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Le fascisme italien au prisme des arts contemporains

The italian fascism through the prism of contemporary arts

Il fascismo italiano nel prisma delle arti contemporanee

Réinterprétations, montages, déconstructions

Reinterpretations, montages, deconstructions

Reinterpretazioni, montaggi, decostruzioni

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Publié le jeudi 23 novembre 2017

Résumé

Tandis que les actualités portent à notre attention, d’une manière plus ou moins manifeste, la persistance des formes et des valeurs qui ont déterminé la période du Ventennio, réfléchir sur le fascisme au prisme des arts contemporains, signifie aborder un terme dont le sens est au moins double: d’une part, l’expérience historique du régime qui a régné en Italie de 1922 à 1943 et d’autre part, par extension, la forme du pouvoir totalitaire. Le regard des arts contemporains semble donc se décliner dans deux directions: le fascisme italien comme événement historique (comparé à la difficulté de sa/ses mémoire/s) et le fascisme comme mécanisme de relation et rituel de pouvoir.

Annonce

Argumentaire

Depuis l’après-guerre, la mémoire du régime fasciste n’a jamais disparu de l’horizon des arts contemporains. Les problèmes, les thèmes et les personnages qui ont caractérisé cette période de l’histoire italienne sont apparus dans l’œuvre de différents artistes - travaillant avec différents médias - comme une présence irrégulière dans le travail de certains jusqu’à devenir l’objet central de la réflexion des autres.

Tandis que les actualités portent à notre attention, d’une manière plus ou moins manifeste, la persistance des formes et des valeurs qui ont déterminé la période du Ventennio, réfléchir sur le fascisme au prisme des arts contemporains, signifie aborder un terme dont le sens est au moins double: d’une part, l’expérience historique du régime qui a régné en Italie de 1922 à 1943 et d’autre part, par extension, la forme du pouvoir totalitaire. Le regard des arts contemporains semble donc se décliner dans deux directions: le fascisme italien comme événement historique (comparé à la difficulté de sa/ses mémoire/s) et le fascisme comme mécanisme de relation et rituel de pouvoir.

Fruit de la collaboration entre l’Université Roma Tre et l’École des Hautes Études en Sciences Sociales de Paris, le colloque s’inscrit dans un processus analytique qui a débuté en octobre 2016 à l’EHESS avec le séminaire Le regard des arts contemporains sur le fascisme italien. Réinterprétations, remontages, déconstructions (artscontemporainsfascisme.wordpress.com). Le séminaire a pour but d’étudier la capacité des objets artistiques à intervenir sur la complexité de la mémoire de la période du Ventennio. Cette étude est intrinsèquement liée à l’exploration des différentes stratégies mobilisées par les arts contemporains pour mettre en œuvre un travail de réinterprétation, de remontage et de déconstruction critique des systèmes de valeurs, des iconographies et, plus généralement, de l’imaginaire fasciste.

En effet, si un travail de cartographie historique a déjà été entrepris avec les actes du colloque de 2016 Mémoires du Ventennio. Représentations et enjeux mémoriels du régime fasciste de 1945 à aujourd’hui (dirigés par Emilia Héry, Caroline Pane et Claudio Pirisino, actuellement en cours de publication), notre colloque vise à développer un travail d’une nature éminemment analytique, en étudiant en profondeur des œuvres exemplaires qui, de l’après-guerre à nos jours, ont concerné plus ou moins explicitement le fascisme italien. L’épaisseur temporelle et la densité sémantique des œuvres d’art permettront également de questionner la trame des discours sur le fascisme produits par les différentes disciplines scientifiques. À partir des dimensions figuratives et figurales des études de cas proposées, il sera possible d’éclaircir les relations entre les récits de fiction et les récits historiques, compte tenu de la littérature historiographique et philosophique de référence (nous pensons à des auteurs comme Walter Benjamin et plus récemment Michel de Certeau ou Paul Ricoeur).

Toutes les formes d’expression artistique sont concernées par cette réflexion: des arts visuels au cinéma, du théâtre à la littérature, de la musique à l’architecture. Face à une telle ouverture disciplinaire, cependant, les contributions individuelles devront mettre l’œuvre elle-même au centre, en l’examinant dans sa dimension d’”objet théorique” (voir Louis Marin, Omar Calabrese, Hubert Damisch), c’est-à-dire comme déclencheur d’un parcours théorique et critique concernant la mémoire traumatique de la période fasciste. L’analyse approfondie des œuvres individuelles nous permettra donc de jeter un regard en biais sur un phénomène d’une extrême complexité, en ramifiant les rapports figuraux dans la comparaison possible avec d’autres œuvres et en véhiculant des réflexions philosophiques, historiques et politiques. Finalement, il s’agira bien entendu de réfléchir sur les différents langages disciplinaires et sur l’utilité de l’interdisciplinarité comme méthode de comparaison entre chercheurs d’horizons différents.

Axes thémathiques proposés

Les propositions de communication peuvent porter sur les questions suivantes, sans toutefois s’y limiter:

  • Comment les langages artistiques (exprimés par des œuvres individuelles), au cours des décennies d’expérimentations formelles et techniques significatives, abordent-ils la mémoire d’une période traumatique ?
  • Comment le concept benjaminien d’ « esthétisation de la politique » se déploie-t-il dans les différentes dimensions thématiques de la théâtralité, de la ritualisation et de l’ « élan vital » ?
  • Quelles sont les « allégories » (au sens benjaminien), les images « névralgiques » que l’on peut trouver dans l’élaboration artistique du fascisme ?
  • Quelles sont les formes esthétiques les plus efficaces afin que les images d’archives, les monuments et les objets culturels de la période du Ventennio puissent assumer un rôle critique dans le présent ?
  • Comment le dispositif de montage (pas seulement cinématographique) permet-il d’étudier la complexité temporelle des images et des objets ?
  • Quelle est la place du témoin dans la réélaboration de ce passé, et comment le représenter ?
  • Comment les arts contemporains ont-ils articulé la relation entre une idée du « fascisme » en tant que période historique déterminée et une idée du « fascisme » en tant que paradigme politique et culturel transhistorique ?

Modalités de soumission

Envoi des propositions et délais de soumission :
Les propositions de participation, à envoyer par courriel au secrétariat du colloque

avant le 18 décembre 2017,

doivent inclure :

  • un résumé (maximum 2 000 caractères), qui décrit clairement les questions théoriques ainsi que l’étude de cas traitée, la méthodologie de l’étude et la bibliographie de référence;
  • un curriculum vitae synthétique (maximum 1 000 caractères) indiquant toutes les publications du candidat pertinentes avec la proposition soumise.

La notification d’acceptation des propositions sera envoyée avant le 15 janvier 2018.

Comité scientifique 

  • Luca Acquarelli (Université Lille III / EHESS)
  • Elisa Francesconi (Università Roma Tre)
  • Laura Iamurri (Università Roma Tre)
  • Francesco Zucconi (EHESS)
Département de “Studi Umanistici”, Université Roma Tre, Rome, 5-6 avril 2018

Langues du colloque : italien, français, anglais
Secrétariat du colloque : Elisa Francesconi (elisa.francesconi@uniroma3.it)

Lieux

  • DIPARTIMENTO DI STUDI UMANISTICI - UNIVERSITÀ DEGLI STUDI ROMA TRE - via Ostiense 234
    Rome, Italie (00146)

Dates

  • lundi 18 décembre 2017

Mots-clés

  • fascisme italien, représentations du fascisme en époque contemporaine, mémoire, arts contemporains, cinéma, littérature, théâtre

Contacts

  • Elisa Francesconi
    courriel : elisa [dot] francesconi [at] uniroma3 [dot] it

Source de l'information

  • Luca Acquarelli
    courriel : luca [dot] acquarelli [at] univ-lille3 [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Le fascisme italien au prisme des arts contemporains », Appel à contribution, Calenda, Publié le jeudi 23 novembre 2017, https://doi.org/10.58079/yzo

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