AccueilPerspectives sociales et théoriques sur la vérité, la justice et la réconciliation dans les Amériques

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Perspectives sociales et théoriques sur la vérité, la justice et la réconciliation dans les Amériques

The social and theoretical perspectives of truth, justice and the reconciliation of the Americas

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Publié le mardi 03 avril 2018

Résumé

Le colloque a trois objectifs. Premièrement, il s'agit de faire un état des débats concernant les politiques de vérité sur les crimes et les violations des droits humains commis. Deuxièmement, il vise à paver la route à la production d'une analyse comparative et intersectionnelle sur les discriminations et les violences qui mènent à des crimes de masse, ainsi qu'à identifier des alternatives sociales. Finalement, ce colloque vise à mettre en valeur la contribution des survivant.e.s et des défenseur.e.s des droits humains à l'avancement des connaissances sur la vérité, la justice et la réconciliation. Ayant lieu à Montréal, ce colloque accordera une attention particulière à l'analyse des débats locaux et d'actualité sur les questions de vérité et de justice au sujet des exactions commises à l'égard des Autochtones : rapport de la Commission Royale sur les peuples autochtones, histoire sombre des pensionnats, disparitions et assassinats de femmes autochtones.

Annonce

Argumentaire

Ce colloque international a pour objectif de réunir des chercheurs, des membres d’ONG de droits humains et d’organisations de victimes pour débattre de l’état actuel des politiques de mémoire à travers les Amériques. Le colloque vise également à valoriser la contribution des victimes et de défenseur.es de droits humains à l’avancement des connaissances en ce qui concerne le difficile chemin de la vérité, la justice et la réconciliation.

Les enjeux liés à la vérité des crimes contre l’humanité, leur non-répétition et le rétablissement de la dignité des victimes sont des questions très sensibles. Ils exigent de réfléchir et de mettre en œuvre les conditions pour des sociétés engagées dans le respect de la pluralité, des droits humains et de la démocratie. Ainsi, aux notions de vérité, justice et réparation s’ajoutent, parfois en tension, celles de pardon et de réconciliation. Quel bilan peut-on faire des politiques de mémoire à l’heure actuelle dans les Amériques?

À cette première perspective qui touche des dimensions plus classiques des politiques de mémoire s’ajoutent des questions spécifiquement contemporaines auxquelles ce colloque tient à donner une place centrale. En effet, à travers le continent les enjeux concernés par les politiques de mémoire se complexifient avec le temps. Les commissions de vérité sur les crimes des régimes dictatoriaux ont été suivies par d’autres commissions qui ont examiné les exactions commises durant les conflits internes; l’un et l’autre étaient encadrés par le combat des idéologies anticommuniste et anticapitaliste. Aujourd’hui, les crimes contre les communautés et les peuples autochtones sont devenus un enjeu central des commissions de vérité et pour les comprendre il faut tenir compte l’histoire coloniale. De la même manière, les crimes contre les femmes et la violence sexuelle deviennent progressivement un enjeu légitime dans la quête pour la vérité et pour la reconnaissance de la dignité des victimes. Si ces crimes peuvent être à la croisée des chemins entre le combat idéologique et l’histoire coloniale, on ne saurait en rendre compte sans interroger la violence patriarcale. Est-il possible d’établir un rapport entre la visibilisation de ces crimes et le foisonnement théorique et juridique autour des notions de féminicide ou d’ethnocide à travers le continent?

Les commissions de vérité font aujourd’hui face à des défis engendrés par la continuité entre le contexte sociopolitique dans lequel elles voient le jour et celui qui produit les situations de violence qu’elles examinent. Généralement, les politiques de justice, réparation et réconciliation sont vues comme nécessaires pour permettre la transition démocratique après des régimes dictatoriaux, des conflits armés ou d’autres périodes de violence. Or, dans le contexte actuel, on observe deux types de continuités. D’une part, les faits visés sont de plus en plus imputés à des régimes démocratiques (par exemple Colombie, Mexique, Canada) et souvent il n’y a pas de rupture entre le régime qui met en place des politiques de vérité et celui qui a participé à commettre les crimes. D’autre part, au moment où les commissions de vérité sont mises en place ou que leurs recommandations doivent s’appliquer, les groupes qui se font reconnaître le droit à la vérité, la justice et la réparation continuent à être des cibles. Alors, que ce soit la vérité sur le coup d’État au Honduras, sur la violence faite aux autochtones et aux femmes à travers les Amériques, les crimes dont il est question n’appartiennent pas seulement au passé; c’est dire que les politiques en question ne sont pas vraiment de transition. Dans ces circonstances, quelles sont les implications de la mise en place des politiques de vérité, justice, réparation et réconciliation?

Programme préliminaire

Mercredi 25 avriel 20188h30 Accueil

09h00 Mot d’introduction de Leila Celis/Rachad Antonius

09h10 – 10h25 Panel 1: Les chemins de la vérité et la réconciliation au Canada. Espoirs et tensions

Présidence : Audrey Rousseau – Centre de recherches féministes, Université York

09h10-9h25 Ghislain Picard - Où en sommes-nous? Commission de vérité et réconciliation : appels à l’action et résultats pour les Premières Nations

09h25-09h40 Karine Vanthuyne et Brieg CapitaineLa Commission de vérité et réconciliation du Canada : réécrire l’histoire nationale, décoloniser le Canada ?

09h40-09h55 Martin HébertComment définir la réconciliation ? Mémoire, souffrance et inclusion politique dans le multiculturalisme néolibéral canadien

09h55-10h25 Discussion

10h25-10h40 Pause-café

10h40-12h10 Panel 2: Expressions artistiques comme moyen de dénonciation et réconciliation Présidence : Magali Uhl – Département de sociologie, UQAM

10h40-10h55 Tatiana Navallo (Université de Montréal) et Nuria Carton de Grammont (Université Concordia) – Résistance, mémoire et réconciliation dans la pratique performative latino-québécoise

10h55-11h10 Christine BraultCorps, mémoire et résistance: l’art performance engagé dans l’espace public comme stratégie poétique de dénonciation d’enjeux sociaux

11h10-11h25 Isabelle St-Amand - Réactiver la mémoire à des fins de vérité et de réconciliation: commémoration des pensionnats et théâtre autochtone féminin 

11h25-11h55 Discussion

11:55 – 13:10 Dîner

13h10 – 14h25 Panel 3: Espaces de mémoire

Présidence : Marie-Christine Doran – École d’études politiques, Université d’Ottawa

13h10-13h25  Pilar Riaño AlcaláLes politiques de la mémoire et la réparation symbolique : Le Musée National de la Mémoire et les lieux de la Mémoire

13h25-13h40 Rachel Hatcher - El Parque Escultórico a la Reconciliación en El Salvador como lugar de memoria fracasado

13h40-13h55 Cynthia MiltonLa pluma en vez de la espada: Contramemorias militares y sus intervenciones culturales después de la CVR del Peru.

13h55-14h25 Discussion14h25– 14h40 Pause-café

14h40 – 15h55 Panel 4 : Luttes de sens et politiques de mémoire

Présidence : Martin Hébert – Département d’anthropologie, Université Laval

14h40 – 14h55 David LongtinDire-le-juste et dire-le-vrai en contexte de violences: lutte de sens et circulation des discours au sein des commissions de vérité au Honduras

14h55 – 15h10 Narda HenriquezMobilisations et silences, violence politique et droits humains au Pérou.

15h10 – 15h25 Ricardo Peñafiel - La mémoire vivante de la rue. Analyse pluri-sémiotique du Printemps chilien

15h25 – 15h55 Discussion16h00-17h00 Vin et fromage

18h00 Conférence d'honneur:

Ellen Gabriel, Membre de la nation Kanehsatàke et militante pour les droits des Peuples autochtones &

Romeo Saganash, Député Abitibi—Baie-James—Nunavik—Eeyou et Porte-parole Réconciliation

Jeudi 26 avril 2018

9h00 Accueil

09h00 – 10h15 Panel 5: Mobilisations, droit et mémoire

Présidence : Marcos Ancelovici – Département de sociologie, UQAM

09h00-9h15 Marc-André Anzueto – Juger le passé au Guatemala : une analyse du litige stratégique de droits humains réalisé par Avocats sans frontières Canada (2009-2013)

09h15-09h30  Bernard Duhaime – Le droit international et les disparitions forcées

09h30-09h45  Marie-Christine Doran Mémoire et criminalisation des mouvements sociaux dans les sorties de conflits latino-américaines : Enjeux et défis

09h45-10h15 Discussion

10h15-10h30 Pause-café

10h30-11h45 Panel 6 : Le genre en temps de guerre et de « paix »

Présidence : Anahi Morales-Hudon – Faculté des sciences humaines, Université St-Paul

10h30-10h45 Camille Boutron – La violence de genre et sexuelle comme pratiques d'interconnexion entre temps de guerre et temps de "paix". Pour une perspective comparée Pérou - Colombie

10h45-11h00 Ludivine Tomasso – Processus de politisation des violences sexuelles et reproductives et lutte contre l’impunité au Pérou : de l’invisibilité à l’action ?

11h00-11h15 Sandra Rátiva Gaona - Violences, mémoires et oublis. Le Mexique et la Colombie, au-delà du récit d’histoires identiques

11h15-11h45 Discussion

11h45 – 13h00 Dîner

13h00 – 14h30 Panel 7: Luttes communautaires et mémoire Présidence : Leila Celis – Département de sociologie, UQAM

13h00-13h15 Egla Martínez-SalazarRelacionalidad Necesaria: Depredacion Capitalista actual como Continuidad Reconfigurada de Previas Politicas Genocidas- Socio-Ambientales y Luchas de Mujeres Indigenas en Defensa del Territorio. Algunas Miradas desde Iximulew (Guatemala)

13h15-13h30 Ely LópezLa lucha de los mapuches contra el Estado y las empresas extractivas. El caso de un lof (territorio ancestral) en resistencia

13h30-13h45 Yolanda BecerraViolences, récits et territoires : un apport depuis la perspective de l'Organisation féminine populaire

13h45-14h00 Lorena Cabna En attente de réponse ayalacabnal@gmail.com

14h00-14h30 Discussion

14h30 – 15h45 Panel 8: Le vécu et la mémoire des victimes. Contributions à la démocratisation

Présidence : Marcelo Otero – Département de sociologie, UQAM

14h30-14h45 Carlos Martín BeristainMémoire des victimes et transformations de la violence?

14h45-15h00 Leila Celis - Épistémologie de la souffrance : le traumatisme un rempart contre l’oubli

15h00-15h15 Adriana Pozos et Anahi Morales Hudon - Violencia sistémica en México y memoria desde los márgenes: El caso de la familia Guzmán Cruz

15h15-15h45 Discussion

15h45-16h00 Pause-café

16h00-17h30 Atelier de travail entre les conférencières et conférenciers

Lieux

  • Salle PK-1140, Pavillon Président-Kennedy, UQAM - 201 Avenue Président-Kennedy
    Montréal, Canada (H2X 3Y7)

Dates

  • mercredi 25 avril 2018
  • jeudi 26 avril 2018

Mots-clés

  • Vérité, Justice, Réconciliation, Mémoire, Devoir de mémoire, Violence, Mouvements sociaux, Féminicide, Génocide, Droits humains

Contacts

  • Camille Ranger
    courriel : cridaq [at] uqam [dot] ca

Source de l'information

  • Camille Ranger
    courriel : cridaq [at] uqam [dot] ca

Licence

CC0-1.0 Cette annonce est mise à disposition selon les termes de la Creative Commons CC0 1.0 Universel.

Pour citer cette annonce

« Perspectives sociales et théoriques sur la vérité, la justice et la réconciliation dans les Amériques », Colloque, Calenda, Publié le mardi 03 avril 2018, https://doi.org/10.58079/zzd

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