AccueilGouverner la protection sociale à l'échelle nationale : acteurs, territoires, projets et défis

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Gouverner la protection sociale à l'échelle nationale : acteurs, territoires, projets et défis

Managing the social welfare on a national scale: actors, territories, projects and challenges

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Publié le mardi 28 novembre 2017

Résumé

Ce colloque international organisé par le Laboratoire médecine, éthique et société (LABMES) et la faculté de médecine, de pharmacie et de biologie médicale sera le premier du genre consacré spécifiquement, au sein de l’université d’État, à la question de la protection sociale en Haïti. Il vise à faire émerger des pistes de réflexion et de réponse pratiques à partir de l’analyse de l’évolution et des errements de notre système de protection sociale. Il s’agit ainsi d’un colloque multidisciplinaire, à visée réflexive et pragmatique à la fois : comprendre pour agir efficacement.

Annonce

Organisation 

Ce colloque sera organisé dans le cadre des activités du Laboratoire Médecine, Ethique et Société (LABMES) sous le haut patronage de la Faculté de médecine, de pharmacie et de biologie médicale et du Rectorat de l’Université d’Etat d’Haïti.

Résumé : Ce colloque international organisé par le Laboratoire Médecine, Ethique et Société (LABMES) et la Faculté de Médecine , de Pharmacie et de Biologie médicale sera le premier du genre consacré spécifiquement, au sein de l’Université d’Etat, à la question de la protection sociale en Haïti. Il vise à faire émerger des pistes de réflexion et de réponse pratiques à partir de l’analyse de l’évolution et des errements de notre système de protection sociale. Il s’agit ainsi d’un colloque multidisciplinaire, à visée réflexive et pragmatique à la fois : comprendre pour agir efficacement.

Abstract : This international conference organized by the research Center LAMBES (Laboratoire Médecine, Ethique et Société) and the Faculty of Medicine, Pharmacy and medical Biology will be the first of its kind specifically dedicated, within the State University of Haiti, to the social protection system. It is intended to provide reflexion and avenues and ways of response from the analysis of the movement and meanderings of our social protection system. It is a multidisciplinary conference essentially theoretical and pragmatic at the same time: understanding to take appropriate action.

Argumentaire

Situation de la protection sociale en Haïti et dans le monde

Seulement 27% de la population mondiale bénéficient d’une couverture sociale efficace et plus de la moitié n’en a aucune. Le socle de la sécurité sociale repose sur l’accès aux soins médicaux et la garantie de revenu pour les personnes en situation de dépendance : personnes âgées, malades, chômeurs, invalides, personnes victimes d’accident du travail ou ayant perdu un proche, etc.

En 2003 est lancée par le Bureau International du Travail (BIT 2003) la campagne mondiale sur la Sécurité sociale et la couverture pour tous. Des efforts sont entrepris en vue d’aider des pays à étendre leur système de « couverture au niveau national et à consolider les régimes de sécurité sociale de type communautaire ».

En Haïti, c’est de 1923 que date selon le Dr. Ary BORDES, la première tentative d’introduction d’un système de protection sociale, en l’occurrence d’un système de santé constitué des acteurs que sont L’Etat, les salariés et les employés. Il faudra attendre les années 40 pour que la question soit posée à nouveau frais et que voie le jour un projet de loi dite de la « Caisse des assurances sociales » (Bordes 1997).

En 1967, la création du Ministère des Affaires sociales et du Travail (MAST) est venue entériner le cadre institutionnel de la protection sociale et des actions à mener à l’endroit des populations vulnérables. Vingt ans plus tard, la Constitution de 1987, se fondant sur la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948, consacrera les principes fondamentaux de la Protection sociale, couvrant ainsi un large spectre allant du domaine de la santé, de l’éducation, en passant par les conditions de vie, du logement et de l’habitat, de l’enfance et de la vieillesse, jusqu’à la lutte contre la faim, la lutte contre le chômage et la protection des travailleurs.

Pourtant, aujourd’hui, à peine environ 5% des travailleurs ont accès à la sécurité sociale. Cette faible accessibilité du système touche aussi bien les familles de ces derniers que l’écrasante majorité de la population déjà confrontée au chômage de masse. Autrement dit, l’ensemble des travailleurs du secteur dit informel se voient exclus du système de protection sociale, et donc exposés aux risques et vulnérabilités en tous genres. En même temps, la collectivité s’en voit, elle aussi, privée des taxes et des cotisations sociales.

Tout porte à croire que la protection sociale en Haïti demeure sempiternellement en chantiers et rencontre de nombreux obstacles d’ordre socio-économique, culturel et cognitif à la fois. Malgré le constat de certains experts, selon lequel la réalité de la protection sociale en Haïti se situe aux antipodes de l’Etat prédateur décrit par le sociologue Mats Lundahl (Lamaute-Brisson 2013), il n’en reste pas moins que le système est éclaté et que dans la vie de tous les jours, les citoyens ont l’impression que la protection sociale n’est qu’un leurre, alors qu’elle devrait avoir vocation à répondre à leurs besoins de base. Si, en se fondant sur le recensement des institutions sociales existantes et des actions sociales menées par des gouvernements successifs, il est impossible de nier l’existence d’un système de protection sociale en Haïti, force est de constater toutefois que les actions de l’Etat ne sont pas fondées sur de véritables politiques sociales, adossées à une culture du résultat et qu’elles sont perçues comme étant condamnées à l’éparpillement et donc sans effet véritable. Comme l’ont observé des experts de l’ONPES, en 2009, « Bien que couvrant des salariés du secteur formel public et privé, le taux de couverture n’en est pas moins faible, 3% de la population totale, le plus faible taux de la Caraïbe et de l’Amérique latine, dont le taux de couverture moyen est de 38%. […] Et les catégories sociales les plus démunies sont livrées à elles-mêmes – même en dehors de toute solidarité nationale. » (MPCE/ ONPES, 2009).

Quel modèle social devons-nous adopter dans le contexte qui est le nôtre ? Est-il possible de s’inspirer d’autres modèles ou bien devrions-nous avoir un modèle qui tienne compte du contexte de naissance de notre formation sociale ? Comment rationaliser l’action publique en matière de protection sociale ? Quelle gouvernance est la plus adéquate pour nos institutions sociales ? Comment mettre à l’abri des risques (sanitaires et sociaux entre autres) les catégories les plus vulnérables (enfants, personnes handicapées, personnes âgées, etc.) ? Faut-il simplement prendre en compte les recommandations déjà formuler par certains experts (Lamaute-Brisson 2015) ou faut-il creuser d’autres pistes de solution ?

Les organisateurs du colloque souhaitent envisager ces questions dans une perspective théorique et d’action à la fois. L’objectif est d’examiner l’intérêt, les conditions de possibilité ainsi que les enjeux d’une politique de restructuration du système de protection sociale afin que celui-ci puisse donner la preuve de son efficience.

Conscients du fait que, dans les sociétés démocratiques, les conditions sociales de légitimité et de solidarité constituent le socle de la protection sociale, celle-ci articulant plusieurs dimensions (le politique, l’économique et la famille), les organisateurs proposent plusieurs axes thématiques pour approfondir les interrogations supra et faire émerger des pistes d’analyse et d’actions prometteuses. Les communications doivent être originales et s’inscrire dans l’un des six axes suivants :

Axes thématiques

Axe 1 : Genèse, histoire et gouvernance de la protection sociale en Haïti et dans le monde

La protection sociale, en Haïti, a une histoire autrement plus longue qu’il n’y paraît. Dès le premier quart du vingtième siècle, des actions avaient été entreprises en vue de créer des institutions sociales dans le pays. Progressivement, un régime de protection sociale va s’instituer et se cristalliser dans le champ politique. Il s’agira, d’une part, de s’interroger sur les facteurs ayant poussé certains acteurs à instaurer un régime de protection sociale dans ce pays et d’analyser quel rapport une telle entreprise entretient avec le « modèle social haïtien », tel que décrit par l’historien Carlo A. Célius. (Célius 1997). L’interrogation se poursuivra par la manière dont la protection sociale articule le politique ainsi que sur ses rapports à la citoyenneté, voire à la langue. Les réflexions pourront porter, par exemple, sur le rôle que la dictature des Duvalier a joué dans l’établissement du système de protection sociale.

D’autre part, les communications s’inscrivant dans cet axe peuvent engager la réflexion sur la genèse et le fonctionnement réel des institutions (IBERS, ONA, OFATMA, CAS, EPPLS, FAES, etc.) ayant vocation à mettre en œuvre les politiques sociales ou à entreprendre des actions sociales, sur la naissance d’un domaine comme le travail social. Ce sera l’occasion de réfléchir sur l’état du droit de la protection sociale et les problèmes de législation corrélatifs.

Axe 2 : Sociologie comparative des systèmes de protection sociale en Europe et en Amérique latine

De nos jours, l’ouverture à l’internationale, la circulation des savoirs, des normes et des références en matière de protection sociale permet d’étudier et de comparer les politiques sociales de différents pays. Si cette comparaison permet d’évaluer et de comprendre les logiques de fonctionnement des modèles des Etats-providences, elle présente une opportunité pour saisir d’une part les différences et les similitudes entre institutions et pratiques et, d’autre part, le processus de construction de politiques de rapprochement entre différents systèmes au nom d’un principe universel en matière de droits sociaux. La comparaison entre les systèmes européens de protection sociale et ceux des pays de l’Amérique latine ouvre des perspectives heuristiques traitant des problématiques communes concernant la prévoyance collective, la question des prestations sociales, la logique de l’assurance sociale et la définition des risques sociaux. Ces problématiques transversales ciblent diverses catégories de publics, comme les travailleurs, les retraités, les personnes en situation de handicap. Or, si ces dispositifs et prestations proposent de protéger contre les risques sociaux (chômage, invalidité, maladie, vieillesse, etc.) tels que définis par la législation de chaque Etat, ces derniers rencontrent de plus en plus de difficultés à financer leurs mesures de protection afin de répondre à un besoin croissant de justice sociale et se heurtent à la dynamique compétitive de plus en plus croissante venant des acteurs privés. Dans un contexte d’insécurité sociale et d’instabilité économique internationale, quels sont les nouveaux enjeux produits par les politiques sociales au niveau national et local (Etat, politique nationale, processus de décentralisation, politiques territoriales, etc.) en matière de sécurité sociale et d’aide sociale ? L’analyse des catégories de l’action publique, des évolutions ou des réformes, l’étude des trajectoires des acteurs institutionnels ou encore celle des discours des bénéficiaires sont autant de chantiers qui peuvent intéresser la sociologie politique, l’histoire comparative des systèmes de protection sociale ou encore les économistes.

Dans ce cadre, il devient indispensable de comprendre les conditions sociales de la circulation internationale des modèles de protection sociale et plus précisément la part de ce qui est considéré comme de « bonnes pratiques ». Y-a-t-il une fabrique internationale des politiques en matière de protection sociale ? Pour répondre à cette question, le dépassement de l’analyse centrée sur le seul cadre national permet de prendre en considération le travail des institutions internationales (comme l’OCDE, L’Union Européenne, la Banque Mondiale) dont les décisions et les recommandations s’invitent dans les réformes nationales en matière d’harmonisation des modèles de protection sociale (Barbier 2008). Aussi, quel rôle jouent ces institutions internationales dans un contexte de multiplication des conflits internationaux contemporains exigeant des interventions militaires de pacification et d’aide humanitaire ? De quelle manière contribuent-elles à promouvoir l’installation, le développement et le renforcement de l’Etat social dans un contexte de reconstruction post-conflit ou post-catastrophe naturelle ? Dans ce cadre, on cherchera à saisir les logiques d’échanges transnationaux et/ou d’imposition, l’existence de complémentarité et/ou de résistance locale entre systèmes de protection sociale en Europe et en Amérique latine.

Axe 3 : L’Etat, le social et les territoires : quelles articulations ?

Dans la même veine, le troisième axe propose de réfléchir sur les extensions du social (par exemple les liens entre le social et le sanitaire ou encore entre le social et l’humanitaire. Les communications s’inscrivant dans cet axe peuvent prendre pour objet la nécessité d’une meilleure articulation du social et du sanitaire, entre la réforme du système de santé et la réforme du système de protection sociale, ainsi que le rôle que les territoires sont appelés à y jouer. Peuvent être aussi analysées les frontières du social et de l’humanitaire, d’autant qu’elles deviennent structurantes, voire incontournables à tous les niveaux de l’institution étatique.

Outre la nécessité d’une politique sanitaire et sociale explicite et qui prenne en compte les territoires, d’autres interventions peuvent, dans une perspective socio-économique et gestionnaire, réfléchir sur de nouvelles manières d’attribuer les aides sociales ainsi que sur les nouvelles méthodes d’implémentation des programmes sociaux afin de les rendre autrement plus efficaces à l’échelle locale. L’analyse peut se poursuivre au sujet de la nécessité d’étendre le champ de la protection sociale à travers la mise en place d’un dispositif de protection maternelle et infantile, la prise en compte de la santé au travail, de la santé des enfants et des femmes des milieux défavorisés autant que le rôle majeur que les collectivités territoriales sont appelées à jouer dans la mise en place de tels dispositifs.

In fine, ce sera l’occasion de conceptualiser mais aussi de proposer des pistes de solution au sujet de la question sociale en Haïti, pays non exempt d’inégalités en tous genres et à tous niveaux d’échelle s’il en est. Car au-delà des questions posées sur la rationalisation et l’efficacité des système d’aide sociale, n’est-il pas temps de repenser les principes organisateurs de la solidarité autant que la conception des droits sociaux qui se trouve à son fondement ? (Rosanvallon 1995). Comment penser et mettre en œuvre, de manière rigoureuse, l’insertion des personnes en situation de handicap ou celles issues des quartiers ultra-précaires ? Comme le rappelle le sociologue Bruno Palier, « l’heure n’est plus au rafistolage des systèmes issus du passé mais à l’élaboration de nouveaux principes et de nouvelles pistes pour les politiques sociales et les politiques d’emploi » (Palier 2005).

Il importe donc que notre système de protection social puisse s’adapter aux impératifs d’une économie de service, tertiarisée à plus de 50% et où les risques d’emplois précaires et mal rémunérés sont souvent fréquents. D’où les interrogations que voici :  Comment prévenir l’exclusion en luttant contre la pauvreté des enfants, et donc combattre ainsi le problème en amont ? Comment peut-on concrètement passer d’une conception statique à une approche dynamique de la construction de la pauvreté et de l’exclusion ? Comment changer de méthode et passer « de faire pour » à « faire avec » ?.

Axe 4 : La protection sociale pour quelle politique de développement ?

Dans la continuité des interrogations sur les relations entre l’Etat, le social et les territoires, cet axe thématique (qui constitue probablement le cœur du colloque) propose d’examiner les questions suivantes : Dans quelle mesure la protection sociale peut-elle être un facteur de développement (humain, socio-économique, etc.)  tant au niveau national qu’au niveau des territoires ? Autrement dit, quels peuvent être les enjeux de la protection sociale pour la problématique du développement ?

On sait que, depuis le début des années 2000, la protection sociale a gagné en légitimité auprès d’institutions internationales comme l’Organisation Internationale du Travail (OIT) ou encore la Banque mondiale. Suite au changement de paradigme dont le PNUD est un acteur non négligeable, ces institutions internationales ont évolué progressivement vers une position de plus en plus favorable à une protection conçue comme levier de développement (Merrien 2013). Ce faisant, elles ont peu ou prou pris leur distance à l’égard des postures ultra-libérales qui étaient les leurs durant les années précédentes. Toujours est-il qu’il n’existe pas de consensus international certain sur les modalités d’attribution de la protection sociale : faut-il cibler des populations et définir ainsi les conditionnalités des aides sociales ? Ou bien faut-il adopter une position universaliste et ouvrir un accès au droit à l’aide sans conditions ? Dans tous les cas, l’on comprend que la protection sociale est élevée au rang des instruments privilégiés pour atteindre les Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et devient ainsi un outil de gestion du risque social (social risk management) à l’échelle nationale et internationale (Id.). Qu’il s’agisse de la promotion sociale axée sur les droits des pauvres en Angleterre, des pensions sociales au Brésil et en Afrique du Sud, des transferts conditionnels en espèces au Mexique et au Brésil ou encore du programme « Kore Peyizan » (Appui aux paysans), l’on se rend compte que la protection sociale est de plus en plus présentée comme un facteur de développement économique et humain.

Les communications s’inscrivant dans cet axe pourront interroger à la fois théoriquement et sur la base de recherches quantitatives ou empiriques la pertinence de ces politiques sociales ainsi que la manière dont elles sont conduites. La place de la protection sociale dans les politiques de développement ne relève-t-elle que de la rhétorique ? Comment évaluer leur impact réel ? Quelles politiques sociales pour quel modèle de développement ?

D’autres réflexions peuvent aussi se centrer, dans une démarche davantage ethnographique et empirique, sur la manière dont sont définis les critères de ciblage et les enjeux de ces types de classement sociaux ; elles peuvent examiner la durée de ces politiques et leurs effets réels en termes de développement. Faudrait-il prioriser des secteurs et sur quels critères fonder ce choix ? Une politique sociale sectorielle n’expose-t-elle pas les actions de l’Etat au risque de la balkanisation et de l’inefficacité ? Comment articuler la politique sociale aux enjeux du développement durable ?

Axe 5 : Modèle économique et « gouvernement » de la protection sociale

Dans un souci de pragmatisme, le comité d’organisation souhaiterait qu’il y ait des communications présentant et analysant non seulement l’état des statistiques et des données sociales en Haïti, mais tentant de répondre scientifiquement aux interrogations suivantes : quid du financement et du coût de la protection sociale ? A qui revient la responsabilité du financement et comment cela doit-il se réaliser ? Qui a droit à la protection sociale ? « Qui faut-il couvrir ? » (Belorgey 2011) Comment les aides sociales sont -elles distribuées ? Quel rôle certaines fondations (BNC, DIGICEL, etc.) jouent-elles dans l’attribution des aides sociales en Haïti. Faut-il réformer et comment le régime des retraites ? Comment étendre le système du tiers payant à davantage de travailleurs ? Peut-on véritablement parler de protection sociale concernant les personnes âgées alors que l’Etat ne dispose pas de statistiques à ce sujet ? Dans quelle mesure un pays en développement comme Haïti a-t-il intérêt à mettre en place un Etat d’investissement social et donc un véritable Etat-providence ? (Palier 2005). Comment financer « des prestations qui ne relèvent plus de l’assurance, mais de la solidarité nationale ? » Comment réguler le système de santé de façon à respecter les objectifs d’égalité de santé et d’accès aux soins (Palier, 2004). Y a-t-il un risque que les acteurs marchands tels, entre autres, les assureurs privés mettent à mal la sécurité sociale ?

Seront les bienvenues toutes les communications qui tenteront de répondre de manière à la fois théorique et pragmatique à ces différentes questions. Ces communications peuvent relever de disciplines et de domaines comme l’économie de la santé, le droit de la santé, la socio-économie de la santé, l’économie médicale, la science politique de la santé ou encore la gestion et l’analyse des systèmes de santé et de protection sociale. Autrement dit, les organisateurs attendent non seulement des modèles d’analyse théoriques, mais aussi et surtout des pistes de solution pouvant aider à la décision. Car s’il faut étendre le système de protection sociale à toutes les couches de la population, sans exception, faut-il bien connaître rigoureusement les mécanismes selon lesquels une telle politique pourra s’implémenter avec la plus grande efficience qui soit. De même en va-t-il pour la problématique de la retraite dont il est assez urgent de réfléchir sur les mécanismes de réforme. Faut-il augmenter l’âge de départ à la retraite ? Et de quelle manière et sous quelles conditions peut-on inciter les personnes âgées à partir à la retraite ? Tout cela nécessite des réflexions et de sérieuses hypothèses macro-économiques permettant de prévoir où trouver de l’argent pour augmenter les fonds de pension, mais aussi les fonds de solidarité pour les personnes qui, pour une raison ou pour une autre, n’ont que peu ou pas du tout cotisé.

Axe 6 : La protection sociale : problèmes éthiques et philosophiques

Ce dernier axe se veut avant tout théorique, sans toutefois exclure toute visée pratique. Il s’agira de prendre pour objet la protection sociale comme concept à interroger. Ce faisant, l’on dégagerait les soubassements philosophiques et moraux qu’elle implique. Les communications s’inscrivant dans cet axe pourraient tenter, sinon de répondre, du moins de problématiser les questions suivantes : En quoi le social constitue-t-il une vision de l’homme et de la société ? Que peuvent être la « propriété sociale » et la « propriété de soi » (Castel 2003) dans le contexte haïtien ? Comment articuler protection sociale et dignité humaine ? Protéger l’individu est-ce forcément protéger la société ? Quels sont les problèmes éthiques liés à la protection sociale en général ?  Quel modèle serait le plus juste dans un contexte où cohabitent des élites et des masses paupérisées ? Comment articuler protection sociale et justice sociale en Haïti ?

Les propositions pourront être aussi bien théoriques, issues de recherches scientifiques, que opérationnelles.

Modalités de soumission

Les propositions de communication (titre, texte de max 1000 mots, espaces compris et mots clés), sont à envoyer à l’adresse suivante : vicedoyenm.fmp@ueh.edu.ht

  • Date limite de dépôt des propositions : 10 Février 2018.

  • Les auteur.e.s seront informé.e.s de la décision du comité fin février 2018.
  • Date (provisoire) prévue pour le colloque : Début Juin 2018

Contacts : lukinson.jean@ueh.edu.ht ; marcflix@hotmail.com 

Comité en charge du colloque 

  • Marie-Gérard Jean-Claude CADET, Médecin ophtalmologue, Doyen de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et de Biologie médicale de l’Université d’Etat d’Haïti, Vice-Président de la Conférence internationale des Doyens des Facultés de Médecine d’expression française.
  • Jude MILCE, Médecin, chirurgien cardio-vasculaire et thoracique. Ecrivain et Vice-doyen de la Section Médecine de la Faculté de Médecine de l’Université d’Etat d’Haïti.
  • Magalie ROSEMOND, Pharmacienne et spécialiste en Toxicologie. Vice-doyenne de la Section Pharmacie de la Faculté de Médecine de l’Université d’Etat d’Haïti.
  • Marc-Félix CIVIL, Médecin, Pharmacien et Psychologue. Gynécologue-obstétricien, Docteur en Philosophie et directeur du Laboratoire Médecine, Ethique et Société (LABMES). Professeur d’Histoire et de Philosophie médicale à la Faculté de Médecine.
  • Lukinson JEAN, Philosophe de formation, docteur en Sciences sociales de la santé (Sociologie et Anthropologie), membre du LABMES, du LADIREP et membre associé au GRESCO. Professeur de Sociologie médicale et de Méthodologie à l’Université d’Etat d’Haïti.
  • Jean-Robert ANTOINE, Médecin généraliste, spécialiste en Santé publique. Ecrivain et secrétaire exécutif de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et Biologie médicale.
  • Sosthène PIERRE, Médecin chirurgien. Responsable du Troisième cycle médical à la Faculté de Médecine et professeur de Pathologie chirurgicale.
  • Guyto ALEXIS, Chirurgien général, Membre du LABMES, Secrétaire exécutif adjoint de la Faculté de Médecine, de Pharmacie et de Biologie médicale.

Comité scientifique

  • BLAISE Jacques, Professeur de Parasitologie et Vice-Recteur à la recherche de l’Université d’Etat d’Haïti
  • BYRON Jhon Picard, Docteur en Anthropologie de l’Université Laval. Professeur à la Faculté d’Ethnologie et Directeur du laboratoire Langue, Discours et représentation (LADIREP)
  • CENATUS Bérard, Professeur de Philosophie et Membre du Conseil de Direction de l’Ecole Normale Supérieure de l’Université d’Etat d’Haïti.
  • DORISMOND Edelyn, Docteur en Philosophie, Directeur de Programme au Collège international de Philosophie et Professeur au Campus Henry Christophe de Limonade (UEH).
  • EXANTUS Judith, Pédiatre et néphrologue, Professeur à la Faculté de Médecine. Membre du LABMES
  • EXISTE Alexandre, Médecin spécialiste en maladies infectieuses, membre du LABMES.
  • FARMER Paul, Médecin et anthropologue médical. Ancien professeur au Collège de France, il est actuellement professeur d’anthropologie de la santé au département de médecine sociale de l’Université Harvard
  • GAUBERT Christophe, Maître de conférences en sociologie de la santé et ancien directeur du département de sociologie de la Faculté des Lettres et des Sciences Humaines de l’Université de Limoges, France.
  • JONACE Gérald, Médecin résident en Chirurgie, secrétaire du LABMES
  • JOSEPH Emmanuel, Médecin résident en Médecine interne, membre du LABMES
  • JOUSSET David, Maître de Conférences en Philosophie à l’Université de Brest, Bretagne occidentale, France.
  • LEBARON Frédéric, Ancien élève de l’ENS Cachan(Paris), Professeur de Sociologie à l’Ecole normale supérieure Paris Saclay, il est membre du laboratoire Institutions et Dynamiques Historiques de l’Economie et de la Société (IDHES). Ancien Président de l’Association française de Sociologie, ses recherches portent sur l’Analyse Géométrique des Données (AGD) ainsi que sur les dynamiques et conséquences sociales des politiques économiques. Il est l’auteur, entre autres, chez les Editions Dunod, de l’ouvrage « Les indicateurs sociaux au XXI siècle.
  • LOUIS-JEUNE Mimose, Sociologue et anthropologue de la santé et membre du LABMES.
  • LOUISSAINT Elysée, Médecin gynécologue-obstétricien, professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et de Biologie médicale et membre du LABMES.
  • MAGLOIRE Georgie, Sage-femme, Titulaire d’une Maîtrise en Population et Développement. Responsable des études à l’Institut National Supérieur de Formation de Sage-Femme (INSFSF).
  • PETIT-FRERE Israël, Docteur en Droit, professeur de Droit médical à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et de Biologie médicale
  • PHAREL Kesner, Economiste de l’Université Harvard, analyste politique et PDG du Groupe Croissance S.A.
  • PIERRE Bernard, Neurochirurgien, Professeur à la faculté de Médecine
  • PIERRE Eliode, Médecin gynécologue, diplômé du Programme de Maîtrise en Population et développement.
  • PIERRE-LOUIS Michèle, Economiste et femme politique, ancienne Première Ministre de la République d’Haïti. Directrice de la Fondation Connaissance et Liberté (FOKAL)
  • PIERRE-LOUIS Odonel, Docteur en Philosophie politique de l’Université Paris Diderot et professeur à l’Ecole Normale Supérieure de l’Université d’Etat d’Haïti
  • PROPHETE Djinaud, Médecin résident en Radiologie, membre du LABMES
  • RAPHAEL Samuel, Médecin gynécologue et économiste de la santé de l’Université Paris Dauphine. Professeur de biostastique à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et de Biologie médicale.
  • RINN Michaël, Professeur en sciences du langage à l'Université de Bretagne Occidentale. Agrégé en lettres, docteur en linguistique, il mène des recherches sur les discours de l'extrême contemporain. Un de ses domaines de recherche porte sur les discours convaincants, dont les campagnes de prévention contre le sida. Aujourd'hui, il participe à la conceptualisation d'une sémiologie de l'Internet. 
  • SHTEMBARI Arber, Docteur en Sociologie politique de l’Université de Limoges et membre du GRESCO.
  • TELEMAQUE Louis-Franck, Chirurgien, Directeur médical de l’Hôpital de l’Université d’Etat d’Haïti et professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et de Biologie médicale.

Références bibliographiques 

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Jean-Jacques R., Psychologue clinicien, professeur de psychologie à la Faculté des Sciences humaines de l’Université d’Etat d’Haïti et membre de l’Association Haïtienne de Psychologie.

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Lamy Yvon, Professeur émérite de sociologie à l’Université de Limoges et membre du GRESCO Limoges-Poitiers.

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Sitographie

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www.lemonde.fr/.../qu-est-ce-que-la-protection-sociale-et-comm

http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=6033&Cr=Travail&Cr1=BIT#.Wezu2FWLTIV

Lieu : Port-au-Prince, Haïti

Mots-clés : Action sociale- Collectivités territoriales- Développement- Economie- Etat- Ethique- Haïti- Protection sociale- Sociologie- Système de santé.

Lieux

  • 89 rue Oswald Durand
    Port-au-Prince, Haïti (HT 8110)

Dates

  • samedi 10 février 2018

Mots-clés

  • action sociale, collectivité territoriale, économie, état, éthique, Haïti, protection sociale, système de santé

Contacts

  • Lukinson JEAN
    courriel : lukinson [dot] jean [at] ueh [dot] edu [dot] ht
  • Marc-Félix Civil
    courriel : marcflix [at] hotmail [dot] com

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« Gouverner la protection sociale à l'échelle nationale : acteurs, territoires, projets et défis », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 28 novembre 2017, https://doi.org/10.58079/yq3

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