (Universidad de la Frontera, Chile),
  • Paola Garcia (Université Paris Nanterre),
  • Nathalie Jammet-Arias (Université Paris Nanterre),
  • Alejandro Román Antequera (Université de Bourgogne)

Comité scientifique

  • Catherine Heymann (Professeur, Université Paris Nanterre),
  • Enrique Fernandez (Professeur, Université Université Paris 8),
  • Alvaro de la Llosa (Professeur, Université Lumière-Lyon 2),
  • Perla Petrich (Professeur émérite, Université Paris 8)

Références

[1] Ravenstein E.G., 1885, “The laws of migration”, Journal of the Royal Statistical Society, 48, p. 167-227; 1889, “The laws of migration (revised)”, Journal of the Royal Statistical Society, 52, p. 241-301.

[2]Harris J. R. et Todaro M.P., 1970, “Migration, unemployment and development : A two-sector analysis, American Economic Review, 60 (1), p. 126-142.

[3] Stark Oded.,1984, “Discontinuity and the theory of international migration”, Kylos, 37 (2), p. 206-222.

[4] Massey D., 1990, “Social structure, household strategies, and the cumulative causation of migration”, Population Index, 56(1), p. 3-26.

[5] Sassen S., 2000, « Women’s burden : counter-geographies of globalization and the feminization of survival », Journal of International Affairs, 53 (2), p.503-24.

[6]Schiller N.G, Basch L., Blanc-Szanton C., 1992, “Transnationalism: a new analytic framework for understandding migration”, Annals of the New York Academy of Sciences, 645(1), p. 1-24.

Lieux

  • Université Paris Nanterre - 200 Avenue de la République
    Nanterre, France (92)

Dates

  • mercredi 10 mai 2017

Mots-clés

  • migration, famille, Amérique latine, Espagne, France

Contacts

  • Paola Garcia
    courriel : paola [dot] garcia [at] u-paris10 [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Paola Garcia
    courriel : paola [dot] garcia [at] u-paris10 [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Migration : une histoire de famille », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 14 mars 2017, https://doi.org/10.58079/x6l

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