AccueilSi nous imaginons le devenir des cours d’eau, ils ressembleraient à … ?

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Si nous imaginons le devenir des cours d’eau, ils ressembleraient à … ?

"If we were to imagine the future of running water, what would it look like?"

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Publié le mercredi 12 juillet 2017

Résumé

Cet appel à contribution de la revue Géocarrefour souhaite réfléchir aux relations entre imagination et cours d'eau. Par l’intermédiaire de l’analyse du fonctionnement et de la gestion des cours d’eau, aussi bien les chercheurs que d’autres acteurs participent à imaginer et construire les cours d’eau de demain. En effet, à l’heure de la gouvernance et de la co-production des connaissances et des problématiques, l’ouverture à la pluralité des parties prenantes est prônée. Ainsi, la gestion durable des cours d’eau ne peut plus s’appuyer uniquement sur les sciences, porte-paroles à elles seules des cours d’eau.

Annonce

Argumentaire

Par l’intermédiaire de l’analyse du fonctionnement et de la gestion des cours d’eau, aussi bien les chercheurs que d’autres acteurs participent à imaginer et construire les cours d’eau de demain. En effet, à l’heure de la gouvernance et de la co-production des connaissances et des problématiques, l’ouverture à la pluralité des parties prenantes est prônée. Ainsi, la gestion durable des cours d’eau ne peut plus s’appuyer uniquement sur les sciences, porte-paroles à elles seules des cours d’eau. Marqués par cette tendance, ses représentants tendent à davantage tenir compte des aspects socio-politiques et territoriaux, ainsi que des représentations sociales pour construire in fine un projet politique des cours d’eau en tant qu’ « objet vivant construit » (Micoud, 2000). La gestion des cours d’eau du futur peut ainsi être discutée au moyen de toutes les sciences, des inventeurs-ingénieurs, des architectes, des urbanistes incluant d’autres formes d’expertises telles que celles de la société civile ou des riverains au moyen d’une démarche politique imaginative.

Pourtant, cette démarche peut se confronter à des contraintes matérialisées dans l’action. Les cours d’eau ne peuvent, d’une part, être parfaitement transformés, façonnés ou composés à souhait du fait de leurs caractères vivants, puissants, insoumis, variables au gré des saisons. Ce caractère récalcitrant de la « Nature » se manifeste notamment avec les inondations malgré la présence de digues, ou le caractère infructueux de projets de re-méandrisation. D’autre part, le projet de maîtrise de la « Nature » n’est plus aussi prégnant que dans les siècles et décennies précédentes pour des raisons liées à la fois aux découvertes scientifiques et aux attentes sociétales concomitantes à un tournant écologique (Germaine et Barraud, 2013), nouveau paradigme de gestion des cours d’eau.

Tout comme les villes, les cours d'eau peuvent pourtant être considérés comme des processus socio-naturels, en évolution constante par rapport aux changements climatiques, technologiques, hydrologiques, politiques et culturels tels que décrit par le cycle hydro-social (Linton et Budds, 2014). Ces processus impliquent la co-production des cours d'eau et de la société, de sorte que les changements dans l'un impliquent des changements dans l'autre. Il importe, en ce sens, de questionner le droit et le rôle des individus dans ces processus, puis les types de politiques à mener.

Le géographe D. Harvey a décrit le droit à la ville (d’après Lefebvre, 1968) : « bien plus que la liberté individuelle d'accéder aux ressources urbaines, c'est un droit de se changer en changeant la ville. Il s'agit d'ailleurs d'un droit commun plutôt que d'un droit individuel puisque cette transformation dépend inévitablement de l'exercice d'un pouvoir collectif de remodeler les processus d'urbanisation » (Harvey, 2008). Comment considérer un éventuel droit aux cours d’eau en tant que droit d'imaginer et de s'impliquer dans leurs futurs ?

Les propositions d’articles sont invitées à s’intéresser à la relation entre passé, présent et futur et aux manières dont il est possible de les assembler pour répondre au titre d’un ouvrage récent : Quelles rivières pour demain ? (…) (Lévêque, 2016). Il s’agit ainsi de penser les tenants et les aboutissants du lien entre la réflexion et l’action pour mettre en exergue les formes et le rôle de l’imagination dans la construction d’un projet collectif/commun de gestion des cours d’eau.

Ces réflexions convient à traiter certains grands thèmes que nous espérons approfondir via cet appel à contribution. Des axes de questionnement sont ainsi suggérés :

  • un premier thème relève de la variété des acteurs susceptibles de participer à l’imagination et à la construction des cours d’eau de demain : qui doit et qui a le droit d'imaginer, de définir et de gérer le devenir des cours d’eau ? Au nom de quelle(s) légitimité(s) des acteurs sont-ils plus disposés à décider ? Qu’est-ce que cela dit de nos gouvernements/ gouvernance/gouvernementalité de l’eau ?
  • un deuxième thème se rapporte au comment : comment imaginer les cours d’eau de demain ? Comment accommoder et concilier la variété de visions du futur ? Grâce à quels outils, instruments, technologies, techniques, paradigmes… ? Selon quels référentiels, normes, références, modèle d’intégration ou de désintégration ?
  • un troisième thème est celui du lieu et met en avant les aspects géoculturels : imaginer des cours d’eau du futur implique-t-il nécessairement des différences manifestes selon les aires géographiques, des enjeux propres aux territoires, des écoumènes, des projets politiques/civilisationnels ? Quelles places et formes peuvent être accordées à la migration des idées sur les cours d’eau ? Pour le dire autrement, y-a-t-il une géographie de l’imagination dans le devenir des cours d’eau ?

Délais et consignes

Cette proposition fait suite à l’organisation d’un colloque en juin 2017 à l’Université de Limoges sur le même sujet. Les demandes d’information pourront être faites à Jamie Linton et Jacques-Aristide Perrin en tant qu’éditeurs-invités de la revue Géocarrefour.

Les propositions d’articles devront respecter le format imposé par la revue (https://geocarrefour.revues.org/1017) et être envoyées

pour le 1er décembre 2017 au plus tard,

à la fois à Jamie Linton (james.linton@unilim.fr), à Jacques-Aristide Perrin (jacques-aristide.perrin@etu.unilim.fr) et à la revue (geocarrefour@revues.org) pour une publication prévue en 2018. Les articles seront ensuite évalués en double aveugle suite à des propositions émises par le comité de rédaction. Les auteurs recevront notification de la décision (et des instructions de correction) en février 2018.

Le comité de rédaction

  • Manuel APPERT, Université Lumière - Lyon 2,
  • Emmanuelle BOULINEAU, Ecole normale supérieure Lettres et sciences humaines,
  • André BUISSON, Université Jean-Moulin Lyon 3,
  • Dominique CHEVALIER, ESPE – Université Lyon 1,
  • Nicole COMMERÇON, CNRS UMR 5600 Environnement, Ville Société,
  • Lydia COUDROY de LILLE, Université Lumière - Lyon 2,
  • Hervé CUBIZOLLE, Université Jean Monnet - St-Etienne,
  • Olivier DESLONDES, Université Lumière - Lyon 2,
  • Samuel DEPRAZ, Université Jean Moulin - Lyon 3,
  • Stéphane FRIOUX, Université Lumière - Lyon 2,
  • Stéphane HERITIER, Université Jean Monnet - St-Etienne,
  • Anne HONEGGER, CNRS UMR 5600 Environnement, Ville Société,
  • Thierry JOLIVEAU, Université Jean Monnet - St-Etienne,
  • Isabelle LEFORT, Université Lumière - Lyon 2,
  • Julie LE GALL, Ecole normale supérieure Lettres et sciences humaines,
  • Yves-François Le LAY, Ecole normale supérieure Lettres et sciences humaines,
  • Christian MONTES, Université Lumière - Lyon 2,
  • Elise ROCHE, INSA,
  • Hélène ROTH, Université Blaise-Pascal – Clermont-Ferrand,
  • John TUPPEN, Université Joseph Fourier - Grenoble 1,
  • Eric VERDEIL, CNRS UMR 5600 Environnement, Ville Société.

Conseil scientifique

  • Hugh CLOUT (University College, Londres),
  • Guy DI MÉO (Université Michel de Montaigne, Bordeaux 3),
  • Elisabeth DORIER (Aix-Marseille Université),
  • Ulrike GRABSKI-KIERON (Université de Munster),
  • Frédéric LASSERRE (Université Laval, Québec),
  • Sako MUSTERD (Universiteit van Amsterdam),
  • Teresa Vicente MOSQUETE (Université de Salamanque),
  • Emmanuel REYNARD (Université de Lausanne),
  • Thérèse SAINT JULIEN (Université Paris I-Panthéon Sorbonne).

Bibliographie

DICKS H., 2015, De la ville anthropomimétique à la ville biomimétique : les eaux usées, sales et impures dans le nouvel imaginaire de la ville forêt, Colloque Cerisy : Rationalités, Usages et Imaginaires de l’Eau.

GERMAINE M-A. et BARRAUD R., 2013, Restauration écologique et processus de patrimonialisation des rivières dans l’Ouest de la France, VertigO - la revue électronique en sciences de l'environnement [En ligne], Hors-série 16.

HARVEY D., 2008, The Right to the City, New Left Review, 53, p.23-40.

DOI : 10.1111/j.0309-1317.2003.00492.x

LEFEBVRE H., 1968, Le droit à la ville, Paris, Edition du Seuil.

DOI : 10.3406/homso.1967.1063

LEVEQUE C., 2016, Quelles rivières pour demain ? Réflexions sur l'écologie et la restauration des cours d'eau, Paris, Editions Quae.

LINTON J. et BUDDS J., 2014, The Hydrosocial Cycle: Defining and Mobilizing a Relational-Dialectical Approach to Water, Geoforum, 57, p.170-180.

DOI : 10.1016/j.geoforum.2013.10.008

MICOUD A., 2000, Patrimonialiser le vivant, Espaces Temps, vol.74-75, n°1, p. 66-77.

DOI : 10.3406/espat.2000.4089

SELMAN P., CARTER C., LAWRENCE A. et MORGAN C., 2010, Re-connecting with a Recovering River through Imaginative Engagement, Ecology and Society, 15(3), p. 18.

DOI : 10.5751/ES-03476-150318


Dates

  • vendredi 01 décembre 2017

Fichiers attachés

Mots-clés

  • cours d'eau, imagination, devenir

Contacts

  • Jacques-Aristide Perrin
    courriel : jacques-aristide [dot] perrin [at] etu [dot] unilim [dot] fr

URLS de référence

Source de l'information

  • Jacques-Aristide Perrin
    courriel : jacques-aristide [dot] perrin [at] etu [dot] unilim [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Si nous imaginons le devenir des cours d’eau, ils ressembleraient à … ? », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 12 juillet 2017, https://doi.org/10.58079/y2l

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