AccueilCinémas de genre : formes, usages, étiquetages

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Cinémas de genre : formes, usages, étiquetages

Cinemas of genre - forms, uses and labeling

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Publié le mercredi 12 juillet 2017

Résumé

Soutenu par le laboratoire d'excellence « Industries culturelles et création artistique » (ICCA), ce séminaire entend contribuer à fédérer, dans une perspective pluridisciplinaire, un ensemble de travaux se proposant d’étudier les films ou les cinémas dits « de genre », tout en réfléchissant aux différents sens de ce qualificatif polysémique et à la variété de ses usages créatifs, professionnels et cinéphiliques. Il déroulera une fois par mois le vendredi (15h-17h) à la Maison de la recherche de la Sorbonne Nouvelle. Les propositions sont à envoyer avant le 15/09.

Annonce

Argumentaire

Longtemps délaissés par la littérature académique, la notion de genre et les nombreux enjeux qu’elle recouvre suscitent depuis une quinzaine d’années un nombre croissant de réflexions qui ont contribué à un renouvellement des études cinématographiques ainsi qu’à l’émergence de nouveaux champs de recherche, liés notamment à l’étude de la réception, des publics, de la cinéphilie et des usages sociaux liés au cinéma.

Ce séminaire entend participer à ce renouveau et contribuer à fédérer, dans une perspective pluridisciplinaire, un ensemble de travaux se proposant d’étudier de manière plus spécifique les films ou les cinémas dits « de genre », tout en réfléchissant aux différents sens de ce qualificatif polysémique et à la variété de ses usages créatifs, professionnels et cinéphiliques.

Traditionnellement opposée au cinéma d’auteur, l’expression « cinéma de genre » désigne le plus souvent un ensemble de films fortement marqués par leur catégorie filmique, reposant sur un mode de production industriel et relevant d’une forme de divertissement sériel et commercial destiné à fidéliser un public large. Pour certain-e-s cinéphiles, chercheur-e-s, critiques et membres de la profession, cette notion a cependant un sens plus particulier, en ce qu’elle renvoie plus précisément à certains genres « illégitimes », aussi peu considérés que peu visibles et peu étudiés, et relevant d’une économie souvent précaire ou marginale.

Entre ces deux acceptions dominantes du terme, qui correspondent à deux définitions aux contours flous, assez singuliers pour que les films concernés soient le plus souvent nommés de façon relativement différenciée, mais paradoxalement insuffisamment déterminés pour les opposer ou les distinguer tout à fait, coexistent une variété de formes, d’usages et d’étiquetage liés aux films et cinémas « de genre ». Convaincue que cette variété témoigne à la fois de la richesse des phénomènes envisagés et de la nécessité de les contextualiser de manière précise, de la complexité à les saisir comme objets d’études et de l’intérêt de croiser les approches et les outils théoriques, l’équipe organisatrice de ce séminaire sollicite, de la part de chercheur-e-s jeunes ou confirmé-e-s, des communications portant sur un ou plusieurs de ces trois axes :

  1. Le premier axe, au croisement d’une approche esthétique et socio-économique, a pour but de réfléchir à l’importance des spécificités formelles et des représentations dans la définition de ces objets génériques comme dans leurs logiques de création et de diffusion. Dans cette optique, nous proposons notamment d’interroger la place des phénomènes de « recyclage » (jeux de répétitions, citations, emprunts, remakes), qui semblent caractériser aussi bien l’une et l’autre des deux définitions les plus courantes du cinéma « de genre », au sein de ces économies créatives depuis l’ère classique.
  2. Le second axe permet quant à lui de saisir les modes d’appropriation et les formes d’expertise que les cinémas de genre contribuent à générer, notamment sur Internet où les fans et d’autres récepteurs/trices jouent un rôle majeur dans la promotion, la valorisation, l’analyse et la médiatisation de ces univers génériques parfois faiblement institutionnalisés (si l’on pense, par exemple, au continent du cinéma « bis »). Sera également interrogée l’articulation entre la prétention « populaire » d’une grande partie de ces formes cinématographiques et l’expertise souvent érudite de ses publics effectifs.
  3. Le troisième axe questionnera les cinémas de genre au prisme des modes d’« étiquetage » qui les traversent, dans les deux acceptations que possède ce concept en sociologie : les processus d’identification d’individus « déviants » ou « marginaux » par les instances normatives ; et les dispositifs rhétoriques permettant de désigner et de nommer, à des fins de catégorisation et de hiérarchisation, les objets culturels.

Seront également bienvenues les communications qui entendent discuter de l’ambigüité de la notion de « cinéma de genre » et confronter les deux définitions autour desquelles s’articule le programme de ce séminaire.

Informations pratiques

Le séminaire bénéficie du soutien du Labex ICCA et s’inscrit dans les activités de l’IRCAV.

Il se déroulera une fois par mois (10 novembre, 8 décembre, 12 janvier, 9 février, 9 mars et 13 avril) le vendredi de 15h à 17h à la Maison de la Recherche de la Sorbonne Nouvelle. Certaines séances accueilleront des professionnel-le-s.

Modalités de soumission

Pour soumettre une communication, merci d’envoyer

avant le 15 septembre 2017

une proposition aux adresses suivantes thomas@pillard.nom.fr, boissonneau.m@gmail.com, quentin.mazel@gmail.com contenant les informations suivantes :

  • Les noms, prénoms et courriel de tou-te-s les co-auteur-e-s/intervenant-e-s ;
  • Le titre de la communication ;
  • Un résumé de la communication de 400 mots maximum ;
  • 5 mots clés ;
  • Une brève biographie incluant votre université et laboratoire de rattachement ;
  • Une bibliographie sélective.

Les propositions de jeunes chercheur-e-s sont vivement encouragées à partir du Master 2. Le séminaire est ouvert à tou-te-s, y compris aux étudiant-e-s de Licence et aux auditeurs/trices libres.

Comité scientifique et d’organisation

  • Mélanie Boissonneau, docteure et ATER, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 (IRCAV)
  • Quentin Mazel, doctorant, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 (IRCAV)
  • Thomas Pillard, Maître de conférences, Université Sorbonne Nouvelle – Paris 3 (IRCAV)

Bibliographie indicative

ALTMAN Rick, La Comédie musicale hollywoodienne. Les problèmes de genre au cinéma [1987], Armand Colin, Paris, 1992.

ALTMAN Rick, « Emballage réutilisable : les produits génériques et le processus de recyclage », Iris, n° 20, « Sur la notion de genre au cinéma », automne 1995, p. 13-30.

ALEXANDRE Olivier, La Règle de l’exception. Écologie du cinéma français, Éditions de l’Ehess, Paris, 2015.

BECKER Howard S., Outsiders. Études de sociologie de la déviance, Éditions Métailié, Paris, 1985.

DELAPORTE Chloé, Le Genre filmique. Cinéma, télévision, internet, Presses Sorbonne Nouvelle, Paris, 2015.

DONNAT Olivier (dir.), Passionnés, fans et amateurs (Réseaux, n° 153), 2009.

DUFOUR Éric, Le Cinéma d’horreur et ses figures, Presses universitaires de France, Paris, 2006.

DUFOUR Éric,La Valeur d’un film. Philosophie du beau au cinéma, Armand Colin, Paris, 2015.

ESQUENAZI Jean-Pierre, « Le renouvellement d’un jeu de langage : genres et canaux », Réseaux, vol. 15, n° 81, 1997, p. 103-118.

GIMELLO-MESPLOMB Frédéric (dir.), L’Invention d’un genre : le cinéma fantastique français ou les constructions sociales d’un objet de la cinéphilie ordinaire, L’Harmattan, Paris, 2012.

GIMELLO-MESPLOMB Frédéric (dir.), Les Cinéastes français à l’épreuve du genre fantastique. Socioanalyse d’une production artistique, L’Harmattan, Paris, 2012.

JULLIER Laurent et LEVERATTO Jean-Marc, Cinéphiles et cinéphilies. Une histoire de la qualité cinématographique, Armand Colin, Paris, 2010.

JULLIER Laurent, Interdit aux moins de 18 ans. Morale, sexe et violence au cinéma, Armand Colin, Paris, 2008.

LE GRAS Gwénaëlle et SELLIER Geneviève, Cinémas et cinéphilies populaires dans la France d’après-guerre, 1945-1958, Nouveau Monde Éditions, Paris, 2015.

LEVERATTO Jean-Marc, Introduction à l’anthropologie du spectacle, La Dispute, Paris, 2006.

MOINE Raphaëlle, Les Genres du cinéma [2002], Armand Colin, Paris, 2008.

MOINE Raphaëlle, « Film, genre, interprétation », Le Français d’aujourd’hui, n° 165, 2009, p. 9-16.

MOINE Raphaëlle & SELLIER Geneviève, Genre/Gender (CINéMAS, vol. 22, n° 2-3), printemps 2012.

PILLARD Thomas, Le Film noir français face aux bouleversements de la France d’après-guerre, 1946-1960, Éditions Joseph K, Nantes, 2014.

Lieux

  • 4 Rue des Irlandais
    Paris, France (75005)

Dates

  • vendredi 15 septembre 2017

Mots-clés

  • cinéma, genre cinématographique, cinéma de genre, économie créative, réception

Contacts

  • Thomas Pillard
    courriel : thomas [dot] pillard [at] sorbonne-nouvelle [dot] fr

Source de l'information

  • Thomas Pillard
    courriel : thomas [dot] pillard [at] sorbonne-nouvelle [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Cinémas de genre : formes, usages, étiquetages », Appel à contribution, Calenda, Publié le mercredi 12 juillet 2017, https://doi.org/10.58079/y2x

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