AccueilLa Chine en Afrique : quelle coopération agricole pour quelle sécurité alimentaire ?

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La Chine en Afrique : quelle coopération agricole pour quelle sécurité alimentaire ?

China in Africa - what agricultural cooperation for what food security?

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Publié le mercredi 19 avril 2017

Résumé

L'université de Lomé, en partenariat avec l'ambassade de Chine au Togo, organise, du 3 au 5 octobre à l'université de Lomé, un colloque international sur le thème : « La Chine en Afrique : quelle coopération agricole pour quelle sécurité alimentaire ? ». Il sera question de questionner le partenariat actuel dit gagnant-gagnant entre les pays africains et la Chine dans le domaine agricole pour en tirer les leçons qui s'imposent.  

Annonce

Argumentaire

Le partenariat entre la Chine et l’Afrique remonte aux années 1950, lorsque la République populaire de Chine (RPC) naissante, cherchait à nouer des relations diplomatiques avec le reste du monde.

Ce partenariat a concerné d’abord le domaine de la sécurité alimentaire, lorsque certains pays africains comme la République de Guinée ont reçu, à la fin des années 1950, une aide alimentaire de la RPC. Progressivement, cette coopération va s’étendre au secteur agricole, au cours des années 1970-1980, avec d’importants programmes d’aide agricole mis en œuvre par la Chine en faveur des pays africains.

Ce début de coopération sino-africaine s’est opéré dans un contexte où, de nombreux accords bilatéraux et multilatéraux d’aide publique au développement (APD) signés entre les anciennes colonies d’Afrique et leurs ex-métropoles au lendemain de l’indépendance étaient très actifs. Cette situation a largement contribué à mettre en arrière-plan la politique de coopération déployée par la Chine vers l’Afrique.

Cependant, quelques décennies après, il est fait le constat selon lequel la coopération Nord-Sud n’a pas véritablement changé la situation intérieure des pays africains ; au contraire, elle a plutôt contribué à accroitre leurs endettements dont le remboursement est conditionné par l’instauration, à partir des années 1980, de la politique d’austérité budgétaire et des principes de bonne gouvernance. Considérée comme une sorte d’« ingérence » des Occidentaux dans la gestion de leurs pays respectifs, cette situation a été progressivement désavouée par des chefs d’États africains qui, de plus en plus, commencent à se détourner de la coopération Nord-Sud asymétrique, jugée trop imprégnée du passé colonial.

C’est dans ce contexte que la coopération Sud-Sud a émergé et a fait une large part à la Chine. Celle-ci propose aux États africains, une coopération gagnant-gagnant, matérialisée par la tenue depuis l’an 2000, de Forums de coopération Chine-Afrique (FOCAC), organisés chaque trois ans, de façon alternée, en Afrique et en Chine.

Lors du 6è FOCAC tenu à Johannesburg le 18 février 2016, le porte-parole de l’Ambassade de Chine en Afrique du Sud Hu Zhangliang déclarait :

Le Sommet de Johannesburg a marqué les relations Chine-Afrique. Et ses conclusions seront mises en œuvre d'une manière honnête. Ce que nous avons réalisé réaffirme l'idée d'une coopération gagnant-gagnant… Notre coopération se caractérise par la sincérité, le bénéfice et le respect mutuel… Cette coopération favorisera la création d'emplois, la sécurité alimentaire et le développement de la santé[1].

Malgré cet engouement de la Chine pour l’Afrique, il est curieux que les chercheurs n’aient pas réellement investi tous les domaines de la coopération sino-africaine. En effet, des travaux qui sont réalisés, on peut citer, entre autres, ceux de Jean-Jacques Gabas et Jean-Raphaël Chaponnière[2], Michel Korinman et Thierry Pairault[3], Serge Michel et Michel Beuret[4], Eddie Tambwe[5], Philippe Richer[6], Chris Alden[7], Yuan Wu[8], Adama Gaye[9], Deborah Brantigan[10]. Un état des lieux de cette production scientifique révèle l’intérêt prisé des chercheurs pour les investissements chinois, la géopolitique et la géostratégie, les relations politiques entre la Chine et l’Afrique, etc. On observe que les questions relatives aux aspects culturels, médicaux, militaires, de la construction, de la prospection pétrolière et minière... etc. sont encore peu étudiées. Même dans le secteur agricole, très peu d’analyses sur la coopération Chine-Afrique ont été faites[11]. Il est donc urgent, vu la multiplicité des domaines d’intervention des Chinois en Afrique, non seulement de croiser les regards à travers des études pluridisciplinaires, mais aussi de faire des études nationales moins globalisantes, si tant est que l’on veut bien appréhender, de façon holistique, cette relation sino-africaine. C’est d’ailleurs cette idée qui transparaît à travers cette affirmation de Piets Konings : 

Compte tenu de l’impact de plus en plus grand de la Chine sur l’Afrique, il est urgent de mener une recherche plus poussée aux niveaux national et local. Les études actuelles sur les relations sino-africaines ont en commun leur tendance à être plutôt générales et orientées vers le continent. La recherche future devrait mener des études détaillées aux niveaux national et local, montrant les grandes variations de l’engagement de la Chine envers le continent et les réponses de l’Afrique à l’influence grandissante de la Chine[12].

En ce qui concerne particulièrement le secteur agricole élargi à la foresterie, à l’heure où plusieurs pays africains sont confrontés aux fléaux de la famine et de la malnutrition ainsi qu’à l’insuffisance des agro-industries, comment mettre à profit la coopération avec la Chine pour bénéficier de son savoir-faire en vue de lutter, de façon durable, contre l’insécurité alimentaire, dont les effets sont, sur le continent africain, plus catastrophiques que ceux liés à certaines endémies. C’est pour répondre à cette préoccupation que l’Université de Lomé, en partenariat avec l’Ambassade de la République populaire de Chine au Togo, se propose d’organiser le présent colloque international.

Objectifs

  • Analyser les tenants et les aboutissants de la cooperation sino-africaine dans le secteur agricole et sur la sécurité alimentaire en Afrique ;
  • Mettre à jour l’évolution des formes et des moyens de la coopération entre la Chine et l’Afrique dans les secteurs identifiés ;
  • Explorer des pistes en vue de renforcer les liens de coopération gagnant-gagnant entre l’Afrique et la Chine par une analyse multisectorielle des résultats recensés
  • Produire de la connaissance scientifique sur la coopération sino africaine en matière d’agriculture et de sécurité alimentaire.

Résultats attendus

Il est attendu, dans le cadre de ce projet de colloque international, des contributions originales provenant des sciences humaines et sociales et agronomiques (histoire, géographie, anthropologie, sociologie, économie, agronomie, etc.). Il est impérieux pour les contributeurs de s’intéresser aux études de cas ou des études comparées. Celles-ci devront s’appuyer sur la documentation existante, certes mais aussi et surtout sur des enquêtes de terrain accrues.

À la fin du colloque :

  • Les participants auront une meilleure compréhension de la coopération sino-africaine  en matière d’agriculture et de sécurité alimentaire ;
  • Les moyens mis en œuvre dans le cadre de cette coopération seront suffisamment étudiés ;
  • Les résultats obtenus à ce jour, à travers cette coopération seront clairement identifiés ;
  • des pistes seront identifiées pour renforcer, dans le futur, cette coopération.
  • Les actes du colloque seront disponibles et constitueront un document de référence sur la coopération sino-togolaise en matière d’agriculture et de sécurité alimentaire.

Modalités de soumission

Les chercheurs et enseignants-chercheurs intéressés par le présent appel à communication peuvent inscrire leur projet dans l’un des axes non exhaustifs ci-après :

  • Axe 1 : Historiciser la coopération sino-africaine dans le secteur agricole
  • Axe 2 : Acteurs  financement et stratégies de la coopération agricole sino-africaine
  • Axe 3 : La technologie chinoise au service de l’Agriculture en Afrique
  • Axe 4: La Chine et l’agro-business en Afrique : quels mécanismes pour l’import-export des produits agricoles chinois en Afrique et inversement ?
  • Axe 5 : Coopération sino-africaine dans le secteur bois-forêt.
  • Axe 6 : Les perspectives pour une coopération agricole sino-africaine gagnant-gagnant.

Les résumés de communication de 500 signes maximum doivent être envoyés à l’adresse suivante : colloquechineafrique.lome@gmail.com

avant le 06 juin 2017.

Calendrier

  • 06 juin 2017 : date de clôture de la réception des résumés

  • 15 juin 2017 : publication des résultats de la sélection des résumés soumis
  • 15 septembre 2017 : envoi des manuscrits complets (articles rédigés)
  • Du 3 au 5 octobre 2017 : tenue du colloque à l’Université de Lomé

Selon les moyens dont disposera le comité d’organisation du colloque, les participants dont les résumés seront retenus seront entièrement ou partiellement pris en charge.

Comité d'organisation et scientifique

Présidents d’honneur

  • Professeur Dodzi KOKOROKO, Président de l’Université de Lomé
  • S.E.M. Yuxi LIU, Ambassadeur de la République Populaire de Chine au Togo

Président du comité d’organisation :

  • M. Joseph Koffi N. TSIGBE, Maître de Conférences d’histoire contemporaine (histoire économique et sociale), Membre de la Commission Scientifique et Pédagogique de l’Université de Lomé. 

Membres du comité d’organisation et scientifique

  • M. Zhangwei MING, Responsable des affaires politiques et bilatérales de l’Ambassade de Chine au Togo
  • M. Essohanam BATCHANA, Maître de Conférences d’histoire Contemporaine, Directeur de la recherche, Université de Lomé, Membre de la Commission Scientifique et Pédagogique de l’Université de Lomé ;
  • Professeur Kouami KOKOU, Faculté des sciences, Président de la sous-commission scientifique de la Commission Scientifique et Pédagogique de l’Université de Lomé ;
  • Mme Akossiwa ATTOH-MENSAH, Maître de Conférences à la Faculté des Sciences, Présidente du Conseil de Coopération de la Commission Scientifique et Pédagogique de l’Université de Lomé;
  • Professeur Kokou Jacob TONA, Agronome, Directeur du Centre d’Excellence Régional sur les Sciences Aviaires (CERSA), Université de Lomé ;
  • M. Edinam KOLA, Maître de Conférences de géographie rurale, 1er vice-doyen de la Faculté des Sciences de l’Homme et de la Société, Université de Lomé ;
  • M. Kokou Mawulikplimi GBEMOU, Maître de Conférences de sociologie rurale, 2e vice-doyen, de la Faculté des Sciences de l’Homme et de la Société, Université de Lomé.

Références

[1] GABAS Jean-Jacques, 2016, Chine-Afrique : une coopération gagnant-gagnant dans le secteur agricole ? en ligne sur le http://spore.cta.int/fr/debates/opinion/chine-afrique-une-coopration-gagnant-gagnant-dans-le-secteur-agricole-.html, consulté le 11 décembre 2016.

[2] Jean-Jacques Gabas et Jean-Raphaël Chaponnière (dir.), Le temps de la Chine en Afrique. Enjeux et réalités au Sud du Sahara, Paris, Karthala, 2012.

[3] Michel Korinman et Thierry Pairault, Chinafrique Avez-vous dit ? Outre-Terre N° 30, Revue Européenne de Géopolitique publiée par l’Académie Européenne de Géopolitique, 2011.

[4] Serge Michel et Michel Beuret, op.cit.

[5] Eddie Tambwe (dir.), La Chine en Afrique, Dounia, revue d’intelligence stratégique et des relations internationales, n°3, septembre 2010, Paris, L’Harmattan.

[6] Philippe Richer, L’offensive chinoise en Afrique, Paris, Karthala, 2008.

[7] Chris Alden, China in Africa, Coll. African arguments, London/New-York : Zeb Books, 2007.

[8] Yuan Wu, La Chine et l’Afrique, 1956-2006, China Intercontinental Press, 2006.

[9] Gaye Adama, Chine-Afrique : Le dragon et l’autruche, Paris, L’Harmattan, 2006.

[10] Deborah Brantigan, Will africa feed China ?, 2015.

[11] Sur cette question, lire entre autres, GABAS Jean-Jacques, 2016, Chine-Afrique : une coopération gagnant-gagnant dans le secteur agricole ? en ligne sur le http://spore.cta.int/fr/debates/opinion/chine-afrique-une-coopration-gagnant-gagnant-dans-le-secteur-agricole-.html, consulté le 11 décembre 2016.

[12] Piets Konings, « La Chine à l’ère de la mondialisation néolibérale », Bulletin du CODESRIA, Nº 1&2, CODESRIA, 2007, pp. 19-25.

 

Lieux

  • Auditorium de l'Institut Confucius à l'Université de Lomé - Boulevard Gnassingbé Eyadema
    Lomé, République Togolaise (01BP1515)

Dates

  • mardi 06 juin 2017

Mots-clés

  • coopération, Chine, Afrique, agriculture, sécurité alimentaire

Contacts

  • Koffi Joseph TSIGBE
    courriel : jotsigbe [at] gmail [dot] com
  • Zhangwei Ming
    courriel : vincentming2007 [at] gmail [dot] com

Source de l'information

  • Koffi Joseph TSIGBE
    courriel : jotsigbe [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« La Chine en Afrique : quelle coopération agricole pour quelle sécurité alimentaire ? », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 19 avril 2017, https://doi.org/10.58079/xfs

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