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Mastering time and fashioning history

Maîtriser le temps et façonner l’histoire

Norman historians in the medieval and modern ages

Les historiens normands aux époques médiévale et moderne

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Published on Tuesday, April 24, 2018

Abstract

Ce colloque international sur l'historiographie normande du Moyen Âge et de l'époque moderne vise à nourrir la réflexion des historiens autour de trois axes : « Dans l’atelier de l’historien : outils et sources indispensables à la maîtrise du temps et à l’écriture de l’histoire », « Écrire, réécrire, compiler, traduire : la part de l’auteur ? » et « Lire les historiens médiévaux et modernes aujourd’hui ».

Announcement

Argumentaire

Dix ans après le colloque de Cerisy consacré à l’historiographie médiévale normande et à ses sources antiques, nous proposons de réunir les mêmes institutions (Centre Culturel International de Cerisy, Ville d’Avranches et Université de Caen Normandie [CRAHAM et OUEN]) pour entrer, de façon plus globale, dans les cabinets des annalistes, chroniqueurs et historiens normands des époques médiévale et moderne. La recherche d’une proximité et d’une intimité avec les auteurs vise à mieux connaître leurs méthodes de travail et ainsi mieux appréhender leurs écrits. Cette démarche est le fruit de travaux récents ou en cours, portés par des chercheurs principalement français, italiens et anglophones. Outre de nouvelles lectures des textes, il s’agira aussi de mettre en avant de récentes découvertes d’écrits historiques restés jusqu'à ce jour inédits. La perspective du colloque sera large : les textes étant sans cesse repris, recopiés, réécrits, traduits et connus par des traditions postérieures à leur écriture, les confronter sur le long terme est indispensable. On ne traitera pas, en outre, de la seule Normandie mais bien de l’ensemble des lieux d’implantation de Normands (en France, dans les îles Britanniques et en Méditerranée, mais aussi en Afrique et en Amérique), de l’an mil jusqu’au XVIIIe siècle. Sont ainsi compris sous l’appellation large d’« historiens normands » tous les auteurs d’origine normande ou actifs en Normandie qui ont produit des textes à caractère historique. On pourra comparer leurs travaux à ceux d’auteurs extérieurs aux mondes normands mais traitant de ceux-ci. En cela, ce colloque complètera celui organisé par Pierre Bauduin et Edoardo d’Angelo à Ariano Irpino en 2016, consacré aux historiographies modernes et contemporaines des mondes normands médiévaux. Il abordera également la question des silences de l’historien, thème qui a déjà fait l’objet de deux journées d’études organisées par Catherine Jacquemard et Corinne Jouanno à l’université de Caen Normandie en 2015 et 2016.Dans le cadre de ce colloque, qui se tiendra principalement à Cerisy-la-Salle, une exposition de manuscrits contenant des œuvres d’historiens normands, provenant de différents lieux de conservation d’Europe, sera présentée à Avranches (dans la salle du trésor du Scriptorial, de début juillet à fin septembre 2019, ainsi qu’à la bibliothèque patrimoniale, durant les jours du colloque) : une séance se tiendra sur place et des communications auront lieu dans la salle du conseil de la mairie d’Avranches. Ce colloque pourra enfin être l’occasion d’amorcer un projet d’édition (ou de réédition) papier et/ou numérique d’une collection de sources narratives normandes. Si la réalisation d’une version normande d’un Recueil des historiens des Gaules et de la France semble aujourd’hui aussi complexe que dépassée, nous souhaitons lancer, dans un premier temps, un projet de réédition et de confrontation de l’ensemble des sources annalistiques normandes.

Axes de recherche

  1. Dans l’atelier de l’historien : outils et sources indispensables à la maîtrise du temps et à l’écriture de l’histoire

« Si l’historien de l’Antiquité classique avait mis tout son soin à donner un récit bien écrit et bien construit où apparût l’enchaînement des causes, celui du Moyen Âge eut pour premier souci de situer les événements dans le temps. L’historiographie médiévale est d’abord marquée par l’obsession de la date. Son plus grand mérite est assurément la conquête du temps et, tout en disant les murs auxquels celle-ci s’est heurtée, il convient de ne pas sous-estimer les succès auxquels elle a abouti ». Ces mots de Bernard Guenée (1927-2010), tirés de son ouvrage de référence Histoire et culture historique dans l’Occident médiéval (1980), peuvent servir d’introduction au premier axe de ce colloque, où l’on pénétrera dans l’atelier des historiens normands afin d’étudier les outils et les sources mis à contribution pour « maîtriser le temps », dans une approche résolument méthodologique. Catalogues de puissants, tables pascales, nécrologes et archives, notamment, ont souvent constitué des instruments indispensables aux chroniqueurs et aux chronographes médiévaux. On pourra s’interroger, ici, sur les méthodes de quelques historiens dont les travaux ont largement forgé nos conceptions de l’histoire de la principauté, comme Dudon de Saint-Quentin (Xe-XIe s.), Guillaumede Jumièges (XIe s.), Orderic Vital (XIIe s.) et Robert de Torigny (XIIe s.), mais aussi sur celles d’autres en partie négligés jusqu’alors, comme Pierre Cochon (XVe s.) ou François Carré (XVIe s.). On ne négligera pas non plus ceux restés anonymes et on pourra prolonger la réflexion jusqu’à la période mauriste (XVIIe et XVIIIe s.). Il conviendra également d’étudier les cas d’historiens normands traitant d’autres régions que la Normandie. La question de l’inégalité des historiens vis-à-vis des matériaux à leur disposition pourra aussi être posée : les fonds des bibliothèques sont largement inégaux et certaines institutions, en particulier monastiques, ont développé des systèmes d’échanges plus perfectionnés que d’autres. Autrement dit : y a-t-il des lieux plus propices que d’autres à l’émergence des historiens ? Ou bien sont-ce les historiens qui font les centres de production historique ?

  1. Écrire, réécrire, compiler, traduire : la part de l’auteur ?

 Dans son ouvrage Écriture et réécriture hagiographiques (2005), Monique Goullet a étudié les mécanismes de réécriture des vies de saints dans l’Occident latin médiéval du VIIIe au XIIIe siècle. Puisqu’histoire et hagiographie n’étaient pas deux genres littéraires clairement différenciés au Moyen Âge – nombre d’historiens médiévaux furent également des hagiographes –, les œuvres historiques peuvent se prêter à des études similaires. Il s’agira d’analyser les choix des historiens, qui peuvent s’effectuer dans la nature de l’œuvre (chronique, biographie, histoire, poésie, récit de voyage…), dans les mots et le style, dans la langue d’écriture, etc. Chaque écriture de l’histoire étant une relecture du passé ou/et de faits déjà écrits, s’intéresser au prisme qu’est celui de l’auteur permettra, aussi, de lire à meilleur escient certaines sources largement utilisées par les historiens de la Normandie et pour lesquelles un travail critique n’a pas toujours été entrepris (on songera en particulier à certaines annales, chroniques et histoires monastiques, comme celles du Bec et du Mont Saint-Michel). Cet axe pourra déboucher sur la question de savoir s’il a existé, à certains moments, une ou des école(s) historique(s) normande(s), anglo-normande(s), franco-normande(s), italo-normande(s), etc. Par ailleurs, bien que l’histoire ne soit pas une discipline des arts libéraux, elle se prêtait à différentes formes d’exercices scolaires, touchant soit à la littérature (grammaire, versification, rhétorique), soit au comput (annales et chroniques). On s’intéressera donc à la question de l’enseignement de l’histoire, ainsi qu’au rôle de celui-ci dans la transmission des œuvres historiques.

  1. Lire les historiens médiévaux et modernes aujourd’hui

Depuis quelques années, notre approche des historiens médiévaux et modernes a radicalement changé, non seulement d’un point de vue théorique mais aussi technique. On pourra s’interroger sur les nouvelles approches des textes et leurs conséquences  épistémologiques : les outils numériques fournissent notamment de nouvelles clefs de lecture (édition en xml, création de corpus au moyen de bases de données, accès aux reproductions numériques de documents originaux, création de bibliothèques virtuelles, émergence de nouvelles perspectives de travail sur les manuscrits comme dans le projet Himanis piloté par l’IRHT, etc.).Celles-ci favorisent notamment un indispensable et bénéfique « retour aux sources ». Au croisement des études historiques et philologiques, cet axe pourra aussi être transversal et recouper des problématiques évoquées par ailleurs.

Modalités de participation

Les propositions de communication doivent être déposées

avant le 30 septembre 2018

sur le site du colloque : https://cerisy2019.sciencesconf.org/.

Ce dépôt nécessite une inscription sur le site Sciencesconf (il est néanmoins possible de se connecter avec son identifiant Hal). Les dossiers de candidature comprendront :

  • Le titre de la communication proposée (en français, en anglais et en italien) ;
  • Un résumé d'environ 500 mots (en français, en anglais ou en italien) ;
  • Une courte biographie et bibliographie du communiquant.

L’hébergement des intervenants au château, la restauration, les visites (Scriptorial et Bibliothèque patrimoniale d'Avranches) et le transport sur place seront pris en charge. Pour le transport jusqu'au CCIC de Cerisy-la-Salle, les intervenants sont invités à effectuer d'abord une demande auprès de leur institution de rattachement. En cas de refus ou de prise en charge partielle, ils pourront faire une demande de financement aux organisateurs du colloque. Néanmoins, chaque situation sera étudiée au cas par cas et priorité sera donnée aux éventuels étudiants en master ou en thèse.

Pour toute question, n’hésitez pas à contacter Stéphane Lecouteux (stephane.lecouteux@avranches.fr) et Fabien Paquet (fabien.paquet@unicaen.fr)

Comité scientifique

  • Edoardo D’ANGELO, Professeur, Universita degli studi Suor Orsola Benincasa (Naples)
  • Marie-Agnès Lucas AVENEL, Maître de conférences, Université de Caen Normandie / Craham
  • Pierre BAUDUIN, Professeur, Université de Caen Normandie / Craham
  • Alexis GRÉLOIS, Maître de conférences, Université de Rouen Normandie / Grhis
  • Elisabeth VAN HOUTS, Professeur, Université de Cambridge (Emmanuel College)
  • Christophe MANEUVRIER, Maître de conférences, Université de Caen Normandie / Craham / Ouen- Laurence MATHEY-MAILLE, Professeur, Université du Havre Normandie / Gric-
  • Annick PETERS-CUSTOT, Professeur, Université de Nantes / Crhia

Organisateurs

  • Stéphane LECOUTEUX, responsable de la bibliothèque patrimoniale d’Avranches, Université de Caen Normandie / Craham
  • Fabien PAQUET, agrégé d'histoire, Université de Caen Normandie / Craham

Places

  • Château
    Cerisy-la-Salle, France (50)
  • Mairie - place Littré
    Avranches, France (50)

Date(s)

  • Sunday, September 30, 2018

Keywords

  • annaliste, chroniqueur, historien, historiographie

Contact(s)

  • Stéphane Lecouteux
    courriel : Stephane [dot] LECOUTEUX [at] avranches [dot] fr
  • Fabien Paquet
    courriel : fabien [dot] paquet [at] unicaen [dot] fr

Information source

  • Stéphane Lecouteux
    courriel : Stephane [dot] LECOUTEUX [at] avranches [dot] fr

License

CC0-1.0 This announcement is licensed under the terms of Creative Commons CC0 1.0 Universal.

To cite this announcement

« Mastering time and fashioning history », Call for papers, Calenda, Published on Tuesday, April 24, 2018, https://doi.org/10.58079/1026

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