AccueilVins et alcools pendant la première guerre mondiale

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Vins et alcools pendant la première guerre mondiale

Wine and alcohol during WWI - markets, war economy and production

Marchés, économie de guerre, productions

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Publié le mardi 30 mai 2017

Résumé

On approfondit la connaissance de la culture sociétale des alcools, des modes de consommation, des mentalités vis-à-vis de la consommation, que ce soit au sein des institutions et communautés officielles ou que ce soit à la base. On étudie les systèmes productifs locaux et les systèmes productifs par branche, et leur entrecroisement : vins de Bordeaux et de Bourgogne, champagne, cognac, rhum. On scrute l’évolution de la vie quotidienne des régions productives en fonction des aléas de la guerre. On détermine l’évolution des marchés extérieurs. On soupèse le poids de la commande publique et des marchés de l’Intendance, au sein de l’économie mixte de guerre. On précise le rôle des alcools industriels, avec ses effets sur les industries.

Annonce

Programme

Lundi 2 octobre à 14 heures

Hubert Bonin, Présentation

Sous la présidence de Philippe Roudié ?

I. Généralités sur la société et l’économie des vins et alcools

  • Stéphanie Lavaud (Université Bordeaux-Montaigne), L’évolution récente de l’historiographie contemporaine du vin
  • Stéphane Le Bras, université de Clermont-Ferrand, L’évolution de l’image du vin en 1914-1918

[Interroger l’image du vin qui se modifie substantiellement pendant le conflit, avec ce paradoxe qu’il devient un produit hautement patriotique (Pinard de la victoire) mais aussi désormais considéré comme un alcool et un produit dangereux. Cette thématique a pour intérêt de recouper de nombreuses dimensions : histoire des représentations, des pratiques (au front comme à l’arrière avec la question des débits de boissons), du jeu politique, etc.]

  • Charles Ridel, chercheur et professeur en CPGE, Alcoolisme et santé en 1914-1919

[débats sur les effets de la consommation d’alcool sur la santé]

  • Bertrand Blancheton, professeur, & Stéphane Becuwe, chercheur, Gretha-Université de Bordeaux, Les statistiques du commerce extérieur des alcools et vins en 1913-1920

Mardi 3 octobre

Matinée (9h-12h30) ;

sous la présidence d’Agnès Vatican

II. Des économies des vins et alcools dans le grand Sud-Ouest

  • Hubert Bonin, professeur émérite, Gretha-université de Bordeaux & Sciences Po Bordeaux, La Gironde viticole en 1914-1918

[Les aléas de l’économie viticole ; les approvisionnements en sulfates de cuivre ; l’évolution de la production]

  • Thomas Mollanger, doctorant au Gretha-Université de Bordeaux, Le cognac en 1914-1918 : aspects viticoles, commerciaux, financiers, sociaux

III. Des économies des vins et alcools

  • Marie Hardy, docteure en histoire & chargée de recherche à la Fondation Clément, Le rhum en 1914-1918 : aspects économiques, commerciaux, sociaux
  • Christophe Lucand, chaire UNESCO Culture & traditions du Vin, Université de Bourgogne-Franche-Comté, L’économie viti-vinicole bourguignonne en 1914-1918

Déjeuner-buffet sur place

Après-Midi (14h-18h), sous la présidence de ?

III. Des économies des vins et alcools (suite)

  • Claire Desbois-Thibault, docteure en histoire & chercheuse à l’Université de Paris 4-Sorbonne, Le champagne en 1914-1918

[à partir de la correspondance de familles négociantes, de femmes de maîtres vignerons au front qui s’adressent aux patrons propriétaires de vignobles, etc. ; à partir d’archives d’entreprises et à partir des archives de production]

IV. De grands noms familiaux

  • Marguerite Figeac, professeure, Cemmc-Université de Bordeaux Montaigne & ESPE ; et Émilie Champion, docteure en histoire, L’activité des propriétés viticoles de la famille de Lur Saluces en Gironde pendant la Grande Guerre
  • Hubert Bonin, Du raisin à l’industrie : les alcools industriels (le groupe Bernard)
  • Hubert Bonin (texte destiné aux actes du colloque), Des courtiers de vin en témoins des tensions du marché : Tastet & Lawton

Présentation

Si plusieurs ouvrages et articles [voir les références en fin de la note de présentation] ont déjà traité de plusieurs aspects de cette histoire des vins et alcools pendant la Première Guerre mondiale, l’approfondissement des recherches sur l’économie de guerre, tant nationale que régionale, se devait de prendre en compte ces branches d’activité afin d’élargir plus encore la base des réflexions sur les enjeux, modalités, conséquences de l’économie de guerre liée au raisin ou à la canne à sucre. Les objectifs et le parcours d’investigation sont présentés ci-dessous.

Les objectifs

Les processus, modalités et habitudes de la consommation des alcools et des vins à la Belle Époque, durant la Première Guerre mondiale et dans l’entre-deux-guerres sont déjà bien connus. Mais des progrès ont été effectués grâce au dépouillement d’archives et au renouvellement des analyses. Il faut donc approfondir la connaissance de la culture sociétale des alcools, des modes de consommation, des mentalités vis-à-vis de la consommation, que ce soit au sein des institutions et communautés officielles (officiers, états-majors, ambassades, ministères) ou que ce soit à la base, parmi les masses de soldats et les cadres moyens militaires, parmi les victimes de guerre, physiques ou psychiatriques, ou que ce soit aussi dans les départements eux-mêmes, par les populations restées sur place ou lors des permissions de mobilisés.

Il faut par ailleurs étudier des systèmes productifs locaux et des systèmes productifs par branche, les deux niveaux s’entrecroisant bien entendu. On scrutera dès lors l’évolution de la vie quotidienne des régions productives en fonction des aléas de la guerre (mobilisation de la main-d’œuvre, manque de produits de consommation intermédiaires, comme les produits phytosanitaires, lacunes des transports).

On devra également déterminer l’évolution des marchés, qu’ils soient extérieurs, en fonction de la coupure avec l’Allemagne, grand débouché avant-guerre, puis aussi avec la Russie, et enfin peut-être par le biais de la consommation des troupes américaines.

Il faudra soupeser le poids de la commande publique et des marchés de l’Intendance, au sein de la montée en puissance de l’économie mixte de guerre, à laquelle s’intègrent peu à peu les économies des vins, alcools et spiritueux. Le rôle des alcools industriels ne manquera pas d’être précisé, avec ses effets sur les industries chimiques, des explosifs, des lubrifiants pour le secteur mécanique.

On glissera donc de l’immatériel (perception, mentalités) au mode de vie et de consommation  et au concret de la production et des échanges. On reconstituera ainsi une économie et une société des vins, spiritueux et alcools de tous types au cœur de l’effort de guerre.

Devait-on aller jusqu’à prétendre qu’on aurait gagné  la guerre aussi grâce aux alcools ? Auraient-ils aidé à résister à la durée du conflit ? à la crise de moral récurrente, aux angoisses ? Et comment aurait-on maintenu les bases, les cadres, les savoir-faire des économies des vins ?

Le parcours d’investigation

Tandis que des historiens (Charles Ridel, Stéphane Le Bras) présenteront leurs recherches sur la consommation des alcools, leur perception générale, leur impact sur le mode comportemental, les mentalités et la santé, et que deux économistes (Bertrand Blancheton et Stéphane Becuwe) mesureront avec une vive précision statistique l’évolution du commerce extérieur des vins et alcools juste avant, pendant et juste après la guerre, chaque aire ou type d’alcools ou vins sera également considérée, grâce au concours de spécialistes confirmés.

En ce qui concerne les spiritueux, on notera (grâce à Marie Hardy) ainsi l’essor des rhums des colonies (La Réunion, Antilles) ; on y assiste alors à une course à la production afin de répondre à l’utilisation des rhums pour la fabrication d’explosifs, des usages hospitaliers et pharmaceutiques, complétés par une grande consommation parmi les troupes. Les enjeux de quantité et de qualité de l’économie du cognac (grâce à Thomas Mollanger) seront soupesés, tant en ce qui concerne les exploitations que les maisons de négoce de toutes tailles. Un texte sera consacré aux alcools industriels (grâce à Hubert Bonin), face discrète de l’économie du vin girondine.

Pour ce qui touche à l’économie viti-vinicole, l’aire du champagne (grâce à Claire Desbois-Thibault), permettra plusieurs réflexions : il faut mesurer les effets de sa situation au cœur des zones de front ; déterminer le devenir des actifs possédés par des négociants allemands ; suivre le rythme de la production et de l’évolution des débouchés. Il faudra préciser (grâce à Christophe Lucand) comment l’aire bourguignonne, placée à un carrefour de flux d’approvisionnements et de troupes militaires, s’est insérée dans l’économie viti-vinicole de guerre, avec ses conséquences sur les ressources en main-d’œuvre, la gestion des vignes et celle des maisons de négoce.

Dès lors que le colloque est organisé en Gironde, il est attendu que l’économie viti-vinicole de ce département soit jaugée avec quelque précision – grâce à des fonds d’archives relativement abondants – et dans le sillage des publications générales effectuées par le géographe Philippe Roudié. Hubert Bonin analysera la vie, le travail, les productions, des parties prenantes, à la base, avec les vignerons, en amont, avec l’approvisionnement en sulfites notamment, et en aval, avec les maisons de négoce et les courtiers de vins. Marguerite Figeac & Émilie Champion présenteront un cas d’étude caractéristique, avec la famille Lur-Saluces.

Les débouchés du colloque

Un ouvrage collectif sera publié dès 2018 aux éditions Féret, qui, à Bordeaux, est spécialisée surtout dans des ouvrages concernant les mondes des vins.

Vin & alcools en 1914-1918 : quelques références

Généralités socio-culturelles et historiques :

  • Gilbert Garrier, Le vin des historiens, Actes du colloque « Vin & histoire », Suze-La-Rousse, Université du vin, 1990.
  • Gilbert Garrier, Histoire sociale et culturelle du vin, Paris, Bordas, 1995.
  • Philippe Roudié, Vignobles et vignerons du Bordelais, 1850-1980, Pessac, Presses universitaires de Bordeaux, seconde édition, 1994.
  •  Philippe Roudié (et alii), Bordeaux, vignoble millénaire, Bordeaux, L’Horizon Chimérique, 1996.
  • René Pijassou, Un grand vignoble de qualité : le Médoc, 2 volumes, Paris, Tallandier, 1980.

Références thématiques (par ordre chronologique de parution) :

  • Les carnets de Louis Barthas, tonnelier, 1914-1918, présentés par Rémy Cazals, Paris, Maspero, 1978, 1984 ; réédition : Paris, La Découverte, 2003.
  • Pierre Barral, « L’intendance », Les fronts invisibles. Nourrir, fournir, soigner, Comité national du souvenir de Verdun/Nancy II, Presses universitaires de Nancy, 1984.
  • Jean Richepin, « À leur santé », La Baïonnette, 14 décembre 1916 ; cité par Gilbert Garrier, Histoire sociale et culturelle du vin, Paris, Larousse, 1995/1998, p. 364.
  • Claude Dubois, « Pinard », 14-18. Le Magazine de la Grande Guerre, no9, août-septembre 2002, p. 5.
  • Amancio Tenaguillo y Cortázar, « Le vin sur la scène de l'histoire. 3 : 14/18. Le “Père Pinard” ou le vin des Poilus », in « Le vin social et politique », Cepdivin.org, mars 2005 [En ligne] [http://www.cepdivin.org/articles/tenaguillo04.html].
  • François Cochet, « 1914-1918 : l’alcool aux armées. Représentations et essai de typologie », Guerres mondiales & conflits contemporains, 2/2006, n°222, pp. 19-32.
  • François Cochet, « Boire et déboires pendant la Grande Guerre », Le Monde, 17 octobre 2014 [http://www.lemonde.fr/centenaire-14-18/article/2014/10/17/boire-et-deboires-pendant-la-grande-guerre_4508005_3448834.html#rsAFWtUuuD7uUvq5.99].
  • Christophe Lucand, Le pinard des poilus : une histoire du vin en France durant la Grande Guerre (1914-1918), Dijon, Éditions universitaires de Dijon (EUD), collection « Histoires », 2015.
  • Charles Ridel,L’ivresse du soldat, Paris, Éditions Vendémiaire, collection « Chroniques », 2016.
  • Estelle Comte & Denis Mellinger, catalogue de l’exposition L’ivresse de la bataille. La consommation d’alcool sur le front 14-18, tenue au Musée de la bière de Stenay, Bar-le-Duc, Édition du Département de la Meuse, 2016.
  • À titre de comparaison : Donald et Petie Kladstrup, La guerre et le vin, Paris, Perrin, collection « Tempus », 2006.

Lieux

  • Archives départementales de la Gironde - cours Balguerie-Stuttenberg
    Bordeaux, France (33)

Dates

  • lundi 02 octobre 2017
  • mardi 03 octobre 2017

Mots-clés

  • vins, alcool, guerre de 14-18, vigneron, négoce, courtier, rhum, champagne, cognac

Contacts

  • Hubert Bonin
    courriel : boninmoulleau [at] gmail [dot] com

URLS de référence

Source de l'information

  • Hubert Bonin
    courriel : boninmoulleau [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Vins et alcools pendant la première guerre mondiale », Colloque, Calenda, Publié le mardi 30 mai 2017, https://doi.org/10.58079/xp5

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