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Les violences faites aux femmes dans les PECO (Pays de l’Europe centrale et orientale). Tolérance zéro

Violence toward women in Central and Eastern European countries. Zero tolerance

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Publié le mardi 25 juillet 2017

Résumé

Dans un contexte mondial de crise économique et financière, mais aussi politique et idéologique, force est de constater le ralentissement des progrès en faveur de l’égalité femme-homme et des droits fondamentaux des femmes et des filles, et parfois même leur remise en cause. Des avancées importantes ont été réalisées et les filles de même que les femmes accèdent de plus en plus à l’éducation et à l’emploi, aux services de santé et aux espaces de décisions. Pourtant, la majorité des femmes continuent de subir des discriminations dans tous les domaines : économique, politique et social. En dépit de nombreuses avancées juridiques, leurs droits ne sont pas toujours respectés. Les violences faites aux femmes et aux filles sont un fléau intolérable qui continue de toucher une femme sur sept dans le monde.

Annonce

Colloque international, Bucarest, Roumanie, le 20 octobre 2017

Argumentaire

La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, adoptée par les Nations Unies en 1948, selon laquelle « tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits » prend en compte la dignité comme un droit fondamental dès la naissance, droit ne pouvant être mis en question ou conditionné par quelque circonstance que ce soit. De ce droit fondamental garanti par la Déclaration, ainsi que par la plupart des démocraties constitutionnelles, dérivent d’autres droits de même importance, des droits civiques, juridiques, sociaux, politiques et économiques. Le respect de ces droits est garanti à leurs citoyens par les pays signataires de la Déclaration .

Les violences faites aux femmes ont des conséquences sur leur dignité, leur liberté, leur sécurité et parfois sur leur vie. L’absence d’un contexte législatif cohérent et égalitaire, associée à l’absence de politiques préventives vis-à-vis des violences faites aux femmes, entraînent des manquements à de multiples droits, tel que celui à un procès équitable, à l’intégrité physique et mentale ainsi qu’à l’indépendance financière. Ces disparités sont exacerbées par des pressions sociales et l’incapacité de certains à évaluer les répercussions physiques et psychologiques des violences faites aux victimes sur les court, moyen et long termes. Enfin, le plus souvent l’Etat ne dispose pas des mécanismes nécessaires pour prendre en compte ces conséquences.

Dans un contexte mondial de crise économique et financière, mais aussi politique et idéologique, force est de constater le ralentissement des progrès en faveur de l’égalité femme-homme et des droits fondamentaux des femmes et des filles, voire parfois leur remise en cause. Des avancées importantes ont eu lieu: les filles de même que les femmes accèdent de plus en plus facilement à l’éducation et à l’emploi, aux services de santé et aux espaces de décision. Pourtant, la majorité des femmes continuent de subir des discriminations dans les domaines économique, politique et social. En dépit de nombreux progrès  juridiques, leurs droits ne sont pas toujours respectés. Les violences faites aux femmes et aux filles sont un fléau intolérable qui continue de toucher une femme sur sept dans le monde.

Vingt ans après l’adoption de l’ambitieux Programme d’action de Beijing (1995), le bilan dressé dans les différentes régions du monde souligne sans conteste que, malgré bien des avancées dans plusieurs domaines tels que l’accès à l’éducation de base, les femmes ne bénéficient pas des politiques de développement sur un pied d’égalité avec les hommes.

Au niveau mondial en 2016, par exemple : la majorité des pauvres sont des femmes ; une femme sur 7 est victime de violences physiques, psychologiques ou économiques ; 53 % des enfants non scolarisés au primaire et 52 % au secondaire sont des filles ; 830 femmes meurent chaque jour en donnant naissance à un enfant ; seules 22,8 % des parlementaires sont des femmes.

Dans ce contexte, en 2016, 55% des Roumains et 31% des Français étaient convaincus que les rapports sexuels sans consentement sont justifiés dans certaines situations et respectivement 33% et 11% que le contrôle du partenaire par des pressions financières ou la confiscation des papiers d’identité devrait être autorisé. Seulement 70% de la population française et 22% de la population roumaine ont connaissance de l’existence de services aux victimes des violences domestiques (Eurobaromètre 449, 2016). Le Ministère des Finances de Roumanie a émis un avis défavorable quant à l’approbation de l’édition 2017 du « Programme d’Intérêt National dans le Domaine des Violences Domestiques et de l’Egalité des Chances » et ce en dépit de l’absence de cours d’éducation sexuelle dans les programmes scolaires et de l’absence de politiques publiques efficaces contre les violences sexuelles. La Roumanie s’est engagée, de par sa signature à la Convention d’Istanbul, à développer des instruments efficaces pour assurer l’égalité des chances et la prévention des violences.

Les violences faites aux femmes continuent d’être sous-rapportées et la plupart des femmes victimes ne portent pas plainte. En Roumanie, on observe une grande différence entre le nombre d’appels au numéro d’urgence 112 et le nombre de demandes pour une ordonnance de protection, ce qui signale l’existence de certains obstacles à l’accès des femmes aux services de justice et au respect du droit à la sécurité dans le cas de la violence domestique. Pourtant, une dernière étude (qui prend en compte la période 2012-2016) réalisée par Le Réseau pour la prévention et la lutte contre les violences faites aux femmes relève que, parmi les 15.313 demandes pour une ordonnance de protection, 88% ont été déposées par des femmes, ce qui signifie une augmentation pouvant s’expliquer par le fait qu’un nombre croissant des femmes ont eu connaissance de l’existence de cet outil juridique.

Depuis 2010, l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) a choisi de prioritiser son action autour de la construction d’une stratégie francophone de mobilisation et de plaidoyer en faveur des droits des femmes, de leur autonomisation, de l’égalité entre les sexes et contre les discriminations et les violences faites aux femmes, dans les espaces décisionnels francophones et dans les débats internationaux. En Europe centrale et orientale, l’OIF soutient, depuis quelques années déjà, l’organisation de séminaires régionaux au sujet de l’égalité femme-homme qui rassemblent des correspondants nationaux et des représentants d’ONG francophones. Ce projet a été assumé par l’Albanie, l’Arménie, la Bulgarie, l’Ex-République yougoslave de Macédoine, la Moldavie et la Roumanie. Deux séminaires, un à Erevan sur la contribution de la société civile à l’égalité femme-homme en ECO, un autre à Chisinau sur la promotion de l’égalité femme-homme dans et par l’éducation, ont été organisés, grâce au soutien mentionné, par les Ministères des Affaires étrangères des pays organisateurs, en partenariat avec plusieurs ONG spécialistes du sujet.

Depuis 2016, le CEREFREA Villa Noël a créé, avec le soutien de l’OIF, l’axe « Francophonie et droits humains », qui se propose d’ajouter une dimension de recherche complémentaire aux différents autres aspects – institutionnels, sociaux et informels – qui constituent la sphère d’action de la Francophonie en matière de droits de l’homme. Un premier colloque international sur l’égalité femme-homme dans et par l’éducation dans les PECO a eu lieu l’automne passé à Bucarest, réunissant des spécialistes de plusieurs pays : Algérie, Arménie, Géorgie, France, Maroc, Roumanie et République de Moldavie. Les actes du colloque seront publiés prochainement.

La série de colloques internationaux continue cette année avec le thème des violences faites aux femmes. Le CEREFREA Villa Noël, en partenariat avec la Faculté de Sciences Politiques de l’Université de Bucarest, la Faculté de Journalisme et Sciences de la Communication de la même université, l’École Nationale de Sciences Politiques et Administratives, le Centre Féministe FILIA, l’Université Lumière Lyon 2, et avec le soutien de l’Organisation Internationale de la Francophonie et de l’Agence universitaire de la Francophonie, organise le 20 octobre 2017, à la Villa Noël (6, rue Emile Zola, Bucarest), le colloque international « Les violences faites aux femmes dans les PECO. Tolérance zéro ».

L’objectif général de notre colloque est de réfléchir aux causes des violences, de dresser l’état des lieux dans plusieurs pays, d’identifier et d’analyser les stratégies d’intervention pertinentes contre les violences et en faveur de l’EFH.

Axes thématiques

Dans ce but, nous proposons  les pistes de recherches suivantes, sans vouloir limiter les thèmes des interventions :

  •  les politiques et les mesures nationales et internationales de protection et d’assistance pour toutes les victimes de la violence de genre (lois et leur mise en œuvre, ordonnances de protection, ordonnances d’interdictions, sanctions, mesures pénales, etc.) ;
  •  les structures agissant dans le domaine des violences faites aux femmes ;
  •  le rôle de la recherche dans la prévention, la poursuite et l’élimination des violences faites aux femmes (analyse de la législation, proposition de lois, création de centres d’hébergement pour les victimes des violences, centres de crise, numéros d’urgence, aide juridique, etc.) ;
  •  la perspective du genre dans les programmes et cursus scolaires et universitaires ;
  •  le sexisme et les violences sexuelles contre les femmes ;
  •  les traumas –moyens de découverte et d’allègement ;
  •  l’art comme projet d’élimination des violences et comme expression des sujets tabou ;
  •  etc.

Calendrier

  • 20 août 2017 : envoi de la proposition de participation sous forme d’un résumé d’environ 350-400 mots en français aux adresses : simona.necula@villanoel.ro et larissa.luica@villanoel.ro.

Les propositions doivent être accompagnées des noms, affiliations et adresses e-mail de tous les participants.

  • 1er septembre 2017 : notification des résultats
  • 20 octobre 2017 : tenue du colloque
  • 20 décembre 2017 : soumission de l’article, en vue de sa publication. Cette dernière fera l’objet d’une procédure de sélection spécifique.

Comité d’organisation et scientifique

  • Simona NECULA – CEREFREA Villa Noël, Université de Bucarest, Roumanie
  • Larissa LUICĂ – CEREFREA Villa Noël, Université de Bucarest, Roumanie
  • Ionela BĂLUȚĂ – Faculté de Sciences Politiques, Université de Bucarest, Roumanie
  • Anca DOHOTARIU – Faculté de Sciences Politiques, Université de Bucarest, Roumanie
  • Daniela ROVENȚA-FRUMUȘANI – Faculté de Journalisme et Sciences de la Communication, Université de Bucarest
  • Mihaela MIROIU - Ecole Nationale de Sciences Politiques et Administratives
  • Dana POPESCU-JOURDY – laboratoire « Éducation, Cultures, Politiques », Université Lumière Lyon 2, France
  • Jean-Claude SOULAGES – Centre Max Weber, Université Lumière Lyon 2, France

Le 21 octobre 2017 le colloque sera suivi par le séminaire régional organisé par sur l’égalité femme-homme « Les violences faites aux femmes dans les PECO. Tolérance zéro » organisé par le Ministère des Affaires Etrangères de Roumanie en coopération avec l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et avec la participation des ONG Centre FILIA et Association ANAIS. Pour en savoir plus : http://www.villanoel.ro/seminaire-regional-sur-legalite-femme-h.

Lieux

  • 6, rue Emile Zola
    Bucarest, Roumanie (011847)

Dates

  • dimanche 20 août 2017

Mots-clés

  • PECO, violences faites aux femmes, études de genre, politiques publiques, société civile

Contacts

  • Larissa Luica
    courriel : larissa [dot] luica [at] unibuc [dot] ro

URLS de référence

Source de l'information

  • Larissa Luica
    courriel : larissa [dot] luica [at] unibuc [dot] ro

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Les violences faites aux femmes dans les PECO (Pays de l’Europe centrale et orientale). Tolérance zéro », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 25 juillet 2017, https://doi.org/10.58079/y5a

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