AccueilLe discours des « fleuves de sang » un demi-siècle plus tard

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Le discours des « fleuves de sang » un demi-siècle plus tard

The "Rivers of Blood" speech, 50 years on

L’influence d’Enoch Powell sur le débat britannique en matière raciale et de politique d’immigration (1968-2018)

The influence of Enoch Powell in British debates about racism and immigration policy (1968-2018)

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Publié le mardi 28 mars 2017

Résumé

Ce colloque s'adresse aux spécialistes d'histoire des droites radicales en Europe, aux spécialistes de sciences politiques, de civilisation britannique, de sociologie, d'études urbaines, etc. Il contribuera à une mise en perspective politique et historique de la radicalisation de la droite en Grande-Bretagne (UKIP, BNP, « Brexit ») et, pourquoi pas, au-delà (« White Backlash » aux États-Unis, élection de D. Trump).

Annonce

Colloque international Enoch Powell, Université de Lille (LEA Roubaix / Sciences-Po Lille), 25-26 janvier 2018.

Argumentaire

Enoch Powell prononça son discours des « fleuves de sang » le 20 avril 1968 à Birmingham, bien décidé, pour reprendre ses propres termes, à « en faire une sorte de fusée, mais qui resterait en orbite pendant très longtemps ». Ce discours mit fin, de manière abrupte, au consensus politique sur l’immigration, et plaça Powell au centre de l’attention politique. De fait, ce dernier contribua de manière décisive à une nationalisation du discours de type White Backlash, dans un pays, la Grande-Bretagne, où ses manifestations politiques ou infra-politiques principales étaient restées cantonnées à l’échelon local jusqu’alors (Notting Hill, Smethwick et les West Midlands, Southall , etc.).

Pour certains, à l’image de son biographe Robert Shepherd, « Du jour au lendemain, Powell fut érigé au rang de héros populaire pour certains, alors que d’autres en firent une sorte de figure repoussoir » (2008). En effet, pour Paul Foot, qui comptait parmi ses détracteurs, « Enoch Powell était un salaud de raciste de la pire espèce » (1998). Pour Edward Heath, ses idées « illustraient la capacité de l’être humain à se montrer inhumain à l’égard de ses semblables, ce que l’on ne saurait tolérer dans une société chrétienne » (1970). Néanmoins, après son discours, et même s’il fut frappé d’ostracisme politique, il continua d’exercer une influence profonde sur certains conservateurs et sur la droite radicale, à tel point que son fantôme n’a cessé de hanter de nombreux débats sur l’immigration et l’intégration des minorités.

2018 marquera le 50ème anniversaire du discours des « Fleuves de sang », et nous pensons que le temps est venu de procéder à un inventaire de l’héritage politique d’Enoch Powell en matière d’intégration et d’immigration en Grande-Bretagne, depuis ce jours d’avril 1968 où il déclencha une polémique sans précédent depuis 1945. Même si Powell a publié ou exprimé de nombreuses opinions sur des thèmes tels que l’Europe, l’Irlande du Nord, le libre-échange, etc., la question raciale en Grande-Bretagne sera au cœur de ce colloque international.

Axes thématiques

Nous serions très heureux de recevoir des propositions de communication portant sur les thématiques suivantes :

1/ l’influence actuelle de Powell sur le débat britannique en matière d’immigration, notamment, mais pas seulement, à droite de l’échiquier politique ;

2/ Powell et le ‘White Backlash’ : la manière dont sa rhétorique de stigmatisation et la façon dont le Powellisme lui-même ont influencé la perception dominante des questions d’intégration et d’immigration, à la fois dans les années 1960 et jusqu’à aujourd’hui ;

3/ La manière dont les associations et les autorités en charge de promouvoir « l’harmonie entre communautés », les « bonnes relations raciales » ou de combattre le racisme ont appréhendé et se sont mobilisées contre la menace incarnée par Powell. On pense ici tout particulièrement au Runnymede Trust, au Race Relations Board / Commission for Racial Equality, à la Community Relations Commission, etc…

4/ Powell et le Parti conservateur : l’ambivalence du parti à l’égard de ses idées, qui hésite entre rejet ou recyclage de sa rhétorique ;

5/ Invoquer la mémoire de Powell : la manière dont la montée en puissance du B.N.P et de U.K.I.P depuis 2000 a pu être liée à une instrumentalisation de la figure de Powell ;

6/ La mobilisation contre Powell à gauche : la façon dont Powell a été érigé en épouvantail politique censé représenter le Parti conservateur dans son entier ;

7/ Powell, l’Empire britannique et le post-colonialisme ;

8/ Powell et la politique locale : la façon dont la menace incarnée par Powell a été perçue à l’échelon local, notamment dans des zones où la composante « Nouveau Commonwealth » (Caraïbes, Inde, Pakistan, Bangladesh) de la société britannique est fortement représentée (West Midlands, Lambeth, Southall, Bradford, Leicester, etc…) ;

9/ Le « sens commun » et le racisme : la manière dont ce qui semble relever du « sens commun » politique et démographique chez Powell a pu être brandi dans le but de contrer toute accusation de racisme.

Modalités pratiques d'envoi des propositions

Les propositions de communications sont à envoyer à : olivier.esteves@univ-lille3.fr (CERAPS - UMR 8026) ou stephane.porion@univ-tours.fr (ICD - EA 6297)

Calendrier

  • Date butoir pour l’envoi des propositions : 1er septembre 2017.

  • Réponse fournie aux collègues ayant envoyé des propositions avant le 1er octobre 2017.
  • Date butoir pour l’envoi des communications complètes avant publication : 1er mars 2018.
  • L’objectif est de publier une sélection des communications en version bilingue français / anglais, dans deux revues scientifiques distinctes.

Conseil scientifique du colloque powell

  • Stéphane Porion, Université de Tours.
  • Olivier Esteves, Université de Lille.
  • Nonna Mayer, Sciences-Po Paris.
  • Audrey Célestine, Université de Lille / Institut Universitaire de France.
  • Philippe Vervaecke, Université de Lille.
  • Brett Bebber, Old Dominion University (Virginia).
  • Camilla Schofield, East Anglia University
  • Claire Charlot, Université de Paris-4 (Sorbonne).
  • Darrel Newton, Salisbury University (Maryland).
  • Baroness Usha Prashar, House of Lords.

[1] Les guillemets s’imposent sans doute, car l’expression n’est pas utilisée telle quelle dans le discours, et les défenseurs autant que les détracteurs de Powell se défient de cette estampille. Pourtant, c’est bien la manière dont le discours est passé à la postérité.

Lieux

  • Lille, France (59)

Dates

  • vendredi 01 septembre 2017

Mots-clés

  • Grande-Bretagne, droite radicale, immigration, intégration, minorité, racisme, stigmatisation, préjugé

Contacts

  • Olivier Esteves
    courriel : olivier [dot] esteves [at] univ-lille3 [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Olivier Esteves
    courriel : olivier [dot] esteves [at] univ-lille3 [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Le discours des « fleuves de sang » un demi-siècle plus tard », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 28 mars 2017, https://doi.org/10.58079/xay

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