AccueilLe normal et le pathologique, des catégories périmées ?

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Le normal et le pathologique, des catégories périmées ?

The normal and the pathological - outdated categories?

XXIVe journées de la Société d’histoire et d'épistémologie des sciences de la vie (SHESVIE)

24th study days of the Société d’histoire et d'épistémologie des sciences de la vie (SHESVIE)

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Publié le mercredi 07 février 2018

Résumé

Le congrès de la Société d’histoire et d'épistémologie des sciences de la vie (SHESVIE) 2018 a pour ambition d’évaluer dans quelle mesure les catégories du normal et du pathologique ont connu une mutation et si elles sont toujours d’actualité. Les rapports entre biologie et médecine seront au cœur du débat. Les approches historiques autant que les approches philosophiques seront bienvenues.

Annonce

Argumentaire

La thématique du normal et du pathologique a été retenue en fonction des intérêts communs de la SHESVIE et de l'Institut des humanités en médecine (IHM) de Lausanne, donc à la croisée des études historiques et philosophiques sur la biologie et la médecine. Dans sa thèse de médecine, soutenue en 1943, Georges Canguilhem a développé une critique de la conception scientifique et quantitative de la maladie, faisant valoir l’irréductible normativité des catégories du normal et du pathologique. Cette critique de l’objectivisme médical est étroitement liée chez Canguilhem avec une réflexion sur la normativité de la vie. Depuis 1943, le contexte de discussion a bien changé. En philosophie de la médecine, les débats ont été en grande partie structurés par l’alternative entre les conceptions naturaliste et normativiste de la santé et de la maladie, la normativité étant alors envisagée dans son aspect social et culturel, non au sens « biologique » de Canguilhem. Simultanément, la philosophie de la biologie et la philosophie de la médecine n’ont cessé de s’éloigner l’une de l’autre, une tendance lourde aujourd’hui remise en question par certains auteurs. Le style de recherche a aussi changé : l’approche « historico-épistémologique » chère à Canguilhem a perdu de son évidence, au profit d’un divorce croissant entre les travaux proprement historiques, et des études philosophiques de caractère analytique. Le contexte scientifique a aussi considérablement changé. Pour ne citer que quelques exemples, la notion épidémiologique de facteur de risque a discrédité l’idée d’une démarcation claire entre phénomènes normaux et phénomènes pathologiques ; la génétique médicale, l’immunologie, la médecine des troubles mentaux ont par ailleurs bouleversé l’explication, la nosologie et la prise en charge des pathologies. Enfin la médicalisation croissante des sociétés contemporaines se traduit par une pathologisation d’innombrables problèmes dont la solution était traditionnellement sociale plutôt que médicale.
Le congrès SHESVIE 2018 a pour ambition d’évaluer dans quelle mesure les catégories du normal et du pathologique ont connu une mutation et si elles sont toujours d’actualité. Les rapports entre biologie et médecine seront au cœur du débat. Les approches historiques autant que les approches philosophiques seront bienvenues.

Les XXIVe journées de Société d’histoire et d'épistémologie des sciences de la vie (SHESVIE) se tiendront à Lausanne les 15, 16 et 17 mars 2018, à l’invitation de l’Institut des humanités en médecine. Le thème du congrès 2018 est : « Le normal et le pathologique ». Le congrès sera inauguré par une conférence introductive de Mme Anne Fagot-Largeault (Académie des sciences, FR).

Comité scientifique

  • Jean Gayon, Institut d'histoire et de philosophie des sciences et des techniques (IHPST), Université Paris 1-Panthéon Sorbonne
  • Vincent Barras, Institut des humanités en médecine (IHM), Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV)-Université de Lausanne (UNIL)

Programme

Jeudi 15 mars 2018

Conférence inaugurale

13:30. Anne Fagot-Largeault (Académie des sciences, FR). Le normal et le pathologique chez Georges Canguilhem : une relecture.

Atelier 1

  • 14:30. Manon Vialle (CNE & EHESS, FR). Le traitement de l’infertilité en AMP : par-delà l’opposition normal/pathologique du cadre légal français
  • 15:00. Emmanuelle Cardoso (Université de Picardie, FR). Le temps de la grossesse : un « autre normal » sous surveillance
  • 16:00. Camille Jaccard (Université de Genève, CH). La parole pathologique au xixe siècle : normes et histoire
  • 16:30. Mariama Kaba (Unil, CH). Le handicap à la lumière du normal et du pathologique : réception de Canguilhem
  • 17:00. Andrea Sagni (Université Jean-Moulin Lyon 3, FR). Définir l’obésité : aspects historiques et épistémologiques
  • 17:30. Amandine Klipfel (Université de Strasbourg, FR). La chirurgie bariatrique : une révolution dans l’épistémologie chirurgicale ?

Atelier 2

  • 14:30. Marc Ratcliff (Université de Genève, CH), André Morelli (Amapa Federal University, BR). La méthode clinique de Jean Piaget : des aléas du pathologique et du normal
  • 15:00. Laurent Loison (Université Paris 1 & CNRS, FR). L’effet Baldwin en contexte lamarckien : les travaux de Raymond Hovasse (1895-1989)
  • 16:00. Antonine Nicoglou (IHPST, Labex WhoAmI, Université Paris-Diderot, FR). L’épigénétique waddingtonienne ou les rencontres imagées du développement et de la génétique
  • 16:30. Olivier Perru (Université Claude Bernard Lyon 1, FR). Hérédité et évolution dans les congrès scientifiques catholiques en 1888 et 1891
  • 17:00. Patrick Triadou (Université Paris-Descartes, FR). Normalisation de la médecine
  • 17:30. Nicola Bertoldi (IHPST, Université Paris 1, FR). Entre normes vitales et normes statistiques. Que nous apprend « Le normal et le pathologique » sur la valeur évolutive des variations individuelles ?

Vendredi 16 mars 2018

  • 9:00. Pierre-Olivier Méthot (Université Laval, CA & IHM, CHUV/Unil, CH). Pathologie, biologie, histoire : Georges Canguilhem et le « problème de l’évolution »
  • 9:30. Élodie Giroux (Université Jean Moulin Lyon 3, FR). Risque de maladie et épidémiologie : par-delà le normal et le pathologique ?
  • 10:00. Denis Forest (IHPST, Université Paris 1 & CNRS, FR). Les catégories du normal et du pathologique à l'épreuve de la neurodiversité
  • 11:00. Marie Darrason (IHPST, Université Paris 1 & CNRS, FR). Quelle incidence la généticisation des maladies a-t-elle sur les catégories du normal et du pathologique ?
  • 11:30. Jean-Claude Dupont (Université de Picardie, FR). Le concept de microbiote entre le normal et le pathologique
  • 12:00. Maël Lemoine (Université de Bordeaux, FR). Vers une médecine sans diagnostic ? La médecine de précision

 

  • 14:00. Mathieu Arminjon (iEH2-Unige & IHM, CHUV/Unil, CH). Avons-nous mieux à faire que de chercher à définir objectivement le normal et le pathologique ?
  • 14:30. Malika Sager (Faculté des Lettres, Unil & IHM, CHUV/Unil, CH). « Dynamisme et polémisme » du concept de normal
  • 15:00. Michael Saraga (CHUV, CH). Normal et pathologie en clinique
  • 16:00. Christian Sachse. Fonction et dysfonction
  • 16:30. Steeves Demazeux (Université Bordeaux-Montaigne, FR). Et si (pour une fois), les philosophes avaient tort et les cliniciens raison ? L’hétérogénéité du concept de maladie

Samedi 17 mars 2018

Atelier 1

  • 9:00. Pierre-Luc Germain (Université de Zürich, CH), Giuseppe Testa (Université de Milan, IT). Canguilhem et la « post-génomique » : des obstacles de la biomédecine à la nécessité épistémologique des déviations
  • 9:30. Yann Craus (Unil, CH & Université Paris 1, FR). En quoi la notion de spectre modifie-t-elle les rapports du normal et du pathologique en psychiatrie aujourd’hui ? L’exemple des « troubles du spectre autistique »
  • 10:30. Corinne Doria (Université Paris 1, FR). Objectiver le subjectif. Normes et standards en ophtalmologie et statut épistémologique de la vision
  • 11:00. Juliette Ferry-Danini (Sorbonne Universités, FR). Quel rôle pour la phénoménologie dans les approches phénoménologiques de la médecine ?

Atelier 2

  • 9:00. Jean-François Thurloy (Université de Picardie, FR). Pourfour du Petit (1664-1741) ou les prémices de la physiologie expérimentale
  • 9:30. Céline Cherici (Université de Picardie, FR). L’électricité : une nouvelle déesse ?
  • 10:30. Charles Galpérin (IHPST, Université Paris 1). De la mouche au système modèle du développement des vertébrés
  • 11:00. Thomas Bonnin (University of Exeter, UK). L'utilisation de preuves en sciences historiques : le cas de l'hypothèse Archezoa

Conclusions

11:30. Lazare Benaroyo (Faculté de biologie et Médecine, Unil, CH). Conclusions

Lieux

  • vendredi 16 mars - Centre Hospitalier Universitaire Vaudois (rue Bugnon, 19)
    Lausanne, Confédération Suisse

Dates

  • jeudi 15 mars 2018
  • vendredi 16 mars 2018
  • samedi 17 février 2018

Mots-clés

  • normal, pathologique

Contacts

  • Jennifer Bernard
    courriel : jennifer [dot] bernard [at] univ-lyon1 [dot] fr

Source de l'information

  • Jennifer Bernard
    courriel : jennifer [dot] bernard [at] univ-lyon1 [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Le normal et le pathologique, des catégories périmées ? », Colloque, Calenda, Publié le mercredi 07 février 2018, https://doi.org/10.58079/zjs

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