AccueilLa poésie de Wolfgang Hilbig : « Carnet de rêves de la modernité » ?

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La poésie de Wolfgang Hilbig : « Carnet de rêves de la modernité » ?

Hilbigs Lyrik, ein „Traumbuch der Moderne?“

The poetry of Wolfgang Hilbig: "A dream book of modernity"?

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Publié le mardi 12 septembre 2017

Résumé

« Gedichte sind für mich die Essenzen literarischer Arbeit », déclare Wolfgang Hilbig en 1994 dans un entretien avec Harro Zimmermann. Ce colloque sera la première manifestation scientifique consacrée exclusivement à l'œuvre poétique de Wolfgang Hilbig. Il a pour ambition de commencer à combler une lacune de la recherche en sondant l'un des paradoxes dans lequel cette œuvre s'inscrit d'emblée : incarnant aux yeux de son auteur l'essence de sa / la littérature, la poésie est en même temps la partie la moins étudiée de son œuvre. 

Annonce

Argumentaire

„Gedichte sind für mich die Essenzen literarischer Arbeit“, déclare Wolfgang Hilbig en 1994 dans un entretien avec Harro Zimmermann.

Ce colloque, dernier pan du Programme-Formation-Recherche Ciéra Paris-Sorbonne/Nantes/Iéna « Modernité Est/Ouest : Hilbig et (toute) la modernité » après un colloque à Berlin en juin 2017 pour le dixième anniversaire de la mort de l’écrivain, sera la première manifestation scientifique consacrée exclusivement à l’œuvre poétique de Wolfgang Hilbig ; il a pour ambition de commencer à combler une lacune de la recherche en sondant l’un des paradoxes dans lequel cette œuvre s’inscrit d’emblée : incarnant aux yeux de son auteur l’essence de sa/la littérature, la poésie est en même temps la partie la moins étudiée de son œuvre. 

Si les recueils de poésie publiés du vivant de leur auteur ne sont qu’au nombre de trois, avec abwesenheit (1979), die versprengung (1986) et Bilder vom Erzählen (2001), et si sa prose, en nombre de volumes publiés, l’emporte largement, la poésie est le genre par lequel s’ouvre et se ferme la production hilbigienne publiée. abwesenheit et Bilder vom Erzählen reçoivent par là une position prééminente et confèrent à l’ensemble des textes de Hilbig les contours d’une œuvre.

Si les poèmes « abwesenheit » et « das meer in sachsen » sont bien entrés dans le canon de la poésie germanophone, le reste de son œuvre poétique, pourtant acclamé par les contemporains – le recueil Bilder vom Erzählen a été récompensé par le prix de poésie de langue allemande Peter Huchel en 2002 –, n’a pas encore bénéficié d’une réception à sa mesure. Le volume 1 des Werke, consacré aux poèmes, contenant un grand nombre de textes inédits et paru peu de temps après sa mort (éditions S. Fischer, 2008), a permis de mesurer l’ampleur de sa production poétique.

Outre la situation éditoriale spécifique de la poésie de Hilbig, cette réception est liée à la situation paradoxale de la poésie : d'une part, des textes publiés souvent parmi d'autres, éparpillés dans des revues ou anthologies, avec lectorat assez restreint et, plus généralement, une hégémonie commerciale du roman; d'autre part, la poésie reste symboliquement un genre majeur de par l'aura qu'elle peut conserver de la modernité de la première moitié du siècle et qui lui permet d'être perçue – anachroniquement ? – comme la source du processus d’écriture, l’apogée du travail littéraire, l’essence de la littérature. Hilbig semble en effet se faire l’écho des conceptions des structuralistes de l’école de Prague qui, autour de Jakobson, dans les années 1960, associaient « littérarité » et poésie à travers la notion de « fonction poétique du langage ». Définie comme la centration sur la matérialité du signe, la fonction poétique rappelait en outre certains critères de la modernité. Lorsque l’on se place dans cette tradition théorique, la poésie est par excellence le genre de la modernité.

La situation historique de l’œuvre de Hilbig actualise et exacerbe cette ambiguïté liée au genre littéraire. En RDA, la poésie a pu apparaître en effet comme un « lieu d’émancipation […] vis à vis des préceptes du réalisme socialiste », permettant d’exprimer une « parole alternative voire subversive » en raison du « cryptage propre » à ce genre littéraire (Goepper). Ainsi le statut de genre marginal est mis à profit par les écrivains est-allemands en désaccord avec les directives de la politique culturelle. Dans l’interview de 1994, Hilbig confie avoir eu en RDA une phase de lecture obsessionnelle de la poésie parce qu’il s’est toujours intéressé aux auteurs exclus (« ausgegrenzt ») dont les poètes (« Lyriker ») incarnent une variante : die « aus genrebedingten Gründen ausgegrenzte[n] Autoren ». À la conception de la poésie comme essence de la littérature s’adjoint celle de la marginalité subversive du poète. Qu’advient-il de ce programme après la disparition de la RDA ? 

L’enjeu de ce colloque sera de se demander d’une part s’il est possible de dégager, par-delà les bouleversements existentiels et historiques, une cohérence de l’œuvre poétique de Wolfgang Hilbig et, d’autre part, si les caractéristiques mises en lumière sont emblématiques d’une génération particulière ou bien d’un type d’écrivain socialisé en RDA. Il s’agirait de voir par exemple si l’identification de la poésie à l’essence de la/sa littérature se poursuit chez Hilbig sous la forme d’un absolu littéraire hérité du romantisme et de la modernité esthétique, tout en considérant les conséquences éventuelles pour l’interprétation de ses poèmes En d’autres termes, si son œuvre poétique vérifie ce qu’Heribert Tommek a pu montrer à partir du parcours d’autres écrivains est-allemands contemporains : la croyance au pouvoir de la parole poétique et à la « vocation » de l’écrivain (« Sendung »), valeurs qui seraient tombées en désuétude chez les écrivains socialisés à l’Ouest et que Tommek qualifie de « rêve anachronique. » 

Programm

Tagungsort : Goethe-Institut, 17 avenue d’Iéna, 16. Arrondissement

Donnerstag, 5. Oktober 2017

14:00 Ankunft/Empfang

  • 14:30 Bernard Banoun Hilbigs Gedichtbände – Mutmaßungen über einige Kompositionsprinzipienvon Hilbigs Gedichtbänden
  • 15:30 Michael Opitz Wolfgang Hilbigs « prosa meiner heimatstraße » – das Fragment gebliebene lyrische opus magnum des Autors
  • 16:30 Marie-Luise Bott Hilbigs C. F. Meyer-Spiegelungen in „Mittag“ (2000) und „Tage. Nächte“ (1990): Problematisierung des Wirklichkeitsbezuges
  • 18:30 Nico Bleutge : Lesung und Diskussion. Moderation: Birgit Dahlke

Freitag, 6. Oktober 2017

 Tagungsort : Heinrich-Heine-Haus : Cité universitaire (rer b-Station), 14. Arrondissement

  • 10:00 Françoise Lartillot Baudelaire in Hilbigs Lyrik
  • 11:00 Stephan Pabst Rimbaud in Hilbigs Lyrik
  • 12:00  Sylvie Arlaud „ich kann so viele dinge nicht mehr deuten-„ : Verhüllen und Benennen als Echos Hofmannsthals in Hilbigs Lyrik ?

13:00 Mittagessen

  • 14:30 Florence Baillet Ezra Pounds und T.S. Eliots Moderne in Heiner Müllers Theatertexten und Wolfgang Hilbigs Gedichten
  • 15:30 Hiroshi Yamamoto „des letzten tagebaus sumpfiger wunde“ Zur Poetologie der ausradierten Landschaft in der Lyrik von Wolfgang Hilbig und Volker Braun
  • 16:30 Maryse Jacob "Die Ruderalfläche" chez Peter Huchel et Wolfgang Hilbig : rien d'autre qu'un topos commun ou davantage ?
  • 18:00 Michael Opitz : Vorstellung seiner Hilbig-Biographie

Samstag, 7. Oktober 2017

Tagungsort : Heinrich-Heine-Haus : Cité universitaire (rer b-Station), 14. Arrondissement

  • 10:00  Anne Lemonnier-Lemieux Das Romantisch-Absolute in Hilbigs Lyrik
  • 11:00 Carola Hähnel-Mesnard Der Herbst in der Lyrik von Wolfgang Hilbig

12:00 Pause -  Buffet

  • 13:00 Nadia Lapchine Das Scheitern der poetischen und existentiellen Odyssee im Gedichtband Bilder vom Erzählen (2001): eine “Poetik des Abgrunds”?
  • 14:00 Heribert Tommek Stürze, Schattenkämpfe, Zergliederung, massierte Gegenwehr. Die Austragung poetologischer Zweikämpfe in Wolfgang Hilbigs Lyrik

Cette manifestation est organisée dans le cadre du Plan Formation Recherche 2016/2018 « Modernité Est/Ouest : Hilbig et toute la modernité » soutenu par le CIÉRA. Ce colloque a été rendu possible également grâce à l’aide de l’université Paris-Sorbonne (Fonds Intervention Recherche ; EA 3556 REIGENN), du CRINI (Université de Nantes), du DAAD, du Goethe Institut et de la Maison Heinrich-Heine.

Organisation et contacts

  • Sylvie Arlaud (Paris-Sorbonne) Sylvie.Arlaud@paris-sorbonne.fr
  • Bernard Banoun (Paris-Sorbonne) Bernard.Banoun@paris-sorbonne.fr
  • Bénédicte Terrisse (Université de Nantes) Benedicte.Terrisse@univ-nantes.fr

Catégories

Lieux

  • Heinrich Heine Haus, Cité Universitaire - 27C Boulevard Jourdan
    Paris, France (75014)

Dates

  • jeudi 05 octobre 2017
  • vendredi 06 octobre 2017
  • samedi 07 octobre 2017

Mots-clés

  • poésie, modernité, littérature, réception, poétologie

Contacts

  • Bernard Banoun
    courriel : bernard [dot] banoun [at] hotmail [dot] fr
  • Bénédicte Terrisse
    courriel : benedicte [dot] terrisse [at] univ-nantes [dot] fr
  • Sylvie Arlaud
    courriel : sylvie [dot] arlaud [at] wanadoo [dot] fr

Source de l'information

  • Sylvie Arlaud
    courriel : sylvie [dot] arlaud [at] wanadoo [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« La poésie de Wolfgang Hilbig : « Carnet de rêves de la modernité » ? », Colloque, Calenda, Publié le mardi 12 septembre 2017, https://doi.org/10.58079/ybi

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