AccueilTraduire l’image / dépasser le langage. Art(s), littérature et philosophie

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Traduire l’image / dépasser le langage. Art(s), littérature et philosophie

Translating images - bypassing language. Arts, literature and philosophy

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Publié le mercredi 24 mai 2017

Résumé

Dans chaque système philosophique se cache l’impensable qui en même en détermine profondément l’agencement. L’innommable dans le langage, l’infigurable dans l’art et l’impensable en philosophie marquent les foyers de cette résistance et rendent chacune de ces pratiques opaques pour l’autre lui réservant son noyau de singularité. Par le biais de ces rencontres interdisciplinaires, nous entendons explorer cette dimension secrète qui constitue le propre de chaque art et/ou pensée, en croisant différentes tentatives de traduire ce reste inexprimable d’une discipline vers une autre. Que traduit-on, lorsqu’on traduit un poème d’une langue vers une autre ?

Annonce

Journée d'étude organisée par Ioulia Podoroga, résidente de l'IEA de Paris, avec le soutien du Centre Jean Pépin (ENS)

Présentation

À la charnière du XIXe et du XXe siècles, les avant-gardes ont radicalement dissocié, aussi bien dans le langage que dans l’image, la fonction communicative et la fonction expressive, en privilégiant plus franchement la dernière. La pure expression s’est manifestée indépendamment de la référence au monde extérieur, que ce soit dans la peinture avec l’abandon de la fonction mimétique, ou dans la poésie, se délestant de la fonction dénotative du langage. Par cette dissociation, les deux arts (la peinture et la poésie) ont voulu révéler l’essence intime de tout art : son caractère autonome, ce qui signifie surtout son infigurabilité dans des formes empruntées au monde extérieur, son caractère foncièrement inobjectivable. Chaque art, ayant retrouvé sa singularité, résiste à sa traduction c’est-à-dire à son appropriation par le biais de moyens extérieurs – à une ekphrasis dans le cas de la peinture, ou ut pictura poiesis dans le cas de la poésie. En philosophie, depuis Bergson et Husserl, la question porte également sur les limites de la langue, sur l’inadéquation profonde entre le contenu singulier d’une pensée originale (« intuition » chez Bergson) et les moyens dont dispose la langue pour les appréhender et exposer sous forme de problème. Dans chaque système philosophique se cache donc l’impensable qui en même en détermine profondément l’agencement. L’innommable dans le langage, l’infigurable dans l’art et l’impensable en philosophie marquent les foyers de cette résistance et rendent chacune de ces pratiques opaques pour l’autre lui réservant son noyau de singularité.

Par le biais de ces rencontres interdisciplinaires, nous entendons explorer cette dimension secrète qui constitue le propre de chaque art et/ou pensée, en croisant différentes tentatives de traduire ce reste inexprimable d’une discipline vers une autre. Que traduit-on, lorsqu’on traduit un poème d’une langue vers une autre ? Cette question banale permet de basculer vers d’autres questionnements. Comment et pourquoi utilise-t-on le langage pour exprimer (expliquer/comprendre/éprouver/transmettre) une image ? A-t-on besoin du langage pour voir, ou de l’image pour parler ? Comment et pourquoi le langage conceptuel, en philosophie, cède imperceptiblement la place aux images, voire à l’Image ultime de toute pensée ?

Tandis que la question du figurable et du nommable est, en effet, régulièrement traitée en philosophie et théorie de l’art, il s’agit pour nous de faire un saut périlleux en croisant plusieurs pratiques : écriture (littéraire et poétique), art visuel (peinture, architecture), pensée discursive (conceptuelle) du philosophe.

Programme

  • 10h00 - 10h15  Mot d’ouverture
  • 10h15 - 11h00   Le langage des langues, avant, pendant, après, Michel Deguy (poète, philosophe)
  • 11h00 - 11h45   Iconologie et esthétique, Serge Trottein (CNRS - Centre Jean Pépin)
  • 11h45 - 12h15   Pause
  • 12h15 – 13h00   L’art de l'abstraction : peinture, poésie, philosophie, Ioulia Podoroga (IEA de Paris)
  • 13h00 – 14h30   Pause déjeuner
  • 14h30 - 15h15   Léon Bakst et la Grèce archaïque : une ekphrasis nietzschéenne, Olga Medvedkova (CNRS - Centre Jean Pépin)
  • 15h15 - 16h00   L’image-dépouille. Des masques mortuaires chez Blanchot et Heidegger, Emmanuel Alloa (Université de Saint-Gall)
  • 16h00 - 16h30   Pause
  • 16h30 - 17h15   Le brand ou quand la parole est juste une image, Emanuele Coccia (EHESS, CRAL)
  • 17h15 – 18h00   L’Hybridation des arts : généalogie et enjeux d’un crédo contemporain, Carole Talon-Hugon (Université Nice Sophia Antipolis)

Lieux

  • Institut d'études avancées de Paris, Hôtel de Lauzun - 17 quai d'Anjou
    Paris, France (75004)

Dates

  • mercredi 07 juin 2017

Mots-clés

  • image, pensée, langage, littérature, philosophie, poésie, art, peinture

Contacts

  • IEA Information
    courriel : information [at] paris-iea [dot] fr

Source de l'information

  • Élodie Saubatte
    courriel : elodie [dot] saubatte [at] paris-iea [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Traduire l’image / dépasser le langage. Art(s), littérature et philosophie », Journée d'étude, Calenda, Publié le mercredi 24 mai 2017, https://doi.org/10.58079/xo9

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