AccueilMaintenir / soutenir : de la fragilité comme mode d'existence

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Maintenir / soutenir : de la fragilité comme mode d'existence

Maintaining/supporting: fragility as a mode of existence

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Publié le mercredi 21 février 2018

Résumé

Le séminaire part du constat de la prolifération de recherches qui traitent du soin, du care, de l’attention, sur le climat ou Gaïa, l’art de réparer les objets, de conserver des œuvres, la maintenance des réseaux techniques, ou la considération des personnes vulnérables ou exclues. Qu’implique le soutien d’entités fragiles, sur les plans philosophique, critique, politique ? La fragilité n’est pas tant un trait propre à certains qu’une façon de saisir des états ouverts, souvent durs mais riches de possibles, requérant une attention qui rende sensible à ces appels. Parties prenantes de cet élan, dans le fil des reprises du pragmatisme ou des anthropologies pluralistes, nous discuterons ces recherches d’un nouveau genre, en les mettant en relation et en détaillant les formes d’enquête, d’écriture et d’action qu'elles  exigent et permettent de réinventer, tout en reformulant ensemble les concepts qui conviennent à un tel propos.

Annonce

Séminaire de recherche du CSI, organisé par Jérôme Denis, Antoine Hennion et David Pontille

Argumentaire

Le séminaire part d’un constat : la prolifération actuelle de recherches qui traitent du soin, du care, de l’attention. Elles portent sur le climat ou sur Gaïa, sur l’art de réparer les objets ou de conserver des œuvres, sur la maintenance des réseaux techniques, ou encore sur les bonnes façons de considérer les personnes vulnérables ou les exclus. L’un des critères du succès de notre entreprise sera d’avoir trouvé des passages féconds – plus étroits, mieux tissés, singuliers, à frayer en situation – entre les recherches plus empiriques et les approches spéculatives plus thématisées qui se forgent un peu partout sur la question : réflexions sur ce que cela implique, sur les plans philosophique, critique, politique, de soutenir ces entités fragiles, et de participer ainsi à la curieuse augmentation croisée de l’existence de chacun que ces relations portent.

Au delà de leur variété et du caractère souvent impérieux de l’engagement qu’ils exigent, ces travaux nous semblent en effet témoigner, vis-à-vis de la fragilité du monde, des êtres et des choses, d’une inquiétude et d’un souci aux accents et aux visées inédits. Des êtres ou des états à la fois en voie de disparition et de constitution : ce peut être la définition provisoire de la fragilité ou de la précarité que nous nous donnons. Non pas un trait propre à certains, donc, mais une façon partagée de saisir des états ouverts, souvent durs mais riches de possibles ; non pas une définition par défaut, mais une forme d’attention qui rende sensible à ces appels.

En accompagnant plutôt qu’en observant les réalités en cause, ces chercheurs mobilisent une large palette de ressources issues de traditions diverses : bien au delà d’une exigence de participation, se préoccuper de l’état du monde tout en se fondant sur des enquêtes empiriques rigoureuses ne va pas sans une remise en cause de la nature même de la recherche, qu’il s’agisse des modes d’enquête, de la relation à établir aux acteurs, aux objets et aux milieux, du statut des textes et des actes produits, ou encore, de la frontière avec des réflexions et des gestes provenant d’autres disciplines, de philosophes, d’écrivains, d’artistes ou d’activistes.

Profitant de cet élan dont nous sommes partie prenante, dans le fil de la reprise du pragmatisme, des philosophies de la différence ou des anthropologies pluralistes, le séminaire vise à mieux connaître ces recherches d’un nouveau genre. En les discutant et en les mettant en relation, éventuellement de façon paradoxale, autour du thème de la fragilité, l’objectif est de détailler les formes d’enquête, d’écriture et d’action que ces travaux tout à la fois requièrent et permettent de réinventer, tout en reformulant ensemble les concepts qui conviennent à un tel propos.

Programme

  • 19 décembre 2017 : Fragilité : introduction du séminaire, par ses organisateurs
  • 23 janvier 2018 : Didier Debaise, Le récit des êtres précaires. Héritages du pragmatisme
  • 6 mars : Marielle Macé, La vie qualifiée
  • 20 mars : Alexei Yurchak, Laboratory for the Future: Lenin’s body between biochemistry and art
  • 22 mai : Anne-Sophie Haeringer, La fin de vie comme art de ménager d’innombrables passages
  • 5 juin : Fernando Domìnguez Rubio, The fragile object of art: An ecological investigation into the arts of care, meaning, and imagination
  • 26 juin : Tim Edensor, Maintaining, Restoring, Neglecting and Disposing: the changing values of Melbourne's building stone

Séminaire ouvert, se tenant une fois par mois sur deux ans, le mardi de 11 à 13h (décembre 2017 à juin 2019) salle Saint-Jacques au CSI, Mines-ParisTech, 60 bd St-Michel 75006 Paris. SVP annoncez votre présence à catherine.lucas@mines-paristech.fr

Lieux

  • Mines ParisTech, salle St-Jacques au CSI - 60 bd St-Michel
    Paris, France (75006)

Dates

  • mardi 06 mars 2018
  • mardi 20 mars 2018
  • mardi 22 mai 2018
  • mardi 05 juin 2018
  • mardi 26 juin 2018

Fichiers attachés

Mots-clés

  • fragilité, enquête, pragmatisme, migrations, art, santé, objets techniques, maintenance

Contacts

  • Antoine Hennion
    courriel : antoine [dot] hennion [at] mines-paristech [dot] fr

Source de l'information

  • Antoine Hennion
    courriel : antoine [dot] hennion [at] mines-paristech [dot] fr

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Maintenir / soutenir : de la fragilité comme mode d'existence », Séminaire, Calenda, Publié le mercredi 21 février 2018, https://doi.org/10.58079/zny

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