AccueilLes géographies linguistiquement ou culturellement non dominantes

AccueilLes géographies linguistiquement ou culturellement non dominantes

Les géographies linguistiquement ou culturellement non dominantes

Non-dominant cultural or linguistic geographies

Obsolescence, fantasme ou nécessité ?

Obsolescence, fantasy or necessity?

*  *  *

Publié le lundi 06 novembre 2017

Résumé

Ce symposium veut examiner la condition et la valeur des géographies culturellement ou linguistiquement non dominantes. Interrogeant la relation entre l’universalité scientifique et la spécificité régionale, il abordera plus spécialement les thèmes suivants : Comment la mondialisation a-t-elle pu unifier, favorablement ou non, la géographie contemporaine  ? Quelles sont les géographies d’origine plus ancienne ou encore en attente de diffusion qui subsistent malgré tout en marge de cette mondialisation ? Pourquoi sont-elles dans une telle situation ? Quelle place leur est-il laissée ? L’actuelle marginalisation des géographies culturellement ou linguistiquement non dominantes est-elle aussi soumission, à travers la prépondérance de la langue anglaise, à un pouvoir aussi discret et efficace qu’il s’exerce à ce titre en affirmant être le contraire de ce qu’il en réalité ?

Annonce

Argumentaire 

Dans le cadre du Congrès régional de l’Union géographique internationale (UGI) qui se tiendra à Québec (Canada) du 6 au 10 aout 2018, et en résonnance avec le thème général de ce congrès qui est « Apprécier la différence », la Commission Histoire de la Géographie de l’UGI organise un symposium intitulé « Les géographies culturellement ou linguistiquement non dominantes : obsolescence, fantasme ou nécessité ? »

La relation entre les géographies, émanant de différents foyers linguistiques ou culturels, et la géographie, comme science à valeur universelle, fut au centre même de la création en 1922 de l’Union géographique internationale et des congrès internationaux de géographie qui la précédèrent à partir de 1871. Aiguillée par un scientisme dont l’optimisme n’était pas encore déçu et par un colonialisme qui se targuait d’humanisme, l’idée était alors de stimuler, par une saine compétition, la modernisation du savoir géographique en chaque région du monde. L’universalité de la géographie étant dans ce contexte vue, du moins souhaitée, comme une coexistence harmonieuse et fortifiante de géographies issues de milieux culturellement ou linguistiquement diversifiés et, du coup, aptes à étudier le monde en chacune de ses particularités régionales. Or qu’en est-il, dans la géographie actuelle, de cette relation entre l’universalité scientifique et la spécificité régionale ? En notre ère d’instantanéité communicationnelle, de réseautage à l’échelle planétaire, de concentration de l’édition savante et de financement international de la recherche, que reste-t-il de ces savoirs géographiques dont la diversité témoignait à sa manière de la diversité culturelle ou linguistique du monde lui-même ? Cette diversité des savoirs géographiques s’est-elle atrophiée ou éclipsée au profit d’une science géographique finalement unifiée ? S’est-elle au contraire maintenue, voire épanouie, du moins par endroits ou à certains égards, sous l’impulsion de dynamiques internes renouvelées ? Car il n’est pas interdit de penser que, malgré une propension à l’homogénéisation culturelle et linguistique, l’émulation puisse encore être favorable à la formation, çà et là, de savoirs géographiques spécifiques qui, tout en prenant la mesure des tendances générales, réussissent, grâce à des initiatives originales, à cultiver de judicieuses et utiles distinctions constituant de véritables apports à la science géographique contemporaine. Ainsi, le symposium vise à comprendre s’il existe aujourd’hui des géographies qui, bien qu’attachées à des milieux culturellement ou linguistiquement non dominants, sont autre chose que des atavismes ou de simples arrangements pratiques, parce que leur portée théorique, méthodologique et thématique est aussi unique qu’inspirante pour les géographes de toutes provenances. Si oui, qu’est-ce qui les différencie ? Comment ont-elles pu se maintenir et s’affirmer, malgré les obstacles rencontrés ? Et dès lors, quel avenir leur est-il réservé ? Sont-elles en fait vouées au déclin ? Si oui, est-il utile ou pertinent de les maintenir ou de les raviver, au besoin en les réinventant ?  

En arrière-fond à toutes ces questions se profile bien entendu celle découlant de la domination qu’exerce désormais la langue anglaise sur le monde scientifique. En effet, cette domination linguistique ne favorise-t-elle pas l’uniformisation de la géographie? Une domination d’autant plus surprenante que la géographie actuelle ne manque pas, par ailleurs, de se réclamer de l’esprit critique? Ainsi, la géographie actuelle, qui jouit du privilège d’être désapprobatrice de l’autorité et protectrice des groupes défavorisés de tous ordres, ne serait-elle pas, également, la propagandiste d’un impérialisme dont le pourvoir tient dans la langue elle-même? Aussi, même si elle se proclame postcoloniale, féministe, anarchiste ou autrement libératrice, une géographie qui tire avantage de la priorité accordée à la langue anglaise ne serait-elle pas elle-même répressive?

En vue d’examiner la condition et de la valeur des géographies culturellement ou linguistiquement non dominantes, les participants sont invités à aborder, sous un angle général ou à partir d’exemples, l’un ou l’autre des thèmes suivants :

  1. Comment la mondialisation a-t-elle pu unifier, favorablement ou non, la géographie contemporaine ?

  2. Quelles sont les géographies d’origine plus ancienne ou encore en attente de diffusion qui subsistent malgré tout en marge de cette mondialisation ? Pourquoi sont-elles dans une telle situation ? Quelle place leur est-il laissée ? Ces géographies sont-elles de simples atavismes au charme désuet, des armes pour résister efficacement à une déplorable perte d’identité ou des atouts pour contribuer avantageusement à la géographie contemporaine ? 

  3. L’actuelle marginalisation des géographies culturellement ou linguistiquement non dominantes est-elle aussi soumission, à travers la prépondérance de la langue anglaise, à un pouvoir aussi discret et efficace qu’il s’exerce à ce titre en affirmant être le contraire de ce qu’il en réalité ?  L’usage d’une langue commune est-il plutôt un facteur favorable à l’expression des différences propres aux géographies issues des milieux linguistiquement ou culturellement non dominants ?

Conditions de soumission

Le symposium veut refléter au mieux la diversité culturelle et linguistique de la communauté internationale des géographes. Il est à cet égard souhaité que toutes les régions du monde y soient représentées, tout particulièrement celles dont la langue ou la culture n’est pas dominante. Le programme du colloque sera composé à partir des propositions soumises. Pour soumettre une proposition, prière d’acheminer

avant le 15  janvier 2018

un résumé de 300 mots à Mario Bédard à l’adresse suivante : bedard.mario@uqam.ca

. Le résumé doit être rédigé en français ou en anglais, soit dans l’une ou l’autre des deux langues officielles de l’UGI. Dès que le programme sera arrêté et l’horaire établi, des informations supplémentaires sur le symposium seront transmises aux personnes ayant manifesté leur intérêt, de même qu’elles seront indiquées sur le site Internet de la Commission sur l’histoire de la géographie de l’UGI (https://web.univ-pau.fr/RECHERCHE/UGIHG/).

Les communications peuvent être prononcées en français, en anglais ou en toute autre langue. Quelle que soit la langue de communication choisie, il est demandé :

  • que le document visuel (un PowerPoint par exemple) utilisé lors de la présentation soit bilingue (et que l’une des deux langues utilisées dans ce document soit le français ou l’anglais).

  • qu’un compte-rendu de 1000 mots soit préparé pour être mis à la disposition des participants au moment du symposium (si la communication n’est pas présentée en français ou en anglais, il serait opportun que ce compte-rendu soit rédigé dans l’une de ces deux langues).

La participation au symposium exige l’inscription au Congrès régional de l’Union géographique internationale (UGI) qui se tiendra à Québec (Canada) du 6 au 10 aout 2018. Des informations sur ce congrès sont disponibles à l’adresse suivante : http://ugi2018.ulaval.ca

Organisateurs 

  • Mario Bédard, Université du Québec à Montréal (bedard.mario@uqam.ca)
  • Anne Gilbert, University of Ottawa (agilbert@uottawa.ca) 
  • Guy Mercier, Université Laval (guy.mercier@ggr.ulaval.ca) 

Comité scientifique

  • Mario Bédard, Université du Québec à Montréal
  • Anne Gilbert, University d'Ottawa
  • Guy Mercier, Université Laval
  • Jhon Williams Montoya, Universidade Nacional da Colômbia
  • Guilherme Ribeiro, Universidade Federal Rural do Rio de Janeiro
  • Marcella Schmidt di Friedberg, Milan-Bicocca University
  • Sorina Voiculescu, West University of Timisoara

Lieux

  • 2325, rue de l'Université
    Québec, Canada (G1V 0A6)

Dates

  • lundi 15 janvier 2018

Mots-clés

  • ontologie, science, région

Contacts

  • Mario Bédard
    courriel : bedard [dot] mario [at] uqam [dot] ca

URLS de référence

Source de l'information

  • Mario Bédard
    courriel : bedard [dot] mario [at] uqam [dot] ca

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Les géographies linguistiquement ou culturellement non dominantes », Appel à contribution, Calenda, Publié le lundi 06 novembre 2017, https://doi.org/10.58079/yp6

Archiver cette annonce

  • Google Agenda
  • iCal
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search