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Travailler avec Max Weber

Working with Max Weber

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Publié le jeudi 22 juin 2017

Résumé

Ce colloque, organisé par Jean-Pierre Grossein et Béatrice Hibou, entend réunir des chercheurs, d’horizons divers au-delà des seuls spécialistes de Weber, de ses traducteurs, de ses commentateurs et de ses exégètes, pour se centrer sur ceux qui utilisent effectivement les concepts wébériens, en les faisant travailler. Au-delà de l’opposition Weber empiriste versus Weber théoricien, ce colloque a pour ambition de donner à voir comment la langue théorique wébérienne peut féconder des analyses empiriques sur des terrains actuels à partir d’une meilleure connaissance de l’originalité conceptuelle de Max Weber.

Annonce

Sous la direction de Jean-Pierre Grossein et Béatrice Hibou

Un colloque CERI – IHA en partenariat avec la FMSH et le CRESC

Argumentaire

Pour combattre les tentations métaphysiques (herméneutiques ou spéculatives) comme les illusions scientistes dont les sciences sociales naissantes de son temps étaient prisonnières, Max Weber a élaboré une langue théorique et une méthode destinées à assurer un fondement rigoureux aux sciences sociales comme disciplines empiriques. Un siècle plus tard et eu égard aux incertitudes qui s’emparent à nouveau de ces disciplines quant à leur fondement et à leur objet, il peut être utile d’interroger la fécondité heuristique de la démarche wébérienne à travers les usages qui en sont faits dans les sciences sociales d’aujourd’hui –  dans les différents champs de la sociologie, comme la sociologie des religions, la sociologie politique, la sociologie juridique ou la sociologie économique, par exemple, mais aussi en histoire et en anthropologie – à un moment où les références à Weber sont le plus souvent convenues, quand elles ne sont pas de l’ordre de la seule incantation ou qu’elles se réduisent à des stéréotypes rebattus concernant par exemple le charisme, la rationalisation, le désenchantement du monde ou la dite « cage d’acier ».

Au-delà de l’opposition Weber empiriste versus Weber théoricien, le colloque «  Travailler avec Max Weber » a pour ambition de donner à voir comment la langue théorique wébérienne peut féconder des analyses empiriques sur des terrains actuels à partir d’une meilleure connaissance de l’originalité conceptuelle de Max Weber. A cet effet, il entend réunir, au-delà des seuls spécialistes de Weber, de ses traducteurs, de ses commentateurs et de ses exégètes, des chercheurs d’horizons divers qui utilisent effectivement et font travailler les concepts wébériens.

Le premier axe de ce colloque ne consistera pas à dresser un état des lieux des recherches qui se réfèrent à Max Weber, mais à déterminer des problématiques qui, dans différents domaines et disciplines, mettent à profit la conceptualisation wébérienne. Mais une bonne appréciation des usages de Weber implique – et tel est l’objet du second axe – de revenir sur certains aspects de la construction théorique wébérienne, tant au plan de la conceptualisation qu’au plan de la méthode. Malgré leur notoriété et leur large diffusion, certains concepts méritent un réexamen, comme par exemple – la liste n’est pas exhaustive – les concepts de domination, de charisme (et sa quotidianisation) ou de conduite de vie. D’autres concepts ont moins retenu l’attention, malgré leur importance centrale, comme les concepts d’attente et d’entente, de validité ou encore de chance. Au plan de la méthode, deux points méritent d’être réévalués : d’une part, la démarche d’imputation causale, y compris la question du raisonnement contrefactuel et celle de la « vérification » empirique et, d’autre part, le raisonnement comparatif. L’examen de ces différents points devrait permettre de dégager l’originalité du raisonnement wébérien par comparaison avec d’autres dispositifs théoriques, comme ceux de la phénoménologie, par exemple.

En faisant se croiser ces deux axes (recherches empiriques « travaillant » avec Weber d’une part, réévaluation de la construction théorique wébérienne d’autre part), on peut espérer contribuer à approfondir la compréhension de ce qui fait la pointe du raisonnement wébérien, y compris en sa dimension éthique et, ce faisant, favoriser des usages plus informés et plus rigoureux de Max Weber dans les travaux actuels de sciences sociales.

Programme

Mercredi 4 octobre

après midi (CERI) : 14h30 – 19h

Présentation générale : Jean-Pierre Grossein et Béatrice Hibou

Compréhension, raisonnement causal et rapport aux valeurs

Présidé par Yves Duroux

  • Johannes Weiss – La démagification du monde : signification, causes et conséquences
  • Henrik H. Bruun – Weber sans Rickert
  • Jean-Pierre Grossein – La sociologie wébérienne comme science interprétative
  • François Héran – Les chances de succès de l'action, ou l'individu augmenté
  • Laurent Perreau – Le sens subjectivement visé : Husserl, Weber et Schütz

Jeudi 5 octobre

matin (IHA) : 9h – 13h

Droit et gouvernement du social

Présidé par François Chazel

  • Hubert Treiber – La sociologie wébérienne du droit
  • Claude Didry – Le juriste et le politique : les enjeux de la législation sociale pour le droit
  • Romain Melot – Sociologie du droit et approches statistiques
  • Jean-Claude Barbier – Domination et Herrschaft au regard des politiques sociales
  • Laurent Fourchard – Lectures wébériennes de l’action policière au Nigeria et en Afrique du Sud

après-midi (IHA) : 14h30 – 18h

Bureaucratie

Présidé par Thomas Maissen

  • Jürgen Kocka – Bureaucratie et capitalisme : la conceptualité wébérienne dans la pratique historique
  • Jean-Pierre Olivier de Sardan – Analyse wébérienne des bureaucraties africaines
  • Dominique Iogna-Prat – Hiérocratie et hiérarchie médiévales au risque de Weber
  • Béatrice Hibou – Gouverner en entente au Maroc

Vendredi 6 octobre

matin (IHA) : 9h – 13h

Ethique et esthétique

Présidé par François Héran

  • Pascale Gruson – La dimension éthique de l’action : entre probabilités et normes
  • Gilles Bastin – Le « démon » du journalisme : « ordre de vie » et « personnalité »
  • Etienne Anheim – La musique médiévale et Weber
  • Emmanuel Pedler – Rationalités en valeur : les relations à la décoration et à la peinture

après-midi (IHA) : 14h30 – 17h

Charisme

Présidé par François Héran

  • Thomas Kroll – Charisme et historiographie (19-20ème siècles)
  • Mohamed Tozy – Retour sur le puritanisme des autodidactes en islam
  • Michel Dobry – La notion de charisme : quelques jalons pour une perspective relationnelle

Lieux

  • CERI - (salle de conférence) - 56 rue Jacob
    Paris, France (75006)

Dates

  • mercredi 04 octobre 2017
  • jeudi 05 octobre 2017
  • vendredi 06 octobre 2017

Mots-clés

  • Max Weber, méthodologie, droit, bureaucratie, charisme, éthique, culture

Contacts

  • Jean-Pierre Grossein
    courriel : jean-pierre [dot] grossein [at] univ-amu [dot] fr
  • Béatrice Hibou
    courriel : beatrice [dot] hibou [at] sciencespo [dot] fr

Source de l'information

  • Jean-Pierre Grossein
    courriel : jean-pierre [dot] grossein [at] univ-amu [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Travailler avec Max Weber », Colloque, Calenda, Publié le jeudi 22 juin 2017, https://doi.org/10.58079/xyk

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