AccueilLe paysage comme instrument de gouvernance territoriale : entre expérimentation, critique et capacités institutionnelles

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Le paysage comme instrument de gouvernance territoriale : entre expérimentation, critique et capacités institutionnelles

The landscape as an instrument of territorial governance: experimentation, analysis and institutional scope for action

Dossier thématique de la revue « Développement durable et territoires »

Développement durable et territoires journal theme issue

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Publié le mardi 23 mai 2017

Résumé

Cet appel à contribution est destiné à un dossier thématique intitulé : « Le payssage comme instrument de gouvernance territoriale : entre expérimentation, critique et capacités institutionnelles » à paraître dans la revue Développement durable et territoires.

Annonce

Argumentaire

La gouvernance est une entrée féconde adoptée dans de nombreux travaux pour comprendre les dynamiques de développement territorial (Leloup et al., 2005 ; Simard et Chiasson, 2008). L’observation fine des interactions et du jeu d’acteurs, en particulier dans des contextes de controverses, a permis de montrer la complexité et les difficultés croissantes pour les autorités centrales et sectorielles de construire la décision. Le pilotage par le haut (descendant) ne semble plus possible. Les acteurs territoriaux sont donc de plus en plus convoqués pour rassembler largement et ainsi, en amont, bâtir des arrangements solides et légitimes qui fondent, en aval, de grandes orientations et les projets de développement (Belley et St-Pierre, 2017), ainsi que les processus d’acceptabilité sociale (Fortin et Fournis, 2014). Nombre de changements institutionnels récents soutiennent un tel réalignement en faveur d’une gouvernance territoriale : redistribution de responsabilités et compétences à différents échelons territoriaux, mise en place de nouvelles instances impliquant des représentants de la société civile et du secteur privé, recomposition de l’action publique territoriale, etc. Dans ce nouveau contexte, certes favorable mais aussi exigeant, de quels moyens disposent les acteurs de l’aménagement pour répondre à ces défis ? Ces nouveaux espaces de concertation et l’organisation des acteurs territoriaux préservent-ils des risques de défaillances de l’action publique et de la diminution de la puissance publique : complexification des agencements institutionnels, coûts ? Comment faire composer des acteurs territoriaux publics et privés, obéissant à leurs propres logiques d’intérêt, aux « domaines de compétences tantôt partagés, tantôt disputés, mais jamais absolument étanches ou autonomes » N. Bertrand et al. (2001 : 6) ?

Le paysage pourrait-il être une de ces nouvelles entrées, voire un instrument (Lascoumes et Simard, 2014) pour une gouvernance territoriale renouvelée ? L’adoption d’une conception élargie du paysage, de plus en plus admise, permet en effet de relier cette notion à des enjeux majeurs pour les collectifs, comme la qualité de vie, celle du cadre de vie, ou encore la santé. En ce sens, les expériences se multiplient. Dans les sociétés contemporaines, il est un des cadres cognitifs mobilisés pour penser, de façon réflexive, aux transformations possibles d’un territoire (Fortin, 2007). Ainsi, dans certains cas, le paysage transversal sert à accompagner d’autres politiques territoriales (ex. : biodiversité). Dans d’autres, il structure de nouvelles démarches formelles qui mènent à des choix d’aménagement et, potentiellement, à des formes de reconnaissance institutionnelle de caractéristiques paysagères (ex. chartes, statuts de paysage culturel patrimonial, labels, etc.).  On observe donc des configurations très diverses selon les contextes nationaux : tant du point de vue de la commande institutionnelle, des cadres règlementaires que des intervenants (agents de développement, paysagistes, urbanistes, parfois accompagnés par des chercheurs). Envisagée comme outil de médiation, entre gouvernants et acteurs sociaux, entre demandes plurielles, entre groupes d’intérêts, entre idéel et matériel, la notion large et a priori positive de paysage est volontiers mobilisée pour relier, animer, initier le débat, cherchant à préserver l’harmonie sociale, au nom du bien commun (Sgard, 2010). Mais dans tous les cas de figure, il est attendu que de telles démarches anticipent et favorisent la maîtrise du changement, qu’il soit issu de l’urbanisation diffuse, d’économie rurale en déclin, de l’implantation de grand projet industriel et autres. Plus encore, ces démarches parviendraient à réguler des intérêts souvent divergents. Les attentes sont donc fortes, souscrivant aux grands desseins de la planification territoriale.

Mais au-delà de ces grandes ambitions affichées, qu’en est-il de la portée de telles initiatives et démarches, souvent locales et volontaristes ? Pour stimuler la mobilisation large et préserver le débat, sont-elles à même de générer plus que de grands principes, une vision large et des consensus flous ? Au nom de la cohésion sociale, ne feraient-elles pas l’impasse sur les conflits et les rapports de pouvoir asymétriques ? Bref, ne seraient-elles qu’un nouveau moyen d’animation de l’action publique mais sans véritable influence sur les arbitrages qui se feraient toujours ailleurs ?

Ce dossier propose de questionner ces expériences à travers un retour critique sur des exemples récents menés autour de la thématique du paysage, que le paysage soit inscrit comme un moment dans la trajectoire d’ un projet ou comme une ligne directrice qui en résulte. En allant au-delà de leur description, les auteurs sont invités à réfléchir aux fondements et à la portée de ces expériences, aux facteurs qui contraignent ou favorisent leurs effets ; sont également attendues des réflexions sur les démarches et compétences des professionnels du paysage et de la médiation, sur les outils et méthodes. Quelles pratiques et référentiels sont utilisés dans ces situations de médiation? Comment les démarches de médiation, participation et sensibilisation sont-elles conçues et à quelle fin ? Quelle place est donnée aux dimensions politiques du paysage dans les démarches, voire dans les cultures institutionnelles?

Le Comité de rédaction de la Revue DD&T sera particulièrement attentif aux propositions porteront sur un ou plusieurs des trois grands questionnements suivants : 

  1. Gouvernance territoriale : Quels sont les démarches, les outils, les acteurs actuellement mobilisés? Quelle place accordent-ils au paysage ? Les expériences récentes ont-elles une incidence pérenne sur le processus de prise de décision, les rapports entre les acteurs, le projet de territoire ? Enfin, observe-t-on des configurations nouvelles d’acteurs dans la gouvernance de territoires mettant le paysage dans leurs projets territoriaux ?
  2. Forces et limites des démarches et outils participatifs : en insistant sur les facteurs plus institutionnalisés liés au contexte d’implantation, depuis la culture de participation propre à certains pays et régions, jusqu’au cadre légal et procédural qui la sous-tend et aux dynamiques de développement des territoires. Quelles sont les capacités des acteurs mobilisés (citoyens, associatifs, municipaux) à insérer les résultats de telles démarches dans les lieux décisionnels ?
  3. Théorie du paysage : que nous enseignent ces expériences, leurs résultats et les défis rencontrés, en particulier sur la dimension politique du concept? Comment traduire les apprentissages issus de telles expériences dans les théories ? 

Format attendu des propositions

Un résumé de 3 pages précisant les éléments suivants :

  1. Le titre de la proposition;
  2. La référence à une ou deux thématiques visée(s);
  3. Cinq mots-clefs ;
  4. L’objectif de la proposition, l’originalité du sujet, la méthode, les résultats obtenus clairement exposés et justifiés ;
  5. Une bibliographie précise et spécifique (15 références pertinentes min.).
  6. Les coordonnées précises du ou des auteurs et une brève biographie.

Les propositions sont à adresser aux adresses suivantes : marie-jose_fortin@uqar.ca ; Anne.Sgard@unige.ch ; magalie.franchomme@univ-lille1.fr

Calendrier prévisionnel

  • Date limite de réception des résumés : 31 août 2017

  • Date d’envoi de l’acceptation ou du refus des propositions par les coordinateurs du dossier : 15 septembre 2017
  • Date limite de réception des articles complets et envoi en évaluation : 30 janvier 2018

Coordinateurs du dossier

  • Marie-José Fortin, Chaire du Canada en développement régional et territorial, Université du Québec à Rimouski

marie-jose_fortin@uqar.ca

  • Anne Sgard, Université de Genève

Anne.Sgard@unige.ch

  • Magalie Franchomme, Université de Lille

magalie.franchomme@univ-lille1.fr

Références citées

Belley, S, et St-Pierre, D. (dir.) (2017) L’administration des territoires et les instruments de l’action publique. Québec : Presses de l’Université du Québec.  428 p.

Berlan-Darqué, M., Luginbuhl, Y., & Terrasson, D. (2007). Paysages: de la connaissance à l'action. Éditions Quæ.

Bertrand, N., Gorgeu, Y., Moquay, P. (2001) « Intégration des formes de proximité dans la gouvernance locale », 3éme journées de la proximité Nouvelles croissances et territoires, Paris, 13-14 décembre 2001, 18 p. 

Fortin, M.-J. (2007) «Le paysage, cadre d’évaluation pour une société réflexive» dans De la connaissance des paysages à l’action paysagère (sous la direction de D. Terrasson, M. Berlan et Y. Luginbühl). Versailles: Éditions Quae. p. 223-231.

Fortin, M.-J. et Fournis, Y. (2014) «Vers une définition ascendante de l’acceptabilité sociale: les dynami-ques territoriales face aux projets énergétiques au Québec», Natures, sciences et sociétés, 22 : 231-239.

Lascoumes, P. et Simard, L. (2011) « L'action publique au prisme de ses instruments » Introduction, Revue française de science politique, Vol. 61 (1) : 5-22.  DOI : 10.3917/rfsp.611.0005

Leloup, F., Moyard, L. et Pecqueur, B. (2005) «La gouvernance territoriale comme nouveau mode coordination territoriale ?», Géographie, économie, société, 4 (7) 110 p.

Sgard, A. (2010) « Le paysage dans l’action publique : du patrimoine au bien commun », Développement durable et territoires [En ligne], Vol. 1, n° 2 | URL : http://developpementdurable.revues.org/8565 ; DOI : 10.4000/developpementdurable.8565

Simard, J.-F. et Chiasson, G. (2008) «La gouvernance territoriale : un nouveau regard sur le développement», introduction au numéro spécial de la Revue canadienne des sciences régionales, Vol. XXXI (3) : 455-470.


Dates

  • jeudi 31 août 2017

Mots-clés

  • paysage, gouvernance territoriale, outil participatif, médiation

Contacts

  • Magalie Franchomme
    courriel : magalie [dot] franchomme [at] univ-lille1 [dot] fr

Source de l'information

  • Magalie Franchomme
    courriel : magalie [dot] franchomme [at] univ-lille1 [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Le paysage comme instrument de gouvernance territoriale : entre expérimentation, critique et capacités institutionnelles », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 23 mai 2017, https://doi.org/10.58079/xnb

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