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Penser l’alimentation de demain

Thinking the food of tomorrow

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Publié le mardi 21 mars 2017

Résumé

Ce séminaire du pôle Alimentation, risques et santé et du Food Lab 2.0 se veut un lieu pour comprendre non seulement les controverses, mais les évolutions de fond sur les pratiques alimentaires vues par les sciences sociales. Les acteurs de ce séminaire sont aussi bien des chercheurs institutionnels (universités, Inra, Inserm, etc.) que des agences publiques (Anses), des consultants, des industriels, des décideurs des ministères (DGAL) et des ONG.

Annonce

23.03.2017 (17h) : Le contenu de notre assiette influence-t-il nos gènes ? 

Comment nos comportements alimentaires peuvent-ils affecter la manière dont nos gènes sont lus ou exprimés ? Traditionnellement, les études sur l’interaction des gènes et des nutriments ou la physiologie de la nutrition sont très éloignées de l’étude des habitudes alimentaires et des cultures culinaires. Les travaux et résultats de recherche récents à l’échelle de la biologie moléculaire et cellulaire, notamment les mécanismes qui régulent l’expression des gènes (« épigénétique ») ont des implications profondes sur notre vision de l’alimentation dans son rapport à l’environnement.

L’ADN n’est pas tout – c’est une banque de données – certes essentielle mais loin d’être suffisante. La cellule reçoit en permanence toutes sortes de signaux l’informant sur notre mode de vie et ajuste son activité à la situation, notamment par le biais d’un processus épigénétique appelé « méthylation » qui aboutit à diminuer, voire à éteindre l’expression d’un gène. A la différence du patrimoine génétique (l’ADN), notre épigénome est variable en réponse aux environnements au sens large, réversible, et dans certains cas, transmissible de génération en génération.

Aujourd’hui, la compréhension des mécanismes épigénétiques nous permet de repenser nos comportements alimentaires en y intégrant la notion de « santé environnementale » : connaitre les produits à éliminer au quotidien, éloigner les perturbateurs endocriniens et les CMR (cancérigène, mutagène, reprotoxique…), tout en sachant privilégier les aliments qui composent « l’assiette épigénétique » pour exprimer le meilleur de nos gènes …

  • Isabelle Farbos est docteure en génétique et biologie moléculaire et membre affiliée du Food 2.0 LAB ; ses travaux de recherche portent sur l’épigénétique et la santé environnementale.

26.04.2017 (17h) : Quelles viandes dans les assiettes de demain ?

Comment analyser le rapport actuel à la viande ? Quels sont les changements majeurs des pratiques et des représentations associés à la viande aujourd’hui ? Les polémiques actuelles autour de l’alimentation carnée (et plus largement des produits animaux) nous renseignent sur ce que signifie se nourrir aujourd’hui.  Les statistiques nous montrent un déclin constant de la place qu’occupe la viande dans les habitudes alimentaires des français, rappelant le caractère fondamentalement dynamique des modes d’alimentation, tant à l’échelle longue, sur laquelle travaillent les historiens, qu’à l’échelle des itinéraires de vie qui intéressent les anthropologues de l’alimentation.

Pour comprendre ces changements des comportements alimentaires et les incitations au changement aujourd’hui très médiatisées autour du végétarisme, il faut revenir sur les représentations de la viande, prises dans un système alimentaire lui-même en mutation. Plus généralement, ce qui est en jeu dans les sociétés urbaines contemporaines : l’accessibilité de cet aliment (ses modes de production au sens large) mais également les préoccupations de santé (qualité des aliments), les modes de vie et un nouveau rapport à l’environnement. L’analyse des assiettes des consommateurs, des systèmes de production et d’approvisionnement permet également d’ouvrir la perspective à des données qui ne sont pas purement françaises et mieux comprendre la nature des controverses les plus récentes autour de la viande.

  • Anne-Hélène Delavigne est ethnologue et membre du Food 2.0 LAB.  Ses travaux de recherche portent notamment sur la « filière viande », sur le statut des animaux et sur les « savoir faire » liés à leur transformation en viande de boucherie.

24.05.2017 (17h) : Le lait, ancien et nouveaux usages

La consommation du lait, au sens propre du terme, est historiquement très récente. Avant le XIXe siècle, la consommation du lait était dans le monde et en Europe une rareté, une exception. On consommait des beurres, des laits fermentés et caillés, des fromages, etc… On ne consommait pas de lait à l’état de lait frais, non transformé. L’essor de la consommation de lait à partir du XVIIIe siècle est liée à des habitudes alimentaires nouvelles associées en particulier à l’arrivée du café. Ces pratiques sont d’abord apparues en ville, notamment à Paris, même si elles ont vite gagné les campagnes.

Mais le nouveau produit, le lait à l’état de lait, a très vite posé de réels problèmes de santé publique. Le lait est notamment en cause dans le développement de la tuberculose au XIXe siècle. La filière laitière a eu besoin de fournir un lait le plus pur et le plus sûr possible. Au XXe siècle, les laitiers et l’industrie laitière ont appris à éliminer totalement ou partiellement les communautés microbiennes des laits de consommation. Le lait s’est amélioré à la production grâce aux progrès de l’hygiène et de la chaîne du froid.  Aujourd’hui, l’essor de la génomique permet de mieux comprendre le rôle joué par les « bons » microbes et les « probiotiques » sur notre microbiote et sur notre santé : notre regard sur les vertus du lait et sur l’usage des produits laitiers a été transformé en profondeur. Qu’en est-il réellement ?

  • Pierre-Olivier Fanica est ingénieur agronome, spécialiste de l’histoire du lait en France et auteur de l’ouvrage Le lait, la vache et le citadin (du XVIIe au XXe siècle) aux Editions Quae.

13.06.2017 (17h) : Petit déjeuner : le monde dans nos tasses

« Thé ? Café ? Chocolat ? » Cette litanie du matin, formulée dans tous les hôtels du monde, évoque à chacun un rituel quotidien immuable : celui du petit déjeuner. Qui peut en effet imaginer se réveiller sans l’odeur stimulante d’un café, la chaleur enrobante d’un thé ou la douceur réconfortante d’un chocolat chaud ? Et pourtant, ces boissons, pour nous si familières, n’ont rien d’européennes. Ni le caféier, ni le théier, ni le cacaoier ne poussent dans les contrées tempérées. Alors comment ont-elles fait irruption dans nos tasses, et ce dès le XVIIIe siècle, au point de devenir nos indispensables complices des premières heures du jour ?

En retraçant l’étonnante histoire du petit déjeuner, de la découverte des denrées exotiques à leur exploitation, de leur transformation à leur diffusion en Europe et dans le monde, c’est toute la grande histoire de la mondialisation et de la division Nord/Sud que Christian Grataloup vient ici nous conter.  Ainsi chaque matin, depuis trois siècles, en buvant notre thé, notre café ou notre chocolat, c’est un peu comme si nous buvions le Monde…

  • Christian Grataloup est géographe, professeur émérite de géohistoire à l’Université Denis Diderot (Paris VII) . Il est notamment l’auteur de « L’invention des continents » (2009), « Faut-il penser autrement l’histoire du monde ? » (2011) et « Géohistoire de la mondialisation » (2015).

Lieux

  • ISCC, 20 rue Berbier-du-Mets
    Paris, France (75013)

Dates

  • jeudi 23 mars 2017
  • mercredi 26 avril 2017
  • mercredi 24 mai 2017
  • mardi 13 juin 2017

Mots-clés

  • alimentation, food 2.0

Contacts

  • Gilles Fumey
    courriel : gilles [dot] fumey [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • pierre raffard
    courriel : pierre [dot] raffard [at] yahoo [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Penser l’alimentation de demain », Séminaire, Calenda, Publié le mardi 21 mars 2017, https://doi.org/10.58079/xap

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