Organisé dans le cadre du XVIII^e congrès de l'Association française d'études américaines (AFEA), qui se tiendra sur le thème « L’Amérique à la loupe : poétique et politique du détail », cet atelier se propose d’interroger les stratégies de recours au détail dans les arts visuels et la photographie aux États-Unis depuis la seconde guerre mondiale. Il s'ouvre à des approches venues des études visuelles, culturelles, et de l’histoire ou de la théorie de l’art.

Argumentaire

Cet atelier se propose d’interroger les stratégies de recours au détail dans les arts visuels et la photographie aux Etats-Unis depuis la Seconde Guerre mondiale, en croisant les recherches venant des études visuelles, culturelles, et de l’histoire de l’art.

Le détail ne peut se définir qu’en rapport avec l’ensemble, qu’il permet d’éclairer, de caractériser, d’interpréter, ou de contredire et de mettre en porte-à-faux. Le détail présuppose des hiérarchies, souvent pour mieux les bousculer. Dissimulé, il peut-être joueur, désigné, il dénonce en mettant en exergue ce qui est d’ordinaire occulté, oublié, méprisé ou nié. Il se prête alors aux rhétoriques militantes ou subversives de l’avant-garde. L’attention au détail peut aussi procéder matériellement, passant alors par la revalorisation de formes et de pratiques mineures et apparemment secondaires ou insignifiantes, habituellement déclassées de l’art vers l’artisanat. En envisageant le détail sous l’angle de sa stratégie, nous attendons des contributions qui dépassent le constat pour analyser les raisons et les effets d’un usage concerté du détail. Parmi les stratégies du détail, on peut citer en guise d’exemple :

• Les effets de loupe ou d’isolement : focalisation sur la partie plutôt que le tout comme dans les plans rapprochés de Georgia O’Keeffe, agrandissement et monumentalisation du détail comme dans les sculptures de Claes Oldenburg, plongée dans le particulier ou l’unique...
• L’inventaire : collection, classement, séquence, énumération et séries (depuis les pratiques modulaires et répétitives de Sol LeWitt dans les Incomplete Open Cubes jusqu’aux index photographiques de Taryn Simon, An American Index of the Hidden and Unfamiliar)
• La « quête de l’ordinaire » (Stanley Cavell) par l’observation du détail, et notamment la fortune artistique du vernaculaire (par exemple chez Walker Evans)
• Le détail comme réponse au monumental, ainsi les Buried Poems de Nancy Holt ou l’attachement de Dennis Oppenheim à une pratique discrète au regard de la tentation monumentale du Land Art américain.
• Le détail caché à l’intérieur de l’œuvre comme ressource visuelle pour transformer son interprétation, comme dans les jeux d’échelles des portraits-mosaïques de Chuck Close.

Modalités de soumission

Les communications, d’une durée de 20 minutes, pourront se faire en français ou en anglais.

Date limite d’envoi des propositions : 15 janvier 2018

Format des propositions : 250 à 300 mots, avec une brève notice biographique

• Notification d’acceptation des propositions : 5 février
• Remise des textes des interventions : 25 avril 2018
• Dates du congrès : 22-25 mai 2018

Lieu : Université de Nice

Organisateurs du congrès

• Emmanuelle Delanoë-Brun (Paris Diderot),
• Paul Schor (Paris Diderot)
• Anne Ullmo (Tours)

Organisatrices de l’atelier

• Clara Bouveresse (Paris 1)
• Nina Leger (Paris 8).

Contact : visuelafea2018@gmail.com