AccueilL’État du Cameroun à l’orée 2020

AccueilL’État du Cameroun à l’orée 2020

L’État du Cameroun à l’orée 2020

The State of Cameroon at the dawn of 2020

*  *  *

Publié le mardi 06 février 2018

Résumé

Inspirée de l’ouvrage Who rules the World ? de Noam Chomsky (2016) ; puis de l’ouvrage collectif Qui gouverne le monde ? et de L’état du monde de Bertrand Badié et de Dominique Vidal (2017), et à la suite de l’ouvrage de Eboussi Boulaga (2009), la réflexion sur l’état du Cameroun permet de poser un regard sur les mutations de ce pays au fil des ans. Il ne s’agit pas de traiter de l’État en tant que structure ou institution. Basée sur la question de savoir comment se (com)porte le Cameroun, cette étude revisite les variations à partir des angles définis par les contributeurs. Le diagnostic sur la situation de ce pays par période, servira à comprendre comment fonctionnent les différents domaines de la vie sociale, politique, économique, diplomatique, religieuse au cœur des développements de la médialité. Les aspects dysfonctionnements seront aussi pris en compte

Annonce

Argumentaire

En moins de 40 ans, quelques événements survenus dans le monde depuis la chute du mur de Berlin, la dislocation de l’Union soviétique, les attaques du 11 septembre 2001 et la mondialisation, ont plongé le monde dans une sorte de « turbulence », diversement conceptualisée par les auteurs. Ces mutations dans l’ordre politique du monde dessinent une interdépendance économique, un mouvement profond d’imbrication du national et de l’international, provoquent une métamorphose de la nature de l’État-Nation en Afrique et une crise des théories, paradigmes et modèles analytiques alternatifs du fait de l’ampleur des changements en cours. À travers ce « flux culturel mondial »[1] selon les termes de Arjun Appadurai (1986 ; 2001), Jean-Christophe Rufin (2001) entrevoyait le fossé entre le Nord et le Sud sous le prisme de l’Empire et les nouveaux barbares tandis que Samuel Huntington percevait « le choc des civilisations » (1994 ; 1997) et non « la fin de l’histoire » comme Francis Fukuyama (1993). Dans ce contexte de multiplicité structurale, Susan Strange avait vite perçu la prédominance de la puissance structurelle (1989 ; 1996). Les technologiques de l’information et de la communication numérique (TICN) figurent en bonne place parmi les quatre facteurs structurants évoqués de cette puissance. Par le medial turn, la décennie 2010 a constitué un tournant sur les usages et la démocratisation des humanités numériques, créant des événements parfois anodins, mais marquant l’histoire des nations. Immergé dans ce monde devenu village planétaire, aucune nation n’échappe à ces nouvelles formes de pouvoirs amplifiées par le médial.

Cette « turbulence » au niveau international a affecté l’Afrique. Et le Cameroun, épicentre des enjeux économiques et géostratégiques dans le Golfe de Guinée, reste concerné par cette mutation profonde. Sans source écrite, ces faits demeureront sans « traces ». Pourtant, leur impact aurait été d’une envergure certaine. Ce pays est concerné par cette (in)visibilité. Comment se (com)porte donc le Cameroun dans ce contexte ? Quel est son « état actuel » ? Y répondre revient à identifier les lieux, les niveaux et les diverses médiations institutionnelles de cette mutation. Il s’agit de combler certains vides de l’histoire, d’opérer des diagnostics et d’exposer quelques marqueurs de la santé du Cameroun pour en établir les diagnostics. L’enjeu c’est aussi de dégager une sorte d’exploration, au sens de Balandier (1985), des territoires de la socialité et du politique dans le pays, de les rendre descriptibles et intelligibles, afin de s’initier à la découverte de l’inédit.

Inspirée de l’ouvrage Who rules the World ? de Noam Chomsky (2016) ; puis de l’ouvrage collectif Qui gouverne le monde ? et de L’état du monde de Bertrand Badié et de Dominique Vidal (2017), et à la suite de l’ouvrage de Eboussi Boulaga (2009)[2], la réflexion sur l’état du Cameroun permet de poser un regard sur les mutations de ce pays au fil des ans. Il ne s’agit pas de traiter de l’État en tant que structure ou institution. Basée sur la question de savoir comment se (com)porte le Cameroun, cette étude revisite les variations à partir des angles définis par les contributeurs. Le diagnostic sur la situation de ce pays par période, servira à comprendre comment fonctionnent les différents domaines de la vie sociale, politique, économique, diplomatique, religieuse au cœur des développements de la médialité. Les aspects dysfonctionnements seront aussi pris en compte.

Une telle étude sur les enjeux phénoménologiques et épistémo-politiques des structures et dynamismes fondamentaux de la société camerounaise exigera d’esquisser un inventaire de l’état des lieux. Cette démarche aristotélicienne recommande, pour chaque question, d’explorer sa topique, autrement dit l’ensemble de ses lieux communs. Cette recherche pluridisciplinaire fera voir le reflet de ce pays déclaré Afrique en miniature et situé au centre du globe terrestre.

Nouées en tant que question de fond, déroulées à travers un tissu de considérations théoriques et pratiques, conçues à partir des angles d’attaque différents et structurées à divers pallier de sens, les contributions attendues doivent pouvoir interpeller les détenteurs d’enjeux, les décideurs-clés sur les impératifs qui s’imposent pour donner à la nation camerounaise la force d’être une dynamique autonome de créativité. Cette édition inaugurale de L’état du Cameroun à l’orée 2020, publication annoncée sous forme de série périodique, ambitionne également de faire le point de la réflexion et de l’action dans le champ politique camerounais, d’évaluer les théories et pratiques au Cameroun des indépendances à ce jour, de jeter un regard prospectif sur le futur, de suggérer de nouvelles pistes et grilles de recherche et faire advenir le possible dans les arènes de construction du développement du pays.

Les auteurs sont tenus de mobiliser des statistiques, des données casuistiques, chiffrées, factuelles et comparatives de nature économiques, économétriques, juridiques, politiques, sociologiques, anthropologiques, ethnographiques, historiques, diplomatiques, géographiques, religieuses, et toute autre grille pertinente en mesure de rendre compte des phénomènes observés et ce, dans une approche multisectorielle et multi/inter/transdisciplinaire. L’urgence de nourrir autrement la réflexion autour de l’objet Cameroun s’impose donc et comporte une exigence scientifique d’une très haute valeur ajoutée qu’il s’agit de satisfaire avec l’aide d’une expertise polyvalente de pointe. Cette réflexion, dans une certaine mesure, prétend à l’exhaustivité.

Sont attendus, des décryptages, critiques constructives et analytiques in situ, permettant de comprendre les réalités traversées par les institutions, les associations, les groupes sociaux, les structures publiques, parapubliques ou privées. L’objectif reste celui d’avoir une vue panoramique des événements majeurs ayant marqué le Cameroun à chaque période à l’orée 2020. Un objectif subsidiaire reste celui de léguer un héritage des plus factuels sur le vécu camerounais, vu de l’intérieur et de l’extérieur. La diaspora camerounaise est invitée à y prendre part.

Les propositions d’articles sont attendues en français ou en anglais (individuelles ou collectives) comportant un intitulé pertinent, accrocheur et expressif, texte d’un maximum de 500 mots avec une bibliographie sélective. Préciser l’ancrage théorique et/ou conceptuel, le terrain étudié, la période observée, les pistes ou les propositions de modèles, constituera un atout. Il est à noter que cet ouvrage accueillera uniquement les articles inédits n’ayant pas fait l’objet de publication dans le passé.

Calendrier

Le calendrier suivant est annoncé :

  •  31 janvier 2018 : Publication de l’annonce ;
  •  31 mars 2018 : Délai de recevabilité des propositions ;

  •  31 mai 2018 : Retour des réponses aux contributeurs ;
  •  31 janvier 2019 : Réception des articles complets ;
  •  31 août 2019 : Fin de l’évaluation des articles
  •  31 octobre 2019 : Publication de l’ouvrage.

Bibliographie

  • Appadurai, A. (Ed.), 1986, The social life in things. Commodities in cultural perspective, Cambridge, Cambridge University Press.
  • Appadurai, A., 2001, Après le colonialisme. Les conséquences culturelles de la globalisation, Paris, Payot.
  • Badié, B. et Vidal, D., 2017, Qui gouverne le monde ? L’état du monde 2017, Paris, La Découverte.
  • Balandier, G., 1985, Le détour. Pouvoir et modernité, Paris, Librairie Arthème Fayard.
  • Chomsky, N., 2016, Who rules the World ?, New-York, Metropolitan Books.
  • Eboussi Boulaga, F., 2009, L’état du Cameroun 2008, Yaoundé, Éditions Terroirs.
  • Fukuyama, F., 1993, La fin de l’histoire et le dernier homme, Paris, Flammarion, Champs.
  • Huntington, S. P., 1994, « Le choc des civilisations ? », Commentaire 1994/2 (Numéro 66), pp. 238-252.
  • Huntington, S. P., 1997, Le choc des civilisations, Paris, Éditions Odile Jacob.
  • Polanyi, K., 1944, La grande transformation. Aux origines politiques et économiques de notre temps, Trad. de l’anglais, Paris, Gallimard.
  • Rufin, J.-C.,2001, L’empire et les nouveaux barbares, Paris, J.-C. Lattès.
  • Strange, S., 1989, States and Markets. An introduction to International Political Economy, London, Pinter.
  • Strange, S., 1996, The retreat of the State. The diffusion of power in the World Economy, Cambridge, Cambridge University Press.

Comité scientifique

  •  Yenkong Ngangjoh Hodu (International Law)
  •  Nadine Machikou (Science politique)
  •  Yves Paul Mandjem (Science politique et Relations Internationales)
  •  Paul Batibonak (Diplomatie et Relations Internationales)
  •  Alain Didier Olinga (Droit international public)
  •  Pascal Touoyem (Philosophie)
  •  Jacques Chatué (Philosophie et Épistémologie)
  •  Laurent-Charles Boyomo Assala (Épistémologie et Communication)
  •  Raymond Ebalé (Histoire économique)
  •  Georges Kobou (Économie)
  •  Gérard Tchouassi (Économie)
  •  Pierre Fonkoua (Éducation)
  •  Emmanuel Béché (Sociologie de l’éducation)
  •  Daniel Abwa (Histoire)
  •  Koufan Mankene (Histoire)
  •  Jérémie Diyé (Histoire)
  •  Béat Songué Paulette (Sociologie)
  •  Jean Nzhié Engono (Sociologie)
  •  Antoine Socpa (Anthropologie sociale)
  •  Robert Akoko Mbe (Anthropology)
  •  Jules Balna (Géographie)
  •  Gérard Marie Messina (Littérature)
  •  Élisabeth Yaoudam (Littérature)
  •  Élisabeth Bum (Pharmacologie)

Site internet : www.credis-savoir.org

Courriels : secretariat@credis-savoirs.org, savoirs.dev777@gmail.com, sbatibonak@gmail.com

Références

[1] Selon l’auteur, ce flux est constitué de cinq dimensions : le techno scape (les flux technologiques qui transgressent les frontières) ; le média scape (la planétarisation des images, l’instantanéité de l’information) ; le finanscape (la globalisation des échanges et des transactions financières) ; l’idéo scape (l’unification des marchés idéologiques et notamment la monopolisation de l’offre éthique, politique et économique mondiale) ; l’ethno scape (la circulation et l’installation transfrontière des individus).

[2] Il est à noter que nous avons découvert en last minute l’ouvrage collectif L’état du Cameroun en 2008, commis par Fabien Eboussi Boulaga.

Lieux

  • Yaoundé, Cameroun

Dates

  • samedi 31 mars 2018

Mots-clés

  • Cameroun, politique, état des lieux, histoire, économie, analyses prospectives

Contacts

  • Batibonak Sariette
    courriel : sbatibonak [at] gmail [dot] com

URLS de référence

Source de l'information

  • Sariette Batibonak
    courriel : sbatibonak [at] gmail [dot] com

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« L’État du Cameroun à l’orée 2020 », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 06 février 2018, https://doi.org/10.58079/zid

Archiver cette annonce

  • Google Agenda
  • iCal
Rechercher dans OpenEdition Search

Vous allez être redirigé vers OpenEdition Search