AccueilDe la géographie sociale aux sciences sociales de l’espace

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De la géographie sociale aux sciences sociales de l’espace

From social geography to the social sciences of space

Quand les jeunes chercheurs interrogent l’interdisciplinarité en sciences sociales

When young researchers look at interdisciplinarity in the social sciences

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Publié le vendredi 13 octobre 2017

Résumé

Partant du constat d’une diffusion du paradigme originel de la géographie sociale, ces journées jeunes chercheurs visent à questionner les approches interdisciplinaires de l’espace. Si ce questionnement nous interroge tout particulièrement au sein de l’UMR Espaces et sociétés (ESO), fondée autour de ce paradigme, il interroge aussi tou·te·s les jeunes chercheur·e·s qui se reconnaissent dans les approches spécifiques de la compréhension des rapports entre espaces et sociétés, et ce quelle que soit leur thématique de recherche (environnement, genre, santé, politiques publiques, mobilités, logement, etc.) et leur discipline (géographie, sociologie, psychologie, etc.).

Annonce

Argumentaire

L’espace est une notion qui traverse les disciplines de par son histoire et sa portée heuristique. Elle se situe à la croisée de plusieurs disciplines appartenant aux sciences sociales (Berthelot, 2001). Cependant, sa théorisation et son usage ont davantage proliféré en géographie pour laquelle l’espace est une dimension constitutive de son identité.

Plus spécifiquement, la géographie sociale s’est construite à partir du « renversement de l’ordre des facteurs » : les dynamiques sociales sont considérées comme composante première de la production de l’espace. Puis dans le foisonnement des années 1970 et 1980, les Actions Thématiques Programmées « Observation du Changement Social » du CNRS ont contribué à bouleverser une partie de la géographie en France par le rapprochement entre des géographes et des sociologues (Bernard Kayser par exemple). L’établissement de la géographie sociale en tant que champ de la géographie humaine a été le fruit d’un long cheminement marqué par des figures « tutélaires » et des textes fondamentaux (Armand Frémont, Jacques Chevalier, Robert Hérin et Jean Renard (1984), Guy Di Méo (1991), Raymonde Séchet et Vincent Veschambre (2006), etc.) mais aussi des laboratoires moteurs (UMR ESO, UMR Passages, etc.).

Depuis le début des années 1990, la croissance de l’interdisciplinarité en sciences sociales amène les chercheurs en géographie sociale à s’ouvrir, en particulier vers la sociologie, l’aménagement de l’espace, l’architecture ou la psychologie environnementale. Cette ouverture, qui traverse les frontières disciplinaires classiques, contribue aujourd’hui à des questionnements sur la nature même de la géographie sociale et sur ses contours. Existe-t-il encore une géographie sociale, est-ce que cela ne relève pas plus aujourd’hui d’une approche spécifique à son objet de recherche ou à sa thématique de recherche ? Et en effet, si on définit la géographie sociale comme l’étude de la dimension spatiale des sociétés pour contribuer à comprendre la production et la reproduction des inégalités sociales et des rapports sociaux, des psychologues ou des sociologues peuvent faire autant de la géographie sociale que des géographes. Pour prolonger ce questionnement volontairement provocateur, toute science sociale ne peut-elle pas être de la géographie sociale à partir du moment où elle intègre l’espace soit en tant qu'objet, soit en tant que prisme de lecture ? Et toute géographie humaine n’est-t-elle pas, par nature, sociale ?

Les théories et méthodes issues de la sociologie, de l’économie et de la psychologie prennent une place de plus en plus importante dans la géographie sociale. Existe-t-il encore des théories et méthodes propres à la géographie sociale ? De nombreux travaux sociologiques prennent en compte l’espace ou tentent de le théoriser : Gilles Laferté (2014), Martina Löw (2015), Jean Remy (2015), etc. Pour les enquêtes de terrain, la géographie sociale n’utilise pas non plus ses propres méthodes. Par exemple les entretiens et les questionnaires sont réalisés à partir de méthodes sociologiques explicitées par Stéphane Beaud et Florence Weber (1997), Madeleine Grawitz (1990), etc.

De ce constat d’une diffusion du paradigme originel de la géographie sociale, il nous a semblé pertinent, en tant que jeunes chercheur.e.s en Sciences Humaines et Sociales, de nous questionner sur les approches interdisciplinaires de l’espace. Si ce questionnement nous interroge tout particulièrement au sein de l’UMR ESO, fondée autour de ce paradigme, il interroge aussi tou.te.s les jeunes chercheur.e.s qui se reconnaissent dans ces approches spécifiques de la compréhension des rapports entre espaces et sociétés, et ce quelle que soit leur thématique de recherche (environnement, genre, santé, politiques publiques, mobilités, logement, etc.). C’est pourquoi ces rencontres Jeunes Chercheur.e.s sont pensées comme une occasion de discuter de ces questions de positionnements épistémologiques à l’heure où nos travaux nous amènent plus souvent à travailler de manière thématique que transversale. Trois axes permettront d’expliciter et de structurer notre réflexion collective. Ils serviront de guide aux communications proposées, qui devront s’insérer dans un ou plusieurs de ces axes.

Axe 1 : Penser et faire l’interdisciplinarité en pratique

Si l’interdisciplinarité est presque devenue une injonction de nos tutelles et une norme dans nos laboratoires, elle demeure largement un réel sujet de discussions dans nos recherches quotidiennes. Il s’agit donc ici de questionner cette interdisciplinarité dans ses pratiques, dans sa mise en application mais aussi dans ce rapport aux champs disciplinaires, de plus en plus flous, où nos questionnements sont parfois plus thématiques et traversant des disciplines que strictement propres à une discipline.

Axe 2 : Comment penser les sciences sociales de l’espace en 2018 ?

Que ce soit en tant que géographe, sociologue, aménageur, urbaniste, psychologue, etc., quel rapport entretenons-nous au concept d’espace et à l’histoire de la géographie sociale ? Les envisage-t-on dans une logique syncrétique, dans une logique militante, dans une logique pragmatique ? Quel renouvellement des théories depuis le manuel de géographie sociale (Frémont et al., 1984) et les réflexions sur l’action et l’appropriation de l’espace (Séchet et Veschambre, 2006) ? Il s’agit donc ici de questionner notre lien avec un courant fort de la géographie humaine et des sciences sociales en France, inscrit dans le temps et dans l’espace, et l’actualité de ce courant.

Axe 3 : L’engagement au cœur de nos démarches

Cette question de l’engagement est au cœur même de la manière de penser la géographie sociale. Dans cette perspective, il s’agit de questionner la finalité du travail du chercheur et son engagement dans son terrain au vu des tensions entre militantisme et neutralité. Cela interroge autant notre lien avec nos terrains, le choix et l’application de nos méthodologies que le choix de nos thématiques.

Calendrier

Ces journées sont ouvertes à tou.te.s les jeunes chercheur.e.s en sciences sociales.

Format des propositions de communication : une à deux pages résumant votre communication et précisant l’axe dans lequel s’inscrit votre proposition.

Propositions à envoyer à : ali.romdhani@univ-rennes2.fr ; basile.michel@univ-angers.fr ; claire.philippe@gmail.com.

Date limite de soumission des propositions de communication : 15 décembre 2017.

Retour aux auteurs quant à l’acceptation de leur communication : 20 janvier 2018.

Les rencontres auront lieu les 19 et 20 mars 2018 à l’Université Rennes 2.

Comité d’organisation

  • BISSON Brieuc, doctorant en géographie, ESO-Rennes.
  • BROUARD-SALA Quentin, doctorant en géographie, ESO-Caen.
  • DOULIN Barbara, doctorante en sociologie, ESO-Rennes.
  • GANGNEUX Julie, architecte-urbaniste, doctorante, ESO-Nantes.
  • MICHEL Basile, doctorant en géographie, ESO-Angers.
  • MICHEL Juliette, doctorante en géographie, ESO-Angers.
  • PHILIPPE Claire, doctorante en géographie, ESO-Le Mans.
  • POTIN Léa, doctorante en géographie, ESO-Angers.
  • ROMDHANI Ali, doctorant en sociologie, ESO-Rennes.
  • SALAÜN Guillaume, doctorant en géographie, ESO-Rennes.
  • VARNIER Camille, doctorante en géographie, ESO-Caen.

Comité scientifique

  • BAILLEUL Hélène, Maîtresse de conférences en aménagement de l’espace et urbanisme, ESO-Rennes.
  • BISSON Brieuc, doctorant en géographie, ESO-Rennes.
  • BROUARD-SALA Quentin, doctorant en géographie, ESO-Caen.
  • CAHAGNE Nicolas, Docteur en géographie, ESO-Rennes.
  • DAVODEAU Hervé, Maître de conférences en géographie, ESO-Angers.
  • DOULIN Barbara, doctorante en sociologie, ESO-Rennes.
  • GANGNEUX Julie, architecte-urbaniste, doctorante, ESO-Nantes.
  • KEERLE Régis, Maître de conférences en géographie, ESO-Rennes.
  • MICHEL Basile, doctorant en géographie, ESO-Angers.
  • MICHEL Juliette, doctorante en géographie, ESO-Angers.
  • PHILIPPE Claire, doctorante en géographie, ESO-Le Mans.
  • PIERRE Geneviève, Professeure en géographie, CEDETE Orléans.
  • POTIN Léa, doctorante en géographie, ESO-Angers.
  • PRUGNEAU Jérôme, PRAG de géographie, ESO-Angers.
  • PUZENAT Amélie, Maîtresse de conférences en sociologie, ESO-Angers.
  • ROMDHANI Ali, doctorant en sociologie, ESO-Rennes.
  • SALAÜN Guillaume, doctorant en géographie, ESO-Rennes.
  • SONNETTE Marie, Maîtresse de conférences en sociologie, ESO-Angers.
  • TSAYEM DEMAZE Moïse, Maître de conférences en géographie, ESO-Le Mans.
  • VARNIER Camille, doctorante en géographie, ESO-Caen.

Références citées

BEAUD Stéphane et WEBER Florence, 1997, Guide l’enquête de terrain : produire et analyser des données ethnographiques, la Découverte.

BERTHELOT Jean-Michel (dir.), 2001, Epistémologie des sciences sociales, Presses universitaires de France.

DI MÉO Guy, 1991, L’Homme, La Société, L’Espace, Anthropos.

FRÉMONT Armand, CHEVALIER Jacques, HÉRIN Robert et RENARD Jean, 1984, Géographie sociale, Masson.

GRAWITZ Madeleine, 1990, Méthodes des sciences sociales, Dalloz.

LAFERTÉ Gilles, 2014, « Des études rurales à l’analyse des espaces sociaux localisés », Sociologie, vol. 5, n°4.

LÖW Martina, 2015, Sociologie de l’espace, Editions de la Maison des sciences de l’homme.

REMY Jean, 2015, L’espace, un objet central de la sociologie, Erès.

SÉCHET Raymonde et VESCHAMBRE Vincent (dir.), 2006, Penser et faire la géographie sociale. Contributions à une épistémologie de la géographie sociale, Presses universitaires de Rennes.

Catégories

Lieux

  • Université Rennes 2
    Rennes, France (35)

Dates

  • vendredi 15 décembre 2017

Mots-clés

  • espace, société, interdisciplinarité

Contacts

  • Claire Philippe
    courriel : claire [dot] philippe [at] gmail [dot] com
  • Basile Michel
    courriel : basile [dot] michel [at] univ-angers [dot] fr
  • Ali Romdhani
    courriel : romdhani [dot] ali [at] courrier [dot] uqam [dot] ca

Source de l'information

  • Basile Michel
    courriel : basile [dot] michel [at] univ-angers [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« De la géographie sociale aux sciences sociales de l’espace », Appel à contribution, Calenda, Publié le vendredi 13 octobre 2017, https://doi.org/10.58079/yiy

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