AccueilSylvie Germain et les mythes

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Sylvie Germain et les mythes

Sylvie Germain and myths

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Publié le mardi 01 août 2017

Résumé

Dans un syncrétisme qui lui est particulier, Sylvie Germain mélange les mythes gréco-romains avec les mythes chrétiens et les mythes littéraires. Son écriture « mythophore » se nuance avec chaque livre. La texture poétique se prête non seulement à une lecture mythocritique, mais à une variété d’autres lectures : thématiques, stylistiques, psychanalytiques, sociologiques, historiques, philosophiques, qui peuvent montrer comment les mythèmes amplifient les sens et les émotions.Nous convions donc les participants à se pencher sur cette partie énigmatique de toute œuvre littéraire, dont les sens ne seront jamais épuisés. Nous espérons que la rencontre de Cluj sera nourrie de ce que Sylvie Germain a si bien synthétisé : « Ce qu’un homme ne dit pas est le sel de la conversation » (Éclats de sel).

Annonce

Colloque International, 23-25 avril 2018, Cluj-Napoca, Roumanie

Organisé par :

  • La Faculté des Lettres de l’Université Babeş-Bolyai de Cluj-Napoca (Roumanie)
  • CERFA (le Centre d’Étude du Roman Français Actuel)

Argumentaire

Le terre, le ciel, le corps, le temps – tout est « écritoire » pour Sylvie Germain et « Toute écritoire est palimpseste » (Rendez-vous nomades). Revalorisant aussi la notion de « lieu commun », l’auteure nous livre un des principes esthétiques qui régissent son art : « aussi imaginatif, aussi inventif et novateur soit un écrivain, il ne crée rien, il reprend des thèmes déjà interrogés, traités, fouillés par des myriades d’autres avant lui pour les ressasser à sa façon, leur donner une coloration nouvelle, un accent différent. » Et l’originalité résiderait ainsi, par le biais d’une vision postmoderne complètement récupérée, dans la réécriture.

Sylvie Germain pratique une écriture orphique par excellence, qui chante et enchante le lecteur par sa musicalité et ses prouesses langagières et le trouble par les terribles passions que vivent ses personnages. Victorieuse par son art, au détriment des « mal-aimants » de la vie ou de l’histoire, l’écriture « à la marelle » (Rendez-vous nomades) qu’elle pratique se joue des imprévus qui apparaissent sur un canevas (spatio-temporel) donné et connu ; c’est comme cela que naît l’intertextualité, dans ce cas sous la forme de la réécriture des mythes.

Dans un syncrétisme qui lui est particulier, Sylvie Germain mélange les mythes gréco-romains avec les mythes chrétiens et les mythes littéraires. Ainsi les histoires qu’elle raconte se contaminent-t-elles d’un illo tempore qui se joue des effets de réel, et où « le temps se désheure » (Magnus). Elle joue avec les repères historiques et géographiques, reconstituant un chronotope particulier où les événements racontés sont placés « dans la nuit du réel », car « L’imaginaire est l’amant nocturne de la réalité » (« Intercalaire », Magnus). Les locus amœnus de l’auteure, la province, la ville (celle de Prague), la forêt, le marais deviennent mythiques par les connotations qui leur sont attachées.

L’histoire que Sylvie Germain recrée dans chaque texte se contamine d’un souffle spécial qui côtoie le destin des grandes tragédies : l’individu est soumis aux lois du temps et du hasard malencontreux, tandis que le bonheur peine à se réaliser. S’il apparaît sous la forme d’un amour exceptionnel, par exemple, il ne peut être que momentané et renchérir la souffrance par sa perte.

Le rapport à la temporalité humaine « universelle » est chez Sylvie Germain ponctué par les conflits armés et politiques des derniers siècles, et se dirige vers la configuration d’un mythe martial destructeur, celui de la guerre, vue dans une forme désacralisante et deshumanisante.

Quant au rapport à la temporalité humaine « individuelle », l’auteure semble privilégier l’enfance, souvent confrontée aux drames familiaux ou historiques où les adultes n’épargnent pas leurs enfants. Les personnages affrontent le Mal où lui succombent.

Êtres passionnels, mis souvent sous le signe de la « colère » (crimes, viols, suicides, vengeances, folies), les personnages de Sylvie Germain sont à la recherche de l’amour de l’autre. Sous la forme gémellaire, androgynique, amicale ou filiale, le destin rapproche les personnages ou les éloigne, dans une quête permanente de l’autre.

L’écriture « mythophore » de Sylvie Germain s’enrichit et se nuance avec chaque livre de fiction, d’art, avec ses essais. La texture poétique se prête non seulement à une lecture mythocritique, mais à une variété d’autres lectures : thématiques, stylistiques, psychanalytiques, sociologiques, historiques, philosophiques, etc., qui, toutes, peuvent montrer comment les mythèmes densifient, intensifient et amplifient les sens et les émotions.

Nous convions donc les participants à se pencher sur cette partie énigmatique de toute œuvre littéraire, dont les sens ne seront jamais épuisés, réitération du principe de l’opera aperta.Nous espérons que la rencontre de Cluj sera nourrie de ce que Sylvie Germain a si bien synthétisé : « Ce qu’un homme ne dit pas est le sel de la conversation » (Éclats de sel).

Modalités pratiques d'envoi des propositions

Les propositions de communication d’une quinzaine de lignes ainsi qu’une notice bio-bibliographique de dix lignes (appartenance, centres d’intérêt, publications) seront envoyées

jusqu’au 15 septembre 2017

à l’adresse de : Simona Jişa : simonajisa@yahoo.fr

Les confirmations d’acceptation seront faites fin octobre 2017.

À chaque intervention seront allouées 20 minutes, suivies par des discussions. Le volume des Actes sera publié chez Casa Cărții de Știință de Cluj-Napoca. Ne seront publiées que les communications soutenues par leurs auteurs lors du colloque à Cluj.

La taxe de participation sera de 60 euros, (50 euros pour les doctorants, 70 euros pour les communications à deux auteurs, si les deux sont présents), incluant le dossier du colloque, la publication des Actes en volume, les pauses-café, deux repas de midi et le dîner festif. Le transport et le logement seront à la charge des participants. Les organisateurs suggèrent l’Hôtel Universitas (35 euros/nuit).

Lieu du déroulement des séances : Université Babeş-Bolyai, Faculté des Lettres, 31 rue Horea, 400202, Cluj-Napoca, Roumanie.

http://lett.ubbcluj.ro/?lang=en

Organisateurs

  • Simona Jişa : simonajisa@yahoo.fr
  • Yvonne Goga : yvonne_goga@yahoo.fr
  • Bianca Bartoș : biancabartos@yahoo.com

Comité scientifique

  • Mamadou Faye (Université Cheikh Anta Diop de Dakar, Sénégal)
  • Yvonne Goga (Université Babeş-Bolyai, Cluj-Napoca, Roumanie)
  • Simona Jişa (Université Babeş-Bolyai, Cluj-Napoca, Roumanie)
  • Buata Malela (Université de Mayotte, France)
  • Alexandrina Mustățea (Université de Pitești, Roumanie)
  • Bogdan Veche (Université d’Ouest, Timișoara, Roumanie)

Catégories

Lieux

  • Université Babeş-Bolyai, Faculté des Lettres, 3 - 1 rue Horea
    Cluj-Napoca, Roumanie (400202)

Dates

  • vendredi 15 septembre 2017

Fichiers attachés

Mots-clés

  • Sylvie Germain, mythes, intertextualité

Contacts

  • Simona Jișa
    courriel : simonajisa [at] yahoo [dot] fr

Source de l'information

  • Simona Jișa
    courriel : simonajisa [at] yahoo [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Sylvie Germain et les mythes », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 01 août 2017, https://doi.org/10.58079/y6r

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